ARCHIVED -  Transcript - Hull, QC - 1999/05/26

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Please note that the Official Languages Act requires that government publications be available in both official languages.

In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.

However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.









TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION








TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES














SUBJECT / SUJET:






CBC LICENCE RENEWALS /
RENOUVELLEMENTS DE LICENCES DE LA SRC






















HELD AT: TENUE À:



Place du Portage Place du Portage

Conference Centre Centre de conférence

Outaouais Room Salle Outaouais

Hull, Quebec Hull (Québec)



May 26, 1999 Le 26 mai 1999









Volume 2






Transcripts



In order to meet the requirements of the Official Languages Act, transcripts of proceedings before the Commission will be bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members and staff attending the public hearings, and the Table of Contents.



However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the public hearing.









Transcription



Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des membres et du personnel du CRTC participant à l'audience publique ainsi que la table des matières.



Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues officielles, compte tenu de la langue utilisée par le participant à l'audience publique.

Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission


Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes


Transcript / Transcription


Public Hearing / Audience publique




CBC LICENCE RENEWALS /
RENOUVELLEMENTS DE LICENCES DE LA SRC








BEFORE / DEVANT:



Françoise Bertrand Chairperson of the

Commission, Chairperson /

Présidente du Conseil,

Présidente

Andrée Wylie Commissioner / Conseillère

David Colville Commissioner / Conseiller

Barbara Cram Commissioner / Conseillère

James Langford Commissioner / Conseiller

Cindy Grauer Commissioner / Conseillère

Joan Pennefather Commissioner / Conseillère









ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:



Nick Ketchum Hearing Manager /

Gérant de l'audience



Carolyn Pinsky Legal Counsel /

Alastair Stewart Conseillers juridiques



Diane Santerre Secretary / Secrétaire





HELD AT: TENUE À:



Place du Portage Place du Portage

Conference Centre Centre de conférence

Outaouais Room Salle Outaouais

Hull, Quebec Hull (Québec)



May 26, 1999 Le 26 mai 1999

- ii -


TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES


PAGE





Présentation par / Presentation by:



Présentation de la demande du réseau français

de télévision /

Presentation of French TV network application 364







Présentation des demandes françaises de télévision

possédées et exploitées par la SRC /

Presentation of French-Owned and Operated TV

applications 638

















Hull (Québec) / Hull, Quebec

--- L'audience débute le mercredi 26 mai 1999 à 0900 /

Upon commencing on Wednesday, May 26, 1999 at 0900

1796 LA PRÉSIDENTE: Mesdames, messieurs, bonjour. Je demanderais à madame Santerre, la secrétaire de l'audience de nous présenter le panel.

1797 MADAME SANTERRE: Merci, madame la présidente. Alors maintenant nous entendrons la demande présentée par la Société Canada en vue de renouveler la licence de radiodiffusion du Réseau de télévision de langue française qui expire le 31 août 2000.

1798 Mr. Beatty?

PRÉSENTATION / PRESENTATION

1799 MONSIEUR BEATTY: Bonjour, madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Conseil.

1800 Il me fait plaisir de vous présenter aujourd'hui avec mes collègues de la télévision français le bilan et les projets d'avenir de la télévision française de Radio-Canada. Notre ambition est de continuer à nous dépasser pour offrir aux francophones un service public de télévision de qualité, pertinente et populaire. Avant de laisser la parole à la vice-présidente de la télévision française, madame Michèle Fortin, j'aimerais mettre en perspective le rôle de ce réseau dans la réalisation de nos engagements envers les Canadiens.

1801 La télévision française est le seul réseau de télévision fermement enraciné dans toutes les régions du pays et engagé résolument à desservir et refléter en français la culture et les aspirations des Canadiens. Par le travail passionné et acharné de ses artisans, elle est demeurée la source d'information considérée comme la plus crédible par les francophones, notamment pour les nouvelles nationales et internationales.

1802 C'est la télévision de référence, celle qui a inventé, développé et innové. Que l'on pense aux téléromans et aux dramatiques canadiens, aux émissions jeunesse, aux émissions célébrant les arts et mettant en scène les artistes canadiens.

1803 Elle jouit d'une riche tradition mais elle est aussi tournée vers l'avenir. Les consultations publiques que vous avez tenues à la grandeur du pays ont permis à nos concitoyens d'exprimer leurs attentes et leur attachement à l'égard de la télévision française.

1804 Je laisse le soin à Michèle Fortin et son équipe de vous parler de ces réalisations et de la place que la télévision française doit occuper dans la vie des francophones de ce pays.

1805 MADAME FORTIN: Madame la présidente.

1806 LA PRÉSIDENTE: Madame Fortin, s'il-vous-plaît.

1807 MADAME FORTIN: Merci. Permettez-moi de vous présenter les collègues qui m'accompagnent aujourd'hui: Claude Saint-Laurent, le directeur des programmes d'information; Micheline Vaillancourt qui est responsable des régions et Daniel Gourd qui est responsable des programmes à la télévision générale.

1808 Sur la deuxième rangée, Huguette Lavallée, responsable des finances, Gaétan Jacques de la production technique et de l'ingénierie, Jocelyne Laverdure, directrice des ventes et Marie Pinsonneault des nouveaux médias.

1809 L'histoire de la télévision de langue française au Canada est celle d'un succès sans précédent. Quand on se déplace partout dans le monde dans des pays de taille comparable on ne peut qu'être frappés par la rechercher, la diversité et le dynamisme de la télévision d'ici. Publique, privée et spécialisée, cette télévision s'adresse à un public francophone d'environ sept millions de personnes dans un environnement de plus de 300 millions d'anglophones en Amérique du Nord.

1810 Sept millions c'est un marché d'une taille inférieure à celui d'une grande ville américaine comme Chicago. Sept millions c'est aussi un peuple qui a choisi depuis toujours de vivre et de s'épanouir en français en Amérique. C'est une population qui a reconnu dès ses débuts la puissance de la télévision comme instrument privilégié de cohésion sociale et de développement culturel.

1811 La télévision française de Radio-Canada a joué un rôle déterminant dans cette évolution et il occupe encore aujourd'hui une place unique dans l'univers francophones du pays. Pour tous les francophones du Canada la radio et la télévision de Radio-Canada est la ligne de vie qui les unit entre eux. Par ses valeurs de qualité et de crédibilité et de créativité, elle s'est imposée comme une référence incontournable dans le monde télévisuel fragmenté d'aujourd'hui.

1812 Aujourd'hui, la télévision de Radio-Canada n'est plus seule dans un système de radiodiffusion parvenu à majorité. Les chaînes privées se sont développées et occupent maintenant une place enviable dans l'esprit et dans le coeur des téléspectateurs. Le système de radiodiffusion au Canada est un système mixte où la télévision publique va chercher dans des revenus commerciaux les sommes qui lui manquent pour soutenir ses activités alors que des fonds publics permettent aux télédiffuseurs privés d'enrichir leur programmation d'émissions canadiennes de qualité qui plaisent et attirent les téléspectateurs. Sans l'apport des fonds publics, il n'y a plus de télévision significative en français au Canada, ni publique ni privée.

1813 Considérons maintenant l'évolution récente du monde des médias. Globalisation des marchés, explosion des nouveaux médias, multiplication des plate-formes, fractionnement des auditoires et émergence de l'anglais comme langue dominante des communications à travers le monde.

1814 Dans ce contexte, l'enjeu de la présente audience n'est pas de savoir quelle devrait être la part du public et du privé pour le partage du marché des ressources. Il s'agit plutôt de garantir les conditions propices pour que la télévision de langue française puisse continuer de contribuer au développement social et culturel des francophones et de déterminer quelle doit être la contribution spécifique de Radio-Canada comme télévision publique dans la réalisation de cet objectif.

1815 C'est en regard de cette problématique que l'on doit envisager les rôles complémentaires des partenaires dans le système. Si par complémentarité on entend marginalisation ou exclusion alors il est évident que notre télévision publique ne se définit pas comme complémentaire. Par rapport aux autres télévisions privées, qu'elles soient conventionnelles ou spécialisées Radio-Canada se présente plutôt comme une télévision distinctive, généraliste et diversifiée qui participe à la défense et à la promotion de la culture francophone en Amérique du Nord.

1816 Pour ce faire elle contribue dans un contexte de saine concurrence à la production de contenu de qualité en français de même qu'au développement et à l'épanouissement de talents francophones dans tous les domaines de la création. L'émulation entre télévisions dans un petit marché ne peut qu'être bénéfique à l'ensemble des téléspectateurs.

1817 Par ailleurs comme télévision publique Radio-Canada a des responsabilités importantes qui découlent de sa position privilégiée dans le système. Elle est la seule télévision à être implantée partout au pays, la seule à servir les communautés francophones hors Québec sur une base quotidienne. Elle doit donc être particulièrement attentive aux besoins des minorités. Elle sert les intérêts de tous les citoyens tout en favorisant une meilleure compréhension des relations entre les individus, leurs communautés immédiates, leurs pays et le monde. La télévision de Radio-Canada, parce qu'elle peut rejoindre dans une même semaine jusqu'à 90 pour cent de la population, contribue à définir une identité culturelle et crée un sens de la communauté de tous les francophones du pays.

1818 C'est cette responsabilité culturelle et sociale qui nous a conduits à réexaminer notre rôle et à définir nos priorités pour le présent et pour l'avenir. Lorsque nous nous sommes présentés devant vous en 1994, nous avons pris un certain nombre d'engagements. Malgré des compressions budgétaires de quelque 73 millions, non seulement les avons nous respectées, mais dans nombre de cas nous les avons dépassées. C'est donc avec une certaine fierté et la satisfaction du devoir accompli que nous vous présentons devant vous.

1819 Au cours de cette période, nous avons été, bien sûr, amenés à faire des choix. En région, nous avons protégé l'information tant locale que nationale, le service à la communauté et les émissions de proximité. Nous avons aussi amorcé des relations plus étroites avec le secteur de la production indépendante, relation qu'il nous faudra consolider et amplifier.

1820 En matière de programmation nous avons privilégié la soirée et la saison automne/hiver puisque c'est la période de l'année où le taux de fréquentation de la télévision est le plus élevé.

1821 Nous avons choisi d'investir à long terme dans quatre secteurs prioritaires: l'information incluant le documentaire, les émissions dramatiques, la jeunesse, la culture et les arts d'interprétation.

1822 Sur la base d'une analyse de trois semaines types de la grille automne/hiver, en fait les semaines de BBM ou chacun essaie de se montrer sous son meilleur jour, bien sûr, mais qui définissent aussi la personnalité des chaînes, ces quatre secteurs représentaient 55 pour cent de la journée de diffusion en 1984, 65 pour cent en 1993 et 70 pour cent en 1998. En ordre de grande écoute, en 1998, c'est 80 pour cent de la programmation qui y est consacrée.

1823 Ce secteur dominant de notre programmation nous distingue déjà des autres télévisions conventionnelles sur le marché. En effet, comme le démontre le graphique de la page suivante, alors que ces programmes occupent 70 pour cent de la journée à Radio-Canada, ils ne compte que pour 38 pour cent de la grille de TVA et 27 pour cent pour la grille de Quatre Saisons. Je vous laisse regarder le graphique.

1824 Il est vrai qu'il existe des regroupements entre les trois télévisions, ce qui est normal entre chaînes généralistes. Toutes, par exemple, font et feront des nouvelles. Ce qui est remarquable, toutefois, c'est la variation des dominantes, c'est-à-dire les programmes-mêmes qui définissent la personnalité de la chaîne. Ainsi, pour combler 70 pour cent de leur programmation entre 6 h du matin et 2 h de la nuit, au plus haut moment de leur saison en 1998, TVA faisait appel à l'information pour 31 pour cent, aux séries et au cinéma étranger pour 21 pour cent, aux émissions de promotion et informerciaux pour 16 pour cent.

1825 À TQS ce sont le cinéma et les séries étrangères qui dominent avec 26 pour cent, suivi des émissions de promotion, 21 pour cent, des nouvelles, 10 pour cent, et des arts et spectacles, 9 pour cent. En dehors des secteurs prioritaires, et pour 30 pour cent de sa grille, Radio-Canada présente aussi un éventail varié d'émissions: sports, "talkshow", émissions de service, cinéma canadien et étranger. En matière de cinéma, Radio-Canada a diffusé en 1998 477 films dont 13 pour cent étaient canadiens, 47 pour cent américains et 40 pour cent d'autres pays. Lors de la dernière saison automne/hiver, seulement 11 films américains ont été présentés en heure de grande écoute et 43 durant toute l'année.

1826 Sur ce question une mise au point s'impose. Le cinéma étranger, et en particulier le cinéma américain, n'est pas une priorité de programmation pour Radio-Canada. C'est une programmation complémentaire et relativement peu coûteuse. Nous ne diffusons plus de séries américaines en heure de grande écoute depuis 1992. Nous maintenons un équilibre dans la diffusion de mini-séries de qualité sans exclure les américaines, et depuis l'an dernier nous avons repoussé la diffusion du cinéma dans des périodes de moins grande écoute.

1827 Cette stratégie fait que nous ne comptons pas sur ce type de programmation pour accroître notre écoute mais plutôt pour réduire nos coûts. Nous n'avons donc aucun intérêt à faire de la surenchère pour en obtenir les droits. Cela d'ailleurs serait contraire à nos propres règles d'éthique en matière de conduite des affaires.

1828 De la même manière, on a laissé courir le bruit qui s'est amplifié à force d'être répété que nous avons des pratiques d'affaires déloyales en coupant les prix dans la vente de nos commerciaux. Une simple règle de trois suffirait à démontrer que cela ne tient pas. Nos nombreux clients pourraient venir témoigner de la situation inverse.

1829 Nous avons néanmoins commandé une étude d'une firme indépendante, MBS, qui conclut que non seulement Radio-Canada ne coupe pas les prix mais que notre coût par mille est présentement le plus élevé parmi toutes les télévisions francophones.

1830 Il me semblait important de faire cette mise au point, madame la présidente, avant de procéder à nos engagements pour l'avenir. Radio-Canada étant une institution publique, le respect des pratiques commerciales justes et équitables font partie de son mandat. Pour nous tous il s'agit d'une question d'éthique et d'honneur.

1831 J'aimerais maintenant aborder comment nous comptons mieux servir la population canadienne au cours des sept prochaines années et poursuivre dans la direction que nous nous sommes fixée.

1832 En région. Compte tenu des ressources disponibles, nous croyons répondre adéquatement au besoin d'informations locales et régionales ainsi qu'au service aux communautés. La priorité maintenant, et là-dessus tous les intervenants du milieu ont été clairs lors de récentes consultations, c'est d'accroître la présence et la visibilité des régions au réseau, notamment dans les émissions, autant en information, que ce soit au "Téléjournal" ou dans les émissions d'affaires publiques, que dans les autres secteurs de la programmation.

1833 Dans la grille, par l'accroissement de la production indépendante pour le réseau, une somme de cinq millions sera d'ailleurs consacrée à cette fin, par le développement de la relève à partir de toutes les régions et par une meilleure coordination à l'interne entre les régions et les émissions du réseau.

1834 Nous nous proposons aussi de créer pour le réseau un panel régional de personnes du milieu qui nous conseillera sur les besoins des populations régionales et suivra le déroulement de notre plan sur une base annuelle.

1835 En matière de programmation, nous comptons demeurer une télévision généraliste, pertinente et populaire tout en continuant de mettre l'accent sur nos secteurs prioritaires.

1836 En information, des innovations ont été annoncées il y a un an déjà et le déroulement du plan est en marche: révision du "Téléjournal" et du "Point", plus grande couverture nationale et internationale des nouvelles, création d'un bureau des émissions spéciales et ajout d'un nouveau bureau en Afrique francophone.

1837 Progressivement, le caractère national et international du "Téléjournal" sera accentué et des journalistes spécialisés donneront plus de profondeur à l'information, ce qui fera de son rendez-vous de l'information un bulletin distinctif.

1838 "Zone libre" est en onde depuis moins d'un an déjà et est finaliste au festival de Banff dans la catégorie reportages d'information. Cette émission sera maintenue 52 semaines par année.

1839 Pour ce qui est des documentaires, nous proposons d'en diffuser au moins 18 par année, dont 12 originaux en heures de grande écoute.

1840 L'information occupe présentement environ le tiers de notre programmation sur la chaîne principale. C'est une proportion qui nous semble raisonnable. Nous ne mettrons donc pas l'accent sur l'augmentation du nombre d'heures mais sur les contenus des émissions.

1841 En dramatique, nous comptons maintenir une présence significative compte tenu de notre tradition dans ce domaine et de l'importance sociale et culturelle de la fiction comme facteur d'identité culturelle.

1842 Nous privilégions la diversité et la qualité et un juste équilibre entre la production interne et la production externe. Si les ressources devaient s'avérer plus rares, nous préférerions réduire la quantité afin de maintenir des oeuvres marquantes en onde.

1843 En jeunesse, nous souhaitons renouer avec la création et privilégier l'originalité dans nos secteurs prioritaires. Présentement, nous diffusons plus de 20 heures par semaine dont la moitié en animation. Il nous semblerait opportun de réduire le nombre d'heures d'animation en onde et de réallouer ces ressources vers des émissions plus originales et nécessairement plus coûteuses comme les dramatiques pour enfants.

1844 Dans les émissions culturelles, notre stratégie repose sur des partenariats avec les milieux culturels puisque nos objectifs communs sont de développer et de soutenir les talents et la création par l'information, la promotion et la diffusion de performance.

1845 Dans le domaine du théâtre, notre entente avec Télé-Québec nous permet de produire et de diffuser entre quatre et six pièces de théâtre par année pour nos deux antennes.

1846 En cinéma, en concertation avec l'industrie, nous nous sommes engagés à investir 15 millions sur cinq ans pour soutenir le cinéma canadien, sans compter nos efforts accrus pour promouvoir ce cinéma sur l'ensemble des médias, ces efforts étant évalués à environ un million par année.

1847 En chanson, nous envisageons de lancer avec l'ADISQ un projet qui permettrait de donner une plus grande place à la chanson à l'antenne.

1848 Le plan d'action que nous vous soumettons aujourd'hui s'inscrit dans la volonté d'une télévision publique forte, pertinente et populaire. Il consolide nos lignes de force, confirme notre spécificité et accroît notre contribution au système de radiodiffusion.

1849 Ce plan est réaliste et réalisable à l'intérieur de nos ressources dans l'hypothèse d'un financement stable à long terme et dans le cadre du mandat qui nous a été confié à l'origine, soit d'offrir à la population canadienne une très large programmation qui renseigne, éclaire et divertit.

1850 Il a reçu l'aval de notre conseil d'administration et l'appui indéfectible de nos cadres et de nos employés, ceux-là mêmes qui jour après jour contribuent à façonner la télévision publique. Je voudrais les remercier de leur fidélité au cours des cinq dernières années à servir la population par la production et la diffusion d'émissions de haut calibre.

1851 Je voudrais aussi remercier les intervenants qui se sont exprimés et qui ont ainsi témoigné de l'importance qu'ils accordent au service public.

1852 Je voudrais terminer avec ce témoignage reçu sur l'Internet et déposé au dossier public.

"Radio-Canada est une vraie partie de notre patrimoine et sans elle, la vision de la télévision ne serait sûrement pas la même. Autant pour les excellents bulletins de nouvelles que les superbes émissions spéciales, Radio-Canada est la vie et le sens de tous les habitants canadiens. Avec tous les nouveaux canaux, Radio-Canada restera pour moi la meilleure chaîne de notre époque.

Et, bien sûr, mon rêve serait de pouvoir partager mon histoire, ma vie, ma passion avec ma télévision. Donc, pour moi, pouvoir la faire découvrir à mes enfants dans dix ans et leur dire regardez, c'est mon passé et votre futur." (Tel que lu)"

1853 Par ces paroles, Monsieur, vous exprimez ce que nous voudrions que tous nos téléspectateurs pensent de nous.

1854 Nous nous engageons à faire l'impossible au cours des prochaines années pour justifier votre confiance et faire en sorte que nous fassions partie du passé et de l'avenir de tous les enfants du Canada, qui regardent et aiment la télévision d'aujourd'hui.

1855 Nous avons un petit vidéo.

--- Présentation vidéo / Video presentation

1856 LA PRÉSIDENTE: Alors, merci infiniment.

1857 Je demanderais à madame Pennefather de vous adresser les questions.

1858 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Bonjour, monsieur Beatty, madame Fortin et toute l'équipe.

1859 J'aimerais d'abord commencer, j'en suis certaine, au nom de mes collègues, en vous félicitant pour en effet les accomplissements très importants et, non seulement ça, essentiels pour la culture francophone au Canada, et je dois dire partout dans le monde.

1860 Je pense que c'est très important de mettre en place les accomplissements que vous avez notés ce matin et qui sont notés dans votre demande. C'est en effet un accomplissement très important pour ce pays, non seulement pour sa culture mais aussi pour son avenir social et culturel.

1861 J'aimerais alors, en allant vers vos demandes et les détails, commencer avec une discussion sur les enjeux, en effet, de suivre un peu les lignes que vous avez présentées dans votre discours ce matin.

1862 Je propose qu'on touche à certains éléments des grandes stratégies de Radio-Canada et les enjeux qui sont en particulier importants concernant la contribution de la Télévision française et ensuite de toucher aux engagements précis qui découlent de ces enjeux et vos intentions, et comment vous allez élaborer en terme de la Télévision française les orientations stratégiques de Radio-Canada.

1863 Les enjeux qui m'intéressent surtout sont à titre d'exemple, parmi d'autres, la diversité et l'innovation en programmation. La poursuite de votre approche généraliste, en prenant cette approche, comment on distingue une télévision publique. Vous y avez touché un peu ce matin et j'aimerais revenir sur ce thème.

1864 Et nécessairement, toutes les questions qui touchent à la production régionale et le reflet régional. Retournons à cette question et essayons de savoir justement qu'est-ce qui se passe et comment vous abordez ce côté de votre mandat?

1865 En terme des engagements, vous en avez mentionné ce matin quelques-uns. J'aimerais qu'on poursuive pour être plus clair concernant les engagements en dramatique, jeunesse, documentaire, production indépendante, production régionale, émissions culturelles et surtout le contenu canadien.

1866 C'est intéressant aussi de voir, de lire la citation que vous avez soumise ce matin, qui a été envoyée sur Internet. J'étais intéressée par cette phrase, "Radio-Canada restera pour moi la meilleure chaîne de notre époque", avec une note que même avec tous les autres canaux, avec toutes les fragmentations, avec tous les choix qui sont là, on parle en effet de cette chaîne, le réseau de la Télévision française. Alors, c'est vraiment sur ça que je veux continuer la discussion.

1867 Est-ce qu'on peut commencer alors avec le plan stratégique de Radio-Canada? À la page 4 de ce plan, on dit:

"La mission de Radio-Canada est de présenter aux Canadiens des histoires qui reflètent leur réalité" --

1868 Parmi d'autres points, et on continue en disant:

"d'offrir une programmation qui intéresse tous les Canadiens, il est particulièrement important que ces émissions de télévision puissent plaire au plus grand nombre de téléspectateurs, car Radio-Canada doit disputer des auditoires à la concurrence, émission par émission."

1869 Je pense que madame Bertrand a touché à ce point hier aussi et j'aimerais qu'on retourne à ce point-là.

1870 En effet, cet accent sur la concurrence revient souvent et j'aimerais que vous alliez discuter avec nous comment cet élément de concurrence aide ou restreint la diversité et l'innovation en programmation.

1871 À la page 25 de ce même document, quand on parle de la Télévision française en particulier, on continue un peu avec le même thème, qu'il faut poursuivre en même temps une qualité mais une popularité.

1872 Je sais que ce n'est pas une idée nouvelle que j'apporte à la discussion, mais je veux savoir exactement dans la réflexion d'une équipe qui est vraiment "on the line" pour présenter une programmation derrière ces mots, qu'est-ce que ça veut dire en terme de programmation pour les Canadiens et Canadiennes? Comment cette emphase sur la popularité peut faire en sorte qu'on peut avoir une programmation diversifiée et innovatrice?

1873 Est-ce que vous pouvez élaborer sur ce point-là, Madame?

1874 MADAME FORTIN: Je voudrais placer cela dans un contexte, si vous permettez.

1875 Pour nous, s'adresser au plus grand nombre est souvent dans les débats et dans les interventions des télévisions privées. C'est associé avec des objectifs commerciaux alors que dans notre esprit, c'est associé avec des objectifs de solidarité et d'identité culturelle. On est un petit nombre et on essaie de développer collectivement des choses qui nous ressemblent.

1876 Donc, atteindre une population importante, leur faire partager des histoires, les faire se reconnaître à travers leur télévision, leur permettre de réfléchir et d'avancer ensemble, c'est une fonction sociale et culturelle qu'on ne peut pas exercer à partir d'un petit nombre ou d'une chaîne spécialisée. Ce n'est pas pour des objectifs juste d'aller chercher de l'argent.

1877 Je pense qu'il y a une confusion qui est très importante. Je le citais hier de la même façon. La BBC, qui n'a pas de revenus commerciaux, est extrêmement préoccupée par l'impact de ses émissions auprès de la population.

1878 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le mot "concurrence", alors, est-ce que ça veut dire une concurrence pour les revenus ou est-ce que ça veut dire une concurrence pour les auditoires?

1879 MADAME FORTIN: Je n'utilise pas le mot "concurrence" de cette façon-là.

1880 Faisons un portrait de la télévision dans le milieu francophone. Je pense que c'est dans ce contexte-là que ça s'explique.

1881 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est exactement ça.

1882 MADAME FORTIN: On a en milieu francophone, en télévision conventionnelle, non spécialisée, trois chaînes de télévision: une télévision éducative, c'est-à-dire Radio-Canada, TVA, Quatre-Saisons. En général, progressivement, ces chaînes développent une personnalité mais il y a des regroupements. Au début, nous n'étions que deux. On a commencé par un, deux, et on est trois.

1883 À l'intérieur de cela, souvent la concurrence s'opère par bloc de deux. Par exemple, en dramatique, nous sommes deux télévisions à faire de la dramatique canadienne: TVA et nous. Ce n'est pas un champ où TQS est impliquée.

1884 En sports, nous en faisons. TQS en fait, et ça, je pourrais en parler plus tard.

1885 Mais si on exclut un de ces pôles-là, on se trouve chez nous en situation de monopole, en situation de contrôle total d'une télévision sur les artistes, sur les talents, sur la production, sur ce que les gens vont voir parce qu'il n'y a pas d'autre choix. Si je ne suis pas là, un auteur, un producteur, un écrivain ne peut aller qu'à une seule autre télévision qui est une télévision dominante et qui va imposer ses conditions. C'est la première chose.

1886 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, la concurrence -- j'aimerais bien comprendre, alors je m'excuse si j'interromps -- mais la concurrence, je vous entends dire qu'il faut avoir un choix pour les citoyennes et citoyens canadiens.

1887 MADAME FORTIN: C'est l'équilibre dans le système.

1888 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: L'équilibre dans le système, mais qu'est-ce que ça veut dire pour le citoyen canadien? Équilibre de quoi?

1889 MADAME FORTIN: Ça veut dire pour le citoyen canadien que chacun d'entre nous, on essaie toujours de faire mieux. La télévision du Québec n'est pas une télévision exceptionnelle pour rien.

1890 Si vous regardez la télévision en France, en Belgique, en Norvège, et même la BBC dont j'aimerais qu'on parle aujourd'hui, je n'ai pas honte de la télévision qu'on fait par rapport à ces grandes télévisions-là qui ont des ressources parfois jusqu'à 20 fois plus élevées que les nôtres.

1891 Une des raisons de ça, ce n'est pas de la concurrence. C'est de l'innovation. Chacun recherche des nouvelles idées, des nouveaux concepts, des nouvelles façons de plaire aux téléspectateurs. Mais de notre côté, on a une mission sociale qui est bien précise et qui s'incarne dans des secteurs prioritaires, et ces secteurs-là sont ceux que j'ai nommés. On a une mission particulière en information.

1892 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais d'où vient l'idée que votre responsabilité se traduit en certains types de programmation? Est-ce que c'est parce que c'est dans l'intérêt public que ces types...

1893 MADAME FORTIN: Oui.

1894 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... de programmation existent, ou est-ce que c'est parce que c'est là où les auditoires se trouvent...

1895 MADAME FORTIN: Non.

1896 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... le soir?

1897 MADAME FORTIN: Pas du tout.

1898 L'information de Radio-Canada est une information distincte. C'est une information, c'est la seule télévision qui a des reporters, des journalistes à l'extérieur du Québec, partout à travers le pays. C'est la seule télévision qui fait une couverture internationale et c'est une des priorités de l'ensemble de la Société.

1899 Avec nos collègues du réseau anglais, nous avons une force journalistique, une tradition -- et Claude Saint-Laurent pourra vous en parler tantôt -- qui est fort importante.

1900 La dramatique, "La Famille Plouffe", c'est la première dramatique qui a été en onde à la Télévision française et c'est la première fois que les francophones qui regardaient la télévision, en particulier au Québec, se sont rendus compte qu'ils étaient devenus des urbains et qu'ils n'étaient pas des ruraux.

1901 La dramatique au Canada français a une fonction sociale importante, tellement importante qu'en 1994, un jury de télévision internationale, anglaise, française, brésilienne, et cetera, nous a décerné un prix, le Canwest Global Prize, au festival de Banff pour avoir réussi à maintenir une tradition culturelle vivante grâce à nos téléromans.

1902 C'est le reflet de ce qu'on est. C'est la façon de partager notre pensée dans des séries comme "L'ombre de l'épervier", comme "Le volcan tranquille". C'est la façon dont la société a évolué. Qu'on se souvienne des émissions de "Janette Bertrand". Maintenant, c'est "Virginie". C'est un lien extrêmement étroit pour construire le tissu social. C'est la raison de leur popularité.

1903 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense que vous l'avez mentionné en effet hier pendant la discussion sur les sports. En effet, on a parlé un peu de la différence entre l'approche envers les sports du côté anglais et français de Radio-Canada.

1904 MADAME FORTIN: Tout à fait.

1905 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet, vous avez mentionné l'importance des téléromans et la dramatique...

1906 MADAME FORTIN: Oui.

1907 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... vis-à-vis des sports en terme de l'intérêt du public.

1908 MADAME FORTIN: Et c'est pour ça que ces émissions-là sont populaires. C'est parce qu'elles répondent à un besoin collectif, quant à moi.

1909 Les émissions jeunesse, je veux dire, je pense que personne ne les conteste. C'est préparer l'adhésion des jeunes à la télévision de l'avenir.

1910 Une de nos préoccupations à nous, et vous avez des jeunes enfants, Madame. J'en ai aussi.

1911 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Non, ils sont plus âgés maintenant, Madame.

1912 MADAME FORTIN: Oui, mais ils regardent sûrement encore la télévision en anglais.

1913 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour mettre les choses en contexte, j'ai été peut-être une des seules dans cette salle qui a vu "La Famille Plouffe" dans sa version originale, en anglais et en français.

1914 MADAME FORTIN: Mais ce qu'on essaie de créer collectivement, privé et public, c'est un système de vedettariat qui permet aux francophones de développer le talent, de l'exploiter et à certains de rayonner sur le plan international.

1915 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet, vous avez été, certainement Radio-Canada, un leadership qui a joué en dramatique sous la forme de téléromans et avant d'aller vers l'avenir et les engagements que vous avez présentés dans votre demande, dans une façon générale, j'étais un peu étonnée mais même un peu déçue de voir le mot "maintenir". Maintenir revient souvent pendant les engagements, au lieu de me donner l'impression d'aller de l'avant avec l'innovation et le développement.

1916 Est-ce que vous vous trouvez retenus...

1917 MADAME FORTIN: Non.

1918 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... un peu pour aller de l'avant?

1919 MADAME FORTIN: En fait...

1920 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Surtout en dramatique?

1921 MADAME FORTIN: En dramatique, c'est une question. C'est parce que très souvent, les exigences du Conseil sont en terme de nombre d'heures. Nous avons présentement une balance, on pense, de grille à l'intérieur de notre grille de grande écoute qui est à peu près de la façon suivante: un tiers information, un tiers dramatique et un tiers autre. Remarquez que ça peut varier à travers les années. En général, aucun secteur ne dépasse 40 pour cent. C'est la structure de notre grille.

1922 Allez au-delà de ça. Ça débalancerait l'offre de programmes et je pense que ce serait trop.

1923 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On va y revenir quand on parlera des engagements précis...

1924 MADAME FORTIN: Oui.

1925 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... en terme de nombre d'heures.

1926 MADAME FORTIN: Mais c'est pour ça, mais en terme de contenu...

1927 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui.

1928 MADAME FORTIN: ... et je l'ai dit ce matin, si on manque de ressources, nous, on veut s'orienter vers, si possible, les oeuvres marquantes, les choses importantes, significatives.

1929 Vous parlez d'innovation, de créativité. Ces choses-là, on les recherche. C'est évident qu'en diffusant 6 400 heures par année, vous ne trouverez pas une idée nouvelle dans chacune d'entre elles. Les idées nouvelles sont une rareté que tout le monde recherche mais qu'on essaie de développer, qu'on essaie d'accueillir chez nous, qu'on privilégie quand elles nous sont présentées parce que c'est une caractéristique de notre grille.

1930 Je nous ai vu choisir des projets plus novateurs que ceux qui à première vue apparaîtraient comme plus populaires parce que c'est un signe distinctif de notre télévision.

1931 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, d'après vous, la popularité et concurrence ne restreignent pas l'innovation?

1932 MADAME FORTIN: Non, parce que pour nous, ce qui est important, c'est aussi -- et on en a parlé hier, ce que vous appeliez le "brand name" -- et pour Radio-Canada, ce brand name là est associé à un certain nombre de choses qu'il faut préserver à tout prix.

1933 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et elles sont quoi?

1934 MADAME FORTIN: Par exemple, la couverture internationale. C'est quelque chose qu'on ne peut pas abandonner. Ça nous distingue tellement fortement. Je prends ça comme exemple. La couverture nationale en information, les meilleures séries.

1935 Moi, je veux chaque année avoir si possible la meilleure série en onde. Je vais peut-être avoir la plus mauvaise aussi, mais je cherche à avoir celle qui va se démarquer, celle dont les gens vont dire, "Mon Dieu, c'est extraordinaire. On n'avait jamais vu ça." C'est comme ça qu'on a fait "Sous le signe du lion". C'est comme ça qu'on a fait "Omertà". On aurait pu manquer notre coup. Ça aurait pu être la plus mauvaise. Mais l'objectif initial quand on a choisi ces projets-là, c'est d'essayer d'avoir cette année la meilleure série.

1936 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On peut faire ça si on réduit à une série par année, une nouvelle série. Je pense que c'est...

1937 MADAME FORTIN: C'est-à-dire que la diversité des produits est beaucoup plus grande maintenant qu'autrefois. On a des séries lourdes que les gens appellent en français "lourdes", qui coûtent à peu près entre 800 000 et un million par année. On a des séries qui coûtent moins cher. On a des téléromans. C'est très variable.

1938 On a limité. On n'a jamais eu d'engagements formels de faire des série lourdes. Quand on avait la garantie de 50 pour cent des fonds, on en faisait traditionnellement deux par année. Ce qu'on dit, c'est que sans la garantie, on s'engage néanmoins à en faire trois par deux ans. C'est un minimum. C'est tout.

1939 Mais il faut aussi que les projets soient là, qu'ils soient de qualité, qu'il vaille la peine d'investir autant d'argent que ça dans une série lourde.

1940 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour revenir au même sujet d'une façon un peu différente, on a mentionné la contribution de Radio-Canada en terme de nouvelles, en terme de dramatique. Restons avec ces deux formes-là.

1941 Qu'est-ce qui distingue les productions de Radio-Canada en terme de maison publique vis-à-vis le secteur privé?

1942 Vous avez mentionné, vous avez présenté...

1943 MADAME FORTIN: Et c'est pour ça que ces émissions-là sont populaires, mais c'est parce qu'elles répondent à un besoin collectif, quant à moi. Les émissions jeunesse, je pense que personne ne nous les conteste. C'est préparer l'adhésion pour des jeunes à la télévision de l'avenir.

1944 Une de nos préoccupations à nous... vous avez des jeunes enfants, madame, j'en ai aussi...

1945 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ah! Pas plus. Ils sont plus âgés maintenant, madame!

1946 MADAME FORTIN: Oui, mais ils regardent sûrement encore la télévision en anglais.

1947 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour mettre les choses en contexte, j'étais pour dire que je suis peut-être une des seules dans cette salle qui a vu la "Famille Plouffe" dans son original, anglais et français!

1948 MADAME FORTIN: Mais ce qu'on essaie de créer collectivement, privé et public, c'est un système de vedettariat qui permet aux francophones de développer le talent, de l'exploiter et à certains de rayonner sur le plan international.

1949 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En effet, vous avez été certainement, à Radio-Canada, un leadership qui a joué en dramatiques, surtout sous la forme de téléromans. Et avant d'aller vers l'avenir et les engagements que vous avez présentés dans votre demande, d'une façon générale, j'étais un peu étonnée, mais même un peu déçue de voir le mot "maintenir." Le mot "maintenir" revient souvent pendant les engagements, au lieu de me donner l'impression d'aller de l'avant avec l'innovation, avec le développement.

1950 Est-ce que vous vous trouvez retenus un peu pour aller de l'avant?

1951 MADAME FORTIN: Non. En fait...

1952 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Surtout en dramatiques?

1953 MADAME FORTIN: Oui. En dramatiques, très souvent, les exigences du Conseil sont en termes de nombres d'heures. Nous avons présentement une balance, on parle de grille à l'intérieur de notre grille de grande écoute, qui est à peu près de la façon suivante: 1/3 informations, 1/3 dramatiques et 1/3 autres.

1954 Remarquez que ça peut varier à travers les années. En général, aucun secteur ne dépasse 40 %. C'est la structure de notre grill. Aller au-delà de ça, je veux dire, ça débalancerait l'offre de programmes et je pense que ce serait trop.

1955 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: O.K. On va revenir à quand on parle des engagements précis en termes de nombres d'heures que vous avez...

1956 MADAME FORTIN: Mais c'est pour ça. Mais en termes de contenue, et je l'ai dit ce matin, si on manque de ressources, nous, on veut s'orienter vers, si possible, les oeuvres marquantes, les choses importantes, significatives.

1957 Vous parlez d'innovation, de créativité. Ces choses-là, on les recherche. C'est évident que, en diffusant 6 400 heures par année, vous ne trouverez pas une idée nouvelle dans chacune d'entre elles. Les idées nouvelles sont une rareté que tout le monde recherche, mais qu'on essaie de développer, qu'on essaie d'accueillir chez nous, qu'on privilégie quand elles nous sont présentées, parce que c'est une caractéristique de notre grille.

1958 Et je nous ai vu choisir des projets plus novateurs que ceux qui, à première vue, apparaîtraient comme plus populaires, parce que c'est un signe distinctif de notre télévision.

1959 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, d'après vous, la popularité et la concurrence ne restreignent pas l'innovation?

1960 MADAME FORTIN: Non...

1961 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous pouvez me donner...

1962 MADAME FORTIN: ... parce que pour nous, ce qui est important, je veux dire, c'est aussi, et on en a parlé hier, ce que vous appeliez le "brand name". Et pour Radio-Canada, ce "brand name"-là est associé à un certain nombre de choses qu'il faut préserver à tout prix.

1963 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et elles sont quoi ces choses-là?

1964 MADAME FORTIN: Par exemple, la couverture internationale, c'est quelque chose qu'on ne peut pas abandonner. Cela nous distingue tellement fortement. Je prends ça comme exemple, la couverture nationale en information, les meilleures séries.

1965 Moi, je veux chaque année avoir, si possible, la meilleure série en ondes. Je vais peut-être avoir la plus mauvaise aussi, mais je cherche à avoir celle qui va se démarquer, celle que les gens vont dire: Mon Dieu! C'est extraordinaire, on n'avait jamais vu ça. C'est comme ça qu'on a fait "Sous le Signe du Lion", c'est comme ça qu'on a fait "Omerta".

1966 On aurait pu manquer notre coup, ça aurait pu être la plus mauvaise.

1967 Mais l'objectif initial quand on a choisi ces projets-là, c'était d'essayer d'avoir cette année la meilleure série.

1968 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On peut faire ça si on réduit à une série par année. Une nouvelle série, je pense que c'est...

1969 MADAME FORTIN: C'est-à-dire que la diversité des produits est beaucoup plus grande maintenant qu'autrefois. On a des séries lourdes, que les gens appellent en français "lourdes", qui coûtent à peu près entre 800 000 $ et 1 000 000$. On a des séries qui coûtent moins cher. On a des téléromans. C'est très variable.

1970 Je veux dire, on a limité. On n'a jamais eu d'engagement formel de faire des séries lourdes. Quand on avait la garantie de 50 pour cent des fonds, on en faisait traditionnellement deux par année.

1971 Ce qu'on dit, c'est que sans la garantie, on s'engage néanmoins à en faire, je veux dire, trois par deux ans, c'est un minimum. Puis c'est tout. Mais il faut aussi que les projets soient là, qu'ils soient de qualité, qu'ils valent la peine d'investir autant d'argent que ça dans une série lourde.

1972 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pour revenir au même sujet d'une autre façon un peu différente, on a mentionné la contribution de Radio-Canada en termes de nouvelles, en termes dramatiques. Restons avec ces deux formes-là. Qu'est-ce qui distingue les productions de Radio-Canada en termes d'une maison publique vis-à-vis le secteur privé?

1973 Vous avez présenté d'une façon très intéressante le fait qu'on vit depuis toujours avec les secteurs public et privé, tous financés par le public canadien, d'une certaine façon.

1974 Mais en termes de qu'est-ce qu'on voit sur l'écran, qu'est-ce qui fait la différence avec les productions d'une maison publique comme Radio-Canada? Qu'est-ce qui distingue? Quels sont, comme on avait mentionné hier, les indicateurs qui nous disent: Voilà, c'est fait par une maison publique?

1975 MADAME FORTIN: Écoutez. Pour que vous ne pensiez pas que c'est juste moi qui pense comme ça à Radio-Canada, mais pour vous montrer que c'est un projet collectif, je vais demander à Claude Saint-Laurent à l'information, de répondre à votre première question et, ensuite, à Daniel Gourd pour le côté des dramatiques.

1976 MONSIEUR SAINT-LAURENT: En information, ça se voit très rapidement quand on est à Radio-Canada. Pour une chose d'abord, c'est qu'on est partout au pays. C'est la première caractéristique. On a des stations régionales à travers tout le pays. Donc, dans nos bulletins d'informations, à n'importe quelle heure, les gens sont souvent préoccupés par le "Téléjournal".

1977 Mais aujourd'hui, ce n'est plus juste le "Téléjournal", il y a des nouvelles toute la journée du matin jusqu'au soir et les gens voient très rapidement qu'ils sont à Radio-Canada. C'est très facile. Quand vous voyez apparaître Vancouver, Winnipeg, et caetera, aussitôt qu'il y a une histoire importante, on est là.

1978 Évidemment, je parle juste des nouvelles. Ensuite, l'étranger, Michèle l'a mentionné, il y a des périodes évidemment beaucoup plus actives. Mais on est depuis plusieurs années... maintenant, cela fait partie de notre tradition et on travaille beaucoup là-dessus. On est partout à l'étranger, comme on l'est d'ailleurs, maintenant.

1979 Et ce sont des coûts très considérables et on doit faire des sacrifices ailleurs pour pouvoir arriver à faire cette couverture-là. Alors, vous ne pouvez pas voir ça ailleurs, c'est très, très évident. Ce sont des choses comme ça.

1980 Maintenant, quand on parle d'innovation, vous savez, en plus de maintenir, je dirais... on a onze, douze émissions d'affaires publiques différentes, des titres différents. Mais on innove, on change assez souvent la programmation. Des fois, on nous en blâme, mais je vais vous donner des exemples.

1981 On a créé une émission qui s'appelle "Branché". "Branché", c'est nous qui avons inventé ça. Il y a personne qui a fait une émission sur la technologie au Canada français avant que Radio-Canada ne le fasse. Et c'était tout à fait expérimental. On a même fait un "labo" au dixième étage de Radio-Canada pour étudier toutes les technologies qui vont avec. On ne faisait pas juste une émission, on a étudié à partir des artisans de cette émission-là.

1982 Ce sont d'ailleurs ces gens-là qui ont initié le projet "Nouvelles sur Internet", les mêmes qui ont fait l'émission "Branché". Donc, ça démontre un petit peu le sens d'innovation et la polyvalence de ces gens-là.

1983 Des innovations, on en fait aussi des grosses. Il n'y a pas beaucoup de gens qui ont entrepris de faire l'histoire du Canada, sauf nous. Et on le fait avec le réseau anglais. Moi, j'ai actuellement 22 personnes à Montréal; je travaille sur l'histoire du Canada et on n'est pas dans les versions.

1984 On a une histoire du Canada dans deux langues; ça fait 60 heures de production originale. c'est de la télévision, ça! Et on va léguer cette extraordinaire série sur laquelle on va travailler pendant 3 ans et qui est dirigée par Mark Starwoods en anglais et le contenu éditorial par Louis Martin en français. On va léguer ça sur CD Rom, sur Internet, toute la recherche va être disponible. Cela va être une masse extraordinaire d'informations sur l'histoire du Canada. Toute la recherche va être disponible et mise à la disposition.

1985 On utilise 72 historiens juste pour se documenter. Alors, c'est des exemples que je vous donne pour montrer la différence qu'il y a entre des stations privées et Radio-Canada.

1986 CONSEILLERE PENNEFATHER: Que vous pouvez aller un peu plus loin avec le crédit parlementaire, quel est le retour pour les Canadiens?

1987 Je voulais vous demander, monsieur Saint-Laurent, dans le secteur nouvelles, quel est le grand défi pour la télévision française, dans les années à venir? Quels sont le enjeux qui vont vous toucher, qui vont vous donner les grands défis?

1988 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Bien vous savez...

1989 CONSEILLERE PENNEFATHER: Parce que jusqu'au moment, ce que j'entends, c'est un reportage, une présence pan-canadienne, on va revenir en parlant des régions, et caetera. Je ne veux pas que ça sente négatif, mais c'est beau, mais quoi de neuf? Pour l'avenir, qu'est-ce qu'on va faire, qu'est-ce qui nous pousse à aller un peu plus loin?

1990 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Pour savoir l'avenir, il faut regarder un petit peu comment ça va. Alors, ça va vite, ça va très vite. Non seulement la technologie, mais la consommation de l'information se développent à un rythme effréné. Depuis les audiences ici en 94, il y a eu des changements absolument extraordinaires. Il y a des centaines de chaînes en Amérique du Nord, qui sont nées. Des chaînes d'information continue, des canaux spécialisés, ça pousse comme des champignons. Ca change ça les conceptions et on peut pas...

1991 Vous ne trouverez personne qui va pouvoir vous dire en 2004 : Voici ce qu'on va faire là, c'est pas possible ça, ça va trop vite.

1992 Alors, les grands changements, par exemple, c'est le direct. Alors, nous, on a dû travailler beaucoup, ça a pris énormément de formation pour l'ensemble de tous les journalistes qui travaillent à Radio-Canada parce qu'on est rendu presque toujours, il y a pas juste RDI qui fait du direct, la première chaîne aussi, donc ça, c'est une chose.

1993 On envisage l'avenir, si vous me permettez, je vois pas ça en terme d'émissions, je vois ça en terme de développement beaucoup plus large. Si je veux me cantonner à présent aux nouvelles, c'est certain qu'on va aller dans la voie où on est engagé. C'est-à-dire qu`il faut qu'on devienne une espèce de référence en terme de téléjournal national. Moi, c'est mon objectif personnel, je crois que ça nous distingue de plus en plus. On le fait déjà.

1994 On est reconnus pour nos nouvelles nationales et internationales. Mais si on pouvait devenir la référence complète. Quand on dit : Qu'est-ce qui se passe au Canada dans le monde? On regarde Radio-Canada. C'est ça que je veux faire.

1995 Mais nos télévisions (je parle de nos amis de TVA) sont très bien identifiés actuellement au niveau local et régional et nous on est très bien identifié au niveau national et international. Et dans plusieurs enquêtes que j'ai fait faire (j'en fait faire à tous les ans) cette complémentarité-là est déjà là. Je parle des nouvelles de fin de soirée, c'est déjà... les gens comprennent très bien ça. Et on n'a pas l'intention de faire toutes sortes de manoeuvres pour augmenter les auditoires.

1996 La vice-présidence, télévision, les officiers des auditoires qui sont très simples, je peux vous les donner. On doit faire, par exemple, pour le "Téléjournal", la même moyenne que la télévision française fait pendant la période de pointe; pas de chiffres, c'est ça. Et on doit faire avec "Le Point" qui est une émission explicative qui fait partie du "Téléjournal", on doit livrer un auditoire qui correspond à celui de l'ensemble de la journée de la télévision française. C'est ça nos objectifs de cote d'écoute.

1997 Alors, je crois que c'est une chose qui est assez sensée, ça va avec la force de l'antenne. Je pense que c'est très cohérent et ça nous permet d'aller vers des objectifs qui sont exigeants mais pour lesquels on est reconnu.

1998 Donc, quand je regarde l'avenir, je regarde ça en terme d'émission. En terme de développement, évidemment c'est autre chose. On regarde beaucoup les développements internationaux à cause de la globalisation, on regarde des partenariats, on regarde comment on pourrait poursuivre la couverture internationale mais par d'autres moyens.

1999 On peut pas installer, c'est impossible... d'ailleurs il y a pas de limites à la couverture internationale, les Américains ne font pas ça non plus. Ils n`essaient pas d'ouvrir des bureaux à eux partout. Tout le monde cherche les façons plus simples, moins coûteuses. S'associer avec d'autres, c'est faisable.

2000 Alors, nous, on veut améliorer continuellement la couverture de la planète, c'est certain.

2001 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors...

2002 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Maintenant, si vous permettez juste de... je veux vous donner un exemple. Je ne peux pas vous donner toutes les émissions qu'on a en tête et les projets qu'on a parce que je pense qu'il y a des gens qui vont les faire avant nous!

2003 Je vais vous en donner juste un, à titre d'exemple. On est au Canada, c'est le pays où il y a de l'eau partout: il y a trois mers, il y a des centaines de milliers de lacs, il y a les plus grands fleuves possibles, il existe pas encore d'émissions sur l'eau. C'est moi qui l'ai le projet là.

2004 Alors, je vais l'enregistrer immédiatement après vous l'avoir dit, mais je veux faire ça. C'est quelque chose d'avenir avec toutes les connotations qu'il y a dedans. Cela touche à l'écologie, ça touche au tourisme, ça touche à tout et ça touche à notre pays.

2005 Il y en a une émission française qui est merveilleuse qui s'appelle "Talasa" et nous, qui sommes dans le pays de l'eau par excellence, je pense qu'il faut faire ça. C'est ça qu'on regarde pour l'avenir, répondre aux besoins des gens.

2006 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, est-ce que c'est une balance entre cette programmation de réflexion et les nouvelles qu'on voit à tous les jours, les nouvelles qui nous donnent 30 secondes d'information et voilà, on a été informé? Où se trouve le "branding" de Radio-Canada dans ce monde de nouvelles superficielles?

2007 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Quand vous faites des "focus group" puis que vous faites des sondages auprès des téléspectateurs, on le voit tout de suite le "branding", c'est la profondeur. Et jadis...

2008 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et on trouve la profondeur où?

2009 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Dans les nouvelles et dans nos émissions d'affaires publiques. Ils voient partout, ils ne voient pas juste dans un ou deux endroits. On est identifié comme faisant des choses plus approfondies. D'année en année, c'est toujours comme ça.

2010 CONSEILLERE PENNEFATHER: Monsieur Gourd, sur le côté dramatique, qu'est-ce qui est là?

2011 MONSIEUR GOURD: Oui, bonjour madame Pennefather.

2012 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... le simple rôle d'une...

2013 MONSIEUR GOURD: Écoutez, il y a beaucoup de choses qui nous distinguent. Je dirais que principalement, au point de départ, je dirais que c'est la lutte, parce que c'est une lutte quotidienne, continuelle pour hausser constamment le niveau de qualité des émissions dramatiques.

2014 L'engagement, par exemple, dans les séries lourdes qu'on a débutées il y a plusieurs années déjà et qu'on maintient en essayant d'accroître constamment la qualité non seulement de l'écriture, la qualité de la forme, la qualité de direction de comédiens. Donc, constamment, on lutte pour hausser la qualité.

2015 Deuxièmement, on est la seule télévision qui fait appel à des auteurs connus en littérature. Par exemple, Victor Lévis-Beaulieu, qui fait des dramatiques chez nous depuis déjà très longtemps, je pense qu'il y a une troisième et quatrième série. Pierre Gauvreau a fait plusieurs grandes séries chez nous. On travaille actuellement en développement avec Michel Tremblay pour développer une série dramatique. Donc, on est la seule télévision à toutes fins pratiques à utiliser des auteurs reconnus dans le domaine de la littérature et d'essayer de leur faire le passage à la télévision.

2016 Troisièmement, on est à peu près la seule télévision aussi qui développe des auteurs absolument pas connus. Je vous ferai remarquer que Luc Dionne, avant de devenir un des grands auteurs de la télévision (parce qu'il est reconnu comme tel aujourd'hui) a écrit pour la première fois à Radio-Canada. Sylvie Lussier, Pierre Poirier, qui font le téléromans "4 et demi", qui est un téléroman qui atteint des cotes de popularité qui est absolument extraordinaire actuellement, avaient jamais écrit de série dramatique avant d'écrire "4 et demi".

2017 De la même façon, Fabienne Larouche, chez nous, qui pour la première fois, elle a commencé à faire seule comme auteure, des émissions dramatiques.

2018 On est aussi la seule télévision à faire une quotidienne en dramatique, et on en fait même deux, on fait "Watatatow" du côté des enfants et on fait "Virginie" actuellement côté adulte. On est la seule télévision à offrir ça et surtout à attaquer dans ces quotidiens-là, je pense particulièrement à "Virginie", des enjeux de société, des enjeux de famille, des questions d'ordre éthique, social, de l'école, des conflits de génération et à une heure de grande écoute, à une heure familiale.

2019 Alors, ensuite, quand vous regardez la distribution d'une grande partie de nos émissions, constamment, d'accord avec les producteurs indépendants et en accord aussi avec les réalisateurs à l'interne, on essaie de faire découvrir des nouveaux talents.

2020 Par exemple, dans "Omerta", une quantité importante de comédiens et de comédiennes n'avaient jamais été vus à la télévision. La même façon quand on a fait la distribution de "4 et demi". Une quantité importante de comédiens et de comédiennes avaient à peine été vus et sont devenus des vedettes par la suite.

2021 Même chose pour la série "Tag" qu'on est en train de produire actuellement avec SDA et qui va porter sur le monde des jeunes latino-américains à Montréal; une grande partie de cette distribution-là, ça va être des inconnus. Donc, le développement de nouveaux talents au niveau des auteurs, mais au niveau de la réalisation. Pierre Houle a commencé en réalisation en grandes séries dramatiques sur "Omerta" et on a été d'accord pour tenter l'expérience avec ce réalisateur-là qui avait jamais, comme premier réalisateur fait de séries dramatiques, de la même façon en distribution.

2022 Donc, on travaille constamment à créer des nouveaux talents et à les faire connaître, donc à les développer.

2023 Et en même temps accroître le plus possible, année après année, la qualité et les produits qu'on met à l'antenne.

2024 Donc, je pourrais continuer, il y a plusieurs autres caractéristiques.

2025 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, si j'ai bien compris le thème de l'avenir sera vraiment le développement de nouveaux talents. Si on arrive à la fin de 2007, on dit l'indicateur performance prioritaire, c'est: est-ce qu'on a vraiment entré des nouveaux talents?

2026 MADAME FORTIN: Je dirais qu'il y en a deux, madame Pennefather. Je dirais: qualité et nouveaux talents. On est en petit milieu et il serait dommage que parce que quelqu'un a passé 40 ans qu'il n'est plus un nouveau talent, on ne puisse pas l'utiliser parce que notre objectif, c'est le nouveau talent.

2027 Je pense qu'il y a des talents qu'on doit amener à maturité et nous avons la grande chance en français que leur aspiration ce n'est pas d'aller à Hollywood, je veux dire, pour quintupler leur salaire. Alors, ils restent avec nous et je pense qu'il faut continuer.

2028 Victor Lévy-Beaulieu n'est pas un nouveau talent mais je pense que sa contribution à la télévision française est d'accroître la qualité générale de la dramatique.

2029 Donc, on a deux objectifs: la qualité et le talent.

2030 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pourriez-vous me donner un exemple de programmation qui s'en vient d'un type, une forme de programme, qui sera innovateur?

2031 MONSIEUR GOURD: Écoutez, on travaille actuellement avec un producteur indépendant sur un certain nombre de séries qui sont, entre autres, une quotidienne.

2032 MADAME FORTIN: Pas de scoop!

2033 MONSIEUR GOURD: Non, pas de scoop! On travaille sur plusieurs produits actuellement.

2034 MADAME FORTIN: Peut-être à la pause, madame Pennefather!

2035 MONSIEUR GOURD: Je dois vous dire qu'on travaille sur plusieurs produits qui sont très novateurs, autant au niveau de la forme, au niveau de l'écriture, de la mise en scène. Constamment on est en travail à l'interne comme à l'externe pour trouver des nouvelles façons de faire évoluer, si vous le voulez, la dramatique.

2036 MADAME FORTIN: Mais, une chose dont je peux parler parce que ça c'est connu... c'est qu'on entre en production pour la première fois avec une série dramatique pour enfant faite en région, en Ontario.

2037 CONSEILLERE PENNEFATHER: Okay, it sounds good. On va revenir à ça. Restons plus général, sans toucher ou "scooper" les choses en marche ou pas en marche. Comment ça marche le processus de décision?

2038 J'aimerais revenir, quand on parle des régions aussi, mais étant donné qu'on est là pour les licences pour Radio-Canada, la télévision française, et on parle de la programmation dramatique, On vous demande d'être innovateur. On vous demande d'avoir une grille horaire qui remplit certains engagements, qui va chercher les talents, et caetera, qui va prendre un leadership dans les formes artistiques, la création en soi.

2039 C'est-à-dire que vous avez un devoir à accomplir avec l'argent public. Mais on travaille avec les partenariats. Qui mène? Est-ce que vous allez chercher, vous, tout le talent pour remplir un besoin que vous avez ou est-ce que vous êtes ouvert aux nouvelles idées, la talent qui rentre?

2040 On a un certain nombre d'heures sur l'écran, un certain montant d'argent pour investir, on est ouvert, ou est-ce que c'est vous qui décidez qu'est-ce qu'on va faire et alors, on va chercher et commanditer d'une certaine façon, non seulement les documentaires (comme disait monsieur Saint-Laurent) mais les dramatiques aussi?

2041 MADAME FORTIN: Je vais juste ouvrir là-dessus, et ensuite je vais laisser Daniel continuer. Les bonnes idées sont tellement rares qu'elles peuvent venir de n'importe où, on les veut.

2042 Je pense que c'est important de mentionner ça, toutes les bonnes idées.

2043 CONSEILLERE PENNEFATHER: Même le Conseil!

2044 MADAME FORTIN: Ah! oui, surtout le Conseil! On est...

2045 CONSEILLERE PENNEFATHER: J'ai un petit projet!

2046 MADAME FORTIN: On est tous à la recherche... à la pause aussi peut-être!

2047 Je pense qu'on est tous à la recherche de bonnes idées. Je me souviens d'une discussion qu'on avait eue lors du quarantième anniversaire du collègue des réalisateurs en disant: Qui décide en bout de piste? Est-ce que c'est l'auteur, le producteur, le réalisateur? C'est celui qui a la meilleure idée qui devrait gagner.

2048 Sur le plan de la façon de fonctionner, je veux dire, je vais laisser Daniel vous l'exposer mais ça c'est prioritaire.

2049 On est dans un domaine de création, c'est un domaine où c'est le talent qui mène et c'est celui qui a la meilleure idée, qu'il soit petit ou grand, auteur, réalisateur, producteur, privé, public, qui devrait en bout de piste voir son produit en ondes.

2050 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, si je suis la réalisatrice à Moncton, je peux avoir accès au réseau principal de Radio-Canada?

2051 MONSIEUR GOURD: Oui, pourquoi pas? Lors du congrès de l'Association des producteurs qui s'est déroulé à Québec il y a quelques semaines, on nous a posé exactement la même question et la réponse est toujours la même.

2052 C'est qu'on est toujours ouvert et on a toujours un appétit insatiable. Tous les télédiffuseurs, c'est vrai pour le cinéma, c'est vrai pour la radio, c'est vrai au fond pour tous les genres en communication de masse.

2053 On est toujours à l'affût de nouvelles idées, de nouveaux concepts parce que, écoutez, c'est des milliers et des milliers d'heures chaque année qui sont diffusées à travers une quantité importante, de plus en plus importante, d'antenne. On veut toujours de la nouveauté, on veut toujours se démarquer.

2054 Et, donc, si vous voulez, toutes sortes d'accès possibles pour des gens. Un réalisateur à Moncton, avec un producteur, peut aller directement à la station régionale ou s'adresser directement au service de production à l'extérieur à Montréal, déposer un projet et si moindrement le projet a l'air intéressant, on va y aller.

2055 Aussi, parfois, on approche, on propose des projets. Je pense, par exemple, un exemple, ça ne va pas venir à l'idée à personne de se proposer d'aller de l'avant pour tenter de produire une série dramatique qui pourrait intéresser à la fois les Canadiens anglais et les Canadiens français. Il n'y a personne qui a cette idée-là, au point de départ.

2056 Donc, nous, on souhaite essayer de faire ça. On est en projet puis en développement. Ce qu'on a fait à ce moment-là, avec un projet qui est aussi ambitieux que celui-là et difficile à réaliser, on s'est dit: il faut qu'on convainque des producteurs indépendants de travailler là-dessus.

2057 Alors, on a approché SDA, Salter Street Production, un producteur canadien-anglais connu et reconnu, puis un producteur canadien-français connu et reconnu en disant: voulez-vous, s'il vous plaît, vous mettre ensemble, puis nous arriver avec une idée, un concept qui nous permettrait de créer une série dramatique qui pourrait intéresser à la fois les Canadiens anglais et à la fois les Canadiens français.

2058 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais c'est vous qui allez de l'avant les chercher?

2059 MONSIEUR GOURD: Oui, parce que ce genre de projet-là les gens n'arriveront pas, puis ne se proposeront pas d'emblée pour le faire à cause du très haut niveau de difficulté, puis parce que, en fait, ça ne s'est jamais fait jusqu'à maintenant.

2060 On a toujours diffusé en traduction des séries produites au Canada anglais et la télévision anglaise proposée en traduction des séries produites au Canada français.

2061 Puis travailler un projet conjoint qui aboutirait à une série dramatique qui pourrait être en deux versions adaptées, on ne sait pas qu'est-ce que ça va devenir en fait, mais partir d'une même idée, d'une même situation de base, des mêmes personnages, et caetera. Donc, on travaille là-dessus actuellement. Ca, c'est nous qui proposons.

2062 Par ailleurs, sur des "sitcoms", on reçoit une quantité industrielle d'idées de sitcoms par année. Alors, c'est comme.

2063 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je m'excuse. Quand vous avez un budget, à titre d'exemple, pour l'année 1999-2000, à peu près deux mille trente-six et quelques millions pour la programmation, je prends pour acquis que ça c'est d'après la discussion qu'on a eue hier avec monsieur Beatty et le vice-président, le processus budgétaire ferait en sorte que ce montant est déjà planifié et ça va de la nature de la production qu'il faut planifier d'avance.

2064 D'où vient l'ouverture pour recevoir les nouvelles idées? Est-ce que c'est un processus très long, de quelques années? Comment c'est indiqué?

2065 MADAME FORTIN: Disons que les données qu'on vous donne doivent tomber au moment où vous les demandez dans des colonnes prédéterminées.

2066 La constitution d'une grille se fait de façon beaucoup plus dynamique que ça. Et quand vous tombez sur un projet, une idée ou quelque chose qui est merveilleux, vous faites des échanges. Je veux dire, les budgets ne sont pas fixes. Il y a un budget de base, les équipes d'information, il y a des budgets qui sont prédéterminés.

2067 Mais le choix des projets, dépendant des années, vous pouvez aller plus à l'interne, plus à l'externe, dépendant des coûts de production, du moment de diffusion. Ces budgets-là peuvent varier.

2068 La grille est planifiée en terme de produits, une couple d'années à l'avance avec des choses, des téléromans qui reviennent, des nouveaux produits qui sont présentement en production pour l'an prochain ou pour l'année d'après, nos besoins.

2069 Et à partir de ça, le budget est raffiné en fonction de la grille. Il est malléable et dépendant de ce qui vient de l'extérieur que les documents qu'on peut vous présenter ici et qui doivent être fixes à un moment donné.

2070 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui, je sais que ce n'est pas facile de "manager" tout ça.

2071 MADAME FORTIN: Peut-être que Micheline Vaillancourt pourrait répondre à votre question sur les régions ou si vous préférez attendre.

2072 CONSEILLERE PENNEFATHER: On va revenir tantôt.

2073 MONSIEUR GOURD: Si vous me permettez de compléter. C'est que selon la nature des émissions et des produits, le cycle de planification est plus ou moins long.

2074 Par exemple, une dramatique, plus la dramatique est lourde, plus le temps entre l'idée et l'arrivée en ondes du produit est long, ça peut être trois ans et ça peut donc aller jusqu'à quatre ans, à partir du moment où il y a une idée et au moment où ça arrive en ondes.

2075 Dans le secteur, par exemple, de la culture, c'est des cycles qui sont à peu près de 18 mois. En jeunesse, par ailleurs, on est constamment en changement parce que c'est des publics tellement spécifiques et il faut les rejoindre en groupe d'âge tellement segmenté qu'il faut continuellement s'adapter. Donc, au fond jeunesse, on est constamment en train de développer, de changer, d'adapter, et caetera.

2076 Alors, dépendant, au fond, du genre de produit, la planification peut être extrêmement courte comme extrêmement longue.

2077 Et donc, une grille est faite d'une variété de ces produits-là et donc, c'est difficile de toujours être capable de placer sur sept ans bloqué exactement, précisément tout ce qui va être fait.

2078 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui. Je comprends. Le but de ma question c'est vraiment de voir la façon que vous abordez toute la question de diversité, innovation à l'intérieur d'une contrainte comme maison publique et une maison de production de produit créatif, de planifier déjà les montants bloqués en terme, non seulement d'un montant de programmation mais le type de programmation prioritaire, et caetera, et caetera.

2079 D'où vient la capacité à mettre de l'argent de côté ou bien d'aller chercher de nouvelles idées?

2080 Alors, on va revenir dans les attentes et les engagements parce qu'en effet, on voit non seulement le mot "maintenir" mais on voit aussi le mot "réduction" que vous avez mentionné ce matin en terme, à titre d'exemple, de contenu canadien, de dramatique jeunesse.

2081 Alors, quand on revient pour parler de ces engagements-là, le même enjeu reste sur la table. Où est la diversité et l'innovation à l'intérieur de vos décisions de réduire les engagements?

2082 J'aimerais, en effet, aller vers le plan en détail. On peut revenir sur le pourquoi en chaque engagement que vous avez changé votre plan d'action là-dessus. Si on va vers le plan d'action en soi de la télévision française, je prends le plan stratégique de Radio-Canada et on commence avec... on a parlé que de conserver une part importante de l'auditoire francophone était le premier but. C'était tout l'élément d'avoir une programmation non seulement populaire mais une programmation aussi de qualité.

2083 Mais je veux commencer avec l'orientation numéro 3, qui est de refléter la réalité canadienne. Je pense, qu'en effet, on peut parler des régions à ce moment-ci d'une façon globale et on ira dans les questions plus précises.

2084 Je pense que c'est un thème qui est très important dans nos discussions, qui revient souvent dans le plan stratégique. J'ai mentionné ce matin que le plan stratégique de Radio-Canada dans son ensemble parle d'une programmation pan-canadienne, parle d'une orientation de refléter les réalités de toutes les régions au Canada.

2085 Pensons maintenant à ce que ça veut dire pour la télévision française dans le concret. Je pense qu'hier à la fin de la journée, madame Bertrand, a mentionné le document qui parle de la présence de la télévision française en région. Je dois admettre qu'en mettant ça à côté de la planification, les budgets, les engagements envers les régions, et caetera, j'ai du mal à saisir exactement comment le réseau de la télévision française accomplisse cette orientation de refléter la réalité canadienne dans son ensemble.

2086 MADAME FORTIN: Je vais commencer de façon générale. Je vais laisser Micheline Vaillancourt aller dans les projets les plus spécifiques.

2087 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Commençons aussi avec... si on peut avoir ce graphique sommaire, si vous pouvez nous expliquer ce que ça veut dire en effet en termes de programmation, budget, heures de production, temps à l'horaire et reflet. Pouvez-vous nous expliquer ce que ça veut dire?

2088 MADAME FORTIN: Écoutez, ce document n'est pas un document à partir duquel on travaille sur une base quotidienne parce qu'il n'est pas fait vraiment sur nécessairement une base de responsabilité. C'est un document qui a été demandé par notre conseil d'administration, compte tenu de la façon dont on gère habituellement, pour essayer d'avoir une vision beaucoup plus globale de nos types d'interventions en région.

2089 Donc, si on cherche notre correspondance, je pense que madame Tremblay vous a promis hier une correspondance avec les cahiers financiers qu'elle vous a remis pour l'ensemble de la corporation. Dans notre base quotidienne, nous, on ne travaille pas vraiment de cette façon-là. Par exemple, on ne réaligne pas les budgets de transmission et de distribution qui sont toujours dans une fonction séparée.

2090 Dans notre esprit, quand on travaille, on travaille avec un budget autour de 33 millions, mais en plus de ça, dans les budgets réseaux, toutes les émissions réseaux qui sont faites par les régions sont financées dans le budget réseau.

2091 Par exemple, si vous avez "La Semaine verte", "Second regard" qui est fait à Québec, le 5 millions dont on va parler tantôt pour des émissions réseaux par les producteurs indépendants sont pris à même le budget réseau et non le budget région, et on peut vous expliquer pourquoi fonctionnellement c'est fait comme ça.

2092 Les heures de production, c'est les heures de production qui sont faites en région et le nombre d'heures est élevé et vous allez voir qu'il est encore beaucoup plus élevé du côté anglais, compte tenu de la duplication des "Ce Soir", qui sont toutes des heures produites en région mais qui sont diffusées en même temps. C'est-à-dire que le "Ce Soir"... nous avons quatre "Ce Soir" dans les provinces de l'Ouest, un en Ontario, un à Montréal, un à Québec, et ces "Ce Soir" sont des heures de production globales.

2093 Le temps à l'horaire est plus bas parce que comme on diffuse tous les "Ce Soir" régionaux en même temps, dans une grille-horaire pour un téléspectateur dans une ville. C'est la part à l'horaire qui lui importe, alors que les heures de production, c'est une statistique de production.

2094 Dans le reflet, c'est une première tentative avec une méthodologie pas encore bien définie, où on essaie de déterminer dans l'ensemble des émissions qu'est-ce qui reflète les régions et qu'est-ce qui ne reflète pas les régions. C'est une donnée que je prendrais comme une approximation globale plus qu'une donnée de mesure précise. Par exemple, "L'Ombre de l'épervier", ça reflète une région, mais ce n'est pas une production régionale même s'il y a une partie de la production qui est faite en Gaspésie. Donc, c'est la notion de reflet qui est complètement indépendante des budgets et de la production.

2095 En fait, ces tableaux-là sont bâtis de cette façon-là.

2096 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, je comprends. Pour être clair, je veux parler du réseau et ensuite, on peut aussi revenir sur les questions, les stations, et caetera.

2097 Mais ce qui m'intéresse, c'est le réseau et le réseau qui vraiment a quelque stratégie dans la demande. On peut aller une par une pour vraiment avoir un portrait clair dans les façons concrètes autant que possible sur la production régionale, la production régionale qui est là en soi et surtout ces productions régionales quelles sont-elles? Est-ce qu'on parle d'information? Est-ce qu'on parle de dramatique?

2098 Ensuite, ce qui m'intéresse surtout, c'est la présence de ces productions régionales sur réseau où cette fameuse notion de reflet régional, qui est un peu plus floue. Mais il faut aborder cette section-là surtout parce que c'est le réseau qui devrait avoir un reflet da la diversité d'après tous les secteurs des orientations. Aussi, on parle d'un certain montant d'argent destiné aux régions pour la production régionale (déjà je commence à mêler les éléments, j'en suis certaine) puis je veux juste mettre sur la table quelques questions de base que j'ai-là.

2099 J'aimerais savoir, dans vos orientations de programmation, nouvelles, dramatique, jeunesse, émissions culturelles, qu'est-ce que c'est la part régionale dans ces orientations de programmes? Où se trouvent les régions dans ces orientations de programmes?

2100 Deuxièmement, vous parlez d'un montant de 40 millions $ destinés à la production régionale. Est-ce que j'ai raison que ce 40 millions $ couvre tout cet aspect-là ou est-ce que c'est un montant qui est vraiment le budget des stations régionales? D'après moi, ça fait à peu près 17 pour cent de votre budget de programmation. Est-ce que j'ai raison? Est-ce que ça donne un portrait juste de l'implication du réseau dans les régions: 40 millions $ sur un budget de programmation d'à peu près 263? Je prends les chiffres de l'année 1999-2000 à titre d'exemple.

2101 Troisièmement, on va arriver à l'engagement, un engagement qui parle de 5 heures par semaine, un engagement qui en fait...

Qu'est-ce que ça veut dire? C'est quel type d'émissions? Est-ce que ces émissions sont les productions vues seulement en région ou est-ce que ce sont des émissions qui sont vues au réseau et quand?

2102 En fin de compte, je pense que, à la fin, on puisse savoir en nombre d'heures, en budget, mais aussi, comme vous avez souligné, madame Fortin, souvent dans le discours ce matin, on parle aussi du contenu.

2103 Qu'est-ce que ça veut dire? C'est quel type d'émissions? Est-ce que ces émissions sont les productions vues seulement en région ou est-ce que ce sont des émissions qui sont vues au réseau et quand?

2104 En fin de compte, je pense que, à la fin, on puisse savoir en nombre d'heures, en budget, mais aussi, comme vous avez souligné, madame Fortin, souvent dans le discours ce matin, on parle aussi du contenu.

2105 MADAME FORTIN: Tout à fait.

2106 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si on peut commencer avec le contenu, où se trouvent les régions dans le contenu?

2107 MADAME FORTIN: Je vais commencer rapidement avec un bref historique et je vais laisser Micheline Vaillancourt aller dans les questions plus précises de budget, d'heures, de contenu, et caetera.

2108 À une certaine époque et un peu pour faire plaisir au Conseil, je veux dire, nous avions des émissions pour monter les statistiques de productions régionales qui étaient des émissions de type plutôt industriel, faites en région à partir de nos équipes de base. Je pense à Michel Louvain à Québec. Je pense Aux Christine à Sherbrooke. Je pense à des émissions de ce type-là.

2109 Au moment des compressions budgétaires et par choix de programmation, certaines de ces émissions-là ont été abandonnées. Et les équipes les servaient, je veux dire, ont été libérées, ça fait partie des compressions budgétaires, parce qu'on s'est fiés sur, je veux dire, un rapport qui nous inspire depuis très longtemps et dont Micheline peut vous rappeler, qui s'appelle le rapport Gilbert où les priorités des milieux régionaux, c'était -- et pour le réseau aussi -- 1) de protéger l'information régionale, j'en ai parlé hier, ensuite les services à la communauté, les émissions de proximité.

2110 Ce qu'on veut faire maintenant, c'est de faire avec les régions pas des émissions... ça serait facile pour moi de vous dire: "Oui, d'accord, madame, on va faire sept heures et demie." J'aurais juste à déménager mon "show" de cuisine de Montréal à Québec puis, je veux dire, je pourrais vous faire probablement l'équivalent de deux heures et demie de plus de production régionale. Je pense que ce n'est pas ça que vous voulez, puis ce n'est pas ça qu'on veut non plus.

2111 Et en termes de volume, ce qu'on essaie de développer maintenant, c'est des émissions faites en région qui reflètent vraiment la diversité du pays.

2112 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Exactement. Avant d'aller plus loin, madame Fortin, je veux être claire sur une chose.

2113 MADAME FORTIN: Oui.

2114 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'ai été surprise de vous entendre dire "pour faire plaisir au Conseil". Peut-être que j'ai manqué le contexte.

2115 MADAME FORTIN: Non, non. Écoutez, ce n'était pas pour...

2116 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense qu'il faut être clair que vous acceptez ou pas que la télévision française n'est pas une télévision de Montréal. C'est une télévision pan-canadienne.

2117 MADAME FORTIN: Mais je suis tout à fait d'accord avec vous. Et ce que je veux dire, c'est qu'il était illusoire d'adopter une stratégie où on augmente le volume par des productions qui n'ont aucun impact sur le reflet régional véritable en ondes. Et ces émissions-là n'en avaient pas vraiment. Je veux dire, on déménageait des invités de Montréal à Québec, je veux dire, pour faire des émissions de variété. Ce n'est pas ce type-là qu'on a fait.

2118 Les premières choses, on a transféré des émissions, certaines émissions, pour leur donner un caractère plus régional; Micheline va en parler. Et toute notre stratégie qu'on est en train de développer, c'est pour vraiment refléter les régions sur le réseau et non pas de façon artificielle comme on l'a fait auparavant.

2119 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Exactement, parce que le plan stratégique de Radio-Canada parle en termes de vraiment supporter la culture francophone, les artistes canadiens de partout au Canada, de faire une réflexion entre cultures.

2120 MADAME FORTIN: C'est ça, tout à fait.

2121 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Vous avez les stratégies et les attentes déjà vis-à-vis les francophones hors Québec. Si vous pensez qu'on devrait trouver un moyen d'être concrètement peut-être un peu innovateurs là-dedans, on est prêts à l'entendre. Mais aussi on sait qu'il y a d'autres éléments dans le système francophone et j'avais aussi... à un moment donné, j'avais peur en regardant un certain graphique dans votre demande que vous trouvez que votre mandat régional est accompli parce que les stations sont là et RDI est là. C'est le mandat du réseau sur lequel je veux me pencher...

2122 MADAME FORTIN: Tout à fait.

2123 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... en termes de programmation, en termes d'heures présentées sur le réseau, en termes du nombre de producteurs indépendants régionaux qui travaillent avec vous, pour vous, à l'intérieur de la maison et à l'extérieur. En fin de compte, quel est ce reflet?

2124 MADAME FORTIN: Je vais laisser Micheline Vaillancourt vous faire état de ce qu'on fait dans ce secteur-là, si vous permettez.

2125 MADAME VAILLANCOURT: Alors, peut-être avant de vous donner des détails sur le nombre d'heures, les productions indépendantes, vous rappeler brièvement notre stratégie régionale. D'abord, il y a quelques années, vous le savez, nous avons vécu des réductions budgétaires importantes. Alors, notre premier objectif en région, ça a été vraiment de protéger un de nos aspects distinctifs dont on vous parlait tout à l'heure, à savoir notre présence pan-canadienne en information.

2126 Alors, nous avons donc déployé toutes nos énergies et toute notre imagination pour maintenir et garder le plus possible nos journalistes qui font la cueillette régionale, mais aussi cette cueillette-là se retrouve aux réseau, donc des gens sur le terrain qui sont près des activités régionales pour ensuite être capables non seulement de les présenter en région, mais aussi de les présenter au réseau.

2127 Un deuxième élément de notre stratégie, ça a été... comme Radio-Canada est aussi la seule présence pan-canadienne quotidienne, vous savez que nous avons sept centres de production, nous sommes dans 32 villes différentes. Donc, nous avons voulu aussi protéger ces infrastructures et essayer de les maximiser au possible et, donc, de répondre à un autre besoin de nos communautés, c'était de faire ce qu'on appelle dans notre langage de la télévision de proximité, de la télévision proche d'eux, proche de leur vie, de leur quotidien, de leur réalité, pas seulement de leur région.

2128 Alors, donc notre deuxième objectif, c'était, dans toutes les stations hors Québec, de développer cet axe de production de proximité.

2129 Notre troisième phase maintenant, c'est la présence au réseau. Et vous allez voir qu'elle est déjà amorcée mais, comme Michèle vous le mentionnait dans sa présentation, nous sommes rendus maintenant à comment accroître et maximiser cette présence au réseau.

2130 Alors, je reviens en arrière et je vous parle maintenant de quelles sont les plates-formes de présentation, de visibilité régionale au réseau.

2131 Je commencerais donc d'abord par l'information en vous disant que nous produisons au-delà de 500 reportages qui sont diffusés dans les bulletins et les magazines d'informations du réseau. Ça représente entre 30 et 37 heures d'émissions, donc des reportages.

2132 Nous avons également une présence importante au RDI. Ça représente 1 700 heures de programmation, sans compter de nombreux directs. Donc, tous les jours, RDI est présent. Les régions sont présentes sur le RDI et c'est 1 700 heures par année.

2133 Nous sommes présents aussi au réseau par la diffusion de séries, de séries comme La Semaine Verte, comme Second Regard, comme Chez Nous produit en Ontario, Double Étoile produit dans les provinces de l'Atlantique, l'Accent Francophone produite à Régina.

2134 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Où se trouvent ces programmes sur l'horaire? Est-ce que c'est les heures de grande écoute?

2135 MADAME VAILLANCOURT: Ce sont des heures où... ce ne sont pas des heures de grande écoute en termes de "prime time", mais ce sont des heures de grande écoute pour les téléspectateurs qui suivent ces régions. Exemple, La Semaine Verte par exemple qui est diffusée dans les magazines de services les fins de semaine et qui va chercher à peu près 400 000 téléspectateurs.

2136 Monsieur Saint-Laurent vous le mentionnait, il y a beaucoup d'évolution dans consommation de télévision et on se rend compte que, avec la multiplication des chaînes spécialisées, il y a d'autres périodes de "prime time" qui se dessinent pour des types d'émissions qui sont en dehors des grandes périodes où on a surtout des dramatiques, des téléromans et les grandes émissions d'informations.

2137 Donc, ces émissions, des séries sont faites par nos stations régionales et elles sont aussi faites avec des producteurs indépendants régionaux. Alors, j'y reviendrai pour vous donner des heures précises sur les producteurs indépendants en région.

2138 Il y a également la présence des régions dans des segments ou des épisodes. Les régions sont régulièrement présentes dans les émissions Le Jour du Seigneur et je peux vous assurer qu'elles y tiennent beaucoup à cette visibilité dans cette émission-là, Le Jour du Seigneur, qui est chez nous une institution.

2139 Il y a aussi, bien sûr, la diffusion d'événements spéciaux des communautés, des grandes manifestations, des grandes fêtes de la communauté: les Jeux de l'Acadie, les fêtes du 15 août en Acadie, le Festival Franco-Ontarien, le Festival "Chant'Ouest" dans l'Ouest canadien.

2140 Un autre volet aussi de la présence au réseau, c'est lorsque les émissions du réseau se déplacent en région. Les magazines se déplacent, Christiane Charette s'est déplacée, Les Trois Mousquetaires et aussi des émissions jeunesse. Donc, à chaque année, nous avons une planification et certaines de ces émissions-là sont produites en région avec des publics régionaux.

2141 Qu'est-ce que ça veut dire en termes d'heures? Je prends l'année en cours... c'est-à-dire l'année qui vient de se terminer, 1998-1999, et je pourrai revenir aussi sur 1999-2000. Nous avons donc, pour l'ensemble des régions, 1 600 heures de nouvelles locales, donc nouvelles produites par l'ensemble de nos régions, c'est-à-dire principalement nos Ce Soir.

2142 Productions autres de nos stations régionales, donc des productions faites par nos stations, 202 heures. Et des coproductions avec le secteur indépendant, il y a 80 heures dont une trentaine sont diffusées au réseau et 50 dans nos stations régionales.

2143 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ces coproductions sont quoi exactement?

2144 MADAME VAILLANCOURT: Ces coproductions, je peux vous en faire une liste. Il y a deux types de coproductions. Nous avons des coproductions qui sont faites avec des fonds et des coproductions qui sont faites avec des organismes de la communauté.

2145 Je commence, par exemple, par l'Atlantique. Nous produisons une émission qui s'appelle Musicotrip avec les écoles et aussi avec le partenariat de BC Tel. Nous produisons tant d'affaires avec le milieu des affaires de la région des provinces de l'Atlantique.

2146 Nous diffusons avec un producteur indépendant un projet qui a eu accès au fonds, Double Étoile et Passeport Musique. Ce sont des variétés et des documentaires avec des artistes, pas seulement des artistes de l'Atlantique, mais aussi des artistes de l'ensemble des provinces canadiennes. Cette émission sera diffusée au réseau cet été, Double Étoile et Passeport Musique. Même, certaines de ces émissions-là se retrouvent sur TV5, donc ont une diffusion aussi internationale.

2147 Je m'en vais en Ontario. En Ontario, des émissions autres que des émissions d'informations, il y a un magazine culturel qui s'appelle Expresso. Il y a des coproductions avec le secteur indépendant, Vie de Chalet, Chez Nous, une spéciale avec celle qu'on appelle la relève de Céline Dion, Manon Séguin. Et il y a, Michèle vous le disait, un projet, un ambitieux projet de série jeunesse avec un producteur indépendant de l'Ontario, une série qui sera faite et diffusée au réseau... qui sera faite avec le réseau et diffusée au réseau de Radio-Canada.

2148 Je m'en vais dans l'Ouest, parce que dans l'Ouest, même si les populations sont petites, nous avons aussi des productions. Bien sûr, l'"Accent Francophone" qui fait le tour des enjeux et des dossiers de la francophonie canadienne. Il y a aussi des coproductions avec le secteur indépendant ou avec la communauté.

2149 Donc, on a "Clandestin"; c'est une émission qui est faite par les quatre stations de l'Ouest et qui se promène dans les écoles avec des jeunes de 10 à 13 ans.

2150 Et on a des documentaires produits par une maison de production indépendante qui a eu accès au fonds aussi. C'est un documentaire sur Étienne Gaboury, le grand architecte de l'Ouest. On a "X Yukon Z", "La Longue Marche", "Un Canadien à Taipai", donc plusieurs séries.

2151 Évidemment, vous connaissez aussi toutes les émissions qui sont faites pour RDI. Cela, elles sont produites avec nos équipes: "L'Ouest en Direct", "L'Ontario en Direct", "Le Québec" et, bien sûr, "L'Atlantique en Direct".

2152 Alors, voilà. Ça fait un tour...

2153 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, madame Vaillancourt. J'aimerais aller un peu plus longuement, parce que je dois vous dire que le portrait réseau ne sort pas encore pour moi.

2154 Si on va dans la demande à la page 76, paragraphe 271:

"Radio-Canada s'engage à ce que tous les documentaires régionaux ainsi produits soient diffusés au réseau."

2155 Avant, un paragraphe en haut, 269, parle de production d'émissions représentatives des réalités régionales avec les producteurs indépendants d'abord, mais également avec les organismes régionaux et nationaux impliqués dans les régions et, finalement, avec les télévisions publiques francophones dans le monde.

2156 Est-ce qu'on peut se pencher sur cet engagement? Est-ce qu'ils sont les documentaires produits par les producteurs et productrices en région par Radio-Canada?

2157 MADAME VAILLANCOURT: Alors, je vous en ai mentionné quelques-uns. Par exemple, la série "Passeport Musique", ce sont des documentaires produits par un producteur indépendant de la région des provinces de l'Atlantique, qui sera diffusée, bien sûr, au réseau. Donc, c'est huit documentaires d'une heure.

2158 Il y a des documentaires dans l'Ouest canadien. Il y a des documentaires aussi produits par la station de Québec. Et il y en a aussi produits en Ontario.

2159 MADAME VAILLANCOURT : Et il y en a aussi produit en Ontario. Il y a une co-production internationale avec le Cameroun qui est en production présentement et qui sera... l'engagement a été pris par le réseau, par madame Fortin, de diffuser tous les documentaires.

2160 Pourquoi est-ce qu'on a mis l'accent sur le documentaire, ça ne veut pas dire qu'on ne produira que des documentaires, mais le documentaire d'abord une vogue de popularité accrue. On n'a qu'à penser à tous les festivals qui tournent autour des documentaires.

2161 Le documentaire a aussi une certaine pérennité. On peut l'utiliser plus longuement qu'une émission comme mes collègues européens appellent une émission de flux, c'est-à-dire une émission qu'on diffuse par exemple les nouvelles et qui disparaît aussitôt.

2162 Le documentaire nous permet aussi un rayonnement international. Et je pense que c'est important aussi pour les communautés particulièrement les communautés minoritaires, c'est ce qu'on essaie de faire depuis quelques années, de travailler aussi en partenariat avec la francophonie internationale.

2163 Donc, de ne pas seulement regarder notre petite francophonie, mais aussi de s'élargir. On parle de mondialisation partout, de globalisation. Je pense qu'en région, même si les populations sont petites, on peut aussi retirer beaucoup d'avantages à travailler avec la francophonie européenne, avec la francophonie africaine, donc à s'inscrire aussi dans le mouvement internationale.

2164 Alors, on a des documentaires qui sont en production. Il y a une série de cartes postales cet été, une co-production avec les télévisions françaises qui sera diffusée chez nous cet été sur des lieux touristiques patrimoniaux. On a une ambitieuse série avec des portraits de personnages, des portraits de la francophonie. Alors, nous y participons. Et c'est aussi une série qu'on va diffuser à compter de l'an 2000.

2165 Donc, ce sont des dimensions documentaires parce que justement ça nous permet un rayonnement, ça nous permet une pérennité, ça nous permet une valorisation et ça permet à des plus petites maisons de pouvoir travailler. Ce ne sont pas toutes les maisons qui peuvent supporter, on le sait, des grandes séries dramatiques. Mais on peut supporter un documentaire. On peut aussi à l'occasion supporter une dramatique. On en a d'ailleurs déjà en développement, on a certains projets là aussi en développement.

2166 Mais on pense que le documentaire est une niche intéressante et qui a du potentiel. Mais il y a aussi d'autres projets, donc des projets de variétés, des projets de séries jeunesse qui sont aussi en production et en développement.

2167 CONSEILLERE PENNEFATHER: Revenons à une couple de questions. Alors, j'ai demandé que vous me fassiez un commentaire sur la part des régions dans tous les secteurs prioritaires de programmation.

2168 Deuxièmement, j'aimerais avoir une explication de cet engagement vis-à-vis les documentaires qui sont repris dans les lacunes page 10, paragraphe 35 :

"Radio-Canada s'engage à ce que toutes les émissions - pas juste les documentaires -- toutes les émissions produites par des producteurs indépendants régionaux et financés à partir de l'enveloppe budgétaire (inaudible) à Radio-Canada dans les programmes de droit de diffusion et participation de capital soient diffusées à l'antenne."

2169 Deux questions. Est-ce que cette (inaudible) fait partie du cinq heures d'engagement et deuxièmement, est-ce que c'est seulement les émissions régionales produites avec le fonds qui seront diffusées?

2170 MADAME FORTIN: Cela fait beaucoup de questions, mais je vais essayer... je vais commencer par la dernière puis ensuite je vais revenir sur la question initiale. Quand on va pour produire des émissions à travers les fonds, ce sont des émissions où il y a des investissements importants et je veux dire, ce sont des émissions qui sont, naturellement destinées par le réseau.

2171 On ne voulait pas dire automatiquement que toutes les émissions produites par les producteurs indépendants iraient au réseau parce que ce serait couper les producteurs indépendants de la télévision de proximité parce qu'il y a des émissions qui sont faites expressément, par exemple une émission qui est faite pour les francophones hors Québec, les enfants sur langue française qui est nettement destinée à cette population-là.

2172 Je veux dire c'est pas une émission qui est destinée pour le réseau et on voulait pas dire que toutes les émissions des producteurs indépendants devraient aller au réseau parce qu'ils font aussi des émissions de proximité. C'est une façon pour nous de les distinguer. Cela ne veut pas dire que certaines de ces émissions-là se retrouveront pas au réseau, mais comme engagements, c'était plus facile de les diviser comme ça.

2173 Alors, certaines émissions sont faites, je sais pas, moi, je vais dire... alors, ça permet aux producteurs indépendants d'être présents dans les deux types d'émissions et ça nous permet nous de faire un engagement sur le réseau pour toutes les émissions faites par les producteurs indépendants dans les secteurs qui sont financés par les différents fonds. C'est pas exclusif, mais c'était l'intention derrière cette phrase-là.

2174 Comment les régions sont présentées dans les différents secteurs. Je pense qu'il y a... je veux dire il y a une notion de réalisme qui doit être impliquée là-dedans. Dans le secteur des nouvelles de l'information en général, je pense que c'est déjà très présent, et je veux dire, nous voulons leur rendre encore davantage.

2175 C'est un naturel, c'est quelque chose que, je veux dire, qui fait partie de nos premières priorités et Claude Saint-Laurent vous l'a dit en essayant d'amener le téléjournal, je veux dire, à un niveau d'une référence nationale et internationale, la contribution des régions, je veux dire, de toutes les régions à la production des nouvelles, des émissions d'affaires publiques, je veux dire, c'est quelque chose qui va de soi.

2176 Dans le domaine des dramatiques, c'est beaucoup plus difficile compte tenu des infrastructures qui sont nécessaires pour produire de telles émissions. Et dans un sens, il est peut-être possible à un moment donné de faire lever une dramatique. Nous avons présentement un projet en développement en Ontario d'une heure de dramatique, je veux dire en-dehors de la série dramatique pour enfants.

2177 Nous avons reçu un ou deux projets de Québec qui ne sont pas allés au-delà de la deuxième phase de développement pour... parce que je veux dire en terme de choix, mais c'est évident qu'on n'établira pas et c'est pas économiquement viable des infrastructures de production de dramatiques à travers le pays. C'est une réalité économique que je veux dire où ça prend une certaine concentration. Ce qui ne veut pas dire que quand on fait "Bouscotte" on fait pas énormément de tournage dans le bas du fleuve en utilisant des personnes de la région. Quand on fait, je veux dire, "L'Ombre de l'Épervier", c'est la Gaspésie. On a un projet là qui se situerait plutôt en Abitibi.

2178 Donc, on recherche consciemment des reflets des régions, mais la production de ces émissions-là pour le moment, on n'a pas une structure qui permet de garantir une production à haute échelle. On vise des productions plus légères, on vise à faire du théâtre à Québec, on pourrait faire du "sitcom" ou du téléroman léger, mais je veux dire, il y a une certaine contrainte au niveau des ressources.

2179 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais vous êtes... continuons avec cette discussion parce que je connais un peu sur le défi, mais je pense qu'aussi c'est une opportunité de diversité d'aller chercher d'une façon accrue plus de productions qui viennent sans structure, mais d'aller avec votre structure les chercher, d'avoir un regard spécifique sur la capacité que vous avez à aller chercher des nouvelles idées à l'extérieur de Montréal, de mettre un oeil très sérieux sur la balance entre les dramatiques faits de Montréal et qui sont faits ailleurs.

2180 MADAME FORTIN: Il y a beaucoup de dramatiques produites à Montréal qui viennent d'auteurs qui ne sont pas de Montréal qui emploient des comédiens qui ne sont pas de Montréal. Je parlais plus d'une infrastructure industrielle.

2181 S'il y a quelqu'un qui est représentatif, défenseur et porte-parole des régions, c'est Victor Lévis-Beaulieu. Je veux dire, mais il y a une partie de la production qui vient de Montréal.

2182 Ce qu'on a essayé de faire de ce côté-là, je vais demander à Daniel Gourd de vous en parler, c'est de mettre sur pied, en remplacement de l'émission de "La Course autour du Monde", qui est une émission de formation et de relève qui était plus orientée vers le documentaire internationale.

2183 Ce qu'on a fait, c'est que, je veux dire, cette émission-là est terminée et il y a deux émissions sur lesquelles on travaille pour développer de la relève dans des orientations différentes et qui sont nettement davantage orientées vers les régions que la course.

2184 On a parlé hier de culture choc pour la formation en documentaire et je vais laisser Daniel Gourd vous expliquer un peu ce qu'on est en train de mettre sur pied pour la formation, je veux dire, d'une relève à partir de régions dans les autres domaines de production.

2185 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cela va, mais je veux être claire que je veux venir aux engagements précis vis-à-vis la production en région pour le réseau. Vous avez certaines sources, façons structurelles à cause de l'existence des stations, vous avez les engagements et les plans de production qui...

2186 MADAME FORTIN: Je... oui...

2187 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... ces productions régionales et les mettre au réseau. En effet, vous avez un grand engagement de prendre toutes les émissions faites avec les productions régionales dans vos documents et les mettre au réseau. Cela vient à cinq heures moyenne par semaine annuellement, c'est ça votre engagement, cinq heures/semaine.

2188 MADAME FORTIN: Écoutez, moi, j'aimerais, je veux dire, j'aimerais ça qu'on en discute. Si vous me dites pour l'an prochain, compte tenu de ce que j'ai dans mes cahiers, je veux dire, je peux probablement pas monter ça à plus que cinq heures. En fin de licence, je peux monter ça à plus que cinq heures. Les engagements de moyenne mobile, je peux faire ça sur trois ans, mais je peux pas garantir, compte tenu de la diversité. Écoutez, je veux dire, on a... ça fait deux ans et demi qu'on travaille pour faire un documentaire dans une région de l'ouest qui est pas terminé et qui va faire une heure en ondes, pas une heure par semaine, une heure.

2189 Cela c'est un peu, Micheline vous expliquera la contraint de ça. Quand vous parlez de nos plans, je veux dire, et ça, je veux dire, c'est peut-être la peine de préciser, Micheline pourra être encore plus précise et demain on en parlera quand on a... on n'a pas de plan de production dédié à autre chose vraiment que l'information, sauf dans la Ville de Québec. Toutes nos infrastructures sont dédiés... D'où notre nécessité de travailler avec la production indépendante. On n'a pas d'infrastructures régionales, de productions internes sauf pour des petites choses en-dehors de l'information présentement, je veux dire, en termes d'infrastructures.

2190 Donc, il faut travailler à développer avec les productions extérieures des traditions, des partenariats stables et je veux dire ça prend un certain temps.

2191 Bon, le cinq heures, je veux dire, était vu dans une perspective de ce que je suis capable de promettre de livrer l'an prochain pour pas être en défaut. C'est pas un objectif, je veux dire, c'est un minimum.

2192 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est le même objectif déjà dans les attentes et une attente à long terme, je pense que --

2193 MADAME FORTIN: Mais je pense qu'on pourrait échanger les attentes à long terme, ça, j'aurais aucune difficulté à faire ça. Mais je veux dire, on va être chanceux en l'an 2000, parce que si cette série-là marche, on va avoir 26 demi-heures, donc on va avoir un 13 heures en odes qui va venir des régions en dramatiques de façon significative.

2194 Si cette série-là avait pas été financée par les fonds ou s'il arrive quelque chose en cours de route et que le producteur est pas capable de nous la livrer, ce 13 heures-là n'existe pas. Et une heure par semaine, il faut faire ça pour 52 heures.

2195 Je veux dire, monter 52 heures de ce type de produit là, dans le moment, demande énormément d'efforts. Et c'est pour ça dans le fond qu'on a fait un engagement en terme d'argent parce que c'était la chose la plus facile à contrôler de notre côté, je veux dire, que la livraison en termes d'heures du type de produits qu'on essaie de loger.

2196 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est le quarante millions de dollars que...

2197 MADAME FORTIN: Non, le cinq millions additionnel.

2198 CONSEILLERE PENNEFATHER: Le cinq millions.

2199 MADAME FORTIN: Le quarante millions, Micheline vous dira exactement ce que ça représente.

2200 CONSEILLERE PENNEFATHER: Le quarante millions couvre beaucoup plus. Le cinq millions au juste c'est pour?

2201 MADAME FORTIN: C'est pour les productions nouvelles par des producteurs indépendants pour aller sur le réseau.

2202 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et c'est les producteurs indépendants qui viennent...

2203 MADAME FORTIN: Des régions...

2204 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... des régions partout au Canada?

2205 MADAME FORTIN: Oui

2206 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cinq millions sur un budget total.

2207 MADAME FORTIN: Écoutez, je vais vous dire comment on est arrivé à ça. Quand on a fait nos compressions budgétaires, je veux dire, en région on a coupé à peu près là dans les chiffres qui vous ont été soumis, à peu près dix-huit millions.

2208 On a été chanceux, parce que je veux dire, chanceux, ça dépend pour qui là, on a beaucoup réduit nos infrastructures, on a fait des économies majeures en ingénierie, en finance. Le déménagement du siège social dans la région d'Ottawa nous a permis de... excusez l'expression de "pooler" les ressources. Et dans le fond, notre compression en région était de cinq millions sur le programme, cinq millions trois.

2209 Donc, ce qu'on propose, c'est une restauration complète mais pas en infrastructure radio-canadienne gelée dans les régions, mais en argent pour pouvoir lever des produits de producteurs indépendants qui, certaines années, vont peut-être être plus en Ontario, d'autres années plus dans les Maritimes, dépendant de l'offre de produit.

2210 Donc, le cinq millions est venu un peu comme ça et c'est de l'argent qui vient du budget réseau et qui va être dédié aux régions, qui va être comptabilisé sous cette forme-là, mais qui sera pas rajouté au quarante millions de la production régionale qui couvre uniquement la production diffusée dans les régions.

2211 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais pour le rendre le portrait plus juste, on peut en effet -- que c'est quarante millions plus de cinq qui vient du réseau pour ce projet-là?

2212 MADAME FORTIN: Oui, plus les émissions faites en région qui sont financées au réseau comme "La Semaine Verte", "Second Regard", et caetera, qui tombent présentement dans les budgets réseau parce que nos budgets sont pas faits par responsabilité, vous savez, ils sont pas conçus comme ça, ils sont faits pour la grille-réseau. Claude Saint-Laurent a une partie de son budget qui est dépensée dans les régions. René Gilbert a une partie de son budget qui est dépensée dans les régions. Ce cinq millions là va être dans le budget de Daniel Gourd, il va être dépensé pour faire ce type de productions là dans les régions.

2213 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que ce cinq millions alors sera vu dans tous les secteurs de programmes de ce genre, est-ce que c'est...

2214 MADAME FORTIN: Sauf l'information.

2215 CONSEILLERE PENNEFATHER: Sauf l'information.

2216 MADAME FORTIN: Sauf l'information.

2217 CONSEILLERE PENNEFATHER: Sauf l'information si, je veux dire, on fait une catégorie spéciale pour le documentaire, tous les genres, incluant le documentaire. Mais ce n'est pas pour de la nouvelle, ce n'est pas pour du reportage, ce n'est pas pour ça.

2218 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que le cinq millions fait partie de votre engagement vis-à-vis le secteur indépendant de 40 pour cent de programmation?

2219 MADAME FORTIN: Écoutez, on n'y a pas pensé.

2220 CONSEILLERE PENNEFATHER: Ou est-ce que c'est un ajout?

2221 MADAME FORTIN: Je veux dire, on n'a pas fait le lien entre les deux parce qu'on n'a pas travaillé avec ce cinq millions-là en nombre d'heures. Comme on ne connaît pas les règles des fonds, je veux dire à un moment donné, si on veut faire une série régionale et si les fonds ne sont pas là, on va devoir mettre plus d'argent nous-mêmes pour que cette série-là arrive en ondes et ça va faire moins d'heure.

2222 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, je comprends, le cinq millions reste quand même, même si vous ne pouvez pas trouver l'argent du fonds.

2223 MADAME FORTIN: Oui, tout à fait. Oui, c'est notre engagement à nous et de notre habilité à se servir de cet argent-là comme d'un levier dans les fonds qui va permettre un plus grand nombre d'heures. Dépendant aussi des règles que les fonds voudront imposer à la production de ce type-là.

2224 CONSEILLERE PENNEFATHER: Ca peut aller vers six heures au lieu d'un long terme, au lieu de cinq heures.

2225 MADAME FORTIN: Ah! oui.

2226 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, on a cinq heures comme minimum, on a cinq millions de plus pour les productions indépendantes avec une vue d'aller chercher les idées des autres.

2227 MADAME FORTIN: Je vais vous donner un exemple. On a présentement, Daniel pourra vous en parler, un projet de relève fait par un producteur de Québec avec des producteurs de toute la région du Québec et hors Québec qui devrait, je veux dire, être un projet d'une heure, c'est-à-dire 26 heures par année et si on le répète deux fois, je veux dire, on a une heure de plus automatiquement.

2228 Mais si ce projet-là ne prend pas forme, là on a une heure de moins. C'est ça la difficulté.

2229 Je veux dire, notre objectif, c'est que le cinq heures c'est un minimum et plus on réussit à faire avec ce cinq millions-là, au-delà de ça, comme tout ça va aller au réseau, ça va augmenter le nombre d'heures au réseau.

2230 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais vous comprenez pourquoi je devrais mettre plus de détail derrière les mots et de "contextualiser", si je peux utiliser ce mot, parce que dans l'ensemble pour la télévision française avec le budget de programmation que vous avez avec déjà les stations en région ou en place, on essaie de voir les budgets d'une façon ou d'une autre.

2231 Mais avec tout ce qu'on nous dit dans les plans stratégiques, sur l'importance de refléter les régions et surtout pour la télévision française qui prend, je pense d'après ma lecture, un détail très important d'orientation stratégique de la Corporation vers l'épanouissement de la culture francophone partout au Canada, vous avez une tâche importante.

2232 Alors, il faut dire que cette tâche, et je comprends le monde de la création, ce n'est pas nécessairement quelque chose qu'on n'attend pas, mais on a une maison, on a une licence, on a les attentes.

2233 Il faut trouver une façon de dire: oui, cinq heures, c'est un retour pour mon argent comme citoyenne canadienne et c'est cinq heures par semaine, en moyenne, qui vraiment est un reflet de toute la francophonie au Canada.

2234 Deuxièmement, il y a ce cinq millions qui fait en sorte que la programmation va changer. Il y aura un nouveau point de vue dans son ensemble.

2235 J'essaie de voir, est-ce que c'est un retour juste et équitable vis-à-vis l'entente à long terme d'équilibrer la production régionale avec la production centrée à Montréal.

2236 Est-ce qu'on s'en va vers un équilibre qui a quelque chose qui fait du bon sens avec la façon que le Canada évolue, qui vraiment supporte l'épanouissement de la culture francophone partout au Canada?

2237 MADAME FORTIN: Je pense que si on voulait ou si on pouvait, je veux dire, en faire davantage, on serait tous d'accord. Ce qu'on essaie de mesurer présentement, c'est la faisabilité de dire à l'intérieur du nombre d'années dont on parle, je veux dire, de porter ce cinq heures-là à combien.

2238 Je veux dire, c'est pour ça qu'on a pris un engagement en terme d'investissement budgétaire. C'est la seule raison. C'est parce qu'on n'aime pas ça être en non-conformité. C'est tout.

2239 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, on peut revoir l'engagement à long terme pour aller plus loin?

2240 MADAME FORTIN: Ah! oui.

2241 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je propose qu'on prenne une pause à ce moment-ci et quand on revient sur la programmation en information jeunesse, on peut peut-être retoucher à l'importance de la diversité. Alors, 15 minutes.

2242 MADAME FORTIN: D'accord.

--- Courte suspension à 1040 / Short recess at 1040

--- Reprise à 1040 / Upon resuming at 1040

2243 LA PRÉSIDENTE: Alors, nous poursuivons. Re-bonjour. Justement, on va aller dans les secteurs de programmation pour parler des engagements, j'aimerais juste deux autres questions sur les questions de région et, comme toujours, je demande les questions avec A, B, C, D, E, alors j'espère d'être plus claire.

2244 Si je résume, sur le cinq millions, madame Fortin, que je sois claire, l'engagement de cinq millions de dollars c'est pour la programmation autre que nouvelle. C'est vrai. C'est pour la programmation autre que les quatre émissions spéciales déjà dans le plan d'action régionale. C'est autre que ça. Et c'est tout en région.

2245 Les émissions produites avec ces cinq millions, est-ce qu'elles seront sur réseau, les heures de grande écoute?

2246 MADAME FORTIN: Oui, oui, oui, je suis rendue là.

2247 CONSEILLERE PENNEFATHER: Les cinq heures, c'est autre que les nouvelles?

2248 MADAME FORTIN: Oui.

2249 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et les cinq heures viennent toutes de région?

2250 MADAME FORTIN: Oui.

2251 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et les cinq heures sont toutes par le secteur indépendant régional?

2252 MADAME FORTIN: Non, pas nécessairement. Il peut y avoir des productions internes. Écoutez, pendant la pause, on a discuté entre nous et je comprends votre préoccupation.

2253 Nous avons abordé la question des engagements dans une perspective où on n'avait pas le goût de venir ici et d'être en non-conformité et on va en parler parce qu'on a eu cette attitude-là dans plusieurs secteurs.

2254 A court terme, je veux dire, c'est impossible, compte tenu de ce qu'on sait qu'il y a dans la machine, de s'engager à plus que cinq heures. Mais, je veux dire, on aurait aucune difficulté à s'engager à long terme au terme de la licence à faire jusqu'à sept heures, par exemple parce que ça nous permet, à ce moment-là, de développer et d'aller, je veux dire, à la possibilité de monter notre engagement à long terme.

2255 Alors, si vous voulez un engagement à long terme plus élevé, je veux dire, nous, on serait prêts à faire ça, mais on vous dit que pour l'an prochain, ce ne serait pas possible.

2256 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est pour le terme de la licence, vous voulez dire?

2257 MADAME FORTIN: Oui.

2258 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est cinq heures pour le terme de la licence.

2259 MADAME FORTIN: Mais, nous, on concevait cinq heures à chaque année. Ce qu'on vous dit, c'est que pour l'an prochain ce serait probablement impossible de faire plus que cinq heures, mais quand on reviendrait vous voir au terme de la licence, se serait possible qu'on soit rendu à sept heures/semaine.

2260 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que vous pouvez être rendu à sept heures à 2007?

2261 MADAME FORTIN: Oui, probablement avant. Ce serait notre objectif, mais je ne peux pas vous dire aujourd'hui à quel moment.

2262 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, le but, ce sera une attente à court terme, c'est-à-dire le terme de licence qui sera de sept heures par semaine?

2263 MADAME FORTIN: Oui.

2264 CONSEILLERE PENNEFATHER: On peut revenir là-dessus mais c'est sept heures par semaine au lieu de cinq par semaine, en moyenne.

2265 MADAME FORTIN: A long terme, mais pas l'an prochain.

2266 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais on parle de... il y a deux types d'entente déjà.

2267 MADAME FORTIN: Oui.

2268 CONSEILLERE PENNEFATHER: Le terme de licence, le conseiller juridique peut me corriger, et à long terme.

2269 MADAME FORTIN: A long terme, oui.

2270 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et vous parlez de long terme.

2271 MADAME FORTIN: Oui.

2272 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pas du terme de licence.

2273 MADAME FORTIN: Le plus court possible mais je parle de long terme dans les termes juridiques.

2274 CONSEILLERE PENNEFATHER: Dans les termes que je parle, c'est le terme de licence qui est d'ici sept ans.

2275 MADAME FORTIN: Oui, moi aussi. Oui, oui, moi aussi mais je veux dire, si on pouvait le réaliser dans trois ans, nous serions tous très heureux.

2276 CONSEILLERE PENNEFATHER: D'une façon, j'aimerais qu'on revienne avec une façon de formuler cette entente.

2277 MADAME FORTIN: D'accord.

2278 CONSEILLERE PENNEFATHER: Qui est justement d'être clair sur l'engagement qui vise à l'attente à long terme déjà existante qui est plus en équilibre, plus intéressante.

2279 MADAME FORTIN: D'accord. Si vous voulez on va vous faire une proposition.

2280 CONSEILLERE PENNEFATHER: On veut aller un peu plus loin parce que vous avez aussi remarqué vous-même les commentaires qu'on a reçus du public canadien pendant les consultations.

2281 Et même si je mets de l'emphase sur la programmation autre que l'information, je pense que le commentaire du public canadien, vraiment, touche l'importance d'un contenu qui reflète les besoins et ce n'est pas juste, avec tout le respect que j'ai pour les nouvelles et les documentaires, et on peut discuter quelle est la différence entre les deux, il faut aussi dire que le but de cette discussion, c'est que ces cinq heures et ces cinq millions touchent à toutes sortes de programmation pour que ce soit un reflet dans la programmation de réseau.

2282 Parce qu'on a parlé au début de l'importance de la dramatique, de l'importance de notre maison publique radiodiffuseur en terme de la culture francophone. Et c'est surtout en heure de grande écoute avec les dramatiques que vous avez mis beaucoup le point sur l'importance de cette maison publique.

2283 Alors, c'est dans ce secteur qu'on veut avoir un reflet plus pan-canadien qu'on a dans le moment, vous êtes d'accord avec moi.

2284 Cela fait partie aussi pour moi d'un défi fascinant d'aller chercher une diversité plus intéressante.

2285 Et vous avez aussi mentionné, l'autre question que j'avais, on n'avait pas touché à ça, vous avez mentionné dans votre demande et je pense que vous en avez touché ce matin dans le discours, du fait qu'une des raisons pourquoi vous n'avez pas réussi à aller aussi loin que vous vouliez, peut-être, à faire en région c'est un manque de communication, de compréhension, et vous avez créé un conseil ou un comité-aviseur.

2286 Comment ça va marcher en terme de ...

2287 MADAME FORTIN: En fait, on a fait deux choses. Avant les compressions, nous on travaille avec un avant et un après, il y avait un poste à l'intérieur de la télévision générale quand j'étais directrice des programmes de la télévision générale, qui était un poste de coordination des activités régionales et qui visait à favoriser l'intégration des personnalités des régions, des artistes de région, et caetera, dans les émissions du réseau, développer, de faire le lien entre les émissions, entre je dirais les artistes, les créateurs, les personnalités régionales et les émissions du réseau.

2288 Ce poste-là était occupé par Daniel Gourd qui est maintenant directeur de la programmation, donc Daniel est assez sensible à ces questions-là.

2289 On a recréé ce poste-là parce qu'on s'est rendu compte, on a cru à un moment donné qu'on pouvait s'en passer, et que la simple activité de nos directeurs régionaux pouvait suffire à amener au réseau des personnalités.

2290 Ce sont on se rend compte, et je parle d'artiste en particulier, c'est qu'il y a un tel froissement d'artistes à Montréal, je veux dire, qui veulent avoir des places sur les émissions de variétés, et caetera, que c'est très difficile de percer le mur des agents de relations publiques quand vous venez de la région.

2291 Et dans le fond, il faut avoir, pour nous, un peu quelqu'un qui fait, entre autres choses, cette fonction-là d'aller dénicher les artistes, de les placer dans les émissions parce que, sinon, la solution de facilité c'est de répondre au téléphone plutôt que d'aller chercher les gens.

2292 C'est une des choses à l'intérieur où la coordination entre les activités, personnalités, les régions et le réseau va s'exercer.

2293 Parallèlement à cela, et ce sont les francophones des régions qui nous l'ont demandé, c'est d'institutionnaliser la consultation avec les milieux. Jusqu'à présent, nous, on fait, Micheline pourra vous en faire part, des consultations locales, régionales, via nos directeurs régionaux de façon quasi permanente.

2294 Ce qui manquait de façon plus formelle parce que, je veux dire, Micheline est toujours présente dans les régions, c'est une espèce de forum où on peut à chaque année discuter avec des gens du milieu quels sont les besoins qui mériteraient d'être comblés en priorité et un peu un mécanisme d'imputabilité pour faire état d'où on est rendu dans notre plan et dans nos engagements dans une période qui est plus courte que sept ans.

2295 Et je pense que c'est important pour les gens des régions d'avoir ce mécanisme-là, compte tenu de leur éloignement par rapport au réseau.

2296 Alors, on est en train de mettre cela et c'est nettement en réponse à des demandes des communautés.

2297 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que le résultat sera que les producteurs, réalisateurs, réalisatrices vont avoir accès à la programmation parce que je sais que c'est une chose d'avoir une idée et une autre chose d'avoir une influence sur la programmation. Est-ce qu'il y a un lien entre les deux?

2298 MADAME FORTIN: Je pense que ce n'est pas un comité qui va gérer ou superviser la programmation. L'engagement, l'accès des auteurs, réalisateurs et producteurs à la programmation doit passer par les structures de programmation qui s'engagent à leur faire prendre une place au réseau et qui ont ça de façon précise comme leur objectif de performance à l'intérieur de leurs attentes, année après année.

2299 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.

2300 MONSIEUR GOURD: Me permettez-vous d'aborder un autre sujet qu'on n'a pas discuté encore mais qui pour moi est fondamental? C'est la création de ressources professionnelles de très haut niveau, surtout des auteurs, partout pour la télévision. C'est un problème général, on le sait. Si on veut pouvoir éventuellement monter des productions dramatiques, monter des émissions d'envergure sur le plan production dans les régions, il faut créer une relève et essayer de s'assurer qu'elles restent en région le plus possible.

2301 C'est pourquoi on a monté un projet très ambitieux d'une émission qui s'appelle "La Relève" temporairement comme titre de travail, qui s'articule autour de 9 compagnies de production régionale, 6 qui sont dans la région du Québec, et 3 dans les régions hors Québec, 1 en Atlantique, 1 en Ontario et 1 dans l'Ouest canadien. Pour le moment, on parle de 9. Probablement qu'on va pouvoir étendre éventuellement à d'autres, particulièrement dans la région de l'Ouest, soit l'Alberta, la Saskatchewan et Vancouver.

2302 Cette émission-là, qu'on va mettre à l'antenne en l'an 2000-2001, probablement en janvier 2001 et dont le projet est de faire 26 heures par année, à long terme, va s'appuyer sur deux contenus programmes spécifiques. Il y en aura d'autres qui vont être en périphérie mais deux contenus programmes spécifiques qui exclusivement sont destinés à développer ce que j'appelle des auteurs de la fiction et du documentaire, dont des courts-métrages, un en fiction et un en documentaire.

2303 Alors, ça veut dire que donc 26 courtes fictions seront produites annuellement, 26 courts documentaires seront produits annuellement. Ça veut donc dire l'émergence et le soutien d'auteurs capables d'écrire ces fictions-là, de réalisateurs capables de les réaliser et de producteurs capables de les produire, tout ça appuyé par l'ensemble des institutions qui sont intéressées, soit les fonds, les institutions de développement, mais aussi au niveau de la formation. C'est-à-dire qu'on prévoit tout un programme de "coaching" pour les producteurs indépendants, pour les auteurs et pour donc développer progressivement des gens qui non seulement ont une sensibilité qui est propre à leur région, mais ont aussi une connaissance, une expertise de cette région-là et qui sont capables, à partir d'un tissu qu'ils connaissent bien, développer un discours plus général et plus universel. Les auteurs qui ont un caractère universel, un caractère d'intérêt, sont toujours extrêmement rassis.

2304 Alors, c'est pas en débarquant avec des auteurs dans une région qu'on va faire une série dramatique à long terme qui va vraiment avoir en même temps une pertinence puis un intérêt pour n'importe quelle région du Québec ou du pays, puis un intérêt général, c'est en développant et laissant émerger, et surtout en leur permettant d'exister dans les régions parce que vous le savez ce qui se passe, c'est vrai dans tous les domaines, c'est les grands centres qui drainent les énergies et les gens se disent, si on veut avoir la moindre possibilité de faire des choses dans ces domaines-là, il faut quitter et puis s'en aller dans les grands centres. Notre défi c'est à long terme de permettre, d'une part, à des talents régionaux d'émerger puis d'exister à long terme dans les régions et de développer aussi une expertise plus générale qui va permettre à un point de vue parce qu'au fond ce qui est important c'est que ce qui se passe, ce qui est ressenti dans chacune des régions du pays puisse trouver un écho dans les émissions du réseau.

2305 Alors, c'est vrai autant dans le domaine de l'intégration de la vie sociale et culturelle des régions dans les émissions régulières du réseau, et Michèle vous a expliqué qu'on fait un effort au niveau de la création d'une structure de soutien et de coordination qui va permettre aux gens des régions d'avoir accès direct lorsque c'est difficile de faire concurrence aux grosses machines de promotion qui existent pour la plupart des artistes des grands centres.

2306 Alors, ces deux objectifs-là vont nous permettre d'avoir de plus en plus de place et surtout de créer un véritable réseau d'auteurs capables de faire des documentaires parce qu'un documentaire d'auteur c'est un point de vue spécifique, sensible sur les réalités, et de la fiction. Et on pense qu'on va réussir parce que la réception qu'on reçoit des différents bailleurs de fonds, des différentes associations, des différents ministères provinciaux et fédéraux intéressés par ce projet-là est extrêmement spontané et bien accueillant. Alors, on pense qu'on va réussir ça, et ça pour nous c'est vraiment la base d'une vision à long terme et non pas juste des statistiques. Je sais que c'est important l'investissement, et caetera, mais si on n'a personne pour créer du contenu original de grand intérêt et de grande qualité, on va toujours être devant le même problème. On va toujours avoir à refaire au fond ce qu'on a fait en 90; on le refait encore une fois parce qu'on a eu l'illusion qu'on pouvait se passer d'une structure d'accueil et de promotion à l'interne de la direction générale des programmes pour pouvoir soutenir les régions. Si on ne fait pas ça, on va être obligé dans cinq ou six ans recommencer à nouveau et je pense que ça c'est une chose qu'il faut qu'on réussisse absolument.

2307 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je comprends votre point, surtout sur la continuité. Il y a une cinéaste de Québec qui malheureusement n'est plus avec nous qui m'avait souligné d'une façon très particulière ce point, il y a quelques années. Donc, c'est bien de donner le premier montant d'argent pour un film, et après?

2308 Ce projet se trouve à l'intérieur de votre budget de programmation. Est-ce que c'est un montant mis à part spécifiquement pendant certaines années?

2309 MONSIEUR GOURD: Oui. Comme n'importe quelle émission, on fait un montage financier. Ce projet-là, à cause de son envergure, de la mobilisation organisationnelle que ça présuppose, des montants de développement énormes parce qu'il faut que lors de la première saison de diffusion, tous nos produits soient déjà prêts et qu'on soit déjà en train de développer la deuxième année. Alors, ça implique une mobilisation financière très importante dans la première année et demie.

2310 Après, ce projet-là va être financé à échelle normale pour un projet comparable à celui-là et on va aller, pour ce qui est du documentaire et des dramatiques, faire appel au fonds comme n'importe quelle autre émission, comme n'importe quelle autre production indépendante. Tout ça est fait avec des producteurs indépendants. La personne ou le producteur qui est capable de gérer une opération comme celle-là travaille déjà dans des domaines de production avec plusieurs... un réseau de producteurs régional parce que c'est pas évident à travailler dans des domaines comme ça. Alors maintenant, il s'est installé à Québec et il a déjà deux réseaux avec lesquels il a déjà travaillé, un réseau canadien avec lequel il travaille et un réseau québécois. Alors, on fusionne les deux et on va ajouter au fur et à mesure qu'on va identifier des producteurs indépendants dans les régions, surtout l'Ouest du pays, les associés au projet pour que ça se développe le mieux possible à travers l'ensemble du pays. Mais ça va être financé correctement comme une émission de...

2311 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais c'est pas en dépit d'avoir les fonds à l'extérieur? C'est bien du budget de Radio-Canada?

2312 MADAME FORTIN: Non, non. En fait, ce qu'on est en train de faire, et comme disait Daniel, c'est un projet ambitieux, c'est qu'on est en pourparlers avec Téléfilm, avec la SODEC, avec des gens du secteur privé pour monter des choses un peu à l'extérieur des structures parce que c'est une expérience complètement différente et on a reçu un accueil assez intéressant.

2313 Donc, il y a de l'argent de Radio-Canada, il y a de l'argent des fonds de développement de Téléfilm, il y a de l'argent des fonds de développement de la SODEC, et on va faire appel à une structure de financement complexe pour être capable de lever ce projet-là sans mettre en péril tous les projets qui sont présentement en développement dans les régions de la part des producteurs indépendants. C'est une entreprise. C'est pas un ou l'autre. C'est une entreprise spéciale sur laquelle on travaille dans un contexte extérieur à ça. Une fois que ça va être monté et développé, ça va donner lieu à des produits qui vont entrer dans le "mainstream", excusez l'expression.

2314 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je sais que c'est difficile de rendre toujours ce genre de projet dans les termes précis d'engagement et de faire les liens, mais c'est sûr que c'est intéressant d'entendre ce genre de projet surtout car j'avais mis sur la table l'importance de la diversité et innovation, et ça vient sur tous les talents des êtres humains, des individus, et les circonstances qu'on met devant eux pour vraiment voir les possibilités. Pour moi, ça fait partie d'un mandat d'une maison publique.

2315 Mais si on peut aller vers un autre sujet, mais très relié. J'avais cette question pour plus tard, mais je pense que c'est le moment à l'aborder. Quand on parle de changer non seulement les talents mais ça veut dire les résultats sur l'écran, de rendre notre écran plus diversifié, on peut parles des gens qui sont francophones, qui vivent partout au Canada, mais on peut aussi parler des gens qui viennent d'une autre race, les gens qui ne sont pas blancs, les gens qui parlent d'autres langues.

2316 En autres mots, j'aimerais aborder comment spécifiquement vous allez approcher le dossier multiculturel, le dossier que vous dites ethnoculturel dans votre demande. Quelles sont les actions précises que vous allez entreprendre pour faire en sorte qu'il y a plus d'implications dans la production et visibilité sur l'écran des minorités visibles au Canada?

2317 MONSIEUR GOURD: Je dois vous dire que déjà depuis un certain nombre d'années, on a entrepris de faire des choses qui commencent à livrer actuellement des résultats intéressants. Au niveau des dramatiques, c'est évident que depuis déjà plusieurs années, on a insisté très lourdement auprès des auteurs pour qu'ils intègrent à l'intérieur de leurs films dramatiques la réalité que l'on vit quotidiennement, particulièrement dans la région de Montréal, parce qu'on comprend que la réalité multiculturelle, multi-ethnique, elle est surtout vraie dans la grande région de Montréal.

2318 Quand vous sortez de la région de Montréal, c'est beaucoup moins vrai et dans certaines régions, ça l'est à peu près pas. C'est aussi vrai dans la grande région urbaine de Toronto, Ottawa, certaines villes de l'Atlantique et certaines villes, mais c'est pas partout de la même façon. Mais il est quand même fondamental que les auteurs tiennent compte de ça et intègrent le plus possible.

2319 Alors, on se rend compte dans la plupart des dramatiques maintenant (je pense à "Virginie", qui est un bel exemple) il y a une présence de toutes sortes de cultures identifiables, non-identifiables. Ça fait partie maintenant normale du lot des auteurs d'intégrer constamment la réalité qu'ils côtoient tous les jours. Ça c'est la première chose.

2320 Deuxièmement, c'est d'intégrer à l'intérieur de l'ensemble des équipes de production le maximum possible d'artisans et d'artisanes qui proviennent des différentes cultures, et ça c'est un programme qu'on a mis sur pied aux ressources humaines au moment où j'étais directeur des ressources humaines qui vient compléter le programme "Coup de pouce", qui existe sur la scène nationale. On met plusieurs centaines de milliers de dollars à développer des stages pour les gens des communautés culturelles à l'intérieur des différentes activités d'entreprises.

2321 Au-delà de ça, on investit plusieurs centaines de milliers de dollars en partenariat avec toutes sortes d'associations, que ce soit le CRAR, que ce soit l'Association des femmes indépendantes, et caetera, pour développer des stages spécifiques pour ce qu'on appelle (j'aime pas beaucoup le terme) les "minorités visibles" et pour les communautés culturelles, pour les populations autochtones et pour les femmes dans les métiers non-traditionnels, et donc, développer des stages de plus en plus longue durée qui sont financés totalement au départ, et le financement du programme décroît au fur et à mesure que les mois augmentent, et c'est les émissions et les services qui prennent la relève du financement jusqu'à l'intégration de ces personnes-là.

2322 Ça développe donc une présence à même les équipes, donc, une sensibilité multiculturelle qui reflète au fond la réalité qui existe dans la vie de tous les jours, et ça c'est fondamental parce que si vous ne développez pas ça de façon systématique aussi, vous n'avez pas une présence constante et donc ce qu'on appelle en anglais, un "awareness", une sensibilité continuelle à ces réalités-là qui vont se traduire nécessairement par des préoccupations au niveau des gens qui fabriquent les programmes, qui préparent les contenus des programmes. Alors, c'est un programme ambitieux qui s'échelonne sur plusieurs années.

2323 MADAME FORTIN: Ce qu'on a fait aussi, si je peut me permettre, c'est que depuis quelques années, et cette année on l'a élaboré, on publie un bottin de ressources avec les milieux concernés pour pouvoir mettre à la disponibilité des gens qui font les émissions, à la fois dans le domaine de la télévision générale et de l'information, une liste de personnalités, artistes, talents, pour le "casting", pour les invités dans les émissions. Ce bottin-là est disponible à l'ensemble des gens qui font des émissions et les mises à jour à chaque année, de telle sorte que les gens qui sont un peu démunis parce qu'ils ne connaissent pas, les gens puissent y avoir recours et faciliter l'intégration.

2324 Enfin, dans nos émissions jeunesse, et ça été une priorité depuis très longtemps, nos émissions jeunesse sont très, très, très multiculturelles. Sur chacune de nos émissions jeunesse, c'est une des caractéristiques, et d'ailleurs on a gagné de nombreux prix du multiculturalisme dans le cadre des Gémeaux pour nos émissions jeunesse.

2325 MONSIEUR GOURD: Si vous me permettez, juste pour spécifier quelque chose sur le bottin. Auparavant, on avait des bottins comme ça qui nous permettaient d'identifier des personnes des différentes communautés culturelles capables de parler du point de vue de leur communauté sur différents enjeux. Ce bottin-là maintenant va beaucoup plus loin. C'est des diverses expertises, un domaine économique, sociologique, histoire, anthropologie, et caetera, des gens qui ont des expertises et qui appartiennent aux différentes communautés culturelles et qui vont s'exprimer sur toutes sortes de points de vue qui ne sont pas nécessairement des points de vue spécifiques. Donc, sortir si vous voulez d'une approche de "ghettoisation" de leur intervention et de généraliser leur présence à travers les activités courantes.

2326 Est-ce que tu veux ajouter quelque chose?

2327 MONSIEUR SAINT-LAURENT: On a sur la première mais sur la deuxième chaîne des gens des minorités culturelles et minorités visibles, des gens qui occupent des postes très importants. On a travaillé avec le programme "Coup de pouce" nous aussi, ça fait plusieurs années.

2328 Il y a eu de la formation qui s'est faite dans toutes les régions du pays et on est extrêmement content des gens qui sont là et qui occupent des postes comme chroniqueurs parlementaires. Cette année, notre première correspondante à l'étranger, on a une relève très forte a RDI qui s'en vient la première chaîne d'ici quelques années, de toute minorité.

2329 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, l'attente sur laquelle vous travaillez dans le moment d'équilibrer la représentation des minorités multiculturelles dans le flot principal des émissions, et caetera, vous pensez que vous avez accepté cette attente, dépassé cette attente? Où vous vous trouvez avec cette attente? Est-ce que vous avez plus un équilibre qu'avant? Est-ce que vous pouvez aller plus loin?

2330 MADAME FORTIN: Écoutez, on s'est attaché, là où on est en déficit, c'est dans la main-d'oeuvre parce qu'on avait fait beaucoup d'effort pour intégrer chez les nouveaux, chez les plus jeunes, des gens des communautés ethniques et puis avec les compressions aujourd'hui il y a à peu près 70 pour cent des gens qui ont quitté qui sont partis pour la retraite, mais à cause des règles syndicales et autres c'est évident qu'il y a une partie de cette population qu'on a essayé de conserver, mais qu'on a eu de la misère à gérer.

2331 Sur le plan de l'antenne, je pense qu'on remplit cette attente et je pense qu'on peut toujours faire mieux. Ce n'est pas, je veux dire, une année, on est dans une situation bien particulière dans le milieu francophone.

2332 Si, dans une année donnée, on choisit d'engager soit Grégory Charles ou Normand Brathwaite pour animer une émission quotidienne, on dépasse les attentes. Si ces deux personnes-là ne sont pas à notre antenne, on va en-dessous des attentes. Mais dans le fond, c'est un peu artificiel. On en a deux qui sont partout mais qui servent un peu de caution et ce n'est pas ça qu'on veut faire.

2333 On veut intégrer l'ensemble de la population et pas seulement une vedette qui s'adonne à être une minorité visible de façon continue. Ils n'ont pas besoin de ça, Grégory Charles puis Normand Brathwaite, pour poursuivre leur carrière, d'être à l'antenne de Radio-Canada. On va toujours... ce sera toujours un plaisir de les avoir si jamais... mais c'est différent.

2334 Je pense que toute la population s'en rend compte que c'est deux choses différentes.

2335 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que Radio-Canada a une priorité à cet égard dans son ensemble? Est-ce que Radio-Canada a un plan d'action spécifique vis-à-vis son service et la représentation de tous les Canadiens sur ses écrans?

2336 MADAME FORTIN: Écoutez, notre objectif, c'est de refléter le Canada, ses populations. C'est évident que dans certains secteurs on a un peu plus de difficulté, en particulier du côté des autochtones, parce qu'il y a relativement peu d'autochtones qui parlent français et qui sont aujourd'hui et qui ont le goût et la possibilité de venir s'intégrer à l'intérieur des structures. Ils préfèrent rester chez eux.

2337 Alors, il y a des focus qu'on doit mettre sur des populations et dans ce cas-là, notre façon de les rendre présentes à l'antenne, c'est par des reportages sur leur rôle, sur leurs traditions, par des problématiques dans "Bouscotte" où la problématique amérindienne est fort importante.

2338 Donc, c'est une façon de les présenter à l'antenne qui est un peu différente. Mais oui, c'est une priorité parce que le Canada devient de plus en plus diversifié en terme d'origine de sa population et c'est dans notre intérêt à tous que ces gens-là se reconnaissent dans une télévision francophone, qu'ils acceptent de voir le Canada comme un pays bilingue et que le français devienne une langue vivante pour eux aussi. Parce que l'assimilation est quand même fort importante du côté de l'anglais.

2339 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que vous avez des autochtones dans les positions décisionnelles en programmation?

2340 MADAME FORTIN: Vous voulez une réponse franche? On en a mais ils ne se déclarent pas.

2341 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je comprends cette situation mais comme gestionnaire d'une maison publique, je pense que vous voyez qu'il faut quand même que je demande la question.

2342 MADAME FORTIN: Je suis d'accord.

2343 CONSEILLERE PENNEFATHER: Parce que vous avez mentionné et c'est un élément très important.

2344 MADAME FORTIN: Écoutez, on a eu une directrice de programmation, une directrice des communications dont la mère était autochtone. Nous avons... bon, ce n'est pas à moi de dire cela ici là, mais je veux dire, des cadres supérieurs importants qui sont autochtones, mais ils n'ont pas tous leur carte et ils ne se définissent pas nécessairement comme des autochtones selon la définition de la Loi, et caetera.

2345 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Et si je peux me permettre d'ajouter, on a des gens à l'antenne qui sont des autochtones et qui ne se définissent pas comme des autochtones.

2346 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que vous trouvez qu'il y a une sensibilité de couvrir les activités des autochtones au Canada même si c'est les groupes qui parlent français ou pas? Est-ce qu'il y a une attitude et une sensibilisation du fait que les nouvelles de Radio-Canada ne couvrent pas juste les communautés du sud mais aussi tous les Canadiens et toutes les communautés au Canada?

2347 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Pas du tout, pas du tout. Nous, on couvre les communautés, pas de façon systématique. On les couvre pour leur intérêt dans leur histoire et il y a beaucoup d'histoires sur les autochtones à faire au Canada. On en fait régulièrement.

2348 J'en regardais une qui était extraordinaire lundi soir à RDI, une reprise de "Second Regard" et c'était l'histoire et vous devez connaître cette histoire-là, c'est l'histoire de Brenda Morrisson qui était considérée comme une femme extrêmement dangereuse au Canada il y a à peine quelques années et qui avait été partie à l'incident de Kingston où on avait procédé à des fouilles à nu de cinq femmes et ça avait fait un scandale à la grandeur du Canada.

2349 Alors, on a fait un suivi et ce n'est pas pour rien que ça s'appelle "Second Regard", un suivi sur un institut le "Healing Institute" qui est dans le sud de la Saskatchewan, un endroit extraordinaire pour les femmes autochtones et on a suivi la procédure de réhabilitation de cette femme-là.

2350 On était là quand sa fille est venue la chercher, c'est une histoire extraordinaire et, d'ailleurs, le réalisateur de Régina qui l'a fait et qui s'appelle Michel Poirier est devenu depuis ce temps-là, en fin mars, est devenu réalisateur coordonnateur de "Second Regard" à Québec. Maintenant, c'est lui qui fait l'émission.

2351 Cette émission-là a gagné le prix des communications sociales.

2352 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci, monsieur Saint-Laurent. Est-ce que je peux alors conclure que l'attente qu'on a déjà concernant la représentation multiculturelle à long terme, il y en a seulement une à long terme ici, puisse être retenue?

2353 Est-ce que je peux aussi vous demander si vous accepteriez un engagement suite à notre discussion, à court terme que vous allez mettre l'emphase surtout à la relève et à la recherche de main-d'oeuvre ou quelque chose qui est dit de cette façon-là?

2354 MADAME FORTIN: Tout à fait. Est-ce que je peux vous encourager, monsieur Gourd et monsieur Saint-Laurent, dans vos plans, surtout les plans de la relève, que vous mettiez une emphase sur la représentation multiculturelle?

2355 Est-ce que vous êtes d'accord qu'en ce qui concerne les Canadiens autochtones vont reprendre les attentes existantes et de la même façon qu'on mette une emphase pour le court terme sur la relève?

2356 MADAME FORTIN: Oui, tout à fait.

2357 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci. Est-ce qu'on peut aller vers la programmation en détail? Je prends le plan stratégique de la télévision française dans la demande. C'est de là où je commence. Il y a tellement de documents ici mais c'est le principal.

2358 La page 55, et je vois les grandes priorités.

"La télévision française de Radio-Canada doit donc continuer à fournir au public francophone des émissions et programmations diversifiées, et caetera."

2359 Je prends pour acquis qu'on travaille sur ces cinq objectifs en terme de notre programmation.

2360 Dans cette approche générale, sur la prochaine page, paragraphe 180, vous mettez ce point très important. C'est, pour moi, l'angle, c'est le centre de votre philosophie de programmation. Vous restez toujours une télévision généraliste.

2361 Vous avez touché hier aussi et suite à nos discussions sur la diversité et innovation, pourquoi continuer avec une télévision généraliste? Est-ce qu'il n'y a pas moyen d'aller chercher une programmation qui est moins généraliste, plus complémentaire avec ce qu'on trouve dans le secteur conventionnel francophone?

2362 MADAME FORTIN: On a une programmation généraliste, on a des secteurs dominants prioritaires.

2363 Dans notre vision, ces secteurs dominants prioritaires nous distinguent des autres télévisions comme Télé-métropole ou TVA et Quatre-Saisons. Si on s'exclut de ces secteurs-là, à ce moment-là, il n'y a qu'une télévision qui va offrir des émissions dans cette catégorie-là sauf, évidemment, l'information et les nouvelles.

2364 Je pense que nous nous distinguons jusqu'à un certain point de la vision d'une télévision généraliste très très étroite à la PBS qui, de mon point de vue, ne reflète pas le mandat des télévisions publiques les plus importantes à travers le monde.

2365 Nous, on a été fondés, puis on a peut-être été marqués par cela par la PBC, l'image de la PBC comme télévision généraliste de qualité.

2366 Ce qu'on recherche, et l'accent qu'on met sur nos secteurs de programmes, sont dans le secteur de la culture, et la culture je vais en parler tantôt, parce qu'il y a une notion plus étroite et plus large, dépendant des intervenants, elle est très très large ou très étroite.

2367 Dans le secteur de l'information des dramatiques, dans les dramatiques il n'y a que deux télévisions en français qui font de la dramatique canadienne. L'offre de dramatique est supportée par les deux chaînes les plus importantes. Quatre-Saisons a fait une petite série dernièrement et probablement que... je ne sais pas s'ils vont reprendre l'expérience mais ce n'est pas une offre diversifiée de qualité, et caetera, c'est un accident. Télé-Québec n'en fait plus.

2368 Donc, si on veut offrir un volume minimal à la population francophone, il n'y a que deux télévisions qui offrent ce type de programmation-là.

2369 Si on a une vision que parce qu'on est public on doit être complémentaire, ça veut dire qu'il n'y a qu'une télévision au Québec qui va faire des dramatiques. Je ne pense pas que ce soit bon ni pour l'industrie ni pour la population.

2370 CONSEILLERE PENNEFATHER: Poussez ce point un peu plus.

2371 MADAME FORTIN: Oui.

2372 CONSEILLERE PENNEFATHER: Si je n'accepte pas cette thèse, à titre d'exemple, si je disais qu'on puisse avoir une approche vers la dramatique en même temps que TVA à titre d'exemple, mais que notre approche n'est pas généraliste, c'est plus anglais vers un genre de production dramatique qui est différent.

2373 On ne cherche pas le plus vaste auditoire parce que l'interrogation que j'ai de généraliste que c'est plus vaste auditoire.

2374 MADAME FORTIN: Mais ce n'est pas ça, généraliste.

2375 CONSEILLERE PENNEFATHER: Non?

2376 MADAME FORTIN: Généraliste veut dire une offre de programme diversifiée. C'est ça une télévision généraliste. Vous offrez des programmes dans différents secteurs. C'est une programmation générale plutôt qu'une programmation spécialisée dans un secteur ou dans un autre.

2377 CONSEILLERE PENNEFATHER: Générale alors veut dire diversifiée.

2378 MADAME FORTIN: Diversifiée.

2379 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que ça dit aussi que dans chaque secteur dans cette diversité, il faut que les programmes cherchent un plus vaste auditoire?

2380 MADAME FORTIN: Oui et non. On est en communication, vous l'avez été, madame, tout le temps de votre vie, je pense que l'aspiration qu'on a, c'est que les gens regardent nos programmes, que ce soit une émission d'affaires publiques, une émission culturelle ou une émission dramatique qui vise un public plus large.

2381 L'objectif que j'ai et que nous avons tous, si nous mettons en ondes une programmation dont nous sommes fiers et qui est de qualité, c'est qu'elle puisse atteindre le plus grand nombre de téléspectateurs possible. Je vais vous donner deux exemples.

2382 En dramatique, on a fait "Sous le signe du lion" qui est une programmation qui a gagné des tas de Gémeaux, et caetera, qui a fait un million. Un million, ce n'est pas négligeable. C'est très important. J'espère qu'à la reprise on va être capable d'aller en chercher un autre 600 000 parce que cette émission-là méritait d'être vue par plus de personnes que ça.

2383 Quand on a fait le documentaire de Riopelle, on a fait 250 000 et il y avait pas de pub dedans, donc je veux dire ça n'a aucun rapport avec le commercial. Je pense que ce documentaire-là valait la peine d'être vu par au moins un demi-million de personnes.

2384 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais, est-ce que la raison et les critères au début des décisions pour faire une certain programme, un certain documentaire, est-ce que les critères principal c'est que ça va attirer un certain nombre de personnes avant qu'on aille de l'avant?

2385 MADAME FORTIN: Non.

2386 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est quoi le premier critère alors?

2387 MADAME FORTIN: Je vais être franche avec vous, si je vous disais qu'on ne pense jamais à ça vous ne me croiriez pas. Mais c'est l'équilibre de la grille qui doit amener un certain auditoire général à l'ensemble des programmes.

2388 MADAME FORTIN: Il faut qu'il y ait dans la grille un certain nombre d'émissions qui soient fréquentées par plusieurs personnes parce que ça c'est la force de l'antenne. Et si l'antenne n'est pas forte, on l'a vu à quelques reprises, les mêmes émissions diffusées sur une antenne faible et sur une antenne forte, ne rejoignent pas le même nombre de téléspectateurs, ça va automatiquement. C'est comme un centre commercial puis une petite boutique sur une rue isolée, je veux dire, vous entrez dans un centre commercial et vous vous promenez.

2389 La force de l'antenne demande qu'il y ait un certain nombre d'émissions qui supportent l'achalandage. Mais chaque émission que l'on choisit elle n'est pas choisie en fonction de la cote d'écoute. Même "La Petite Vie" quand on l'a mis en ondes, on était à peu près sûr que ça ferait un flop.

2390 Je me souviens d'une conversation avec Claude Maher en disant : "Es-tu sûr que ça va marcher?" Puis il m'a dit : "Écoute, ça s'est jamais fait à la télévision, d'après moi ça va probablement aller tirer, écoute un million huit cent mille, pas en bas de huit cent mille, un million et si ça marche pas, on a juste 20 demi-heures. On a commencé cette expérience-là comme ça. On ne sait jamais. Si on le savait là, tout le monde ferait des émissions qui marchent.

2391 Mais quand on est allé faire "Sous le Signe du Lion", on savait que c'était pas "Diva", mais on l'a fait parce que c'était un texte qu'on voulait remettre en ondes.

2392 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je comprends, mais j'aimerais qu'on mette dans nos... tous les résultats de ces audiences publiques, ces discussions qu'on a déclenchées hier avec madame Bertrand pour qu'on soit plus clair sur qu'est-ce que ça veut dire ces mots-là.

2393 Parce qu'une autre façon de voir les résultats de notre discussion, c'est que c'est "La Petite Vie" qui vont endurer parce qu'ils vont continuer, disons qu'ils continuent à prendre ce genre d'auditoire et que les programmes plus diversités, plus nouvelles, moins sûrs auront pas la chance. Et s'il y a une place où on devrait trouver ce genre de programmation, c'est Radio-Canada.

2394 Mais c'est difficile et important qu'on comprenne l'éventail des choix que vous avez à faire, comment vous pouvez balancer ce qui à l'extérieur a l'air d'une télévision populiste , populaire, une télévision qui devrait faire concurrence avec... en soirée à titre d'exemple avec ses compétiteurs qui ont le même genre de programmation en même temps, tout le monde fait le 7 h 00 en même temps le soir. Est-ce qu'on devrait pas s'attendre à ce que Radio-Canada fasse quelque chose d'autre ou deuxièmement est-ce qu'à l'intérieur de ce genre de catégories d'émissions on peut faire quelque chose d'une façon différente?

2395 Mais non, on a l'impression que le dictum d'une télévision généraliste populaire, c'est qu'il faut rester dans les normes de ce qui est plus populaire en terme de forme de dramatiques, mini-séries, téléromans, surtout les mini-séries. Alors, est-ce que vous avez un peu de marge de manoeuvre?

2396 MADAME FORTIN: Est-ce que je peux être en désaccord avec vous?

2397 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pardon?

2398 MADAME FORTIN: Je dis je peux être en désaccord avec vous.

2399 CONSEILLERE PENNEFATHER: Oui, merci madame. J'essaie de comprendre.

2400 MADAME FORTIN: Non, non, mais quand on a mis, je dis ça, quand on a mis "La Petite Vie" en ondes, on s'attendait pas à ça. Quand on a parti "4½", "4½" est écrit par deux auteurs qui écrivaient des trois à cinq minutes dans une émission pour enfants qui s'appelait "Bête pas Bête" et qui de formation sont un vétérinaire et un technicien qui étaient au Zoo de Granby.

2401 Ils ont dit : "On a le goût de faire un téléroman", et on a dit : "Oui, on va les essayer en demi-heures." Ils ont fait une demi-heure qui était sympathique, différente, nouvelle à l'époque. Là ils sont passés en heure et là ils ont du succès. Et là, la télévision privée est en train de faire un clone de "4½" avec les mêmes thèmes, la même clientèle cible, les mêmes vedettes. Mais... et nous on va trouver à faire autre chose, mais on jettera pas "4½", parce que "4½", on jettera pas ces auteurs-là puis on leur donnera pas le biais pour aller ailleurs. C'est des gens qui ont travaillé avec nous, qui veulent continuer de travailler avec nous, qui ont le goût de faire des choses différentes. Et je pense qu'il faut encourager ça.

2402 Mais quand ça a commencé "4½", personne, personne aurait pensé que ce serait un succès comme c'était. Même chose pour "Omerta", je me souviens très bien, on avait trois séries policières sur notre table. Une qui, de notre avis, allait chercher probablement les plus gros auditoires, une qui était pas prête, et celle-là qui est arrivée qui était nettement différente des autres. Et on a dit : "On prend celle qui est différente des autres." Cela a bien réussi, ça aurait pu être un échec total.

2403 Et je pense que notre raisonnement est toujours comme ça. A l'intérieur de ce genre-là, on veut rejoindre le public avec quelque chose qui étonne, quelque chose qui, dans le fond, apporte une contribution de qualité. Et je dois vous dire par ailleurs que dans une population de sept millions de personnes, avec toutes les chaînes qui remplissent 6 400 heures de télévision par année, on n'a pas toujours le génie à notre porte à toutes les heures sur toutes les télévisions.

2404 Mais je pense que c'est ça, généraliste ça veut dire pas confiné à un genre. Populaire, ça veut dire qu'on essaie de rejoindre la fibre des gens. La télévision en français au Canada, et à la fois la privée et la publique, c'est un facteur de cohésion sociale, c'est la base même du vedettariat. On est en discussion avec l'ADISQ pour faire une émission sur la chanson, ça marche pas dans le moment. Pourquoi on a mis "La Fureur" en ondes? "La Fureur" dont tout le monde parle et que tout le monde envie. C'était pour essayer de trouver une façon de ramener des émissions en ondes.

2405 Là on essaie d'aller plus loin parce que l'industrie du disque a besoin de la télévision pour bâtir son vedettariat, pour survivre, pour faire vivre les chanteurs, les compositeurs qui vivent en français et qui n'ont pas accès au marché américain. Notre lien avec toute cette industrie-là est extrêmement étroit et indispensable pour qu'elle puisse survivre et se développer.

2406 CONSEILLERE PENNEFATHER: En effet, je voulais revenir sur la question de programmation culturelle et vous touchez un point très important concernant le développement de talents musicaux. Mais justement dans l'ensemble de diversification dans la programmation, on reçoit la critique dans la programmation actuelle, il y a certains créneaux qui sont moins présents en effet, musique, variété. Et si on examine la programmation de l'avenir, on remarque peut-être encore une fois une emphase sur le côté divertissement au lieu des autres catégories de programmation dans les catégories 8, 9, 10, 11... 8, 9, 10 surtout.

2407 Pouvez-vous me décrire quelle est la balance que vous avez pour l'avenir divertissement, information, musique, variété en général?

2408 MADAME FORTIN: Écoutez, comme je vous disais tantôt, on l'a pas distribué sur toute la journée, mais notre priorité en heure de grande écoute, c'était autour d'un tiers, un tiers, un tiers. Un tiers d'information y compris les émissions d'affaires publiques, nous avons... nous sommes la seule télévision à avoir trois heures et demie d'émissions d'affaires publiques en soirée. Je mets "Découverte" dans ça.

2409 Quand on a créé "Zone Libre", on a pas fait ça pour avoir de la cote d'écoute. Moi, j'avais dit à Claude Saint-Laurent : "Écoute Claude, il faudrait que ça aille chercher au moins trois cent mille la première année, mais l'objectif de cette émission-là, il faudrait que ça vive au bout de trois ans à cinq cent mille, hein, Claude?

2410 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Oui.

2411 MADAME FORTIN: On a atteint notre 500 000 la première année, on est ravi. Mais c'est évident qu'avec "Zone Libre" on n'ira pas chercher la cote d'écoute de "La Planète en Folie", mais on l'a fait pareil. "Enjeu", c'est une émission qui est pas destinée à aller chercher des millions de téléspectateurs, mais on va pas mettre en heure de grande écoute six heures d'émissions comme ça. On essaie de balancer entre les émissions d'information, les émissions dramatiques et les autres genres.

2412 Et les autres genres depuis l'an dernier durant la grille normale d'automne et de... d'automne-hiver, ça comprend un peu de sport, de la variété, des "talkshows", des choses variées qui permettent un peu d'aérer la programmation et de faire la promotion des artistes, d'avoir une grille diversifiée. Mais c'est une programmation qui est plus complémentaire que fondamentale.

2413 CONSEILLERE PENNEFATHER: Ici je vois la grille-horaire avec votre demande qui est une grille-horaire pour automne-hiver 99-2000.

2414 MADAME FORTIN: Quelle page, s'il vous plaît?

2415 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je suis dans une annexe, je pense... non, je suis sur annexe, oui c'est la première annexe, c'est la grille-horaire, il y a pas de page, c'est au-dessus des annexes.

2416 MADAME FORTIN: Parce que comme ça a probablement évolué depuis le mois de décembre.

2417 CONSEILLERE PENNEFATHER: Justement, mais juste un ordre de grandeur. Non, c'est avant, c'est dans les annexes, première annexe, c'est une grille-horaire projet et avant les descriptions des émissions...

2418 Me STEWART: Je pense que c'est après la page 147 de votre demande tout de suite après.

2419 MADAME FORTIN: Merci, on l'a trouvé.

2420 CONSEILLERE PENNEFATHER: Quelle est la portion de "divertissements", vis-à-vis "nouvelles" à peu près dans le nombre des...

2421 MADAME FORTIN: Vous prenez entre quelle heure et quelle heure, entre 7 h 00 et 11 h 00?

2422 CONSEILLERE PENNEFATHER: Non, je pense qu'entre, par exemple, 19 h 00 et 23 h 00.

2423 MADAME FORTIN: Correct. Bon, "Virginie" c'est un téléroman. Je prends les émissions d'affaires publiques, "La Facture", "Enjeu", "Zone Libre", "Découverte" le dimanche, je prends une partie de cette oeuvre-là. Les émissions de culture de façon générale, "Vie d'Artistes", "Les Beaux Dimanches", "Christiane Charest en Direct". Les émissions de comédie, le lundi "La Petite Vie", "Un Gars une Fille", "Catherine". Et de la dramatique, deux émissions de variété, "L'Écuyer", "La Fureur"; le reste c'est de la dramatique.

2424 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, ça reste à peu près la...

2425 MADAME FORTIN: Cela reste à peu près la même chose. Les titres vont changer dans la grille qu'on va annoncer bientôt, mais la balance est à peu près la même.

2426 CONSEILLERE PENNEFATHER: A peu près la même que maintenant.

2427 MADAME FORTIN: Oui.

2428 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, il y a pas grand changement.

2429 MADAME FORTIN: Non, le gros changement on l'a fait l'année dernière quand on a remplacé le vendredi soir le cinéma américain par "La Fureur", "Zone Libre".

2430 CONSEILLERE PENNEFATHER: Et quand on vient aux émissions culturelles, j'aimerais savoir où ils vont se trouver alors parce que...

2431 MADAME FORTIN: Nous, on conserve toujours la fenêtre des "Beaux Dimanches" comme une fenêtre identifiée, traditionnellement et orientée vers les émissions culturelles. On a aussi bien sûr l'information culturelle dans les "Ce Soir", dans chacune des régions. On va le voir quand on va discuter des régions, y compris dans le "Ce Soir" de Montréal. On a concentré le vendredi soir du "Point" en interview et qui est consacré à la culture. Et le dimanche est notre journée de réflexion sur des sujets de valeur et de culture pour des publics qui sont plus pointus et on met les émissions, je dirais, de démocratisation culturelle dans le cadre des "Beaux Dimanches", "Vie d'Artistes" et "Christiane Charest."

2432 CONSEILLERE PENNEFATHER: Les émissions alors que vous avez choisies, on va revenir aux émissions culturelles, c'est dramatique, information, émission culturelle, émission jeunesse.

2433 Parlons, dans ces quatre catégories surtout, du contenu canadien. Si j'ai bien compris votre demande, on annonce une diminution du contenu canadien, vous en avez touché aujourd'hui. Cela après, quand on lit les demandes, c'est sûr et on vous félicite que vous avez dépassé les attentes existantes.

2434 Souvent ce n'est pas le cas toujours dépasser ce qu'on vous demande en court terme, ça veut dire au moins soixante-quinze niveaux de contenu canadien pendant la journée et quatre-vingt-dix pour cent par semaine entre 19 h 00 et 23 h 00.

2435 Maintenant, si je comprends bien, cette diminution à soixante-cinq pour cent touche certains mois de l'année seulement et il y a une baisse aussi dans le quatre-vingt à soixante-quinze pour cent. C'est les mois de mars à août. Dans l'ensemble, ça représente une diminution du contenu canadien. Comment vous justifiez cette diminution?

2436 MADAME FORTIN: Écoutez, je pense que c'est technique. Dans notre esprit, c'était une reconduction de nos exigences de l'ancienne licence. Cela représente une diminution par rapport à nos réalisations qui ont excédé nos attentes et on est toujours dans une situation où on veut excéder nos attentes. On a juste reconduit l'ancienne licence qui est inférieure à notre réalisation actuelle.

2437 C'est pas un objectif, on l'a fait de façon un peu automatique compte tenu de l'insécurité, et caetera.

2438 CONSEILLERE PENNEFATHER: Qu'est-ce que ça veut dire? C'est quel type d'émissions? Est-ce que ces émissions sont les productions vues seulement en région ou est-ce que ce sont des émissions qui sont vues au réseau et quand?

2439 En fin de compte, je pense que, à la fin, on puisse savoir en nombre d'heures, en budget, mais aussi, comme vous avez souligné, madame Fortin, souvent dans le discours ce matin, on parle aussi du contenu.

2440 MADAME FORTIN: Notre objectif à nous, c'est d'être la télévision la plus canadienne possible. Je veux dire, plus on réussit à faire d'émissions, plus on fait des émissions de qualité, je veux dire, plus on réussit à donner une place aux voies et aux talents canadiens. C'est notre raison d'être, c'est notre mandat et c'est la seule raison.

2441 On pourrait probablement hausser ces attentes-là. La façon la plus confortable de le faire pour nous, c'est si on pouvait le faire, ce que j'appellais tantôt, sur des moyennes mobiles.

2442 Par exemple, on s'est rendu compte à l'examen que, je veux dire, on est toujours au-delà de 80 pour cent, mais une année, on avait 79. Je veux dire, ça nous gênerait d'être en non-conformité à la fin de l'année. Mais si on est à 79, mais qu'on peut se rattraper à 81 l'année d'après ça et que vous considérez que, sur deux ans, on a fait 80, c'est quelque chose avec lequel on pourrait vivre plus facilement, parce qu'il y a toujours à un moment donné une variation. Et les chambres de compensation dans une grille, je veux dire, ce sont les acquisitions.

2443 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'ai du mal à saisir un peu le raisonnement.

2444 MADAME FORTIN: Oui.

2445 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, revenons. Je m'excuse si je n'ai pas bien compris. Premièrement, les attentes existantes, 75 pour cent pour la journée, vous proposez de baisser ce 75 pour cent à 65 pour cent de mars à août. Alors, c'est un changement, ce n'est pas le même que l'attente.

2446 MADAME FORTIN: Bien, je suis désolée. Dans ce cas-là, je veux dire, on veut le maintenir comme c'était autrefois.

2447 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: O.K. Alors, il n'y a pas de différence entre les mois. C'est 75...

2448 MADAME FORTIN: On n'a aucune difficulté à faire ça.

2449 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... comme l'attente existante?

2450 MADAME FORTIN: Oui.

2451 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et, en plus, vous avez dit dans la demande dès le début, d'une façon élogieuse et justement, que vous avez dépassé. Est-ce qu'il n'y a pas moyen de fixer le contenu canadien à une moyenne qui ressemble à vos succès?

2452 MADAME FORTIN: Je vais vous expliquer c'est quoi notre préoccupation. Dans le fond, on pourrait venir ici puis dire: "On va faire 100 pour cent de contenu canadien." Et on pourrait faire énormément de reprises et beaucoup de "show de chaises"; excusez l'expression, là.

2453 Je veux dire, ce qu'on veut être capables de faire, peu importe le contexte financier ou le contexte des fonds, c'est d'être capables de faire des choses significatives en ondes. Et les seules programmations compensatoires qui sont relativement peu coûteuses sont les acquisitions de cinéma qui sont, je veux dire, le plus bas de tout.

2454 Et à choisir entre avoir un peu moins de contenu canadien et de continuer de faire des émissions comme "Zone Libre" et "Découverte", pour moi, c'est plus important comme notre contribution au système que de faire uniquement du contenu canadien du type des émissions qu'on a pendant la journée.

2455 Comprenez-vous ce que j'essaie de faire?

2456 Alors, on s'est dit qu'on est capables de maintenir le niveau de qualité et de programmation, mais ça nous prend cette chambre de compensation-là, parce qu'on a vécu à travers les cinq dernières années avec tellement de turbulence que, je veux dire, si on veut maintenir les investissements dans les choses qui comptent, il faut que, à un moment donné, on ait quelques chambres de compensation.

2457 Je regardais ça. Je peux acheter, pour le prix que ça me prend pour faire "Découverte", 50 films qui vont durer deux heures chacun. Je veux dire, c'est ça la balance. Ce n'est pas quelque chose qui nous plaît. Si, je dirais, la moitié de l'argent qu'on a livré à monsieur Martin nous était restaurée, je veux dire, je n'aurais aucune difficulté à dire "oui".

2458 Mais dans le contexte actuel, je veux dire, on est prêts à travailler avec 75 pour cent sans difficulté. On souhaite aller beaucoup plus que ça. Je veux dire, on aimerait en soirée être de l'ordre de ce que vous dites.

2459 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: 80 pour cent, c'est l'attente existante.

2460 MADAME FORTIN: Mais à 80 pour cent, il n'y a pas de problème.

2461 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: 80 pour cent dans la soirée.

2462 MADAME FORTIN: En soirée, je n'ai pas de difficulté.

2463 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est la thèse.

2464 MADAME FORTIN: C'est ça. Mais ça nous permet une certaine flexibilité pour pouvoir compenser, je veux dire, dans des périodes un peu plus difficiles.

2465 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et quel type de programmation vous allez mettre en place de la programmation canadienne, alors? Si vous avez besoin de plus de flexibilité, ça veut dire le cinéma, ça veut dire...

2466 MADAME FORTIN: En général, c'est du cinéma ou des séries comme "Suspect Numéro Un", des séries britanniques. On a diffusé "Le Comte de Monte Cristo", "Les Voyages de Gulliver"; là, j'en prends des différentes.

2467 Donc, on recherche des séries, ce que les Anglais appellent "best of the world" en miniséries. On ne fait plus de séries étrangères en heures de grande écoute depuis 1992. "Elle est là", était la dernière qu'on a diffusée.

2468 On a maintenu quelques mini-séries, surtout dans le temps des Fêtes ou dans des périodes un peu plus creuses en provenance de différentes télévisions du monde. Et on fait encore, bien sûr, du cinéma. Mais on fait le cinéma, comme je le disais tantôt, davantage dans les périodes comme le printemps et l'été et durant l'après-midi ou en fin de soirée.

2469 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Dans les attentes existantes par contre, vous ne mentionnez pas dans votre demande votre plan à long terme. Et ce plan à long terme vise à ce que la programmation canadienne soit 90 pour cent.

2470 Est-ce que vous avez toujours ce plan à long terme en tête?

2471 MADAME FORTIN: Si on se place, madame, dans un contexte de financement constant, pour ne pas dire stable, si on se place dans un contexte où la garantie de 50 pour cent du fonds de production qui était attribué à Radio-Canada n'existe plus, si on choisit d'augmenter le contenu canadien, à ce moment-là, c'est qu'on va distribuer nos budgets de façon différente. Je veux dire, je peux le souhaiter, mais je n'en ferais pas une attente.

2472 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Laissez-moi comprendre. Vous avez une attente déjà à long terme...

2473 MADAME FORTIN: Oui.

2474 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... et canadien à 90 pour cent en moyenne sur une base annuelle et grille horaire pour toute la journée des réseaux anglais et français de télévision...

2475 MADAME FORTIN: Oui.

2476 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... et atteindre le niveau de 25 heures par semaine d'émissions canadiennes au cours de la diffusion en soirée.

2477 Est-ce que vous êtes d'accord que cette entente reste, soit rapportée à la prochaine licence.

2478 MADAME FORTIN: Je suis probablement trop franche. Je suis d'accord pour que cette attente reste. Je ne vous garantis pas qu'on va la réaliser dans le contexte actuel. Mais on va y aspirer, pas de problème.

2479 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourquoi vous dites ça? Je veux que vous alliez un peu plus loin, parce que...

2480 MADAME FORTIN: C'est ce que j'essayais d'expliquer. C'est que si on s'engage de façon qualitative à faire des séries lourdes, à développer de la relève, à investir dans les régions, à investir dans le cinéma, ces sommes-là, je veux dire, doivent être prises à même les budgets qui ne sont pas en croissance.

2481 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous nous mettez devant, comme on dit en anglais, "either or"?

2482 MADAME FORTIN: Non. Je pense que pour le milieu, pour l'industrie, pour la population, pour le caractère distinct que vous souhaitez voir à Radio-Canada, c'est plus important qu'on fasse ces choses-là que, je veux dire, d'essayer d'être Canadiens à tout prix. Je veux dire, je pense que l'importance pour nous, c'est de continuer à faire des choses différentes, des choses originales, des choses qui ont un impact auprès et de l'industrie et de la population.

2483 C'est important d'être capables de démontrer comme francophones qu'on est capables, nous autres aussi, de faire des grandes séries de qualité internationale. Mais ça, ça se fait avec des dollars. Et ce n'est pas l'intérêt du secteur privé de faire ça si ça ne rapporte pas en termes de rendement commercial.

2484 Mais sur le plan de la qualité, sur le plan de la fierté, sur le plan de la formation des artisans, c'est important pour tout le milieu culturel francophone au Canada. Et je dis qu'à choisir entre les deux, nos choix, parce que vous nous demandez de faire des choix, c'est de soutenir cette industrie-là à un niveau de qualité et d'originalité qui vous préoccupe beaucoup.

2485 Et si on devait, nous, faire un choix entre ces deux variables-là, j'aimerais mieux à l'occasion plus de cinéma, quelques séries étrangères. On ne veut pas en mettre en "prime time", on s'engage à ne pas en mettre en "prime time", ça fait des années qu'on ne l'a pas fait, mais dans la basse saison, je veux dire, plutôt que de sacrifier sur les choses qui sont fondamentales au maintien et au développement du talent et de l'industrie dans le secteur francophone.

2486 Mais si on pouvait avec nos ressources ne faire que ça, du produit canadien de qualité, je veux dire, on ne ferait que ça parce que, pour nous, le produit étranger n'est même pas un produit. Ce n'est pas un produit dominant. Ce n'est pas un produit que les gens aiment voir chez nous. C'est vraiment une mesure d'économie. Et à chaque fois qu'on peut le remplacer par autre chose, on y gagne en termes de crédibilité, en termes de "branding", puis très souvent en termes de cotes d'écoute.

2487 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si je résume, vous êtes d'accord que vous avez les attentes existantes rapportées à nouveau?

2488 MADAME FORTIN: Oui.

2489 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et on est clairs que les attentes sont le contenu canadien à long terme, de canaliser à 90 pour cent en moyenne sur une base annuelle et une grille horaire toute la journée, et atteindre un niveau 25 heures par semaine d'émissions canadiennes au cours de la période de la diffusion en soirée, de 19 heures à 23 heures.

2490 Pour la période d'application des licences, vous dites que vous êtes d'accord à rapporter la même attente qu'on a déjà sur place. Cela veut dire au moins 75 pour cent pour le réseau français et conserver une moyenne de 22.5 heures par semaine, ça veut dire 80 pour cent d'émissions canadiennes entre 19 heures et 23 heures. Cela, c'est pour les deux réseaux.

2491 Mais juste une autre question là-dessus. Vous avez présenté un document clair, si j'ai bien compris, qui démontre que vous avez dépassé ce pourcentage presque tout le temps. Pourquoi, maintenant, vous hésitez à mettre la barre plus haute? Je ne comprends pas.

2492 MADAME FORTIN: Peut-être pour pouvoir la dépasser encore une fois.

2493 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pardon?

2494 MADAME FORTIN: J'ai dit: peut-être pour pouvoir la dépasser encore une fois. Il faut reconnaître...

2495 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: C'est plus intéressant avoir un défi comme ça? C'est ça?

2496 MADAME FORTIN: Non, mais les conditions ont changé. On a réussi à le maintenir parce que c'est un objectif personnel. Je veux dire, c'est la seule raison.

2497 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si le Conseil mettait...

2498 MADAME FORTIN: Si vous préférez mettre des objectifs plus élevés, je veux dire, et être plus indulgents quand on ne les rencontre pas... moi, je fais ça avec mes cadres. Je leur mets des objectifs plus élevés, mais je sais d'avance que je mets la barre très haute.

2499 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, je pense que le but est clair, c'est ne pas jouer avec les pourcentages.

2500 MADAME FORTIN: Non, c'est ça.

2501 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le but est clair et c'est une condition qui touche une maison publique, une corporation sous la loi et on est là pour vraiment prendre en considération toutes les problématiques ou défis qui entourent.

2502 Et je dois dire aussi que la canalisation a été présentée par madame Saucier, monsieur Beatty et vous-même comme étant une pierre angulaire...

2503 MADAME FORTIN: Oui, tout à fait.

2504 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... de la raison d'être de cette maison.

2505 MADAME FORTIN: Oui.

2506 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, on est d'accord qu'on avance dans ce dossier-là sur le côté anglais, sur le côté français.

2507 Maintenant, on nous dit que même si on peut avec... même dans une période très difficile budgétaire, même avec les changements dans le secteur privé, avec les fonds, et tout, qu'on a réussi à faire un contenu canadien d'au moins 80 pour cent, sinon 85, et des fois 94, je pense.

2508 On ne peut pas accepter une attente qui remonte le 75 pour cent à 80 pour cent. Pourquoi? Pourquoi l'avenir ne s'annonce pas le même que le passé?

2509 MADAME FORTIN: Écoutez. Un des facteurs, c'est que si nous avons réussi à maintenir, en particulier en heures de grande écoute, des résultats aussi performants, c'est qu'on avait 50 pour cent des fonds de production garantis à Radio-Canada et qu'on en a profité.

2510 Je veux dire, on a utilisé cette somme-là pour générer des émissions qui sont en heures de grande écoute. Cette garantie-là n'est pas là.

2511 Les coupures qu'on a faites, l'argent n'est pas revenu. Les budgets du gouvernement, je veux dire, ne sont pas en croissance et on ne sait pas pour quelle période de licence.

2512 On présume que le financement va être constant. On présume que notre performance dans les fonds va être équivalente mais ce sont deux zones d'incertitude. Je pense qu'on va atteindre 80 pour cent sans difficulté. Je pense qu'on va le dépasser. C'est notre objectif de le dépasser et on dit, sur le plan purement légal, on s'engage, quelles que soient les conditions, à faire 80 pour cent, à moins qu'on nous ferme.

2513 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Dans l'ensemble alors, c'est le changement dans les garanties de fonds de télévision qui vous causent à hésiter à remonter le...

2514 MADAME FORTIN: Oui, parce que c'était très important pour nous, et en dehors du secteur jeunesse, la plupart des émissions financées par les fonds étaient des émissions en heures de grande écoute.

2515 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et c'est la raison pourquoi vous justifiez cette inhabilité d'aller plus loin avec le contenu canadien, mais par contre, est-ce que c'est la même chose sur le côté anglais? C'est les mêmes règles du jeu qui les touchent. Est-ce qu'ils n'avancent pas sur leur canalisation? Pourquoi les différences?

2516 MADAME FORTIN: Là vous me mettez dans une position bien difficile. On fait beaucoup moins de sport que du côté anglais et le sport est du contenu canadien à 100 pour cent. Quand on s'est retiré du sport (on est en période de transition maintenant) il faut remplacer ces émissions-là et pas toujours par du contenu canadien. On a des raisons pour faire ça, mais il y a un coût à ça qui fait une différence entre notre grille et celle de la télévision anglaise. Nous sommes des réseaux de la même compagnie et très diversifiés.

2517 Nous partageons les mêmes objectifs mais notre façon de les réaliser est différente et on n'a pas le goût de remonter notre contenue canadien en ré-augmentant par des émissions sportives ou par des émissions non-significatives.

2518 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, une autre façon de demander la question: Si le Conseil vous disait que vous obtiendriez un pourcentage de contenu canadien à 80 pour cent, à titre d'exemple, au lieu de 75, quelles seront les impacts sur vos priorités et plans de programmation qu'on va discuter aujourd'hui?

2519 MADAME FORTIN: Je pense que de toute façon, il faut dire, notre priorité c'est de mettre le plus haut niveau possible de contenu canadien. Donc, ça n'a pas un impact réel par rapport à ce qu'on va faire aujourd'hui. Il faut dire que c'est ce qu'on essaie de faire de toute façon toujours. Dans le fond, on est peut-être un peu trop prudent et on essaie de se protéger en matière de sécurité, mais notre objectif c'est de mettre le plus grand nombre d'émissions canadiennes en ondes. C'est notre raison d'être de faire ça.

2520 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: O.k. On peut arrêter ici ou on peut continuer à un autre sujet, madame la présidente.

2521 LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL: C'est vous qui êtes notre guide de matin.

2522 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je suis bien impliquée avec mes collègues. Alors, on va peut-être faire les dramatiques et prendre notre "break" parce qu'il y a un même thème un peu avec les dramatiques que vous pouvez peut-être m'expliquer.

2523 Alors, peut-être que vous pouvez me clarifier que là je pense que dans les lacunes, la réponse aux lacunes datée le 15 mars, page 6, paragraphe 19, résume le positionnement... sinon corrigez-moi.

2524 En effet, vous dites qu'entre 19 h et 23 h vous prévoyez diffuser un minimum de cinq heures (mon Dieu, j'écris en français et en anglais en même temps) cinq heures de dramatiques canadiennes par semaine. Ce montant constitue une moyenne annuelle.

2525 En effet, l'attente existante est cinq heures 30 par semaine. Est-ce que ce n'est pas vrai?

2526 MADAME FORTIN: Oui.

2527 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, pourquoi ce changement dans l'attente?

2528 MADAME FORTIN: C'est uniquement relié à l'incertitude concernant les fonds et à notre désir si nous devons avoir accès à un bassin d'émissions moindres, je veux dire, de continuer de privilégier des émissions de qualité plutôt que le volume. C'est la seule raison.

2529 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Pourriez-vous aller un peu plus loin? Je pense que c'est le genre de flexibilité que vous cherchez.

2530 MADAME FORTIN: Oui.

2531 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Qu'est-ce qui va remplacer les dramatiques qui sont moindres?

2532 MADAME FORTIN: Ça pourrait être n'importe quelle émission qui serait moins coûteuse à produire que des émissions dramatiques. Ça pourrait être une émission d'affaires publiques. Ça pourrait être un magazine culturel. Ça pourrait être... je ne sais pas là, mais ça peut être une émission parce que ces émissions-là sont relativement moins coûteuses à produire que les émissions dramatiques qui sont le volume le plus important d'investissement dans la programmation en heures de grande écoute avec les nouvelles.

2533 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Mais est-ce que ça peut être une des priorités que vous avez devant nous, en dramatiques, émissions culturelles?

2534 MADAME FORTIN: Tout à fait.

2535 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ça peut être un autre genre de...

2536 MADAME FORTIN: Ça serait sûrement dans nos secteurs prioritaires, mais ça pourrait n'être pas à chaque année une dramatique.

2537 Vous savez, la situation dans laquelle on se trouve est bien différente cette année de celle de l'an dernier et je vais vous l'expliquer rapidement. Une garantie dans le fond de production fait que c'est le diffuseur qui choisit les projets qu'il veut mettre à la grille et qui seront retenus.

2538 En ce sens-là, oui, on était privilégié, c'est qu'on pouvait faire une grille, donner des accords à des producteurs et ces projets-là étaient presqu'automatiquement acceptés si la qualité était de bon niveau par Téléfilm et par le fonds de la télévision.

2539 À compter de l'an prochain, non seulement y a-t-il incertitude sur le montant qui va être attribué à Radio-Canada mais nous n'avons plus le choix des projets qui vont être retenus. Les projets doivent respecter un certain nombre de critères mais on peut proposer trois projets. S'il y en a deux de retenus ou un, on vient de perdre une heure de dramatiques en ondes et ce n'est pas notre décision.

2540 Donc, la décision devient de plus en plus extérieure au télédiffuseur sur le plan de quelles émissions de productions indépendantes vont être retenues pour faire leur grille-horaire de l'année qui suit. Si on se retrouve dans une situation ou par exemple on a fait une analyse cette année, on aurait eu deux projets qui ne seraient probablement pas passés. Ça veut dire qu'il y a une heure de dramatiques qu'on comptait mettre en ondes qui n'existera pas et qu'on ne peut pas remplace à court terme, à pied levé, par une émission dramatique de même type et de même qualité.

2541 Si je me réfère à ce que Daniel disait tantôt, il faut la remplacer par une émission qui a une durée de conception beaucoup plus courte et ça ça va nous arriver à toutes les années. C'est un autre système de gestion.

2542 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, le cinq heures 30 est réduit à cinq heures et l'attente à long terme était dix heures par semaine de dramatiques canadiennes, et vous proposez maintenant sept, encore une fois, une réduction?

2543 MADAME FORTIN: Je pense que dans une grille équilibrée, dans le cas de la grille d'heures de grande écoute de la télévision française, nous avons de l'information entre 6 et 7 h et entre 10 et 11 h. C'est-à-dire on a deux heures d'information de plus que les télévisions privées.

2544 Dans l'ensemble, ce qui nous reste de plage horaire dans la haute saison (parce qu'on parle de la haute saison; on ne parle pas d'une base annuelle-là, je pense) c'est à peu près 21 heures. En fait, c'est 22 heures. Dix heures sur 22 heures c'est plus que notre objectif d'avoir un tiers, un tiers, un tiers, et de ne pas dépasser 40 pour cent. C'est une grille qui est trop lourde en termes de dramatiques.

2545 J'ai l'impression que quand on a conçu ça un moment donné, et c'est un fait qui pourrait être intéressant, mais je pense que ça ne ferait pas une grille assez équilibrée et je ne pense pas que les ressources disponibles, ni à l'interne, ni à l'externe, nous permettraient de diffuser régulièrement à chaque année 10 heures de dramatiques en heures de grande écoute, dans le contexte actuel.

2546 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, vous avez proposé de changer l'attente à long terme de 10 heures par semaine à sept heures, et la raison c'est d'avoir plus de flexibilité dans la proportion de programmation dramatique versus d'autres programmations en heures de grande écoute?

2547 MADAME FORTIN: C'est ça.

2548 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce qu'on peut dire ça...

2549 MADAME FORTIN: Regardez, si on a 21...

2550 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ...ou est-ce que c'est pendant la journée?

2551 MADAME FORTIN: Non. On est toujours en heures de grande écoute.

2552 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: O.k.

2553 MADAME FORTIN: Si on a 22 heures, nous autres, on a 22 heures de "prime time" en heures de grande écoute. Un tiers c'est à peu près 7. Ça ne veut pas dire qu'une année ça ne sera pas 8, mais si on veut garder cet espèce d'équilibre, 7 heures c'est à peu près un tiers pour les dramatiques, on a à peu près un tiers pour l'information, et il reste un tiers pour ce que j'appelle des produits variés: la culture, le talent, trois heures de hockey par semaine.

2554 Si on enlève la partie de hockey du samedi soir, c'est à peu près la façon dont on construit et balance notre grille.

2555 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je pense que ça serait intéressant de mettre tout ça ensemble un moment donné que si on accepte cette position-là, il faut avoir un engagement de l'autre côté qui garantit qu'elle sera remplacée pour accomplir les autres projets prioritaires comme émissions culturelles, émissions jeunesse en heures de grande écoute...

2556 Je veux juste finir cette section en vous demandant d'expliquer votre positionnement vis-à-vis le cinéma canadien. Je vois dans la grille-horaire "cinéma"... je vois un propos d`une émission culturelle de "Ciné-club", mais je ne place pas le cinéma canadien et surtout vos annonces récentes concernant l'implication de Radio-Canada en cinéma, suite à vos propres intentions et je pense en relation avec le rapport qui a été fait.

2557 Est-ce qu'en effet la flexibilité que vous cherchez va supporter la présence du cinéma canadien sur vos écrans? C'est pas juste l'investissement qui m'intéresse, c'est la présence de...

2558 MADAME FORTIN: Dans le moment, et je vais laisser Daniel parler de ça un peu plus longtemps... dans le moment, on a dans nos cartons à peu près tous les films qui ont été en nomination pour les Jutras cette année en cinéma francophone, mais on ne peut pas les diffuser parce qu'on respecte l'ordonnancement des droits... avant l'année prochaine.

2559 MONSIEUR GOURD: C'est ça. Un an à trois ans.

2560 MADAME FORTIN: Un an à trois ans.

2561 INTERLOCUTEUR NON IDENTIFIÉ: Pardon?

2562 MONSIEUR GOURD: Ça prend un an à trois ans entre le moment où le film apparaît sur un écran de cinéma et le moment où il peut arriver à l'antenne d'une télévision. Il doit passer par toutes sortes d'étapes avant de pouvoir arriver à la télévision. Donc, les engagements qu'on met au niveau du cinéma maintenant vont se traduire à l'antenne dans trois ans, dans deux ans ou dans trois ans et non pas immédiatement.

2563 MADAME FORTIN: En général, les films canadiens de langue française, parce que je fais la distinction-là, pas les films doublés, on les passe la plupart du temps quand le style y convient dans le cadre des "Beaux Dimanches". On a passé "L'Enfant d'O", On a passé une Claire Poirier " and Let Me Go". On a "Le 32 août sur terre". On a "Deux secondes" qui s'en vient, "Le Violon rouge". Ça c'est des films de "Beaux Dimanches".

2564 On passe aussi évidemment beaucoup de cinéma canadien anglais dans des cases qui sont moins visibles à moins d'avoir une production très exceptionnelle qui a un attrait pour nos téléspectateurs. Les investissements qu'on va faire dans le cinéma au cours des prochaines années devraient créer une masse de produits beaucoup plus considérables que ce qu'on a maintenant.

2565 D'ailleurs, c'est la raison pourquoi le rapport a été écrit, pourquoi on l'a pris au sérieux et qu'on s'est assis avec les gens du milieu pour essayer de contribuer, je rappellerais, au renouveau de l'industrie du cinéma. Dans les faits à la grille, vous allez probablement voir ça dans trois ans.

2566 MONSIEUR GOURD: Mais je dois dire déjà qu'on met à l'antenne tous les mercredis soir un film canadien. Tous les mercredis soir, 52 semaines par année. Au point de départ, il y a 52 films canadiens qui prennent l'antenne chaque année. Donc, déjà on était en investissements et en achats et en pré-achats d'un certain nombre de films à chaque année.

2567 La façon qu'on a analysé le cri d'alarme lancé par le milieu du cinéma, auquel s'est associé plusieurs institutions dont Téléfilm, les producteurs, le ministère du Patrimoine, c'est que l'industrie du cinéma est dans une situation extrêmement précaire. Je veux juste rappeler que le cinéma et l'industrie du cinéma est une industrie soeur de l'industrie télévisuelle. Une grande partie des artisans, soit les réalisateurs, les cameramen, preneurs de son, et caetera, et des producteurs et souvent d'auteurs travaillent autant dans le cinéma fiction, long métrage que dans les séries dramatiques.

2568 Donc, c'est connexe et quand vous regardez surtout dans le secteur francophone (je connais moins le secteur anglophone), la plupart des producteurs de cinéma sont aussi des producteurs de télévision. Donc, quand l'industrie du cinéma va mal, c'est aussi l'industrie de la télévision qui risque de mal aller parce que c'est des vases communicants. C'est les mêmes gens qui se promènent de l'un à l'autre.

2569 Donc, soutenir l'industrie du cinéma canadien, en plus de soutenir un art (parce que c'est aussi un art), on soutient en même temps l'industrie de la télévision et quand on abandonne l'industrie du cinéma à une situation de détérioration c'est aussi l'industrie de télévision qu'on abandonne en partie à la détérioration.

2570 Donc, ce qu'on a choisi de faire après avoir consulté les différents milieux, distributeurs, producteurs, comédiens, auteurs, après discussion avec eux et essayé de trouver un équilibre de ce qu'on pouvait faire comme investissement dans le monde du cinéma qui ne compromettait pas non plus l'action dans le domaine de la télévision, qui nous permettait d'apporter un complément programme à contenu canadien intéressant mais pas dans des volumes qui feraient qu'on débalancerait complètement et qu'on serait plus rediffuseur de cinéma que rediffuseur de télévision.

2571 On est arrivé à la conclusion au fond qu'il fallait aller dans un plan d'action en six voies, six axes importantes, dont les trois premiers sont les plus importants: développer des scénaristes... développer des scénarios, donc, développer des auteurs; extrêmement importants parce que non seulement le cinéma mais la télévision repose là-dessus;

2572 Deuxièmement préacheter, c'est-à-dire distribuer des licences de diffusion qui permettent un financement multi-institutions pour du cinéma important, donc augmenter autant que possible avec les films et les autres fonds la production de films.

2573 Troisièmement, acheter des films et acheter des films canadiens en français, mais aussi en anglais, parce qu'on fait les deux.

2574 Quatrièmement, investir dans le cinéma parce que, souvent, ce que les producteurs attendent, c'est une contribution d'investissement pour aider le film à se produire.

2575 Alors, ça, ce sont les quatre axes fondamentaux. Il y en a un cinquième sur lequel tout le monde était unanime, qu'on devait faire de façon, mais éloquente et continuelle, c'est de faire la promotion du cinéma canadien, parce qu'une des grandes difficultés pour le cinéma canadien de percer, c'est souvent qu'on ne connaît pas son existence et qu'il y a peu de films à grand attrait, qui attirent des grandes populations.

2576 Alors, par exemple, on a eu l'exemple récemment de "Laura Cadieux", une adaptation d'un roman de Michel Tremblay et, encore plus récemment, "Les Boys". Et, d'ailleurs, le réalisateur du "Titanic" se demandait qui était de monsieur "Les-Boys" qui arrivait à créer un film qui était plus fort sur le marché québécois et francophone canadien que son film à lui. Alors, on lui a expliqué que ce n'était pas "Les-Boys", c'était "Les Boys"!

2577 Donc, ça prend en même temps des films de grand attrait, qui vont créer un attrait pour l'ensemble des Canadiens pour le cinéma canadien, mais aussi un soutien systématique à l'art qui est le cinéma, au développement de la culture qui passe à travers aussi le cinéma.

2578 Et donc, au fond, on va investir 3 000 000 $ dans la promotion, l'achat, préachat, développement, et caetera. 3 000 000 $ à 3 500 000$, parce qu'il y a un autre million qui est promotion et qui se promène et dépendant des années. Et on va faire ça en accord avec le milieu.

2579 Alors, on a créé un groupe de travail qui va avoir une durée de cinq ans, parce que c'est un plan de cinq ans, où on retrouve la radio française, la télévision RDI, la télévision première chaîne. On retrouve également les gens des nouveaux médias et des représentants des régions.

2580 Et en même temps avec nous, on va retrouver les producteurs, les réalisateurs, les auteurs, les comédiens, puis les distributeurs. Et, ensemble, on va gérer cette intervention-là parce que, étant donné que c'est une industrie qui est en difficulté et qui est fragile, il ne faut pas qu'on arrive avec nos gros sabots.

2581 Par exemple, on pourrait dire: "Bon! On va payer plus cher pour les licences." Et là, les distributeurs vont être très contents, parce que c'est à travers la licence qu'ils prennent le financement de distribution.

2582 Sauf que si on le fait de toute façon trop élevé, on risque de créer une distorsion du marché et de faire que, finalement, il y ait juste TVA et nous qui sommes capables d'acheter du film canadien parce qu'on monte les licences trop élevées. Donc, il faut faire attention à nos interventions.

2583 Oui, il faut accroître progressivement les licences, mais il ne faut pas non plus détruire le marché. Il faut permettre à Canal D, aux différentes chaînes d'Astral qui en consomment du cinéma canadien, Télé-Québec, à TQS d'avoir accès au cinéma canadien à des prix qu'ils sont capables de payer. Alors, donc il faut faire attente à ça.

2584 Même chose si on met beaucoup d'argent de développement de scénaristes et que, d'ici cinq ans, on se retrouve avec une dizaine de scénaristes extrêmement brillants, mais qu'on n'a pas de structure de production ni d'investissement de production capable d'accueillir et de produire suffisamment de films pour maintenir ces nouveaux auteurs plus les anciens professionnellement existants, on n'a rien accompli parce que, au fond, on va créer un effet de démobilisation qui va être extrêmement important.

2585 Donc, c'est important de naviguer avec équilibre puis avec justesse. Étant donné qu'on n'est pas des gens de cinéma, qu'on ne deviendra jamais producteurs de cinéma, ce n'est pas notre travail à nous, ça nous prend donc le conseil systématique des différents intérêts, qui sont parfois conflictuels, pour nous permettre de bien intervenir dans ce domaine-là. Et en même temps quand on soutient le cinéma, je le rappelle, on soutient l'industrie indépendante de la production de télévision, parce que ce sont des produits qui sont tout à fait connexes dans la structure même de l'industrie.

2586 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On va revenir, je pense, si on a du temps, monsieur Gourd, sur la question du cinéma. Mais je veux conclure en revenant sur les dramatiques.

2587 Juste pour être claire... je vois que le cinéma ne remplace pas nécessairement le cinéma canadien, les dramatiques que vous enlevez en nombre d'heures pendant la soirée.

2588 Alors, pour être précis, si on accepte de réduire vos attentes en soirée au chapitre de la dramatique canadienne, par quoi ce type de programmation serait-il remplacé?

2589 MADAME FORTIN: Écoutez. Moi, j'ai beaucoup de difficulté à faire ici une grille de programmation pour les sept prochaines années. Je pense que ça va être remplacé par des émissions dans nos secteurs prioritaires. Je veux dire, j'exclus probablement la jeunesse, parce qu'on ne fait pas... mais ça va être soit par des émissions d'affaires publiques, ou par des émissions de culture, ou des émissions, je veux dire, portant sur la chanson. Ça va être, je veux dire, des émissions de ce type-là.

2590 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On va revenir, quand on parle des engagements, en termes d'émissions culturelles.

2591 MADAME FORTIN: Tout à fait.

2592 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: On va parler tantôt aussi de la jeunesse. Et retournons au secteur indépendant comme une discussion spécifique sur votre implication...

2593 MADAME FORTIN: D'accord.

2594 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: ... à la télévision avec le secteur indépendant. Il y a quelques autres questions d'ordre plus large.

2595 Alors, je pense qu'on peut reprendre après ce moment-ci, madame la présidente.

2596 MADAME SAUCIER: Alors, nous interrompons le cours de nos émissions et nous reviendrons à 14 h 05.

--- Suspension à 1230 / Recess at 1230

--- Reprise à 1405 / Upon resuming at 205

2597 LA PRÉSIDENTE: Alors, nous reprenons et on poursuit avec vous et madame Pennefather. Madame Pennefather.

2598 Me STEWART: Pardon, Madame la présidente. Il y seulement deux petits items que je voudrais annoncer.

2599 LA PRÉSIDENTE: Excusez-moi.

2600 Me STEWART: Radio-Canada avait envoyé au CRTC un document intitulé "Publicité Media Buying Services Limited, television advertising market outlook and its impact from the CBC." C'est simplement pour annoncer que ce document vient d'être déposé sur le dossier public.

2601 La deuxième question concerne un intervenant, l'Alliance des manufacturiers et des exportateurs du Québec. Cet intervenant maintenant sera une intervention comparante. Il y avait un petit malentendu et ils vont comparaître le 29. C'est tout pour le moment. Merci, madame la présidente.

2602 LA PRÉSIDENTE: Je vous en prie. Et maintenant, nous retournons avec madame Pennefather.

2603 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci, madame la présidente. Re-bonjour tout le monde.

2604 Madame Fortin, je voulais juste revenir sur les dramatiques pour clarifier les attentes, pour être claire. Votre propos est le suivant: pour la période d'application des licences, vous proposez dans votre demande pour les heures, 19 h 00 à 23 h 00, cinq heures par semaine.

2605 Vous proposez dans votre demande aussi sept heures sur la journée de diffusion de dramatique par semaine, pour la période des licences.

2606 Maintenant, dans les attentes existantes pour le long terme, à long terme, il y a une attente d'atteindre un niveau de dix heures par semaine de dramatique canadienne au cours de la période, de 19 h 00 à 23 h 00 aux réseaux anglais et français.

2607 Est-ce que vous êtes d'accord de retenir cette attente à long terme?

2608 MADAME FORTIN: Comme je vous le disais tantôt, je pense que c'est un peu trop, compte tenu de l'équilibre d'oeuvrer que nous voulons maintenir.

2609 CONSEILLERE PENNEFATHER: Soyez claire parce que le sept heures qu'on avait discuté d'après votre demande, c'est sept heures pour la journée complète à l'intérieur de la période de licence.

2610 MADAME FORTIN: Oui, oui.

2611 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je ne voudrais pas oublier de vous demander concernant l'attente existante qui est un autre sujet, qui dit ce niveau de dix heures entre 19 h 00 et 23 h 00, alors c'est important que vous vous prononciez là-dessus.

2612 MADAME FORTIN: Tout à fait. En fait, ce qu'on a et ce qu'on propose c'est cinq heures, entre 19 h 00 et 23 h 00, sept heures sur toute la journée.

2613 CONSEILLERE PENNEFATHER: Pour la période des licences?

2614 MADAME FORTIN: Oui.

2615 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est clair. Mais il y a aussi une attente existante pour la période à long terme qui parle de dix heures, entre 19 h 00 et 23 h 00. Qu'est-ce que vous en pensez de cette attente existante?

2616 MADAME FORTIN: Écoutez, on pourrait la maintenir si le produit est disponible, sur toute la journée, on pourrait la maintenir comme une attente à long terme.

2617 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cela changerait l'attente parce que, maintenant, c'est 19 h 00 à 23 h 00.

2618 MADAME FORTIN: Mais, à long terme ça veut dire au-delà de la période de licence.

2619 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est ça. Alors, vous allez le maintenir comme tel ou pour la journée?

2620 MADAME FORTIN: Comme dans la dernière licence.

2621 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci, madame.

2622 MADAME FORTIN: Merci.

2623 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, j'ai quelques sujets à poursuivre de ce matin et j'aimerais continuer sur la programmation, les émissions culturelles.

2624 On avait touché à certaines reprises ce matin sur le contenu de ces propos: qu'est-ce que ça veut dire, quel type de programmation. Je ne sais pas si vous voulez en parler encore plus. C'est un genre de production dont on avait reçu dans les consultations publiques et je pense que vous l'avez mentionné, certaines critiques, surtout en ce qui concerne le côté musique, le développement des talents musicaux.

2625 J'aimerais vous entendre sur vos engagements précis dans ce secteur.

2626 MADAME FORTIN: En fait, et vous avez raison, nos engagements musicaux, on a des engagements contractuels avec l'"American Federation of Musicians" qu'on respecte régulièrement pour la présence de musiciens en ondes. C'est une contrainte industrielle.

2627 Là où les interventions de l'ADISQ en particulier sont plus précises, c'est pour développer et remettre en ondes des émissions sur la chanson plus que sur la musique symphonique ou la musique d'orchestre mais ils sont plus intéressés par la chanson.

2628 On les a rencontrés et on est en pourparlers avec eux pour développer sur une période (en fait trois ans) essayer de développer des formats qui renouvelleraient le genre et ramèneraient la chanson sur nos ondes.

2629 Ce qu'ils proposent, si ma mémoire est bonne, c'est qu'au bout de trois ans qu'on ait un engagement d'une heure de musique et de chanson en ondes par semaine.

2630 C'est un objectif qu'on peut poursuivre. Je pense qu'en collaborant avec eux on va être mieux en mesure de décider: est-ce que le produit final et le concept est à point à ce moment-là? Je pense qu'il faut qu'on fasse un effort particulier dans ce secteur-là, mais il faut reconnaître aussi qu'en dehors des très grandes émissions de variétés, qui sont très coûteuses, ces émissions-là ne fonctionnent pas très bien à la télévision.

2631 Il faut renouveler le genre ou investir des sommes phénoménales et il va nous falloir trouver des nouvelles façons de développer les talents musicaux en ondes.

2632 On en a essayé plusieurs. Je pense qu'on a encore de la créativité à mettre de ce côté-là mais on va le faire avec l'industrie parce que c'est un projet commun qu'on a.

2633 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, vous êtes certainement conscients du rôle particulier que le diffuseur public devrait faire.

2634 MADAME FORTIN: Tout à fait.

2635 CONSEILLERE PENNEFATHER: Vous avez mentionné certains exemples depuis le début de la télévision française et certainement la relation entre tous les aspects. Je pense que vous l'avez mentionné aussi, monsieur Gourd, de la promotion, le développement, la carrière musicale de ces talents québécois et canadiens.

2636 MONSIEUR GOURD: La difficulté principale qu'on rencontre (et ce n'est pas unique à nous) toutes les télévisions du monde ont le même problème. C'est que les grandes émissions de variétés avec la chanson comme contenu principal ne fonctionnent plus. C'est vrai aux États-Unis, c'est vrai sur le marché européen. A moins de créer un événement considérable, c'est-à-dire faire un grand gala, un spécial ou de faire comme les Français font...

2637 Ils sont revenus avec le modèle, "Taratata", je ne sais pas s'il y en a qui ont vu ça? C'est des millions et des millions de dollars investis dans deux heures de télévision pour arriver à attirer l'intérêt des gens.

2638 Les raisons sont multiples. Je pense que la principale raison c'est la très grande percée du vidéoclip qui produit au fond un petit bijou sur le plan production avec des investissements considérables et que les gens sont habitués d'entendre et de voir la chanson à la télévision à partir d'un produit extrêmement fabriqué et non pas un produit de télévision plus large où on présente, si vous voulez, la performance elle-même de façon intégrale.

2639 Donc, le défi qu'on a, c'est de renouveler le genre et d'essayer de trouver les nouvelles façons de présenter la chanson pour intéresser de plus en plus de gens et c'est un enjeu qui est fondamental. Je pense que tout le monde le reconnaît, parce que si la télévision francophone au Canada a autant de succès, on le répète sans arrêt, c'est parce qu'on a un "star system" qui est propre.

2640 Les gens ont de l'intérêt pour des gens qu'ils connaissent et qu'ils reconnaissent pour leurs vedettes. Et les vedettes se construisent beaucoup à partir de la chanson et à partir aussi, si vous voulez, du cinéma, du théâtre, et caetera et de la télévision.

2641 Donc, si on veut maintenir le niveau d'intérêt des Canadiens-français pour leur télévision, il faut maintenir le star system à son plus haut niveau. Une grande partie des discussions qu'on a actuellement avec l'ADISQ, c'est qu'on sent que le star system est attaqué et que si on n'y fait pas très attention, il va s'éroder et en même temps l'intérêt des francophones pour la télévision va s'éroder.

2642 Et le jour où le star system américain sera notre star system, à ce moment-là les gens vont s'en aller rapidement vers la télévision américaine.

2643 Donc, c'est l'enjeu qu'on est en train de développer avec l'ADISQ et avec les producteurs et avec les agents puis tout le monde, voir comment ensemble on pourrait arriver à créer un produit télévisuel de grand intérêt pour un grand public dans le domaine de la chanson française et on travaille très fort là-dessus.

2644 MADAME FORTIN: Une des choses, si je peux ajouter, qui est importante aussi, c'est qu'il faut s'asseoir avec les agences de financement qui n'ont jamais considéré ce type d'émission-là dans les émissions à favoriser ou sous-représenter.

2645 Donc, les structures de financement, compte tenu du coût à l'heure de ces émissions-là, sont plus difficiles à monter, aussi paradoxal que ça puisse paraître, que des émissions dramatiques ou des documentaires qui ont la faveur d'à peu près tout le monde.

2646 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, est-ce qu'on nous dit par cela que vous allez prendre un leadership d'une certaine façon pour promouvoir ce genre de programmation?

2647 Par genre de programmation, par contre, on peut parler de non seulement la présentation des arts performants, mais aussi de la promotion des artistes.

2648 Alors, l'engagement que vous avez... deux choses sur la page 40, paragraphe 113, vous parlez que Radio-Canada continuera à offrir une vitrine de choix des artistes de la relève. C'est le premier engagement qu'on peut explorer.

2649 Et deuxièmement, sur la page 63, le paragraphe 216, on parle là de 12 émissions par année.

2650 Si je prends ça comme engagement et que j'essaie de remplir ces mots avec les détails de programmation, qu'est-ce qu'on peut attendre quand on parle d'une vitrine de choix, qu'est-ce que ça veut dire dans la réalité? Et deuxièmement, les 12 émissions, est-ce qu'elles seront toutes, à titre d'exemple, sur "Les Beaux Dimanches" ou est-ce que vous avez d'autres possibilités?

2651 MADAME FORTIN: Si on fait des émissions uniques genre "Taratata" ou quelque chose comme ça, c'est évident que ça va probablement être dans le cadre des "Beaux Dimanches" parce que "Music Hall" c'était dans "Les Beaux Dimanches."

2652 Dans le fond c'est un peu renouer avec une tradition de ce type-là.

2653 Si on réussit à développer des concepts qu'on pourrait maintenir sur une base plus régulière, à ce moment-là ça occuperait une case de grande écoute durant la semaine. Donc, c'est les deux possibilités. C'est évident que c'est de la grande écoute.

2654 Pour les nouveaux talents, je pense que la... on le fait présentement (et il y a Michel Vaillancourt pour vous en parler) énormément d'émissions de développement de nouveaux talents en télévision régionale.

2655 Mais la meilleure façon de mousser un nouveau talent, c'est de le faire accompagner par un talent déjà existant et que les gens ont le goût de voir, c'est-à-dire de réussir à mêler dans les émissions, les vedettes nouvelles avec des vedettes plus connues.

2656 On a fait déjà (et on en parlera cet après-midi probablement ou demain) des émissions de ce type-là à Moncton où on accompagnait une vedette nouvelle avec une vedette plus connue. Mais dans le cadre des émissions générales, il faut avoir une sensibilité particulière pour faire connaître des gens nouveaux.

2657 Mais je pense que la meilleure façon de les faire connaître c'est de les faire accompagner dans ces émissions-là de gens plus connus et que les gens viennent voir. La meilleure façon de lancer un jeune artiste c'est qu'il soit en première d'un spectacle de Céline Dion. Mais ça, on peut pas faire ça toutes les semaines. Mais il y a une forte attraction là que si cette personne-là est bonne, je veux dire, sa carrière est faite. Il faut recréer cette dynamique-là à une plus petite échelle mais touchant beaucoup plus de gens.

2658 CONSEILLERE PENNEFATHER: En parlant des émissions culturelles, est-ce qu'on parle que de la musique et variété,? Vous avez mentionné dans le domaine "théâtre", une entente avec Télé Québec dont il y a cinq ou six pièces de théâtre par année sur nos deux antennes. Est-ce que vous pouvez me dire quand est-ce qu'on va voir ces pièces de théâtre, est-ce que ce sera les heures de grande écoute?

2659 MADAME FORTIN: Toujours. Chez nous, c'est dans "Les Beaux Dimanches". C'est une entente. Enfin il n`y avait plus de théâtre à l'antenne. Alors comme ça nous préoccupait tous les deux, on a fait une entente qui est bâtie de la façon suivante... je veux dire nous avons accès au fonds, toutes ces pièces-là sont faites par des producteurs indépendants et on se partage moitié-moitié. On s'entend sur les choix.

2660 Ils ont une priorité de choix sur leur partie, nous avons une priorité de choix sur la nôtre. Ils diffusent leurs pièces en première fenêtre chez eux et on le reprend chez nous, et on diffuse notre pièce en première fenêtre chez nous, ils la rediffusent chez eux.

2661 Alors, ça nous permet progressivement de bâtir un répertoire de pièces de théâtre collectivement et à notre antenne, elles sont diffusées dans le cadre des "Beaux Dimanches".

2662 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, pour reprendre les 12 émissions, le théâtre fait partie de ces 12 émissions...

2663 MADAME FORTIN: Oui.

2664 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... en général. Est-ce qu'une portion sera sur les heures de grande écoute ou toutes les 12?

2665 MADAME FORTIN: Toutes.

2666 CONSEILLERE PENNEFATHER: Toutes les heures de grande écoute. On peut s'attendre aussi à ce que quelques émissions, peut-être les émissions de promotion des artistes, on parle ici aussi d'implication des régions dans ces 12 émissions?

2667 MADAME FORTIN: Oui, on a deux choses. D'abord, il faut se dire que dans chaque région, y compris la région de Montréal, il y a soit une émission ou une partie du "Ce Soir" qui est dévouée à la promotion des spectacles des artistes locaux, et caetera. Il y a une partie importante des "Ce Soir" (et on en parlera cet après-midi dans les régions) mais je veux dire du "Ce Soir" de Montréal aussi qui est consacrée à la promotion.

2668 Nous avons aussi à l'intérieur de plusieurs autres émissions, des émissions de "talkshows", et caetera, des véhicules de promotion d'artistes. Certains d'entre eux... puis ceux-là sont en "primetime". Nous avons aussi dans des émissions plus... de fin d'après-midi ou des émissions, nous sommes en train de développer un secteur plus développé sur le livre qui véhicule évidemment de la promotion.

2669 Le meilleur vendeur de livres au Québec c'est Christiane Charette, suivi de très près par Jean Fugère.

2670 En général, quand ces gens-là parlent d'un livre en ondes, quand ils le recommandent, les ventes augmentent. Il y a un impact de promotion de l'activité de ces gens-là à l'intérieur même de leurs émissions. Et je pense que ça fait partie de l'exposition à la culture. Et ça si vous remarquez, la plupart des intervenants là-dessus n'ont pas de commentaires, reconnaissent qu'en matière de promotion notre contribution est grandement appréciée.

2671 CONSEILLERE PENNEFATHER: Prenons un autre jeu des émissions culturelles. Quelle portion sera du contenu canadien?

2672 MADAME FORTIN: En général, je veux dire elles sont, je dirais toutes, presque toutes de contenu canadien. On va pas exclure la possibilité de faire une Maria Callas ou quelque chose comme ça.

2673 Mais de façon générale, notre objectif c'est de créer un patrimoine audio-visuel d'émissions canadiennes de performances et d'artistes canadiens et de contribuer à ce que ces choses-là existent.

2674 Par exemple, on va faire et on va diffuser l'an prochain "Albertine en 5 Temps" parce qu'il nous pensait qu'il fallait qu'il y ait une mémoire visuelle de cette pièce de théâtre-là. On a fait le "Joe Terrebonne 14", on essaie de garder une mémoire visuelle des performances canadiennes dans le domaine des arts.

2675 C'est plus ça notre mandat que juste de diffuser du matériel qui existe à profusion et qui est fait à l'extérieur. Notre contribution doit être canadienne dans ce domaine-là.

2676 CONSEILLERE PENNEFATHER: D'autres raisons pour dire qu'on peut aller vers quatre-vingts pour cent de contenu canadien, on a tout ce qu'il faut.

2677 L'autre chose, je sais pas comment dire, mais pas nécessairement "entente", mais on a parlé de la dramatique en heure de grande écoute, ce sera cinq heures ou lieu de cinq heures trente. Est-ce qu'on peut peut-être avoir un engagement que le restant du temps, disons le 30 minutes, sera du contenu canadien qui vient d'autres priorités de programmation, à titre d'exemple d'émissions culturelles?

2678 MADAME FORTIN: Tout à fait.

2679 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, j'ai mentionné ça ce matin en terme de comprendre la flexibilité que vous voulez avoir...

2680 MADAME FORTIN: On va essayer de le formuler et de vous le soumettre.

2681 CONSEILLERE PENNEFATHER: ... il faut quand même que ça serve à vos autres objectifs.

2682 MADAME FORTIN: C'est tout à fait dans notre intention.

2683 CONSEILLERE PENNEFATHER: Cela va, de diversification.

2684 En parlant de diversification, prenons maintenant la jeunesse et comme on dit, on va aller "right to the point", l'attente existante c'est 20 heures par semaine. Vous nous proposez 15 heures par semaine, ce qui est répété une couple de fois dans le document et les lacunes. Pourquoi cette diminution et quel type de programmation pour la jeunesse vous nous proposez?

2685 MADAME FORTIN: Je vais commencer rapidement et si je voulais être fastidieuse, je dirais que c'est un peu pour apporter ici le débat de la "programmation jeunesse". On vous a dit qu'on va faire 20 heures dans les deux prochaines années, il y a pas de problème et on est prêt à en discuter avec vous.

2686 Ce qu'on remarque présentement, c'est qu'avec la venue du canal Teletoon en français, avec la transformation de l'écoute des jeunes, c'est qu'il faut qu'on fasse des choses différentes. Je vais laisser Daniel vous faire part de notre analyse là-dessus et des conclusions préliminaires où on en est arrivé.

2687 MONSIEUR GOURD: En fait, il y a des phénomènes qui sont assez remarquables chez les jeunes et quand je parle des jeunes, je vais parler des jeunes jusqu'aux ados, j'inclus pas les ados là-dedans.

2688 CONSEILLERE PENNEFATHER: Quel âge exactement?

2689 MONSIEUR GOURD: Disons de 2 à 11 ans, grosso modo, là.

2690 CONSEILLERE PENNEFATHER: Deux à 11?

2691 MONSIEUR GOURD: Deux à 11, 2 à 12 qui est vraiment notre public-cible principal. Sur le plan du comportement de l'écoute, c'est le seul groupe dont le nombre d'heures de consommation de télé par semaine baisse. Depuis dix ans, ils ont baissé de six heures/semaine la consommation de télévision.

2692 Alors, malgré l'augmentation du service aux jeunes, c'est-à-dire deux chaînes spécialisées pour les enfants, Canal Famille et Teletoon, malgré cela, on se rend compte qu'ils regardent moins la télé qu'ils l'ont jamais regardée.

2693 Et où est-ce qu'ils vont, ils s'en vont vers des modes plus interactifs, les jeux vidéos, les CD Rom, nouveau média, l'Internet. Ils délaissent la télé pour s'en aller vers cet univers-là. Alors, nos premières analyses nous font dire ça. Cela c'est la première chose.

2694 La deuxième chose, c'est que chez les émissions les plus populaires auprès des enfants, et ça a commencé il y a 15 ans et ça s'accroît à une vitesse phénoménale, ce ne sont plus les émissions pour enfants qui arrivent en premier, c'est des émissions grand public. Souvent l'émission pour enfants va arriver en huitième, neuvième et dixième rang, comme les émissions les plus populaires auprès des enfants. C'est des "Virginie", c'est des "Petite Vie", c'est des "Fort Boyard", c'est toutes sortes d'émissions qui arrivent en premier lieu.

2695 Donc, les enfants délaissent progressivement. En plus de regarder moins d'heures de télé chaque semaine, ils s'en vont de plus en plus vers des émissions, entre guillemets, familiales, parce qu'elles sont pas toutes, celles qu'ils regardent là, mais les émissions grand public.

2696 Donc, les enfants délaissent progressivement la télévision pour enfants. Alors, tous le gens qui fabriquent de la télévision pour enfants ou qui en diffusent, on est en train de se concerter puis de discuter ensemble et on s'est créé des forums pour essayer de comprendre: bon, ça se passe comme ça, qu'est-ce qu'on fait? Parce que nous, notre responsabilité c'est d'amener des contenus intelligents, pertinents aux enfants. Comment on fait ça?

2697 S'ils regardent de moins en moins d'émissions pour enfants puis ils regardent de moins en moins de télévision, comment on va faire pour les rejoindre? Alors, on essaie de sonder un petit peu partout. Alors, avec Télé Québec, on s'est mis ensemble pour faire une recherche très importante pour comprendre qu'est-ce qu'ils font, qu'est-ce qu'ils aiment, et caetera.

2698 On veut savoir qu'est-ce qu'ils lisent, où est-ce qu'ils vont, à quelle heure, et caetera, pour essayer de savoir si nos contenus sont mal adaptés, puis il faut les réadapter parce que, évidemment, si on fait un télévision pour enfants qui n'est pas regardée par les enfants, on a un problème. Alors, ça, c'est la première chose qu'on essaie de faire.

2699 Puis deuxièmement, essayer de voir ensemble sur le plan formel, est-ce que c'est la forme qui fait qu'on est dépassés? Parce que les enfants, ce n'est pas compliqué, il s'agit que vous ne soyez pas tout à fait dans ce qu'ils veulent, puis crik! ils sont partis.

2700 Et les émissions pour enfants doivent cibler juste. Il y a le pré-scolaire, après ça les jeunes du primaire, après ça les ados. Alors, les catégories sont très spécifiques, vous ne pouvez pas vous tromper. Si vous passez à côté, ils ne vous regardent pas.

2701 Alors, donc on a tous ensemble, ceux qui font de la télévision pour enfants, la responsabilité de trouver des solutions à ça.

2702 On regarde ce qui s'est fait aux États-Unis, "Nickelodeon" entre autres. Ils sont allés beaucoup sur le Web en interaction avec leur émissions "broadcast" et ils ont réussi à faire le pont et à intéresser les jeunes à retourner à la télé à travers une interaction sur le site Web.

2703 Et depuis, par exemple, qu'on a fait l'expérience, on a tenté de voir, en allant sur le Web, qu'est-ce que ça donnerait. Très rapidement, les enfants sont devenus le deuxième site le plus fréquenté en général après les nouvelles. Effectivement, quand on leur donne quelque chose qui est proche d'eux, ils y vont très rapidement, ils retrouvent le site.

2704 Alors, là, il s'agit de venir voir comment est-ce qu'on pourrait les ramener à la télé à travers cette interaction-là. Alors, on tente des voies comme ça, mais ça va nous prendre un certain temps avant de trouver des solutions.

2705 Ce qu'on sait par ailleurs, c'est que quand on regarde les contenus de nos émissions... j'ai un graphique ici, ce que vous voyez en bleu, c'est l'animation. Alors, si on exclut les émissions pour ados, c'est 52 pour cent du contenu de nos émissions pour enfants qui sont de l'animation.

2706 Alors, ce qu'on voudrait faire, c'est peut-être faire un peu moins d'heures dans ce domaine-là, puis d'investir dans les produits qui sont un peu plus (passez-moi l'anglicisme) "créatifs", c'est-à-dire vers des produits qui prennent plus de temps à développer, qui sont probablement plus coûteux, qu'on peut faire en moins grand nombre, mais qui vont peut-être rejoindre plus les enfants, parce qu'on va essayer de les intéresser.

2707 Donc, au lieu d'y aller... et c'est ça le problème qu'on posait dans cette annonce, c'est de dire: Si on veut les rejoindre, est-ce que c'est le nombre d'heures qui est important ou ce qu'ils viennent voir, les heures qu'on met à leur disposition? Parce qu'on peut bien diffuser 20 heures, puis s'ils ne viennent pas...

2708 Autre phénomène qui est remarquable sur le plan du comportement de l'écoute, c'est que la pointe chez les enfants, ce n'est pas la même chose que la pointe ailleurs. Le "prime time" des enfants, ce n'est pas 20 h 00 aller à 22 h 00 le soir. C'est à d'autres heures. Donc, il faut trouver les heures cibles où est-ce qu'ils sont en masse pour essayer de les rejoindre.

2709 Puis il y a un autre phénomène qu'on remarque, c'est que, l'été, c'est le seul groupe qui ne diminue pas sa consommation de télévision. Alors, donc on peut peut-être aussi aller voir du côté de l'été si on n'aurait pas plus de chance de les rejoindre, parce qu'ils continuent d'être là à la télé.

2710 Alors que tous les autres types de téléspectateurs et téléspectatrices baissent beaucoup, eux autres, ils restent en nombre égal même s'ils regardent moins d'heures.

2711 Alors, donc c'est à travers ces nouveaux paramètres-là qu'on essaie de trouver une voie pour nous, mais aussi pour Télé-Québec et pour tous les autres producteurs et diffuseurs qui font de la télévision pour enfants, résoudre ce problème-là parce que, très rapidement, on se rend compte que l'érosion est très rapide.

2712 MADAME FORTIN: Et, dans le fond, on se sent un peu mal à l'aise, parce qu'on n'a pas la réponse. Je veux dire, on comprend le problème, on est en train de l'examiner. Si vous nous disiez que, par d'autres sources, vous êtes convaincue qu'il faille faire autre chose, je veux dire, on est un peu... je ne dirais pas "en désarroi", mais dans une situation difficile.

2713 MONSIEUR GOURD: Un questionnement.

2714 MADAME FORTIN: Un questionnement là-dessus.

2715 L'autre chose qui était une réflexion chez nous mais qu'on n'a pas encore testée jusqu'au but, c'est qu'on s'est dit: est-ce que notre contribution particulière... et on est bien conscients qu'il y a un grand nombre d'enfants qui n'ont pas de câble, qui ne sont pas des foyers câblés et qui, je veux dire, apprécient les dessins animés sur Radio-Canada.

2716 Et en ce sens-là, peut-être qu'on va conclure qu'il faut les garder quand même. Je veux dire, c'est: est-ce qu'on ne devrait pas essayer de développer chez ce public-là une espèce de... un public dans les secteurs dans lesquels on veut se définir à l'avenir, c'est-à-dire en information jeunesse, information au sens large comme "Bête, Pas Bête", et caetera, en dramatiques et en culture.

2717 Et ça, je veux dire, c'est une réponse qu'on n'a pas encore non plus. Mais ce qu'on sait, c'est que toutes ces émissions-là, à l`heure de fabrication, le temps de développement, le droit des comédiens... Je veux dire, on en met une en ondes, on met une dramatique pré-scolaire en ondes l'an prochain. On sait que ça prend beaucoup plus de ressources et d'efforts que d'acheter des dessins animés, même s'ils sont canadiens.

2718 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci. Ça veut dire que, si j'ai bien compris, vous voulez qu'on mette la question d'attente en termes d'heures dans un contexte où le 15 heures rapporte un nouveau type peut-être de programmation, étant donné que vous avez mentionné ce matin des émissions plus originales et nécessairement plus coûteuses comme les dramatiques.

2719 Alors, est-ce qu'on prend pour acquis que la priorité jeunesse se développe? Quand on parle de jeunesse, on parle des années 2 à 11 et 11 à 17. Et c'est clair qu'on ne parle pas de la programmation de la famille, parce qu'il y a des discussions, je pense, entre Radio-Canada et notre personnel concernant le fait que: est-ce que l'attente de 20 heures était bien remplie? Parce qu'on avait eu des discussions autour de qu'est-ce qu'on comptait.

2720 Et, en effet, on trouve que le résultat, c'est plus près de 15 heures à ce moment-ci. Mais étant donné que vous avez vous-même dit que c'est 20 heures, on trouve le 15 un changement important.

2721 Alors, c'est clair qu'on parle de la programmation jeunesse 2 à 17. Et le budget... est-ce que je peux vous demander par contre, même si on change le type de programmation et c'est plus coûteux, est-ce que ça veut dire que le budget destiné aux enfants va augmenter? Et est-ce que ce budget va inclure les activités sur le site Web, toutes les activités nouveaux médias ou est-ce que c'est un autre budget?

2722 MADAME FORTIN: Normalement, ce que ça voudrait dire, c'est qu'il y aurait un transfert de budget des émissions d'animation à d'autres types d'émissions. Le budget risque d'augmenter compte tenu des exigences de ces nouvelles émissions et, non, le site Web n'est pas compris dans le budget de programmation jeunesse, mais c'est un budget séparé.

2723 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Et le budget comparativement, est-ce que c'est augmenté ou à partir de vos intentions d'aller dans des dramatiques plus coûteuses? Je n'avais pas compris.

2724 MADAME FORTIN: En fait, est-ce que vous parlez du budget de licence de Radio-Canada? Du coût des émissions ou de la part des fonds? Parce que je...

2725 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: La part des fonds de programmation que vous avez qui est destinée aux enfants, parce que vous avez une priorité enfants. Normalement, ça prend un item budgétaire aussi.

2726 MONSIEUR GOURD: Nécessairement, le nombre d'investissements dans la programmation pour enfants va augmenter si on s'en va dans des produits plus coûteux.

2727 Maintenant, ça ne sera pas nécessairement entièrement financé par le budget programme général, mais il va y avoir aussi un apport des fonds, un fonds Téléfilm et le fonds de la télévision parce que, lorsqu'on s'en va en émissions jeunesse en dramatique, on sait que et Téléfilm et le fonds souhaitent qu'on aille davantage dans les produits jeunesse. Il va y avoir donc aussi une contribution plus importante de ces fonds-là autant en développement qu'en production.

2728 Donc, globalement ce qu'on va investir dans les émissions jeunesse, si on s'en va dans des produits plus difficiles, plus coûteux en termes et de développement et de production, forcément, l'enveloppe va augmenter.

2729 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Quel est le niveau de contenu canadien que vous prévoyez pour la programmation jeunesse?

2730 MADAME FORTIN: Je pense que, dans le moment, on est autour de 50 pour cent et on pourrait aller jusqu'à 60 pour cent, sans difficulté. On a augmenté... écoutez, je n'ai pas la donnée, il faudrait que je la trouve. On a augmenté progressivement la conversion de l'animation étrangère en animation canadienne au fur et à mesure que les produits devenaient disponibles. Je pense que 60 pour cent, c'est quelque chose qu'on pourrait se fixer comme attente facilement.

2731 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.

2732 Est-ce que ce 60 pour cent inclut les nouveaux médias, ça veut dire le contenu en français que vous avez? Sinon, est-ce que vous prenez un certain leadership en préparant le contenu francophone pour les jeunes?

2733 MADAME FORTIN: Ça n'inclut pas les nouveaux médias. Et tout ce qu'on fait nouveaux médias, évidemment c'est canadien.

2734 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, si j'entends bien, il y a un engagement que la programmation jeunesse soit 60 pour cent. Le côté contenu canadien, 60 pour cent, inclut les dramatiques et l'animation?

2735 MADAME FORTIN: Oui, la totalité des émissions, bien sûr.

2736 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si l'animation reste?

2737 MADAME FORTIN: Ah! Il va en rester. Je veux dire, on ne peut pas priver les tous petits de leurs dessins animés du samedi matin.

2738 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'imagine. Il y en a qu'on peut peut-être, mais pas nécessairement sur Radio-Canada.

2739 Passons maintenant aux nouvelles. On a passé beaucoup de temps sur ce sujet et on va revenir en parlant des stations régionales. Mais juste une couple de questions sur le niveau de nouvelles internationales.

2740 Vous en avez parlé, monsieur Saint-Laurent, je pense... Selon les données que vous nous avez fournies, la proportion des nouvelles nationales et internationales qui composent le "Téléjournal" pour la période du 25 août 1997 au 6 septembre 1998 est la suivante: nationales 25 pour cent, internationales 25 pour cent, et régionales 50 pour cent.

2741 Est-ce que ce découpage va rester le même ou est-ce que vous vous attendez d'avoir plus de nouvelles internationales?

2742 MONSIEUR GOURD: La proportion de nouvelles internationales, c'est à peu près continu.

2743 Moi, ça fait une quinzaine d'années que j'observe ça. On a monté graduellement jusque vers 1992 et ça s'est stabilisé. C'est à peu près à 25, 24, 25, 26. Les nouvelles nationales, c'est un peu la même chose.

2744 J'ai vu ce qui vous avait été envoyé. Le 50 pour cent de régional, ce n'est pas vraiment significatif et ce n'est pas tout à fait le genre de classification qu'on fait. C'est plus sophistiqué que ça.

2745 Maintenant, on n'avait pas les chiffres de ça au moment où ça a été demandé. Il faut faire le tour de ça. Mais vous avez peut-être d'autres données.

2746 Habituellement, on a un classement plus sophistiqué qui fait national avec ce que c'est que le national. Ensuite, on fait "province", "province", "province". C'est toutes sortes de catégories, "Canada province", "Québec province". C'est géographique. Et, ensuite, région de Montréal, régions du Québec, et caetera.

2747 Et ce sont des catégories qui ont été établies, ça, d'après mes recherches, autour de 1977. Et j'ai fait faire une étude de vérification de ça que je pourrai vous soumettre. Il m'apparaît que ce n'est pas tellement adéquat, à mon avis, pour traduire ce que sont les produits à la télévision.

2748 Je vais essayer de vous donner un exemple clair. Ce qu'on qualifie de national, il faut que ce soit une histoire qui a trait, par exemple, au gouvernement canadien, ou à des choses de ce type-là, ou des institutions canadiennes, alors que, dans notre métier, une nouvelle nationale, ce n'est pas ça.

2749 Quand Bombardier vend 58 Regional Jet, c'est une nouvelle nationale. Vous me suivez? C'est ça une nouvelle nationale.

2750 Alors, à mon avis, je pense que ce type de catégories ne correspond pas tellement à réalité. C'est strictement géographique. Ça n'indique que la provenance.

2751 Cependant, je suis en mesure de vous dire... parce que je pense que c'est ça le sujet qui nous... à part de national et international, le sujet qui nous préoccupe, c'est les régions. J'ai lu les mémoires, j'ai vu les représentations qui ont été faites dans les 11 villes lors du passage du CRTC, et ce sont les nouvelles des provinces. Ce sont les gens des régions qui veulent qu'on parle plus de leur région.

2752 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Peut-être qu'on peut revenir à ce sujet plus tard.

2753 MONSIEUR GOURD: Oui, si vous voulez.

2754 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Le point de ma question était l'évolution du "Téléjournal" en termes de nouvelles internationales. Mais peut-être qu'on peut revenir tantôt quand on parle...

2755 MADAME FORTIN: Si je peux ajouter quelque chose qui est important. La Société Radio-Canada a fait faire un sondage sur l'opinion des Canadiens sur Radio-Canada, leur opinion sur les objectifs, sur la performance. Et un des secteurs importants que les Canadiens considèrent pour... les francophones concernant Radio-Canada, c'est que 94 pour cent considèrent que l'objectif de couvrir les nouvelles internationales est important et à peu près le même niveau indique, je veux dire, la satisfaction du type de couverture qu'on fait en international.

2756 Donc, on est vraiment là-dedans... je veux dire, les Canadiens constatent qu'on doit faire ça et ils considèrent qu'on le fait très bien.

2757 MONSIEUR GOURD: Puisque vous posez la question, pour que ça soit clair, quand je dis que c'est à peu près la même proportion, c'est la même proportion, mais ce n'est pas nécessairement fait de la même manière et ce n'est pas le même contenu, parce qu'on travaille à installer des correspondants depuis 1983.

2758 Alors, 1983, c'est un "landmark" pour nous parce que c'est là que, avec le réseau anglais, on a ouvert Pékin. Ça, c'est des "joint ventures". Plus tard, on a ouvert Moscou et, ensuite, Berlin; et, ensuite, des "pocket bureaux", c'est-à-dire des tous petits bureaux qu'on ouvre et qu'on ferme selon l'actualité internationale.

2759 Alors, on avait des agences, des trucs, mais ce n'est pas vu par des yeux canadiens et on augmente continuellement. Il y a quelques années on a ouvert, il y a cinq, six ans, on a ouvert Mexico et cette année on a ouvert Abidjan en Côte d'Ivoire.

2760 Alors, si chaque fois qu'on ouvrait un bureau on ajoutait, il y aurait 75 pour cent de nouvelles internationales à ce jour. C'est juste que la qualité avec des Canadiens en poste là-bas augmente

2761 CONSEILLERE PENNEFATHER: Merci, c'est important, étant donné l'importance dans les stratégies du côté nouvelles, information, on n'avait pas touché autant que le dramatique aujourd'hui, mais c'est très clair que dans vos objectifs et orientations stratégiques c'est une pierre angulaire non seulement de la réputation mais l'influence de Radio-Canada.

2762 Si on touche finalement au secteur indépendant, je voudrais juste clarifier votre engagement dans ce sens. Les attentes existantes concernant votre implication avec le secteur indépendant pour la période d'application des licences et la chuté du secteur canadien de la production uniforme, au moins 40 pour cent de ces émissions aux réseaux anglais et français de la télévision dans toutes les catégories autres que les émissions nouvelles, affaires publiques et de sport.

2763 Si je comprends, à long terme, c'était une vision vers au moins 50 pour cent des émissions. Si j'ai bien compris la demande, vous restez à l'intérieur de ces attentes?

2764 MADAME FORTIN: Je vais vous expliquer notre difficulté, peut-être que vous allez m'aider à la résoudre. Quand on est venus il y a cinq ans pour une licence, il y avait des productions indépendantes puis il y avait des productions internes.

2765 Et c'était très facile de dire, ça, c'est une production indépendante, ça c'est une production interne.

2766 Au cours des cinq dernières années, la situation a évolué beaucoup, de telle sorte qu'on a énormément de productions hybrides, ce qu'on appelle, nous, des co-productions où un producteur indépendant arrive avec un concept et qui est fait avec des équipes de l'interne, les droits appartiennent au producteur indépendant.

2767 L'année suivante, le producteur indépendant, il lui arrive quelque chose et ça se transforme.

2768 Si on prend ces co-productions-là comme étant des productions du secteur indépendant parce qu'elles ont accès, par exemple, au crédit d'impôt, on est bien au-delà de 40 pour cent. Si on exclut toutes ces productions-là qui sont un peu mixtes, c'est une compagnie indépendante de production mais qui fait une partie du travail et Radio-Canada une autre partie, si on exclut ces productions-là, à ce moment-là, 40 pour cent de productions indépendantes pures et dures, c'est un chiffre qui est adéquat pour nous.

2769 Dépendant comment on classe les productions du centre, et là je ne parle pas par exemple... je vais vous donner quelques exemples, Daniel pourra aller plus loin. On a fait, par exemple, un téléroman qui est allé en appel d'offre et qui a été produit avec des techniciens de l'interne. C'était une production indépendante.

2770 Mais une émission comme "Christiane Charette en direct" par exemple, c'est sa maison de production qui fournit tout le créatif, mais à l'intérieur de la maison on fournit énormément de support. Et, là, c'est une production qui est en co-production avec Radio-Canada. Daniel, tu peux aller plus loin.

2771 En général, dans notre 40 pour cent on n'a jamais inclus ces productions-là. Même si elles sont faites techniquement par des producteurs indépendants.

2772 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, pour être clair, le 40 pour cent, c'est une production indépendante.

2773 MADAME FORTIN: Clé en main.

2774 MONSIEUR GOURD: Clé en main.

2775 CONSEILLERE PENNEFATHER: Clé en main.

2776 MONSIEUR GOURD: Oui. Ils sont propriétaires des droits, ils sont maître d'oeuvre principal, ils font tout: gestion, planification, organisation, production, et caetera et on reçoit un produit.

2777 Évidemment, on a à intervenir en cours de route mais tout le produit est entièrement fabriqué à l'externe.

2778 Il y a d'autres productions extérieures aussi qui sont des productions indépendantes mais qui utilisent nos services parce qu'ils souhaitent utiliser nos services, compte tenu du type d'émission qu'ils font sur une base volontaire. A ce moment-là aussi c'est une production indépendante.

2779 MADAME FORTIN: Et de la qualité de nos services.

2780 MONSIEUR GOURD: Bien sûr. Ce qui est toujours un peu difficile, c'est lorsque... et "Christiane Charette" c'est un bel exemple, c'est qu'elle n'est pas titulaire des droits parce qu'elle n'a pas la réalisation sur son autorité dans l'entente qu'on a avec elle.

2781 Elle fournit tout ce qui est contenu: animation, recherche, "booking" d'invités, et caetera, et caetera. Mais, nous, on fournit non seulement la réalisation mais aussi tout l'appareil technique. Pourtant c'est un producteur indépendant qui arrive avec une idée, un concept et si on veut avoir accès à ce concept-là, il faut accepter qu'il le produise de façon en production indépendante.

2782 Alors, c'est une forme hybride où il y a un producteur indépendant qui est là et qui est actif et qui travaille à produire une émission mais qui n'a pas le projet clé en main. On a plusieurs exemples comme ça.

2783 Donc, si on incluait, à chaque fois qu'un producteur indépendant est associé de façon importante dans une émission, on pourrait monter les attentes, monter les conditions, mais si on garde ça sur le simplement pur, là, entièrement clé en main à l'externe, 40 pour cent c'est déjà un gros chiffre, puis surtout 40 pour cent pour nous, incluant sport et information, quand on ne fait pas beaucoup de sport, c'est beaucoup.

2784 CONSEILLERE PENNEFATHER: En effet, ce 40 pour cent couvre tout genre d'émission, c'est ça.

2785 MONSIEUR GOURD: Le sport et l'information.

2786 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est ça. Et le sport et l'information, affaires publiques, excluant... et en effet, je pense qu'il faut vérifier mais dans la demande il y a peut-être ici une erreur.

2787 Je pense que c'est en réponse à la section 3 de votre demande, on parle d'émissions nouvelles, affaires publiques, sport comme étant exclus. Mais à la question 8, page 95, on n'exclut pas les affaires publiques, mais je prends pour acquis c'est une erreur.

2788 MADAME FORTIN: Effectivement, on s'est rendu compte de cette difficulté-là quand on a commencé à remplir les demandes et que les gens nous ont dit: où est-ce que je classe ces émissions-là. Et, là, on a joué du côté conservateur pour ne pas étirer la couverte du côté des producteurs indépendants et c'est là qu'on s'est rendu compte jusqu'à quel point ça pouvait faire une différence dans le pourcentage.

2789 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je pense qu'on peut revenir sur cette question-là quand on reviendra discuter la production pan-canadienne, mais je prends pour acquis alors que les attentes existantes, on va continuer, et qu'on veut dire par ce 40 pour cent, ce n'est pas une production qui est faite à l'intérieur de Radio-Canada par, comme on disait dans le bon temps, "free-lancer", ou un producteur qui travaille à l'intérieur, en effet, de la boîte, mais oeuvrait une production indépendante.

2790 Je veux finir avec une couple de questions sur sous-titrage et j'ai une question technique à vous proposer.

2791 A la section 7 de votre demande, vous avez soumis un tableau détaillant les heures de programmation que vous entendez sous-titrer au cours de la prochaine période d'application de votre licence.

2792 Vous proposez sous-titrer 2,995 heures de programmation au cours de la première année et augmenter graduellement le nombre d'heures au cours de la période d'application de la licence jusqu'à 3,574 heures à la septième année.

2793 En pourcentage ces heures représentent 45.7 pour cent de l'ensemble de la grille à la première année et augmente à 54.5 pour cent à la septième.

2794 Ces heures sont-elles réparties sur l'ensemble de la grille de programmation ou sont-elles concentrées à l'intérieur des heures de radiodiffusion en soirée?

2795 MADAME FORTIN: Si vous le permettez, je vais passer la parole à Gaétan Jacques qui est ici depuis le matin et qui a probablement le goût de se joindre à nous et de participer au débat.

2796 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je m'excuse.

2797 MONSIEUR JACQUES: Bonjour.

2798 CONSEILLERE PENNEFATHER: Je n'ai pas vu les questions aller là-bas, alors.

2799 MADAME FORTIN: Non, non; c'est de ma faute, c'est parce que c'est lui, l'expert!

2800 MONSIEUR JACQUES: Merci. On est déjà en période de soirée à 100 pour cent, à toutes fins pratiques. Alors, il reste très peu d'espace à l'intérieur des heures de soirées pour augmenter.

2801 On augmente environ de deux pour cent par année la quantité des heures sous-titrées depuis déjà plusieurs années. Notre priorité numéro un dans les deux années à venir et le sous-titrage des émissions "Ce soir" en région et dès qu'on aura complété ça d'ici deux ans on va poursuivre en élargissant dans la période de jour principalement parce que la soirée est à toutes fins pratiques à 100 pour cent.

2802 CONSEILLERE PENNEFATHER: Mais vous me dites que les heures sous-titrées, ne sont pas réparties pendant la journée. Ce n'est que la soirée ou si c'est pendant la journée?

2803 MONSIEUR JACQUES: Non. Il y en a déjà aussi dans le jour. Il y en a déjà une certaine quantité dans le jour, entre autres, en fin de journée. Je crois qu'après 16 h 00, si ma mémoire est bonne, tout ce qui est jeunesse est déjà sous-titré et il y en a déjà une partie dans le jour.

2804 CONSEILLERE PENNEFATHER: Alors, seriez-vous prêt à accepter une condition de licence pour le sous-titrage d'émissions basées sur les pourcentages que vous avez proposés?

2805 MONSIEUR JACQUES: Oui. Une croissance d'environ deux pour cent par année qui nous amènerait à environ 60 pour cent à la fin de la licence est raisonnable.

2806 CONSEILLERE PENNEFATHER: C'est ça. J'ai 54, moi. Accepteriez-vous que la condition de licence stipule que les émissions sous-titrées doivent être reportées sur l'ensemble de la grille?

2807 MONSIEUR JACQUES: Bien, il le faut. Comme on dit, "en soirée" on n'a plus d'espace ou à peu près plus. Donc, ça va être dans la journée, définitivement.

2808 CONSEILLERE PENNEFATHER: Maintenant, concernant le sous-titrage au temps réel, les heures proposées pour le sous-titrage comprennent-elles le sous-titrage en temps réel?

2809 MONSIEUR JACQUES: Oui, c'est inclus dans ça.

2810 CONSEILLERE PENNEFATHER: Offrez-vous le sous-titrage en temps réel pour les segments de nouvelles et affaires publiques qui sont diffusées en direct?

2811 MONSIEUR JACQUES: Oui. On le fait déjà. A la première chaîne tous les bulletins de nouvelles, "Le midi", le "Ce soir", le "TJ" sont déjà sous-titrés en direct. C'est déjà fait.

2812 CONSEILLERE PENNEFATHER: Est-ce que vous avez un plan éventuellement d'offrir le sous-titrage d'émissions en direct comme les galas, les autres types de programmes qui se trouvent dans le cadre de "Beaux dimanches"?

2813 MONSIEUR JACQUES: Oui. Il y a certaines productions qu'on peut faire. Il y en a d'autres qu'on ne peut pas faire, ça dépend beaucoup du contenu. Dans certains cas, entre autres, on a commencé avec certains événements sportifs à faire des parties d'événements, des portions d'événements sportifs.

2814 Je sais qu'il y a eu, entre autres, on a déjà avisé le CRTC qu'on avait eu un petit problème avec le prix du gouverneur-général l'année dernière. Il y a eu une erreur de synchronisation, ça ne devrait pas se produire. Donc, celui-là devrait être fait. On progresse dans ce sens-là, oui.

2815 CONSEILLERE PENNEFATHER: A l'instar de la station CBVT, accepteriez-vous une condition de licence à l'effet que de sous-titrer toutes les insertions en direct des émissions d'information et d'affaires publiques?

2816 MONSIEUR JACQUES: On en fait déjà beaucoup. Il ne doit pas rester beaucoup d'espace dans ça. Il faudrait que je revérifie exactement qu'est-ce que vous avez à l'esprit de ce côté-là parce que les émissions d'information sont toutes faites actuellement. On va aller faire les "Ce soir" en région. Il ne doit pas rester...

2817 CONSEILLERE PENNEFATHER: Voulez-vous vérifier? Je parle de la station CBVT et les conditions de la licence qu'ils ont acceptées. Voulez-vous revenir là-dessus pour vérifier si vous êtes d'accord?

2818 MADAME FORTIN: Il n'y a pas de problème.

2819 MONSIEUR JACQUES: On va revenir sur celle-là.

2820 CONSEILLERE PENNEFATHER: J'ai une question maintenant concernant le couvrage(sic). C'est des chiffres qu'on voit sur les pages 118 et 119 de votre demande. On note ici que dans ces tableaux, 98.6 pour cent de la langue maternelle française canadienne, les Canadiens de langue maternelle française reçoivent la CBC; 83 pour cent des transmetteurs et 30 pour cent à peu près des affiliés.

2821 A Québec, les tableaux démontrent que 99.5 pour cent de la population de la langue maternelle française reçoit Radio-Canada. A peu près 82 pour cent des transmetteurs de Radio-Canada et à peu près 35 pour cent des affiliés.

2822 Par contre, sur la page 120, la demande dit que les affiliés servent 7.5 pour cent de la langue maternelle française. Est-ce que vous pouvez expliquer comment réconcilier ces chiffres, entre les pages 118, 119 et 120?

2823 Concernant les affiliés sur la page 120 vous dites que 7.5 pour cent sert les Canadiens de langue maternelle française, mais les autres chiffres démontrent à peu près, quand on prend en considération les duplications, 15 pour cent et 17.5 pour cent. Il y a un manque de cohésion entre ces chiffres.

2824 Est-ce que vous voulez revenir sur ce point?

2825 MADAME LAMARRE: Je peux vous répondre immédiatement. Le 7.5 pour cent fait référence à la population canadienne de langue maternelle et non pas à la population québécoise.

2826 Donc, si vous regardez dans le tableau de la page 118, pour le total du Canada, les affiliés couvrent deux millions de personnes qui sont de langue maternelle française, ce qui représente 7,5 pour cent de la population canadienne de langue maternelle française.

2827 CONSEILLERE PENNEFATHER: Une dernière couple de points que j'ai manqués. Parlant d'une autre attente concernant la diversité de contenu étranger, je voulais juste vous revenir. Vous l'avez mentionné ce matin aussi concernant le cinéma américain et je pense qu'il faut être clair là-dessus.

2828 Je vais juste revenir sur mes pas là-dessus. Je pense que c'est une question du nombre de films américains de contenu étranger, en effet, qu'il faut diminuer d'après l'attente existante le montant de programmation américaine et on trouve qu'en effet... on dit qu'en effet, la corporation a toujours, jusqu'à 1997-1998, le pourcentage de programmation étrangère était 50,21 pour cent de source américaine au lieu d'une attente qui disait que vous devez maintenir au minimum le niveau de diversité en programmation étrangère qui était 38 pour cent américain.

2829 Je pense que c'est le côté américain et c'était ça l'attente, de maintenir ce niveau de 38 pour cent américain, 34 pour cent francophone, et 28 pour cent autres. Mais d'après nos études, on voit 50 pour cent américain.

2830 MADAME FORTIN: Vous avez raison.

2831 En fait, ce qu'on a fait et je pense qu'on l'a pris en trois blocs, on est complètement sorti durant la période de la licence des séries américaines ou même étrangères en heures de grande écoute. Je pense à "L.A. Law", "Dallas", toutes ces affaires-là.

2832 Le problème c'est qu'en en sortant on sort le numérateur puis le dénominateur aussi. Alors, on ne diminue pas la proportion, on diminue juste le contenu.

2833 Donc, on est sorti de ça. On a gardé quelques mini-séries pour ne pas exclure la production américaine de qualité et on a diminué aussi le contenu américain dans notre programmation pour enfants.

2834 Donc, il reste le cinéma et on serait prêts durant la prochaine période de licence à prendre une attente, si on pouvait l'exprimer ainsi, pas en proportion de contenu étranger parce que je trouve ça toujours un peu délicat, mais on est prêt à diminuer le nombre de films américains qu'on diffuse en ondes par année de moitié d'ici la fin de la prochaine licence.

2835 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Je m'excuse. Pouvez-vous répéter cet engagement, madame Fortin?

2836 MADAME FORTIN: Dans le moment, on diffuse à peu près 400 films par année, dont 47 pour cent sont américains. C'est-à-dire qu'on diffuse à peu près 200 films américains. On serait prêts à baisser ça de moitié.

2837 Ça veut dire qu'à la fin de la licence, on trouverait en ondes la moitié moins de films américains que maintenant.

2838 Quel rapport ça va avoir sur la production étrangère, je ne le sais pas parce que peut-être qu'on va avoir moins de production étrangère, mais comme ce qui est du type de programmation visée, je pense que l'attente serait plus pertinente si on s'engageait à diminuer le nombre de films américains que le rapport de la production américaine sur la production étrangère totale.

2839 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous n'avez pas dit ce matin que vous allez aussi... j'ai peut-être manqué ça... qu'il n'y aura aucun film américain pendant les heures de grande écoute?

2840 MADAME FORTIN: Non. Il y en a des films américains en heures de grande écoute. Il n'y en a pas beaucoup.

2841 Durant la haute saison, on en a eu 11 l'an dernier; durant toute l'année, on en a eu 43 ou 47. On n'en a pas eu un par semaine.

2842 Je pense qu'on ne peut pas exclure la filmographie américaine des heures de grande écoute parce qu'elle est américaine. Les États-Unis sont les plus gros producteurs de films au monde et ils produisent des films de qualité qu'on peut être intéressé à montrer à nos téléspectateurs. Je sais qu'on nous reproche parfois d'avoir mis "Forrest Gump", "La Liste de Schindler". Ça, c'est tous des films qui ont gagné des Oscars et je pense que la population qui regarde Radio-Canada est intéressée par ces films-là.

2843 Ce qu'on est prêts à s'engager c'est à diminuer le volume de films américains.

2844 Ce qu'on disait ce matin, c'est que dans le moment ce qu'on a fait c'est qu'on a libéré l'antenne en heures de grande écoute en automne-hiver du volume de films américains et qu'on les a placés pour des raisons économiques purement et simplement l'après-midi au printemps et à l'été.

2845 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Notre point de commencement, c'est le niveau de diversité existante, qui était 38 pour cent américain, qui n'était pas juste les films. C'était aussi les séries?

2846 MADAME FORTIN: Oui.

2847 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Alors, ce 38 pour cent américain, c'est en effet 50 maintenant. Si on le coupe en deux, c'est 25 pour cent américain?

2848 MADAME FORTIN: Mais c'est parce que je pense qu'on ne peut pas le calculer comme ça parce que des séries on n'en fait plus. Alors, c'est zéro pour cent... je veux dire, par blocs. On les a sorti par blocs. La première préoccupation c'était les séries. On l'a sorti entièrement.

2849 Ensuite, on a diminué l'animation américaine et là on est prêt à diminuer le cinéma américain de moitié.

2850 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Si on diminue le cinéma américain en moitié, ça veut dire qu'on arrive en effet à l'entente de diversité...

2851 MADAME FORTIN: Probablement, mais je n'ai pas fait le calcul à partir de l'ancienne base.

2852 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Oui.

2853 MADAME FORTIN: Mais on pourrait la faire si vous désirez.

2854 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: En terminant ma part, et peut-être on va avoir le temps d'en discuter encore, je veux revenir un peu au début, en deux façons.

2855 Je n'ai pas parlé beaucoup des finances. Je voulais parler surtout du contenu et la relation de ce contenu avec votre mandat, avec le plan stratégique, avec le plan de direction de la télévision française. Il y aura peut-être d'autres questions de mes collègues.

2856 Mais j'ai remarqué, de façon générale, deux choses et on l'avait mentionné hier, que les prévisions pour les revenus publicitaires restent très stables et les prévisions pour la vente des programmes est non seulement stable, il est très, très bas.

2857 Pourquoi vous faites ces prévisions d'une stabilité d'un revenu publicitaire...

2858 MADAME FORTIN: Concernant la vente de programmes, les émissions qui sont offertes à l'interne et pour lesquelles on possède des droits ne sont pas des émissions que l'on vend sur les marchés. Même de façon générale, la production de langue française ne se vend pas très bien sur le marché international, à l'exception des grandes séries prestigieuses de haut niveau qui sont faites par les producteurs indépendants, et encore là, le niveau de vente et les revenus sont sans commune mesure avec les productions de langue anglaise.

2859 Vous n'êtes pas sans ignoré que pour vendre une production de langue française sur le marché international, il faut la doubler en anglais parce que sinon, ils ne la regardent pas.

2860 Alors, nous, on fait les choses qu'on vend, c'est des segments de découvertes, c'est des émissions plus éducatives, c'est des choses comme ça.

2861 Mais le télé-roman ne se vend pas sur le marché international ou à des prix absolument dérisoires et nous ne sommes pas propriétaires des droits du matériel qui se vendrait le mieux. Donc, ça c'est pour les ventes d'émissions.

2862 Oui?

2863 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'avais une autre question aussi. J'ai pensé que c'était peut-être relié.

2864 Pouvez-vous me donner des commentaires sur (je n'ai pas les mots exacts en français) ce qu'on appelle "bartering"? Est-ce que ça touche à la programmation et les prévisions commerciales, c'est cette pratique à vendre un programme avec les commerciaux, les annonces déjà à l'intérieur du programme qui font en sorte qu'il faut acheter des programmes avec les annonces inclues?

2865 MADAME FORTIN: Non.

2866 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Est-ce que vous êtes au courant?

2867 MADAME FORTIN: Non. Jocelyne Laverdure pourra vous répondre là-dessus. On a dans certaines de nos émissions, les émissions de sports en particulier, ce qu'on appelle des contrats-échanges, où une partie des droits se trouve payer par de l'espace publicitaire occupé par Molson qui est le propriétaire de l'équipe. Mais c'est une pratique qui est extrêmement rare et qui est exclusivement...

2868 Je pense qu'on a aussi, dans le cas des jeux pan-américains, un espèce d'échange d'un certain nombre ... parce que ces organisations développent une structure de commanditaire qui a une visibilité sur le terrain, une visibilité en ondes, une visibilité à la télé, et ça se fait comme ça. Mais nous on n'est pas dans les émissions de barter, non.

2869 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Une autre questions alors: Est-ce que, pour vous, les prévisions budgétaires concernant les annonces... est-ce que vous voyez... j'hésite à utiliser le mot "concurrence", mais est-ce que vous êtes de plus en plus en concurrence pour avoir les droits pour certains programmes sans rentrer dans une discussion très longue.

2870 Est-ce que vous trouvez que c'est un grand défi pour l'avenir de rester...

2871 MADAME FORTIN: Écoutez, nous, on a une position assez particulière là-dessus. On est un partenaire de l'industrie de la production indépendante et les règles qui s'appliquent dans le cadre de cette industrie-là, c'est que le producteur indépendant qui développe un produit est propriétaire de ses droits. On respecte ça. On n'a jamais eu de conflit majeur dans le cadre de cette partie-là.

2872 C'est évident qu'à l'occasion, et dans la politique du cinéma ça peut jouer, si nous devenons un investisseur et qu'il y a un flux de revenu, on pourrait en bénéficier. Mais on ne se fera pas d'illusions-là, le retour sur l'investissement dans le cinéma canadien, c'est pas encore la mine d'or.

2873 Alors, on appelle ça un investissement mais ce n'est pas un rendement garanti au bout d'un an ou deux.

2874 En ce sens-là, notre relation avec le producteur indépendant pour la vente à l'extérieur, il garde sa vente à l'extérieur et très souvent, qu'il soit lui-même distributeur ou non et c'est important de comprendre ça. Je m'excuse si je suis un peu longue.

2875 Le marché est tellement petit qu'une structure financière pour monter, par exemple, un émission comme "Omerta!" va inclure, à l'intérieur de la structure financière, la licence de Radio-Canada, les fonds de télévision, une avance de distribution d'un distributeur qui espère le vendre à l'étranger et qui contribue à la production, et souvent une contribution très importante d'un commanditaire privé, que ce soit une compagnie de bières, de voitures, et caetera. Toutes ces sommes-là sont mises dans la structure financière.

2876 Donc, c'est pas le flux de revenu à venir qui est important, c'est comment on ramasse les revenus en amonts pour être capable de produire l'émission.

2877 Donc, toute l'énergie de la recherche de fonds, y compris du point de vue commercial et du point de vue de distribution est déjà investi pour que le programme vienne en ondes, ce qui est fort différent de la pratique du côté anglais.

2878 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: J'espère qu'on peut poursuivre ce dossier-là mais moi j'aimerais laisser un peu de temps à mes collègues pour demander certaines questions.

2879 J'ai une toute dernière question.

2880 MADAME FORTIN: Je n'ai pas répondu à votre question sur les ventes mais peut-être qu'un de vos collègues veut la reprendre.

2881 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Ah, oui! Je m'excuse. Peut-être qu'on peut continuer avec la question des ventes. Je m'excuse.

2882 MADAME FORTIN: Je vais demander à Jocelyne Laverdure, qui est notre directrice des ventes, de vous expliquer sur quelle base on a fait notre prévision des ventes, compte tenu de l'évolution qu'on prévoit dans le marché pour les sept prochaines années et de la place qu'occupera Radio-Canada.

2883 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci.

2884 MADAME LAVERDURE: Merci. Alors tout d'abord, d'entrée de jeu, je pense qu'il faut expliquer, c'est que probablement la chose dont on peut être le plus sûr en ce qui concerne l'environnement des revenus publicitaires c'est définitivement que le futur est incertain. Je m'explique.

2885 Évidemment, c'est un environnement qui fluctue énormément. Si vous regardez l'historique de l'environnement des revenus publicitaires au Canada, il y a des grandes fluctuations. Il y a des années qui démontrent une croissance. Il y a des années qui démontrent une décroissance. Il y a une fluctuation importante entre les médias entre eux et je crois que ce qui est le plus important de considérer dans le futur dans la perspective que l'on contemple, c'est la prolifération des médias et l'offre pour les annonceurs qui ne cessent de se multiplier, ce qui les fait aller vers des nouveaux médias, ce qui les fait essayer des nouvelles fenêtres pour véhiculer leurs communications.

2886 Alors en ce sens, bien sûr, nos prédictions tiennent compte de cette nouvelle réalité et vous savez aussi que cet environnement-là qui fragmente de plus en plus les auditoires et les publics a à peu près le même effet sur les revenus publicitaires.

2887 Évidemment, en ce qui concerne la télévision, lorsqu'on regarde la télévision de Radio-Canada, et que vous regardez, bien sûr, l'environnement fragmenté de plus en plus en raison des auditoires générées par les chaînes spécialisées, et bien, on peut s'attendre à ce que nos revenus, non seulement si on est plutôt chanceux ou optimistes, pourraient se maintenir, mais le plus probable, on pense que notre hypothèse est toujours valable. C'est fort probablement qu'on va subir une érosion marginale dans les années à venir.

2888 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Merci, madame. En effet, c'est une présentation sur laquelle on peut revenir pendant les prochains jours.

2889 Mais en revenant à ce matin et hier, ça met aussi cette question dans le contexte de la discussion. Mais si j'ai bien compris, la spécificité de la télévision française est vraiment, même si on prend tout ça en contexte, la direction de la programmation n'est pas liée, premièrement et prioritairement, au revenu. Si j'ai bien compris, c'est quelque chose d'autre.

2890 Alors, si d'ici 2007 vous retournez devant nous, dans quelques mots, quel est l'indicateur de performance que vous avez en tête qui sera la plus importante de dire, on a fait la «job» qu'on a proposé? Qu'est-ce qui vous indiquera ça?

2891 MADAME FORTIN: Est-ce qu'on va en avoir plus qu'un?

2892 Je pense que ce qu'on cherche, si on revient devant vous, c'est que le public canadien francophone reconnaisse qu'on est une télévision de qualité qui contribue à enrichir sa vie, que ce soit sur le plan intellectuel, sur le plan émotif, sur le plan social.

2893 Comment ça se mesure? Ça se mesure par des sondages. Ça se mesure de différentes façons. Mais c'est notre fonction première.

2894 J'aimerais aussi qu'on ait réussi en partenariat avec l'industrie à maintenir cette vitalité et cette créativité malgré la globalisation, la prédominance de l'anglais, pour qu'on puisse toujours pouvoir dire, les Québécois, les francophones, les francophones au Canada ont une créativité, une vitalité absolument extraordinaire sur le plan culturel, et on pense que ça ne peut pas être maintenu si on n'est pas un élément actif dans ce milieu-là.

2895 CONSEILLÈRE PENNEFATHER: Monsieur Beatty, madame Fortin, toute l'équipe, merci.

2896 Merci, madame la présidente.

2897 LA PRÉSIDENTE: Merci, madame.

Des questions supplémentaires?

2898 Oui, monsieur Langford.

2899 COMMISSIONER LANGFORD: Just a couple of questions on -- I have to bring you back, calm you down, bring you back to, it seems like two or three days ago but it was only this morning before lunch.

2900 Between Commissioner Pennefather and yourselves collectively, there was some interesting discussion about regional programming.

2901 As you know, we went out to the regions and we listened to the people and let's be honest, we have no way of knowing whether we got a perfect sample. We got the sample that came to us. They were at least interested and they came out.

2902 They made a point which -- I hope some of you have reviewed some of the transcripts. Some of you were at some of these meetings. I hope you will help me with it. I don't have the exact words but a lot of the people who came to these meetings, particularly in Moncton and Charlottetown, I'm thinking now, they struggled very hard with the concept of regions versus local.

2903 They weren't happy with what we happily all refer to, as the regions, as though somehow if we are not doing the national, the whole country, we are doing the region, the job is being done.

2904 I think some of them spoke very, very eloquently about the fact that the job wasn't done as far as they were concerned.

2905 The people in Charlottetown on the English side, for example, weren't happy getting a regional package of English news and current affairs from Halifax. They didn't feel that Halifax spoke to them.

2906 For your own network, there was, I think it is fair to say, a considerable unhappiness in New Brunswick with the news programming they were getting from Montreal, and I think, as three or four of them said -- Ms. Bertrand was there at the same time as me. She will correct me if I am wrong. But three or four or perhaps more said, look, if there was a traffic accident on St. Catherine Street in Montreal, it would be on the news but our whole city could burn down and might not make the cut.

2907 Is there some way that you have listened to these voices? Maybe it's impossible. Maybe the exigencies of economics make it impossible, but you have read the transcript. Some of you have heard the voices. Is there some reaction you have to this aspect of it, to move regional to local in the future to try and meet these needs and these demands despite the economic restraints?

2908 MS FORTIN: I think there are two questions that you are bringing forward.

2909 From regional to local, economically, it would be very difficult. That is why we are playing it with radio. Radio being a very local media, it is easier for them to do local programming. I think that it would be almost impossible for us, especially in francophone regions, to go even further down and to give every community a local news bulletin without not doing other things that people want.

2910 This is the first answer about that, and we will discuss that later on when we meet with the region Director from Moncton.

2911 On the national side, I think it's partly right and partly grossly exaggerated, and I'll ask Claude Saint-Laurent to discuss that.

2912 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Moi, je dirais d'abord que les... qu'en ce qui touche les régions, on fait plus que tous les autres télédiffuseurs unis pour rendre compte des réalités canadiennes tant à la première chaîne qu'au RDI, dans nos émissions de nouvelles, nos spéciales, nos affaires publiques et le public nous perçoit comme ça.

2913 Je me permets de mettre RDI dedans parce que quand on a créé RDI, c'est nous qui avons créé RDI, ça s'est pas créé tout seul ça. Il y avait des raisons pour ça, ça fait partie de Radio-Canada. Il y a des gens aujourd'hui qui ont l'air à penser que c'est une chaîne ça "out of nowhere" qui est toute seule là, alors c'est Radio-Canada qui fait ça RDI et une des raisons c'était ça.

2914 C'est que dans une télévision généraliste, il y a juste un certain nombre d'heures dans lesquelles on peut diffuser et dans une chaîne continue de 24 heures, là on a l'opportunité de vraiment faire une couverture pan-canadienne adéquate en reflétant les régions.

2915 Les nouvelles qui se dégagent des régions ne sont pas toujours des nouvelles d'intérêt national. Et avec RDI ça nous permet, et nous le faisons très bien cinq à six heures par jour avec des émissions de tout le pays, l'Ouest en direct, l'Ontario en direct, les Maritimes en direct, le Québec en direct et le Canada aujourd'hui en période de grande écoute et aux heures où ça correspond, parce qu'il y a cinq fuseaux horaires au Canada, donc aux heures où ça correspond aux gens pour qu'ils les regardent. Donc, on peut pas faire abstraction de ça.

2916 Il y a un deuxième élément qui vient de RDI, ce n'est pas que la diffusion parce qu'il y a des gens qui n'ont pas le câble. Donc, il y a plusieurs éléments qui nous viennent de RDI et de cette couverture qui est amenée par toutes les régions et par les 850 émissions spéciales dont il a été fait mention hier, ça apporte beaucoup d'eau au moulin ça, et ça permet à la première chaîne, que ce soit le matin, le midi, dans le "supper hour" ou le 22 h 00 au "Téléjournal", de faire écho à ces choses-là. Donc, ça joue un rôle important.

2917 Cependant, je les ai lus les mémoires moi et je crois qu'il y a des gens qui ont raison sur un certain nombre de choses. Et on est toujours, je crois, à refaire ces choses... ça me fait penser au temps supplémentaire ça, and you know about that, overtime, you know what I mean by this. It means simply that you have to do it all over again all the time.

2918 Alors, c'est un processus où on doit vraiment se dynamiser pour que l'ensemble de l'opération fonctionne.

2919 Alors, moi je pense qu'il y a de la place et les exemples qui ont été donnés entre autres par des gens que je connais très bien dans les Maritimes sur certaines nouvelles plutôt insignifiantes de la région de Montréal, ça arrive, je le reconnais et je pense que ça peut faire place à des nouvelles plus importantes des régions. On ne peut pas prétendre être parfait, il faut être ouvert.

2920 Mais mon but principal c'est pas de faire un téléjournal des régions, c'est de faire un téléjournal national, un téléjournal canadien qui montre toutes les réalités. Et ça, je pense que c'est très important et c'est ça... on est déjà très distinctif avec ce type de... les gens le voient.

2921 Dans les études de perception, c'est très clair qu'ils nous perçoivent déjà comme ça.

2922 Cependant, je suis pas étonné que les gens des régions veulent en avoir plus, veulent avoir un meilleur reflet régional, c'est tout à fait normal.

2923 Je me suis préoccupé cependant à savoir si on avait raté des nouvelles importantes. Par exemple, au cours des trois dernières années, on n'a pas raté de nouvelles importantes et ça se fait en comparant ce qui sert de conducteurs, les conducteurs, les "line up", de toutes les émissions des "Ce Soir" et puis ceux du "Téléjournal". Alors, on n'a pas raté de nouvelles importantes.

2924 MR. BEATTY: If I could just add a word to that. Commissioner, in your question, you asked whether or not we were listening to the voices of people in the regions when they expressed concerns.

2925 It is, in fact, precisely in this area perhaps where French television has demonstrated itself to be most flexible.

2926 When we announced our reaction to the cutbacks that came in the parliamentary appropriation, one of the things that we proposed to do in order to save money was to consolidate our four "Ce Soir" in Western Canada into one regional "Ce Soir". The reaction among francophones in Western Canada was that they would prefer very strongly to have local "Ce Soir" in each of the provinces.

2927 We sent our people out there. They met with the communities and they listened to the communities, and we took a decision to change that element of our plan to maintain those four "Ce Soir".

2928 Now, this was the single most important area where we actually made a change from what we had announced to deal with the reductions and it was in response to concerns that were expressed by people in the regions.

2929 In addition to that, we continue to look at how we can strike that balance to ensure that people see themselves both locally and reflected nationally.

2930 I might share with you though, again from the Polara survey that we have done, we asked francophones throughout Canada to tell us their views on how they saw Radio-Canada's performance in providing local and regional news and information; 47 per cent said that they felt it was very good; 48 per cent, good; 4 per cent, poor; less than 1 per cent, very poor; 1 per cent, don't know or didn't comment.

2931 Then when we asked them: How good a job does Radio-Canada do in terms of you as a francophone, in terms of representing the various regions of Canada? The response was: 28 per cent, very good; 56 per cent, good; 12 per cent, poor; 1 per cent, very poor; 3 per cent, don't know. So very strong support from people for the effort that is being made to represent the regions, represent the local areas.

2932 But we are very much aware of the fact that people like what they have and they want more of it and we want to be responsive to that.

2933 COMMISSIONER LANGFORD: I want to stress that I am not looking for villains and I don't think anyone who spoke to us was pointing the finger.

2934 It is conceivable I could translate your statistics into saying that people are grateful for what they have and I could translate what we heard in the regions -- that word again -- that they would like to have more, all of which is to put everyone on the side of the angels, but this side of the angels has to come up with some sort of decision and I suppose in my own mind, I would be happier if we could harden down what we have heard here just a little.

2935 I am not trying to put you under the gun gratuitously, but I think the time will come for us to go back and write.

2936 Am I hearing that you would like to do more, that you are always considering doing more, but at this point you can't do more?

2937 Again, I am not trying to box you into a corner but is there just simply no more that can be done at this point under the present constraints to meet the sort of, not demands, but desires that we heard in Moncton, in Charlottetown and Sydney?

2938 MR. BEATTY: I think what you are hearing, Commissioner, is that we are doing more and we want to do more yet and that on a constant basis, we are reviewing what we are doing today and looking for how we can do our job better on any of the networks.

2939 One of the elements that was included in the applications that we made to you for specialty licences for french services across the country was again regional windows that would enable us to showcase, for example, local cultural events to the whole of the country and to allow people to have the opportunity to see themselves more fully.

2940 But even on our existing networks that we have today, we will continue to make every effort that we can to reflect the country, both to itself and communities and also between regions as well.

2941 MS FORTIN: I think that -- if I can, if you don't mind. Talking about the national news, I think this is a question of content. We are working on it and it is always difficult because of the huge -- I would say, le poids très important de la population francophone qui habite au Québec et qui veut voir des nouvelles du Québec en priorité. Cette balance-là est difficile à réussir pour l'ensemble de nos téléspectateurs.

2942 En ce qui concerne le local, on a entendu ces choses-là mais il nous a semblé, et peut-être qu'on a tort, que les demandes de présence au réseau et d'émissions en dehors des nouvelles, compte tenu de ce qu'on faisait déjà dans ce secteur-là, étaient encore plus fortes et que si on devait prioriser une action au cours des prochaines années, c'était plus d'aller en dehors du secteur de l'information et plus vers la jeunesse, les enfants, les dramatiques, pour amener les régions au réseau plutôt que d'être encore plus locaux dans des émissions de nouvelles. C'est le choix qu'on a fait.

2943 Bien sûr, si on pouvait faire les deux, ce serait magnifique mais la façon dont on a lu les demandes c'est que la deuxième priorité était plus importante encore que d'aller encore plus local et je pense que vous allez rencontrer notre radio demain.

2944 Notre radio va s'en aller progressivement encore plus locale et ça va être notre façon de servir les communautés francophones sur le terrain via l'information au niveau encore plus local que ce qu'on fait en télévision.

2945 COMMISSIONER LANGFORD: I won't take it any farther. It was a concern that we heard voiced. You heard it as well. Perhaps we will get back to it at another point. There are three weeks to go here. We don't want to shoot all our ammunition.

2946 I would only say though that it was something we heard. There is a sense of great pride that you rightfully have in RDI, but there is an irony, isn't there, because these are the very people who are least likely to get RDI. They are in the rural areas. They rely on the conventional signals.

2947 So as wonderful as RDI is or may be, they are not possibly -- they don't have the advantage of it. So they really are relying on the old core main service to obtain it and they feel a lacking -- you have given us a lot of reasons and a lot of sense that your heart is in the right place and perhaps over the next few weeks, we will hear some plans to move your programming in the direction of your heart.

2948 Anyway, thanks very much.

2949 MS FORTIN: That's why we are strongly fighting to get the largest distribution for RDI in all the provinces.

2950 THE CHAIRPERSON: Cindy.

2951 COMMISSIONER GRAUER: I just had one point of clarification and there is maybe something I don't quite understand here. On page 10 of the English version of your oral remarks, you say:

"We therefore have no interest in bidding for rights. Moreover, that would be a violation of our business ethics."

2952 I just wondered if you could explain to me what you mean by a violation of your business ethics.

2953 MS FORTIN: We are a public institution. If you read a francophone newspaper, we are in there every day, all the time. So whether we want it or not, we live in a "maison de verre".

2954 Plus que ça, comme institution publique, on doit respecter des principes, des principes éthiques et moraux.

2955 On ne signe pas nous des contrats en dessous de la table. On ne fait pas des "deals" cachés. On ne donne pas des contrats, on ne signe pas des contrats à un niveau pour payer la moitié des cachés. C'est des choses qui ne se font pas quand on a la télévision publique.

2956 Quand on fait de la compétition pour des droits, ce qu'on fait c'est très simple, on examine l'intérêt du programme pour nos téléspectateurs, notre capacité de payer et, en général, dans le cas du cinéma américain comme dans le cas des sports, notre capacité de payer, ce n'est pas de mettre de l'argent public dans ça, mais c'est d'essayer de négocier de la façon la plus dure possible, de façon à libérer des sommes d'argent pour faire des émissions dans les secteurs qui nous intéressent.

2957 C'est pour ça qu'on n'a aucun intérêt à "overbidder", soit pour des sports ou soit pour des émissions comme du cinéma américain. C'est pas une zone prioritaire pour nous.

2958 Si je prends le domaine des sports, un de nos objectifs de compression budgétaire, c'était de réduire le coût des droits de sports et on a réussi à le faire, et si on n'avait pas réussi à réduire le montant des sports, on considérait sérieusement ne pas rester dans les sports parce que ce n'était pas avantageux pour nous.

2959 Le cinéma c'est la même chose. Pour nous, c'est une mesure d'économie qui nous permet...

2960 Je n'ai aucun intérêt, moi, à dépenser 200 000 $ pour un film américain quand, pour le même prix, je peux avoir une émission canadienne et bassement, commercialement, va faire à mon antenne plus de cote d'écoute qu'un film américain.

2961 Moi, la cote d'écoute d'un film américain sur Radio-Canada c'est pas énorme. C'est une programmation ordinaire, honnête.

2962 Quand on choisit un bon film dont on n'a pas honte, qui est de qualité mais qui n'est pas le driver de la chaîne et donc, on n'ira jamais mettre des sommes d'argent considérables là-dessus et je pense que les privés qui nous accusent de ça confondent leur motivation avec les nôtres et déduisent de ce qu'ils feraient un comportement qui ne nous intéresse pas.

2963 COMMISSIONNER GRAUER: Thank you. I took those two sentences literally, which clearly was not the intention. So I am glad you clarified it. Thank you.

2964 LA PRÉSIDENTE: C'est dommage que madame Fortin n'a pas beaucoup de passion?

--- Rires / Laughter

2965 MADAME FORTIN: Je ne survivrais pas dans ce poste-là si je n'en avais pas un peu.

2966 LA PRÉSIDENTE: C'est un domaine pour ça, n'est-ce pas?

2967 Est-ce qu'il y a d'autres questions?

2968 Madame Wylie.

2969 CONSEILLÈRE WYLIE: Merci. Monsieur Colville a mentionné hier qu'autour de la table de conférence... je reviens souvent à ma cuisine. Alors, je reviens au cuisinage.

2970 Peut-être que la question n'est pas tout à fait soulevée au bon moment mais puisque nous n'avons qu'une requérante, l'étanchéité est moins importante.

2971 Puisque vous êtes là, monsieur Saint-Laurent, j'ai soulevé hier l'inquiétude qui pouvait se détacher de la demande de RDI au niveau de l'utilisation des 2,2-quelques millions qui seraient générés par une augmentation tarifaire chez RDI et que, à mon avis, en examinant les prévisions financières, il n'est pas évident que ce sera utilisé complètement pour les projets qui devraient être liés, selon la demande, à cette augmentation.

2972 Alors, puisqu'il y a une somme importante aux immobilisations à partir de 2002, est-ce que vous pouvez nous indiquer, puisque vous avez parlé de régionalisation aujourd'hui, comment ça fonctionne entre RDI et le réseau au niveau de l'utilisation de ces immobilisations-là?

2973 Parce qu'il nous est absolument important de comprendre jusqu'à quel point ces sommes qui sont visibles dans vos prévisions financières, vos immobilisations à compter de 2002, qu'on prenne des sommes qui ne sont finalement seulement attribuables à RDI lui-même.

2974 Est-ce que ces immobilisations-là sont utilisées par Radio-Canada et comment décortiquez-vous la comptabilisation entre les deux, si c'est le cas?

2975 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Ils ne sont pas utilisés du tout par Radio-Canada. Vous faites allusion...

2976 CONSEILLERE WYLIE: C'est complètement votre plate-forme à RDI.

2977 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Vous faites allusion au passage au numérique et le passage au numérique, tout comme lorsqu'on a créé RDI, tous les équipements qui ont été dans les frais d'immobilisations de départ ont été tous utilisés par RDI.

2978 CONSEILLERE WYLIE: Seulement par RDI.

2979 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Le passage au numérique, ce sont tous les équipements qui vont être utilisés par RDI. S'il s'avère, et notre spécialiste est directement là, qu'on fait une synergie parce qu'avec des serveurs... je ne sais pas si vous connaissez un peu le service numérique mais il y a des serveurs et ça permet de faire travailler tout le monde sur un même reportage en même temps -- c'est une technique tout à fait différente.

2980 S'il s'avère qu'on fait ce merger-là, chaque coût, et c'est très facile à faire, chaque coût va être attribué à chacun selon la théorie de la séparation des coûts.

2981 Mais Gaétan peut vous en dire, Gaétan, peut-être un peu plus là-dessus. C'est ce qu'on va faire.

2982 CONSEILLERE WYLIE: Et est-ce qu'il s'agit des camions satellite, est-ce qu'ils sont utilisés par les stations régionales? Ce sera une question qui serait mieux posée quand madame Bertrand s'occupera des stations régionales, mais vous ne serez plus là.

2983 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Les camions satellites, la raison pour laquelle RDI veut les mettre sur la route et veut les installer dans le sud de l'Ontario, à Vancouver, c'est que c'est eux qui sont les principaux utilisateurs.

2984 Nous, la première chaîne, je regarde le "Téléjournal", et caetera, on n'est pas des... alors, on peut s'en servir. Je veux dire, il y a une synergie qui peut jouer, mais les principaux utilisateurs, c'est RDI et c'est pour ça qu'ils en ont besoin.

2985 Maintenant, ils peuvent travailler avec les régions. Dans le sud de l'Ontario, ils peuvent s'en servir aussi. C'était un peu le même principe qu'avec les affiliés. On loue les camions des affiliés, et caetera.

2986 CONSEILLERE WYLIE: Alors, il n'y a pas d'utilisation.

2987 Maintenant, cette fameuse page 49 que nous regardions hier, elle couvre beaucoup plus que les prévisions financières couvrent au niveau des projets des camions plus les projets et les dépenses d'exploitation.

2988 C'est ce qui me fait poser la question pour nous rassurer que quand nous regardons vraiment les prévisions financières, il y a une somme qui sera générée par le 0,10 $ d'augmentation qui ira aux immobilisations. Et voilà pourquoi nous devons nous rassurer que c'est vraiment des dépenses qui sont des dépenses RDI seulement.

2989 Alors, il y aura remboursement à Radio-Canada dans les premières années et ensuite immobilisations.

2990 Parce que si vous revoyez votre page 49, vous allez vous apercevoir que le total des 2.2 millions est alloué aux camions et aux dépenses d'exploitation de programmation, qui n'est pas du tout le miroir de ce que nous voyons dans les prévisions financières.

2991 Donc, ça nous rassure au moins que ces sommes-là n'iront que chez RDI. Elles seront divisées entre remboursement, immobilisation et exploitation au niveau des initiatives de programmation.

2992 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Mais les coûts qui sont indiqués pour les projets qui représentent la demande d'augmentation de 2,225,000 $ par année, c'est ça que ça coûte ces projets-là.

2993 CONSEILLERE WYLIE: C'est là que vous allez faire des compressions ailleurs pour recouvrir le tout.

2994 MADAME SAUCIER: You're right.

2995 CONSEILLERE WYLIE: Voilà. La cuisine est maintenant bien nettoyée. Merci.

2996 LA PRÉSIDENTE: Je comprends que ce ne sera pas tout à fait le même panel pour les stations régionales

2997 M. BEATTY: Je vais vous quitter.

2998 LA PRÉSIDENTE: Vous allez nous quitter. Alors, avant que vous nous quittiez ...

2999 MADAME FORTIN: Micheline Vaillancourt va demeurer...

3000 LA PRÉSIDENTE: Mais monsieur Saint-Laurent et monsieur Beatty partiront, monsieur Gourd.

3001 Alors, laissez-moi venir sur quelques questions. La question des affiliés, c'est une...

3002 MR. BEATTY: Puis-je quitter maintenant?

--(Laughter\Rires)

3003 LA PRÉSIDENTE: Désolée, monsieur Beatty. Où en sommes-nous?

3004 MADAME FORTIN: J'ai le plaisir de vous annoncer, madame la présidente, que nous avons une entente de principe pour les trois prochaines années.

3005 LA PRÉSIDENTE: Avec tous les affiliés?

3006 MADAME FORTIN: Avec tous les affiliés.

3007 LA PRÉSIDENTE: De principe, oui.

3008 MADAME FORTIN: C'est-à-dire, c'est une entente, j'ai dit, de principe, parce que le contrat n'est pas signé. Il est en rédaction. Et comme nous sommes occupés cette semaine, je vous dis on va probablement le signer la semaine prochaine.

3009 LA PRÉSIDENTE: Vous êtes occupés cette semaine, oui.

3010 Donc, ça renouvelle l'entente avec les mêmes joueurs que vous aviez à l'époque?

3011 MADAME FORTIN: Bien, pas tout à fait parce que comme vous avez déjà autorisé l'acquisition de la station de Jonquière par Cogeco, je veux dire ce joueur-là a changé. Donc, on a trois joueurs maintenant, mais les autres joueurs sont les mêmes.

3012 LA PRÉSIDENTE: D'accord.

3013 Qu'est-ce qui arrive, parce qu'on va parler tantôt au niveau des stations régionales plus des proportions sur les stations que vous possédez et qui alimentent le réseau ou qui alimentent RDI, mais sur la question des affiliés, c'est par rapport aux ententes avec le réseau.

3014 On entend certains mécontentements du côté de Rimouski, puis je pense qu'au niveau des intervenants on en aura certainement des échos pendant l'audience, mais j'aimerais ça vous entendre, puisque c'est votre tour à ce moment-ci et les intervenants viendront.

3015 Pouvez-vous nous éclairer un peu sur qu'est-ce qui semble être les...

3016 MADAME FORTIN: En fait, il y a deux, trois choses, je pense, dépendant des intervenants.

3017 Il y a eu, à un moment donné, et vous me corrigerez, des gens qui voulaient créer une station affiliée à Rimouski.

3018 Nous, on pense qu'il n'y a pas de marché pour ça, compte tenu que même, je veux dire à Sherbrooke, Trois-Rivières, les stations affiliées sont affiliées comme on dit en bon français, double stick, c'est-à-dire avec TQS, Radio-Canada et dans les petits marchés ce sont les trois réseaux qui fournissent dans le fonds une station affiliée, qui vendent de la publicité sur la base de l'auditoire. Ils sont chanceux, eux, TVA, TQS et Radio-Canada en même temps.

3019 Alors, un marché comme Rimouski ne pourrait pas supporter de façon économique ni une station affiliée, ni une station "owned and operated". Nous, on n'est pas dans le processus de reconstruire des stations.

3020 Par contre, on peut comprendre les aspirations des gens de cette région-là. D'ailleurs, on a beaucoup évolué depuis la dernière licence.

3021 Si vous vous souvenez, à la dernière licence on avait un bulletin qui venait de Québec et qui comprenait des insertions qui venaient de la région de Rimouski.

3022 Nous avons, présentement, un bulletin d'une demi-heure qui touche l'ensemble des activités du Bas du fleuve, mais en provenance de Québec.

3023 Au fur et à mesure que les moyens technologiques ou financiers nous le permettront, ça pourrait être intéressant que ce bulletin-là provienne de la région de Rimouski.

3024 Mais je pense que d'en faire la base d'une station autonome, compte tenu de la station économique c'est impossible pour nous comme station, comme propriétaire de station, et je pense que c'est non viable comme station affiliée.

3025 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Alors, j'imagine qu'après la comparution des interventions, il vous sera possible de faire écho à cela aussi.

3026 J'avoue et peut-être qu'on peut se laisser là-dessus plus sur une question avant la pause et c'est la question, essentiellement, qui suit très bien ce que monsieur le conseiller Langford faisait allusion à ce qu'on a entendu, lorsqu'on a fait nos consultations régionales, qui fait écho aux consultations que vous avez faites aussi. Il ne s'agit pas de dire que ce que vous faites n'est pas intéressant, n'est pas vital, mais comment peut-on faire plus, c'est vraiment le chemin sur lequel nous sommes.

3027 Avant de parler de cela, pour le Conseil ce qui est important aussi, c'est de bien établir la base de ce qui existe présentement et qu'est-ce qui appartient au réseau, qu'est-ce qui appartient aux stations régionales et qu'est-ce qui appartient à RDI.

3028 On comprend qu'il y a comme une provision ou une espèce de bassin de nouvelles qui sert comme plusieurs bouches à la fois. C'est ce qui permet d'ailleurs, comment dire, de mettre en commun des ressources et de pouvoir aller plus loin, faire plus de millage.

3029 Mais je pense qu'on a besoin de mieux comprendre comment chaque signal est nourri et comment peut-on, après ça, ce sera la deuxième partie du questionnement, comment peut-on aller plus loin.

3030 Parce que ce n'est pas clair dans notre esprit ni par les chiffres, ni par nos discussions depuis hier matin, mais dans les documents exactement, qui fait quoi et je comprends qu'il y a des choses qui sont faites qui sont reprises dans les émissions du journal, des choses comme ça, mais ce n'est pas clair. Alors, j'aimerais ça qu'on puisse le retracer avec vous tout à l'heure, si vous acceptiez.

3031 MADAME FORTIN: Je pense que nos directeurs régionaux qui vivent sur le terrain et que vous allez rencontrer dans la deuxième étape vont être en mesure de vous expliquer exactement comment ça se gère sur le terrain.

3032 LA PRÉSIDENTE: Mais il y a un lien avec le réseau.

3033 MADAME FORTIN: Oui.

3034 LA PRÉSIDENTE: Parce qu'il y a une composante comme on voyait avec madame Pennefather et vous ce matin sur toute la question régionale.

3035 A chaque fois je vous entendais parler, comme moi j'avais préparé toute la partie régionale pour les stations régionales, je disais: est-ce la même chose? Est-ce la même émission qui est comptée deux fois?

3036 J'avoue qu'on a besoin d'être pris par la main pour mieux comprendre puis après qu'on va mieux comprendre, c'est sûr qu'on va tenter de mettre la barre un peu plus haute.

3037 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Juste une petite observation, si vous me permettez, sur ce sujet-là qui est très important dans vos audiences.

3038 C'est qu'on a parlé des nouvelles mais, là, il y a beaucoup d'autres choses que les nouvelles et ils vont pouvoir vous en parler aussi. Mais on a fixé des objectifs précis.

3039 To answer your question, you are not only thinking about it, we are doing it.

3040 Quand vous allez parler des équipes réseau, il y a des objectifs parce que ce sont des équipes qu'on leur demande de faire «X» choses.

3041 Alors, il y a dans certains types d'émissions d'affaires publiques, et on leur dit: vous allez, cette année, nous faire sept reportages de ça, neuf de ça et un de ça. Ce sont des émissions d'affaires publiques, ça se fait et on travaille de très près avec les directeurs régionaux, ceux qui vont venir.

3042 Alors, ce n'est pas dans la petite pudding cette affaire-là, ça fonctionne pour vrai et vous allez pouvoir voir ça.

3043 MADAME FORTIN: Est-ce que vous désireriez que monsieur Saint-Laurent reste avec nous pour le prochain groupe.

--(Laughter\Rires)

3044 LA PRÉSIDENTE: C'est pour ça que je dis, comme on va entrer dans ce chapitre-là et qu'il y a comme une inter-relation, je ne sais pas à quel point c'est inter-relié, mais ça m'apparaît très inter-relié, alors peut-être est-ce mieux. C'est à vous de décider, c'est vous.

3045 MADAME FORTIN: Je pense que c'est une ligne de questions que vous voulez aborder plus à fond. Je pense que ce serait intéressant qu'il se joigne au panel sur la télévision régionale, puis monsieur Gourd sera disponible pas trop loin aussi.

3046 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Merci.

3047 Pardon, je m'excuse.

3048 Me STEWART: Madame la présidente, je ne sais pas quelle est votre préférence, si vous voulez que je continue puisque le panel est ici.

3049 LA PRÉSIDENTE: Oui, je commets la même erreur au début de l'après-midi et maintenant; désolée.

3050 Me STEWART: Pas de problème. Bonjour, mesdames et messieurs.

3051 Vous avez fait référence à la page 12 de votre allocution de ce matin, à une étude d'une firme indépendante qui conclut que Radio-Canada, que le coût permis pour la publicité présentement est le plus élevé parmi toutes les télévisions francophones.

3052 Est-ce que vous êtes prêt à déposer cette étude?

3053 MADAME FORTIN: Oui. C'est une sous-étude de l'étude MBS que vous avez déjà mais qui touche uniquement la question de la télévision française, compte tenu des accusations qui avaient été portées contre nous. Oui, on est prêt à la déposer.

3054 Me STEWART: Et quand pourriez-vous le faire?

3055 MADAME FORTIN: Tout de suite.

3056 Me STEWART: Très bien, merci. Très efficace.

3057 Maintenant, si je constate d'après les sondages BBM de l'automne 1998, je pense que vous avez à peu près, corrigez-moi si je me trompe, 29 pour cent de l'auditoire. Mais d'après ce que je peux comprendre, on a récolté que 25 pour cent des recettes publicitaires.

3058 MADAME FORTIN: C'est encore mieux que ça. On a 29 pour cent de l'auditoire en heure de grande écoute sur le marché de Montréal.

3059 Si on prend l'auditoire sur une base annuelle, sur toute la période, on est à peu près maintenant et on le regrette, on visait 20, on est autour de 18,6; c'est-à-dire l'auditoire de 6 h 00 à 22 h 00 sur toute l'année. Donc, on est légèrement en bas de 20 pour cent.

3060 Me STEWART: Et vos recettes publicitaires?

3061 C'est parce que d'après les chiffres que j'ai devant moi, il semble qu'il y ait un décalage entre votre auditoire et les recettes publicitaires?

3062 MADAME FORTIN: Oui. L'auditoire de Radio-Canada qui est celui qui a le plus baissé au cours des dix dernières années. Nous sommes maintenant en-dessous de 20 pour cent. Nos recettes publicitaires n'ont pas baissé, elles ont même accru, mais il y a une chose.

3063 Si vous faites des comparaisons privées et publiques, donc il faut que vous soyez conscients, c'est que dans le réseau TVA, le réseau TVA est un réseau intégré qui récolte tous les revenus publicitaires des marchés de Jonquière, Sherbrooke, Trois-Rivières, comme étant dans leurs stations propres.

3064 Alors que les recettes publicitaires de Radio-Canada excluent ce qu'on appelle en langage de vente les recettes des marchés sélectifs, marché national sélectif, et les ventes locales pour les grands marchés de Trois-Rivières, Jonquière, Sherbrooke, ces recettes-là appartiennent à Cogeco et sont comptabilisées comme des recettes publicitaires du secteur privé.

3065 Me STEWART: Parce que, moi, je parle, j'aurais dû le préciser, uniquement du Québec.

3066 MADAME FORTIN: Trois-Rivières, Sherbrooke, moi aussi je parle du Québec.

3067 Me STEWART; Très bien.

3068 Est-ce que vous pourriez me dire quel est le pourcentage de votre inventaire total de publicité qui est vendu sur la journée de radiodiffusion et pour la période de grande écoute, c'est-à-dire entre 19 h 00 et 23 h 00?

3069 MADAME FORTIN: Écoutez, je pense que ça varie dépendant des périodes de l'année. Il y a des périodes où c'est vendu presque à pleine capacité, d'autres, c'est plus bas. Je vais demander à Jocelyne Laverdure de vous le préciser, mais il y a une fluctuation dans le temps sur le temps d'occupation des pauses commerciales.

3070 MADAME VAILLANCOURT: Oui, en effet si on regarde l'occupation totale d'ailleurs les compilations que l'on conserve distinguent ce qui est inventaire vendu sur une base réseau et ce qui est vendu sur une base sélective. Et comme disait madame Fortin, ça fluctue énormément selon le moment de l'année, selon la période du bloc horaire.

3071 Mais si on regarde l'ensemble de toutes ces variations-là, on peut dire que ça varie entre soixante-quinze pour cent et cent pour cent là, indépendamment de la période ou de la saison.

3072 Me STEWART: Je m'excuse, soixante-quinze pour cent pour la journée de radiodiffusion, parce que je vous ai posé la question journée de radiodiffusion et période de grande écoute.

3073 MADAME LAVERDURE: Cela serait une base, si vous voulez d'une moyenne annuelle en tenant compte et de l'inventaire sélectif qui est vendu sur une base sélective et l'inventaire qui est vendu sur une base réseau uniquement à travers toute l'année, à travers toute la période d'écoute, toute la journée et en tenant compte aussi des variations de saison.

3074 Donc, globalement, ça fluctue entre soixante-quinze pour cent jusqu'à cent pour cent.

3075 Me STEWART: Et les périodes de grande écoute?

3076 MADAME LAVERDURE: Périodes de grande écoute, ça se situerait plutôt entre quatre-vingt-cinq pour cent et cent pour cent.

3077 Me STEWART: Et est-ce que vous êtes en mesure de me dire à peu près combien de fois vous atteignez le chiffre magique de cent pour cent, parce que là il y a une marge entre soixante-quinze et cent pour cent, vous ne pouvez pas être plus précis que ça, en d'autres termes?

3078 MADAME LAVERDURE: C'est très difficile parce que comme je vous le mentionne, ça fluctue énormément, que vous regardiez le marché de Montréal ou que vous regardiez par exemple le marché de Québec, ce sont des portraits qui peuvent varier différemment puisque les annonceurs sont différents, donc les demandes du marché sont très différentes.

3079 Sauf que je dirais dans l'ensemble du marché, disons que là où on se situe à cent pour cent à pleine capacité, c'est bien entendu que c'est pas la majorité du temps. Mais la majorité du temps on se situerait définitivement entre quatre-vingt-dix et quatre-vingt-quinze pour cent.

3080 Me STEWART: Merci. Et le pourcentage d'inventaire qui est vendu en ce qui concerne la période des nouvelles le soir, quel serait ce pourcentage, à peu près?

3081 MADAME LAVERDURE: Même pourcentage que je viens de décrire en période de pointe, donc entre quatre-vingt-dix et quatre-vingt-quinze pour cent.

3082 Me STEWART: Merci. Est-ce qu'il y a une différence entre le taux que vous chargez entre la période ayant trait au "Téléjournal" par rapport à l'émission "Le Point"?

3083 MADAME LAVERDURE: Excusez?

3084 Me STEWART: Le taux que vous chargez.

3085 MADAME LAVERDURE: Quand vous dites la période d'entrée, je ne comprends pas ce que vous voulez dire.

3086 Me STEWART: Vous avez de la publicité pendant la période de téléjournal, n'est-ce pas, le taux que ça coûte, est-ce qu'il est inférieur ou supérieur au taux que vous chargez comme pour les annonces qui se situent pour l'émission, Le Point?

3087 MADAME LAVERDURE: Le taux, disons le taux moyen est réparti pour l'heure complète de nouvelles, c'est-à-dire de 22 h 00 à 23 h 00.

3088 Me STEWART: Donc, c'est le même taux pour le "Téléjournal" et Le Point?

3089 MADAME LAVERDURE: Oui, écoutez à moins que... je peux faire une vérification là, mais notre taux moyen, normalement, s'étale sur l'heure au complet, l'heure de l'émission au complet.

3090 Me STEWART: Très bien. La contribution aux recettes publicitaires que vous tirez de cette période des nouvelles et du Point aux recettes globales, ce pourcentage à peu près, c'est combien?

3091 MADAME FORTIN: J'ai un peu de difficulté à... ça me ne fait rien de répondre à ces questions-là si vous le permettez sur une base confidentielle, mais je trouve ça un peu difficile de discuter dans le domaine public, de taux, de rendement d'émissions. Je trouve ça difficile là.

3092 Me STEWART: Je n'ai pas demandé le taux actuel, c'est certainement une question de pourcentage.

3093 MADAME FORTIN: Non, mais je veux dire si vous voulez savoir le taux, le revenu par émission. Je ne sais pas, j'essaie de voir qu'est-ce que vous essayez.

3094 Peut-être qu'on pourrait vous donner une réponse plus facilement et moins difficile si on avait une idée exactement de l'objectif de vos questions. Je trouve ça un peu difficile de vous donner ces données-là de cette façon-là. Je m'excuse, mais je veux pas être de mauvaise foi là.

3095 Me STEWART: Non, non.

3096 LA PRÉSIDENTE: Peut-être qu'on peut aller à la pause, et on peut en discuter et y revenir.

3097 Me STEWART: Très bien, Madame la présidente.

3098 LA PRÉSIDENTE: Est-ce qu'il y avait d'autres questions, on peut peut-être finir sur les autres...

3099 Me STEWART: Oui. Votre engagement en ce qui concerne les 15 heures pour l'émission de jeunesse, je pense que vous vous êtes aussi engagés à diffuser au moins 20 heures pendant les deux premières années du nouveau terme de licence. Est-ce que vous pouvez confirmer ça?

3100 MADAME FORTIN: Oui.

3101 Me STEWART: Merci. Vous avez fait mention d'un engagement de quatre événements spéciaux pour des événements hors Québec, je pense que c'est dans une réponse à une des lacunes.

3102 Je constate que TVA, par exemple, s'est lié par condition de licence à diffuser six émissions. Est-ce que vous seriez prêts à augmenter le chiffre?

3103 MADAME FORTIN: TVA ne fait que ça. Je veux dire, on ne fait pas que des événements spéciaux.

3104 TVA ne fait pas de nouvelles, ne fait pas d'émissions, ne fera pas de séries en ondes, je pense qu'on doit pas balancer case à case. C'est pas qu'on est réfractaire, mais je pense qu'il faut pas essayer de faire exactement le même modèle de ce que TVA s'est engagé à diffuser. Puis je vous assure, c'est pas une résistance là. Mais c'est plus une question générale.

3105 On s'est engagé à faire des émissions de variété, des émissions jeunesse, des séries en ondes qui n'ont rien à voir avec les engagements de TVA.

3106 Me STEWART: Donc, la réponse est non, vous vous limitez à quatre événements?

3107 MADAME FORTIN: On préférerait, oui.

3108 Me STEWART: Très bien. Maintenant, pour les productions indépendantes, c'est-à-dire ce fameux chiffre de quarante pour cent, d'après nos registres pour l'année 97-98, vous avez atteint le chiffre de trente-sept virgule quatre pour cent.

3109 Est-ce que vous êtes d'accord que vous êtes en non-conformité avec l'attente pour cette année-là?

3110 MADAME FORTIN: C'est la première fois qu'on me dit qu'on n'a pas atteint notre quarante pour cent. Laissez-moi vérifier.

3111 On a toujours eu l'impression qu'on avait atteint. Dans nos livres à nous, on était à quarante-quatre pour cent. Je vais demander aux gens de vérifier vos registres, les nôtres et de voir quelle réponse apporter à cette question-là.

3112 Me STEWART: Oui, je fais référence à la lettre du personnel en date du 11 mars 99.

3113 MADAME DESROCHES: En réponse je crois à l'analyse des registres. En réponse à l'analyse des registres qu'on avait fait, c'est qu'il y avait quand même un certain nombre d'émissions qui avaient été omises dans la catégorie des affaires publiques. Qu'on pense... et qui était de la catégorie deux.

3114 Le Conseil avait exclu du calcul de la production indépendant les catégories un, trois et six qui sont les sports, et nous vous soumettions dans cette lettre-là que les émissions de catégorie deux comme "Branchés", "Découverte", "La Revue Internationale", "La Revue Nationale", "Le Point", "Média", "Point de Presse", "Second Regard", "La Semaine Verte", "La Facture", ce sont des émissions d'affaires publiques et devraient être exclues du calcul. Et c'est ce qui fait monter nos données à quarante-quatre pour cent.

3115 On n'avait pas eu de réponse du CRTC à cet égard et on avait pris pour acquis que ça allait.

3116 Me STEWART: Non, par contre, on a dit dans la lettre qu'on allait en discuter lors de cette audience, et c'est ce qu'on fait.

3117 Maintenant, ma dernière question se situe en ce qui concerne votre performance concernant la jeunesse et je pense qu'encore une fois, voilà, pour l'année 97-98, nous avons compilé que votre performance a été de 15 heures 42 minutes au lieu du 20 heures qui est inscrit à l'attente.

3118 Est-ce que vous avez des commentaires à faire sur ça?

3119 Est-ce que vous êtes d'accord que vous êtes en non-conformité avec l'attente?

3120 MADAME DESROCHES: Dans la même lettre, on vous soumettait qu'on n'était pas en non-conformité puisque l'attente par rapport aux émissions jeunesse était de 20 heures d'émissions jeunesse.

3121 Il n'y avait pas de notion d'exemption de publicité là-dedans. Or, ce qu'on vous soumettait dans cette même lettre effectivement c'est que "Les Aventures de Tintin", "Les Contes d'Avonlea", "Fais-moi Peur", "Watatatow" étaient des émissions qui étaient des émissions jeunesse ou du moins des émissions familiales là vraiment pour les jeunes familles et que ça, ça augmentait notre niveau hebdomadaire, notre moyenne hebdomadaire à 20 heures 11 et pour l'année 97-98 et à 21 heures 45 pour les années 96-97.

3122 Me STEWART: Donc, c'est peut-être une précision qu'on pourrait apporter dans la décision qui va découler de cette audience en ce qui concerne l'interprétation qui devrait être faite sur cette attente?

3123 MADAME DESROCHES: Oui, il y avait en fait deux attentes spéciales par rapport à ça. Il y avait toute la question d'exemption de publicité qui a pu mêler. L'autre chose qui a pu mêler aussi et au Conseil de Radio-Canada et au sein du Conseil, c'est qu'il y a la catégorie, le chiffre, dans le cas des huit chiffres, il y a la catégorie, il y a un chiffre spécial pour les émissions qui visent les 2 à 11 ans puis les 12, 17 ans.

3124 Or, dans nos registres, ça a probablement été inscrit comme étant des émissions familiales qui est un autre code que ces deux autres-là.

3125 Alors, nous, ce qu'on vous dit c'est qu'on prenne le code pour les émissions de 2 à 11 ans, de 12 à 17 ans ou les émissions familiales qui donnent comme ça, quoi qu'il y en a là-dedans là "Une Fée bien Allumée", c'est pas mal jeune.

3126 Alors, ça peut être des erreurs de registre de notre part où est-ce qu'on les a mises dans les émissions faites pour la famille.

3127 Mais quand on regarde les titres, c'est clairement des émissions jeunesse, qui visent la jeunesse ou les jeunes familles, et c'est peut-être plus une question là de... non pas vraiment une question d'exemption de publicité parce qu'on connaît les règlements, mais surtout là d'inscription aux registres et d'interprétation des registres.

3128 Me STEWART: Donc, il y a une clarification de l'interprétation qui devrait être apportée et tout ceci serait souhaitable, d'après vous?

3129 MADAME DESROCHES: Si ça va dans le sens de ce qu'on vous soumettait, certainement.

3130 Me STEWART: Merci. Maintenant, pour finir, vous avez parlé, et répondu aux questions de la conseillère Joan Pennefather concernant les attentes à court terme et à long terme.

3131 Plutôt que de passer en revue ces attentes, est-ce que vous seriez prêts à nous fournir peut-être pour demain midi la liste des attentes à court terme et la liste des attentes à long terme que vous seriez prête à accepter et qui refléterait bien sûr les différentes modifications qui ont été apportées lors de la discussion que vous avez eue madame la conseillère Pennefather?

3132 MADAMe FORTIN: Tout à fait, je vais demander à Marie-Philippe Bouchard d'entrer en contact avec vous pour finaliser la formulation si vous le désirez.

3133 LA PRÉSIDENTE: Cela pourrait être des attentes ou des conditions de licence.

3134 Me STEWART: Vous avez parfaitement raison, madame la présidente.

3135 Simplement pour conclure, vraiment conclure là, vous êtes assujettis en ce moment à trois conditions de licence, si je comprends bien, vous êtes prête à ce que ces conditions de licence soient reconduites?

3136 MADAME FORTIN: Tout à fait.

3137 Me STEWART: Très bien. Merci, Madame la Présidente. C'est la fin de mes questions.

3138 LA PRÉSIDENTE: Merci. Puis sur l'autre question, on reviendra après la pause s'il y a nécessité.

3139 On revient à 4 h 20. Merci.

--- Courte suspension à 1602 / Short recess

---Upon resuming at / Reprise à 1645

3140 LA PRÉSIDENTE: Notre 15 minutes était assez long, et on s'excuse. On essayait d'obtenir de l'information qu'on n'a pas réussi à obtenir.

3141 Alors, pour conclure, je pense que c'est important qu'on le fasse par rapport à la question du réseau.

3142 Ce sera une question qu'on conclura demain matin, si c'est possible, à moins que vous aviez des projets de quitter Hull/Ottawa dans les prochaines heures.

3143 On a pensé qu'on pourrait revenir avec cette question, si vous acceptiez, parce que c'est en lien, bien sûr, avec nous questions sur la publicité, qui font, bien sûr, écho.

3144 Alors, certainement qu'il y aura des questions qui sont d'ordre confidentiel, qu'on peut traiter confidentiellement, mais je pense qu'il faut aussi avoir un dialogue qui suit celui qu'on avait hier par rapport aux questions de la publicité et l'impact si... par exemple, pas dans les nouvelles ou des questions de cette ordre-là, je pense, dont il faut parler ensemble.

3145 Alors, si vous acceptiez, on fera ça demain matin.

3146 MADAME FORTIN: On est très ouverts, oui.

3147 LA PRÉSIDENTE: Alors, on met en parenthèse le dialogue par rapport à la télévision et le réseau français pour aller vers madame Santerre.

3148 MADAME SANTERRE: Merci, madame la présidente.

3149 Nous entendrons la demande, ou plutôt les demandes présentées, par la Société Radio-Canada en vue de renouveler les licences de radiodiffusion des stations de télévision de langue française, telles que décrites dans l'avis d'audience 1999-3.

3150 Madame Vaillancourt?

PRÉSENTATION / PRESENTATION

3151 MADAME VAILLANCOURT: Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Conseil, mesdames et messieurs, Micheline Vaillancourt, directrice générale de la Télévision régionale. À ma droite, Louise Imbeault, directrice de Radio-Canada Atlantique, Christiane Marais, directrice de Radio-Canada Ontario/Outaouais. À ma gauche, Lionel Bonneville, directeur des quatre stations de l'ouest, le Manitoba, la Saskatchewan, l'Alberta et la Colombie-Britannique.

3152 Derrière moi, Huguette Lavallée, directrice Finances et administration; à votre demande, monsieur Claude Saint-Laurent et monsieur Renaud Gilbert du Réseau de l'information et, finalement, madame Fortin qui, je pense, n'a plus besoin de présentation parce que vous la connaissez tous.

3153 Madame Fortin pourra également répondre aux demandes de renouvellement de notre station de Montréal, CBFT.

3154 Aujourd'hui, si nous sommes ici devant vous, nous les responsables de la télévision régionale, c'est pour témoigner de la constance de l'engagement de la télévision de Radio-Canada envers les communautés de toutes les régions canadiennes. Il y a 40 ans, en 1959, Radio-Canada inaugurait la première station de son réseau régional: CBAFT à Moncton au Nouveau-Brunswick.

3155 Malgré la traversée de zones de turbulence et au rythme de l'évolution des communautés régionales, de leurs besoins, de leurs attentes et de leurs intérêts, grâce au dévouement, au talent et à l'énergie de nos équipes d'artisans et de gestionnaires, la Télévision régionale de Radio-Canada a maintenu un service public de grande qualité près des gens. Une télévision de service public d'abord et avant tout au service de son public.

3156 Au cours de la prochaine période de licence, la Télévision régionale va maintenir le cap sur la direction imprimée ces dernières années:

3157 L'information demeure évidemment la priorité des stations régionales. La présence partout au pays d'équipes de journalistes permet d'alimenter les grands bulletins et les magazines d'affaires publiques du réseau et du RDI.

3158 Tous les jours de la semaine, le "Ce Soir" informe le public régional de ce qui est arrivé dans son coin de pays. Le réseau régional produit environ 1 600 heures par année de nouvelles régionales.

3159 Au cours des dernières années, le contexte budgétaire, mais également l'évolution rapide de la technologie et des environnements, dans lesquels les téléspectateurs évoluent, nous ont amenés à repenser nos façons de livrer l'information régionale.

3160 Tous les bulletins régionaux quotidiens, les "Ce Soir", ont été maintenus. Leur formule a été considérablement remaniée afin que le maximum de ressources soit consacré à la cueillette de nouvelles et au maintien d'une présence constante et immédiate aux événements de la communauté.

3161 Je vous rappelle par ailleurs que nous nous sommes engagés à offrir le sous-titrage codé en direct de tous les "Ce soir" d'ici à l'an 2000.

3162 L'autre priorité: la télévision de proximité. Pourquoi? Parce que la vie, c'est plus que des nouvelles et parce que notre public a besoin d'émissions qui contribuent à créer un sentiment de fierté, d'appartenance et de fête.

3163 Produite avec des moyens de production légers, la télévision de proximité se retrouve rapidement au coeur des préoccupations des communautés régionales.

3164 En plus de produire environ 200 heures d'émissions, les directions régionales vont poursuivre le développement de partenariats avec le secteur indépendant et environ 60 heures d'émis seront ainsi diffusées pour les publics régionaux.

3165 En tout, 260 heures d'émissions dans tous les genres; des magazines d'affaires publiques, des magazines économiques, des magazines culturels, des émissions pour les jeunes, pour les adolescents, des émissions de variétés.

3166 Par ailleurs, la production des producteurs indépendants à la télévision de proximité a connu une augmentation importante; d'une vingtaine d'heures en 1996-1997, elle est passée à près de 60 heures en 1998-1999. Ce n'est pas le fruit du hasard, bien sûr, mais le résultat de la mise en place, dans chaque région, d'une structure d'accueil des projets qui favorise leur aboutissement. C'est aussi grâce aux changements des règles des fonds de production.

3167 La télévision régionale de Radio-Canada a aménagé, au fil de ses 40 années d'existence, un espace francophone qui déborde mêmes les frontières canadiennes.

3168 L'établissement, en 1996, de liens de jumelage de nos stations avec des stations européennes et africaines, a permis des échanges enrichissants qui se sont concrétisés par la production de plusieurs séries harmonisées.

3169 Par exemple, "Les cartes postales ont toujours raison" qui présente des lieux touristiques canadiens et européens emblématiques, et une autre série, "Cinquante et un monde...", une collection de portraits de personnages qui auront 50 ans en l'an 2000. Près d'une quarantaine de pays francophones sont déjà inscrits à cette série initiée par la télévision régionale de Radio-Canada.

3170 J'aimerais maintenant laisser la parole à mes collègues afin qu'ils vous présentent les réalisations de chacune de leurs stations au cours des dernières années et leurs projets d'avenir. Nous allons parcourir rapidement le pays d'un océan à l'autre en commençant par le Pacifique avec Lionel Bonneville.

3171 Lionel?

3172 MONSIEUR BONNEVILLE: Merci, Micheline.

3173 Madame la présidente, mesdames, messieurs les commissaires, je vous remercie de cette occasion de me laisser dire quelques mots sur une région et quatre stations qui me tiennent beaucoup à coeur.

3174 Un bref aperçu de notre environnement dans la région de l'Ouest.

3175 Cette région s'étend sur des milliers de kilomètres et sur trois fuseaux horaire. Chacune des quatre stations a donc une responsabilité de couvrir une province entière et de satisfaire aux besoins multiples et urgents de populations minoritaires souvent dispersées sur ces immenses territoires. C'est dire donc que le défi est de taille.

3176 Il ne faudrait surtout pas supposer cependant que l'existence fragile d'un minoritaire le rend craintif et impuissant devant l'avenir. Les publics que nous desservons dans l'Ouest ont une volonté indéfectible de vivre pleinement leurs réalités linguistiques et culturelles, sur les plans individuels et collectifs.

3177 Des réalités, j'ajouterais, qui les apparentent beaucoup aux francophones ailleurs au pays, mais il ne faudrait pas oublier qu'ils sont aussi des citoyens et citoyennes à part entière de leur coin de pays et ils sont fiers de l'être. Donc, nos informations doivent obligatoirement refléter ce vécu beaucoup plus large.

3178 Deux des acquis des francophones de l'Ouest sont Radio-Canada et, depuis cinq ans, le RDI. Ils ont lutté fort pour ces services et ils y tiennent. Ils l'ont démontré, disons vigoureusement, lorsque la Société, aux prises avec d'importantes compressions budgétaires, a proposé une nouvelle formule pour les informations régionales, formule qui représentait un "Ce Soir" unique d'une heure pour l'ensemble des quatre provinces.

3179 Cette solution s'est heurtée à un mur. Le refus catégorique d'accepter ce qui était perçu comme une diminution de leur station. Avec l'appui de la vice-présidente de la télévision et le talent créateur de nos équipes, nous avons réussi à maintenir des "Ce Soir" de qualité partout dans l'Ouest.

3180 Je disais plus tôt que les besoins sont nombreux et pressants. Le service à la jeunesse en est un qui est incontournable. Nous produisons donc chaque année la série "Clandestin" destinée aux 10 à 13 ans, qui fait participer directement des centaines de jeunes dans des écoles françaises de Victoria à Saint-Paul en Alberta, à Prince Albert en Saskatchewan, à Saint-Boniface au Manitoba. C'est ce que nous appelons la télévision de proximité.

3181 Malgré nos moyens modestes, nous arrivons aussi à offrir des fenêtres aux jeunes artistes de l'ouest, soit dans les mini-séries produites dans l'Ouest telles "Chant'Ouest" et "Télé-Relais" -- et soit dit en passant, "Chant'Ouest" est un bel exemple de collaboration avec la radio de Radio-Canada, puisque c'est d'abord une activité radiophonique et nous faisons une captation de ça -- ou dans des collaborations avec nos régions soeurs en Atlantique dans "Double Étoile" et "Passeport Musique" et, en Ontario, dans la série "Chez Nous".

3182 Le reflet aux deux réseaux, Radio-Canada et RDI, n'est pas négligé pour autant. Chacune des stations est appelée à contribuer reportages et émissions pour les deux chaînes. "L'Ouest en Direct, "L'Accent Francophone", "Le Canada Aujourd'hui", "Courants du Pacifique" enrichissent les deux réseaux et plusieurs équipes alimentent régulièrement la majorité des émissions d'informations nationales, nouvelles et affaires publiques.

3183 Enfin, notre partenariat avec des producteurs indépendants, tout nouveau qu'il est, commence déjà à porter fruit. Plusieurs documentaires de haute qualité, "Étienne Gaboury, architecte", "Le Troisième Ciel" et "X Yukon Z", déjà diffusés sur nos ondes, sont prometteurs pour l'avenir.

3184 Et sur ce bref survol, je pense que je vais céder la parole à ma collègue de l'Ontario, madame Christiane Marais.

3185 MADAME MARAIS: Merci, Lionel.

3186 Alors, le défi de Radio-Canada Ontario/Outaouais: une population hétérogène, dispersée, urbaine et rurale, isolée, unilingue et bilingue, multiculturelle, québécoise, ontarienne, traditionnelle ou éclatée, dont le dénominateur commun est la langue française.

3187 La télévision de l'Ontario/Outaouais offre à ces auditoires complexes des émissions visant à reconnaître et à refléter toutes ces réalités. Proche de notre population, nous rencontrons directement chaque année plus de 200 personnes, soit en invitant des groupes à venir assister à nos émissions en studio et en discutant avec eux avant et après la présentation, soit en organisant des évaluations formelles de nos émissions avec des téléspectateurs et des non-téléspectateurs partout en province.

3188 L'évolution de nos émissions démontre bien l'importance que nous accordons aux demandes de nos communautés. Maintenant produit en deux versions diffusées simultanément, la première partie du "Ce Soir" s'adresse d'une part à la population des deux côtés de la rivière des Outaouais regroupée autour de la Capitale nationale et, d'autre part, aux nombreux francophones dispersés partout en Ontario.

3189 Avec ses journalistes en poste à Ottawa, Toronto, Hawkesbury, Windsor, Sudbury, Timmins et bientôt à Hearst, le "Ce Soir" est branché partout sur le territoire.

3190 En deuxième demi-heure, le magazine "Ce Soir en Couleur" rejoint toute la population avec des chroniques variées et des rencontres avec ceux et celles qui font l'actualité.

3191 À cette production s'ajoutent des nouvelles régionales dans la Capitale Nationale le midi et les week-ends, deux émissions quotidiennes au Réseau de l'information, une émission hebdomadaire d'affaires publiques, "Impact", reprise par RDI, de même que des émissions spéciales qui soulignent les grandes manifestations se déroulant dans notre région.

3192 La télévision en Ontario/Outaouais produit également une émission culturelle hebdomadaire, "Expresso", qui en toute simplicité, avec humour et fantaisie, offre des rencontres avec des créateurs et des artistes du milieu.

3193 De plus, des émissions documentaires, des variétés des émissions culturelles, réalisées par nos artisans ou en collaboration avec des producteurs indépendants, nous assurent une présence au coeur des événements et des activités de la communauté.

3194 Soucieuse du développement d'une relève professionnelle, nous travaillons depuis plusieurs années, en collaboration avec des institutions d'enseignement dont la Cité Collégiale, l'Université d'Ottawa et l'École de La Salle.

3195 Nous encourageons la relève technique et journalistique en accueillant chez nous des stagiaires et en diffusant régulièrement des reportages produits par des étudiants en journalisme.

3196 Quant à la relève artistique, je suggère à tous de suivre avec intérêt la carrière Manon Séguin, une jeune chanteuse de l'Orignal, et peut-être la future Céline Dion... Vous pourrez la voir cet été aux "Beaux Dimanches" lors de la diffusion du spectacle que nous produirons au Festival Franco-ontarien.

3197 Je passe maintenant la parole à ma collègue de l'Atlantique, Louise Imbeault.

3198 MADAME IMBEAULT: Merci, Christiane.

3199 Madame la présidente, messieurs et mesdames les membres du Conseil. Madame Vaillancourt vous a dit tout à l'heure que la station de Moncton a été établie il y a déjà 40 ans. Et, comme par hasard, notre émission d'information du "Ce Soir" atteint déjà une part de marché d'au-delà de 40 pour cent chez les francophones. C'est dire que notre station est bien implantée dans sa communauté.

3200 On se souviendra que, en 1990, les stations régionales ont perdu toutes leurs émissions régionales, sauf les "Ce Soir". Qu'à cela ne tienne, tout le personnel de notre station a rivalisé d'imagination pour que, désormais, notre présence au réseau soit plus grande.

3201 C'est ainsi qu'une émission de variétés "Maritimes en direct" s'est retrouvée à la grille du réseau, remplacée ensuite par "Country centre-ville" et plus récemment encore, par "Double Étoile" en partenariat avec un producteur indépendant.

3202 "Les jeux d'Acadie" sont passés d'une diffusion régionale à une diffusion nationale et nous avons plus que doublé nos participations au "Jour du Seigneur".

3203 De plus, nous avons créé deux équipes régionales dont le mandat exclusif est de contribuer aux grandes émissions d'information du réseau: "Découverte", "Branché", "Semaine verte", "Enjeux", et caetera.

3204 Nous ne nous sommes pas arrêtés en si bon chemin car la vie ne s'arrête pas à l'information. Les articles et les gens d'affaires, nombreux et tenaces chez nous, n'ont pas manqué de nous le rappeler.

3205 Depuis cinq ans, les émissions "Trajectoires" et "Temps d'affaires" traduisent les préoccupations sociales de nos artistes et les réalisations de nos chefs d'entreprise. Solidement ancré dans le milieu acadien, ses émissions ont trouvé un auditoire canadien très appréciable grâce à leur diffusion au RDI et aussi à TV5 dans le cas de "Temps d'affaires".

3206 Il est de notoriété publique que le Nouveau-Brunswick s'est engagé résolument dans la voie de l'information et de l'autoroute électronique.

3207 Notre télévision régionale n'a pas hésité à emprunter la même voie en créant il y a trois ans l'émission jeunesse multimédia "Musikotrip", diffusée en direct devant public d'une école de notre région et diffusée, bien sûr, aussi sur Internet. Cette émission met en vedette les musiciens de la relève. Tous les jeunes, en salle ou à la maison, peuvent communiquer instantanément via l'internet ou le téléphone avec les artistes invités. Cette émission a d'ailleurs gagné deux fois le prix de l'Alliance pour l'enfant et la télévision, l'année dernière et l'année précédente.

3208 Même si nous nous associons de près aux grands événements de l'Acadie par la diffusion de spectacles comme celui du 15 août qui est la Fête Nationale ou le "Gala des Éloizes", notre population demeure peu nombreuse (nous sommes, disons, un très petit marché). Les artistes cherchent donc à grandir leur territoire.

3209 Mes collègues des autres régions et moi avons développé le projet "Passeport musique" qui jumelle un artiste canadien avec un artiste d'un pays de la francophone internationale.

3210 Quatre émissions d'une heure ont déjà été tournées en partenariat avec un producteur indépendant dans quatre pays d'Afrique : la Côte d'Ivoire, la Tunisie, le Cameroun et la Bénin. Au cours de la prochaine année quatre nouvelles émissions seront tournées dans d'autres pays, toujours avec des artistes canadiens.

3211 Et je me permets d'ajouter que ce sera très utile chez nous au moment du sommet de la francophonie parce que ces artistes-là, certains de ces artistes-là seront invités aussi à se produire pendant le Sommet de la francophonie.

3212 Cette ouverture sur le monde ne nous a pas empêchés de répondre à la demande des francophones de Terre-Neuve qui reçoivent maintenant le "Ce soir Atlantique". Et j'ajouterai que la récente Soirée des élections à Terre-Neuve a été diffusée en direct aux provinces de l'Atlantique sur Radio-Canada et partout au Canada grâce au Réseau de l'information.

3213 Depuis 1994, nous avons donc réussi non seulement à reconstruire une télévision régionale mais aussi à lui donner un nouvel essor, à développer de nouvelles émissions, à collaborer avec des producteurs indépendants et même à doubler nos heures de production si l'on tient compte des deux heures quotidiennes que nous produisons pour le RDI.

3214 MADAME VAILLANCOURT: Pour conclure, nous aimerions maintenant laisser parles les images. Lors de la préparation de notre présentation, il nous est apparu évident que nous ne pouvions pas laisser échapper l'occasion de montrer ces images dont nous sommes très fiers, qu'on ne peut jamais voir d'un seul point de vue, à partir d'un seul fauteuil de téléspectateur.

--- Présentation vidéo / Video Presentation

3215 MADAME VAILLANCOURT: Après ces très belles images, j'aimerais vous laisser en citant un extrait d'une lettre que nous avons reçue en soutien de nos demandes de renouvellement. Le président de la Fédération des parents francophones de la Colombie-Britannique a écrit:

"Pour les francophones du Canada, le réseau français de Radio-Canada est comme l'oxygène que nous respirons, c'est le souffle de la vie. On le prend peut-être pour acquis quelquefois, mais quand on en manque, on en meurt."

3216 Nous sommes à Radio-Canada très conscients de l'importance de cette responsabilité. Merci.

3217 Madame la présidente, peut-être avant de commencer nos discussions, nous avons préparé un petit document qui résume les engagements déposés dans les demandes de renouvellement. Si vous êtes d'accord, nous pourrions, pour faciliter la discussion, vous déposer ce document et nous avons également toute une série de chiffres.

3218 Vous étiez préoccupée par quelles émissions, combien d'heures, où c'était diffusé, alors c'est un autre document que nous pourrons vous déposer, si nécessaire, mais pour le moment, tous les engagements dont nous avons discuté et les engagements que nous avons pris depuis le dernier renouvellement de licence.

3219 LA PRÉSIDENTE: Oui, certainement que ce sera utile de...

3220 Me STEWART: Oui. Bien sûr vous allez déposer ça au dossier public. Merci.

3221 MADAME VAILLANCOURT: On peut vous le distribuer, ça peut faciliter aussi la discussion si vous le voulez tout de suite.

3222 LA PRÉSIDENTE: Peut aider.

3223 MADAME VAILLANCOURT: Oui, parce que c'est complexe, comme vous avez pu le voir.

3224 LA PRÉSIDENTE: Avant qu'on commence, j'aimerais saluer monsieur Poirier. Je suis surprise que vous ne l'ayez pas invité à la table.

3225 MADAME VAILLANCOURT: C'était pour l'équité peut-être. On a laissé Lionel tout seul. C'est que la licence de CBVT Québec a déjà été renouvelée.

3226 LA PRÉSIDENTE: Oui, ça, je sais bien. Mais comme il y a une grande partie comme tête de pont des initiatives de productions régionales qui partent de Québec.

3227 MADAME VAILLANCOURT: Nous pouvons l'inviter à se joindre à nous, si vous le désirez.

3228 MADAME FORTIN: Si vous le désirez, il y a une chaise libre.

3229 MADAME VAILLANCOURT: André, vient.

3230 MADAME FORTIN: Il se sentait tout seul, il est très content de votre invitation.

3231 LA PRÉSIDENTE: Madame Wylie dit qu'elle promet de ne pas parler de non-conformité.

3232 Bonjour tout le monde. Je salue monsieur Poirier.

3233 J'avoue que ce dossier ou cette dimension de tout le renouvellement des licences en est un important parce qu'il est clair que depuis, disons, outre le fait qu'on peut être téléspectateur en région quand on vit à Ottawa, outre le fait qu'on connaît à travers des chiffres, des échos. On ne prétendra pas à la connaissance, mais il y a une sensibilisation, certainement de la part du Conseil, très liée à un ensemble de processus qui ont pu se dérouler, mais certainement de façon très récente, celle des consultations régionales dans 11 villes.

3234 Le Conseiller Langford, faisait référence à cela plus tôt. C'est certain que c'est ce qui nous anime dans toutes les questions et c'est aussi présent, puis je tiens à le souligner, du côté anglophone que francophone, l'importance d'avoir des échos, des reflets de partout et il est clair qu'au niveau de la Loi sur la radiodiffusion, de la Loi sur Radio-Canada, la participation de tous les Canadiens ou diffuseurs publics, c'est crucial.

3235 Alors, ça explique beaucoup disons l'emphase qu'on met, l'importance qu'on met à toute cette dimension-là. Comme je le disais tantôt, avant qu'on puisse en parler plus avant, si vous voulez bien nous guider pour qu'on comprenne bien parce que, en effet, en lisant les documents je ne suis jamais certaine si c'est la même heure dont on parle, la même. Alors, peut-être avec ce document y verrons-nous un peu plus clair.

3236 MADAME VAILLANCOURT: Alors, ce qu'on vous a remis, en fait, c'est production en région pour diffusion régionale. Donc, vous avez la liste des heures que nous produisons ce qu'on appelle vraiment en région, pour diffusion régionale, nombre d'heures et, ensuite, le sous-titrage codé, comme je vous le mentionnais dans ma présentation, nous nous sommes engagés à les sous-titrer avec les montants d'argent, et priorité que nous accordons aussi à la télévision de proximité.

3237 Évidemment, la télévision de proximité, les 260 heures dont on parle, ce ne sont pas des heures de nouvelles.

3238 LA PRÉSIDENTE: C'est 50 ou 60?

3239 MADAME VAILLANCOURT: C'est 60, c'est 260 heures. C'est un document qu'on a préparé, vous voyez un petit peu plus tôt, mais pour le moment nous avons 260 heures d'émissions de proximité diffusées en région.

3240 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que le 260 heures est à l'intérieur du 1,575?

3241 MADAME VAILLANCOURT: Non; il est à l'extérieur, il est en plus.

3242 LA PRÉSIDENTE: Il est à part.

3243 MADAME VAILLANCOURT: Oui.

3244 LA PRÉSIDENTE: Puis, ce sont des heures de station de production pour diffusion en Atlantique et qui ne vient pas ni sur RDI et ni sur le réseau?

3245 MADAME VAILLANCOURT: 260 heures ne vient pas sur le réseau. Ce sont des émissions, comme mes collègues vous ont mentionné: "Trajectoire", "Temps d'affaires", "Clandestin". Certaines se retrouvent au RDI "Trajectoire", "Temps d'affaires", par exemple.

3246 Mais quand je dis 260 heures de production régionale, il y en a 202 qui sont faites par nos stations et 58 qui sont faites en co-production. "Trajectoire" est un bel exemple de ça, elle est faite en co-production, "Temps d'affaires" aussi.

3247 LA PRÉSIDENTE: Puis le 1,575 heures?

3248 MADAME VAILLANCOURT: Le 1,575 heures, ce sont les émissions de nouvelles, le total des "Ce soir", oui.

3249 LA PRÉSIDENTE: Le "Ce soir". Le total des "Ce soir" de tout le monde ici?

3250 MADAME VAILLANCOURT: Tout le monde ici.

3251 LA PRÉSIDENTE: Même ceux qui sont allés en renouvellement de licence, il y a longtemps.

3252 MADAME VAILLANCOURT: Même ceux qui sont allés, incluant Québec, il est inclus.

3253 LA PRÉSIDENTE: Les chanceux, ils l'ont leur licence.

3254 MADAME VAILLANCOURT: Vous pouvez lui poser des questions lui aussi, mais ça comprend donc tous les "Ce soir". Vous savez qu'on fait une heure à Moncton, une heure à Québec, une heure à Ottawa dont des versions, on vous a expliqué, deux fois des demi-heures pour l'est du Québec, des demi-heures pour Ontario, Outaouais. Oui, c'est compliqué, mais ça fait...

3255 LA PRÉSIDENTE: Ce n'est pas parce que vous l'avez expliqué qu'on l'a compris.

3256 MADAME VAILLANCOURT: Non. Pourtant j'ai eu l'habitude d'enseigner, vous savez. Alors, j'étais habituellement assez claire. On recommence.

3257 LA PRÉSIDENTE: Alors, on va pouvoir profiter de vos talents. On recommence.

3258 Alors, sur 1,575 heures, c'est essentiellement les "Ce soir", le "Ce soir de l'Atlantique~, le "Ce soir de l'Outaouais", il y a le "Ce soir de Montréal" dans ça. Il y a comme cinq "Ce soir"?

3259 MADAME VAILLANCOURT: Non, plus 242 heures, le "Ce soir" de Montréal.

3260 MADAME VAILLANCOURT: Non, plus 242 heures le "Ce Soir" de Montréal.

3261 LA PRÉSIDENTE: C'est à part le 200... celui de Montréal.

3262 MADAME VAILLANCOURT: Oui. Donc 1575 et vous rajoutez plus 242 heures le "Ce Soir" de Montréal.

3263 LA PRÉSIDENTE: O.K.

3264 MADAME VAILLANCOURT: C'est un petit peu un cas particulier parce que c'est tellement intégré à l'organisation du réseau. Donc, ça fait plus de 1 800 heures, si vous incluez "Montréal Ce Soir".

3265 LA PRÉSIDENTE: Sur ce 1575 heures qui est le "Ce Soir" qui est fait par les régions, pour les régions...

3266 MADAME VAILLANCOURT: Oui.

3267 LA PRÉSIDENTE: ... comment on pourrait dire là, passe à travers le percolateur puis se retrouvent ailleurs, que monsieur Saint-Laurent va pouvoir utiliser soit dans RDI ou au chapitre de l'information pour le "Téléjournal", c'est ça que j'essaie de voir dans quelle mesure disons les économies d'échelle jouent pour faire en sorte qu'on puisse faire qu'il y a vraiment là une interpénétration, pas des gens, on est toujours au chapitre des nouvelles, mais au niveau dépendant du niveau de, j'imagine quand c'est d'ordre national, qu'est-ce que c'est.

3268 MADAME VAILLANCOURT: Alors, je vais commencer avec ce qui se retrouve au réseau national. Je le mentionnais ce matin, plus de 500 reportages par année et on vous le donnait en fait dans notre document, production des stations régionales, nous avions 35 heures, 35 heures point cinq, 36 heures, 30 heures. Donc...

3269 LA PRÉSIDENTE: C'est à ça que vous référez?

3270 MADAME VAILLANCOURT: C'est à ça qu'on réfère de diffusion réseau, d'items de nouvelles, il y a au-delà de 500 reportages. Donc, produits par les stations régionales qu'on retrouve dans les magazines d'information du réseau.

3271 LA PRÉSIDENTE: Donc, du 1575 heures, il y a 500 reportages qui sont issus de ça...

3272 MADAME VAILLANCOURT: Oui.

3273 LA PRÉSIDENTE: ... puis qui s'en vont alimenter...

3274 MADAME VAILLANCOURT: Chez monsieur Saint-Laurent.

3275 LA PRÉSIDENTE: ... chez monsieur Saint-Laurent.

3276 MADAME VAILLANCOURT: Veux-tu rajouter? Lionel voulait dire quelque chose.

3277 LA PRÉSIDENTE: Oui, un peu moins de 40 ans.

3278 MONSIEUR BONNEVILLE: Oui, je veux pas ajouter à la confusion, mais c'est possible...

3279 LA PRÉSIDENTE: Gênez-vous pas.

3280 MONSIEUR BONNEVILLE: ... c'est possible par accident. Je veux dire les reportages qui sont produits pour la plupart de la région de l'ouest, mais je pense c'est la même chose en Ontario puis en Atlantique, lorsque nous produisons un reportage régional, il est susceptible de se retrouver à plusieurs endroits au réseau, soit à la première chaîne, soit au RDI.

3281 Souvent le reportage il va même passer au RDI avant de passer au "Ce Soir" parce que le bulletin il précède notre heure de diffusion. Mais il peut aussi se trouver dans "L'Ouest en Direct" qui est une émission du RDI, donc c'est plus un bulletin de nouvelles du RDI, mais c'est une émission faite dans l'ouest, une heure quotidienne, cinq jours/semaine, donc des reportages du "Ce Soir" se retrouvent également là-dedans.

3282 En soirée au RDI, il y a également "Le Canada Aujourd'hui", des éditions Atlantique, Québec, Ouest, Ontario, donc les reportages peuvent se retrouver là aussi. Donc, le même reportage peut être diffusé à plusieurs endroits à Radio-Canada, "Téléjournal" et au RDI également. Je ne sais pas si ça vous aide de comprendre un peu.

3283 Donc, la ventilation de reportage qui était autrefois diffusé peut-être une seule fois au "Ce Soir", il se retrouve maintenant à plusieurs endroits pour des publics différents.

3284 LA PRÉSIDENTE: Ma collègue me dit ça percole beaucoup.

3285 Oui, c'est ça donc, dépendant de la nature évidemment du reportage, il y a d'autres... oui... Mais c'est toujours les mêmes 500 dont on parle?

3286 MADAME VAILLANCOURT: Non, pas au RDI, c'est que au RDI si vous regardez aussi le nombre d'heures au RDI, on a 1 700 heures de diffusion. Alors, les 1 700 heures de diffusion qui proviennent des régions, c'est "l'Atlantique en Direct", c'est "l'Ontario", "le Québec" et "l'Ouest en Direct". Alors, ce sont des émissions, et comme Lionel vous le disait, vous pouvez retrouver ce reportage-là et parfois même il est avant dans les émissions du RDI parce que l'émission est plus tôt et ensuite on va le retrouver dans le "Ce Soir". Et il peut arriver qu'on le retrouve aussi au "Téléjournal".

3287 LA PRÉSIDENTE: Donc, il a trois usages.

3288 MADAME FORTIN: Et comme le téléjournal a seulement 24 minutes, il y a moins...

3289 LA PRÉSIDENTE: Oui, moins de chance.

3290 MADAME FORTIN: ... de chance ... téléjournal qu'au RDI puis je veux dire il a peut-être moins de chance d'être au RDI que d'être au "Ce Soir", parce qu'il a été fait pour le "Ce Soir".

3291 LA PRÉSIDENTE: Pour le "Ce Soir". Et donc, quand on parle de 1 700 heures au RDI, c'est essentiellement les 1 575 heures qui sont le "Ce Soir" plus les autres?

3292 MADAME FORTIN: Plus.

3293 LA PRÉSIDENTE: Plus.

3294 MADAME FORTIN: Plus.

3295 MADAME IMBEAULT: Je pense que pour être tout à fait juste, il y a beaucoup de productions qui s'ajoutent parce que pour vous donner un ordre de grandeur, par exemple à Moncton on a un "Ce Soir" d'une heure. Mais on fait 1 heure et 45 chaque jour pour le RDI.

3296 Alors, de toute évidence, il y a du matériel de plus qui est produit pour faire notre contribution au réseau de l'information, c'est-à-dire de "l'Atlantique en Direct", mais ça peut prendre différentes formes.

3297 Un item de nouvelle qui dure une minute et demie, par exemple peut être reprise en entrevue avec la personne qui a fait la nouvelle pendant trois, ou quatre ou cinq minutes à "l'Atlantique en Direct" et être peut-être repris le soir à 11 h 30 sous la forme d'un clip de 30 secondes. Alors, il y a un traitement de l'information qui se fait. Et il y a une quantité d'informations.

3298 La cueillette de l'information est beaucoup plus que les 500 reportages qui sont repris dans d'autres émissions.

3299 Parce qu'il y a des choses aussi par exemple de la nouvelle de sport qui se fait dans la région atlantique n'est pas reprise à toutes fins utiles.

3300 Certains reportages culturels, par exemple, sont utilisés seulement dans la région et n'ont pas d'autre utilité.

3301 Mais il y a quand même une synergie entre la cueillette de nouvelles qui se fait par notre salle des nouvelles et nos équipes d'affaires publiques qui est ensuite réutilisé soit dans des émissions du réseau, du réseau de l'information ou de la première chaîne.

3302 Et il y a aussi un certain nombre de reportages qui figurent pas là, parce qu'ils sont faits spécifiquement pour des émissions.

3303 Par exemple, un reportage qu'on fait pour "Second Regard" va être fait pour "Second Regard" et sera probablement pas utilisé dans le "Ce Soir".

3304 MADAME VAILLANCOURT: Renaud, est-ce que tu voulais...

3305 MONSIEUR GILBERT: Oui, ce que je partais pour dire, c'est que chez nous dans le document qu'on a déposé, on disait qu'il y avait 4 000 reportages originaux en provenance des régions qui étaient diffusés à RDI.

3306 Alors, j'ai choisi à dessein le mot originaux, les reportages originaux parce que chez nous un reportage peut être diffusé jusqu'à dix fois dans la journée.

3307 Évidemment, quand vous avez la grève des professeurs en Ontario, c'est une thématique qui est continue durant toute la journée, c'est la nouvelle du jour. Donc, on peut diffuser le même reportage une dizaine de fois. Alors, ça fait un taux qui est très élevé.

3308 Maintenant, dans les 4 000 reportages originaux, moi j'ai aussi compté les reportages qui viennent des stations affiliées, alors donc de Sherbrooke, de Trois-Rivières, Rouyn-Noranda, Jonquière, la totalité.

3309 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Si je peux en rajouter moi aussi...

3310 LA PRÉSIDENTE: Avec plaisir, mais attendez un peu là, sur 4 000 reportages originaux, on parle de 500 reportages provenant de ...

3311 MONSIEUR GILBERT: Non. Alors, ce que madame disait c'est que parmi la totalité des reportages dans une année qui sont produits par les stations régionales, il y en a 500 qui sont diffusés à première chaîne. Mais moi, je dis qu'à la deuxième chaîne, il y en a environ 4 000. Si j'essayais de déduire ceux qui viennent des stations affiliées, j'en enlèverais peut-être 500.

3312 LA PRÉSIDENTE: Parfait, là, je vous suis.

3313 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Alors un chiffre première chaîne, moi, j'ai fait faire le test là sur trois mois parce que je savais que ça pouvait vous intéresser.

3314 LA PRÉSIDENTE: Et que vous me devinez bien.

3315 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Dix pour cent, pour le téléjournal, on prend dix pour cent des items qu'il y a dans les "Ce Soir" à travers le pays sous différentes formes là, mais c'est dix pour cent des histoires qui arrive.

3316 LA PRÉSIDENTE: O.K.

3317 MONSIEUR SAINT-LAURENT: C'est ça que ça donne ici là, et ça correspond aux chiffres de Micheline.

3318 MONSIEUR GILBERT: Si vous voulez un chiffre comparable pour le Réseau de l'information, alors chez nous dans le document, je n'ai pas le document qu'on a déposé devant moi, mais chez nous, pour vous donner un exemple, les reportages qui proviennent des stations régionales à l'extérieur du Québec, c'est vingt-sept pour cent de notre contenu des bulletins de nouvelles, vingt-sept pour cent. C'est énorme.

3319 LA PRÉSIDENTE: Cela, c'est vos bulletins de nouvelles qui sont pas "Atlantique Ce Soir" ou qui est comme le bulletin de nouvelles type national disons, à l'intérieur duquel vous allez retrouver des éléments de tous les coins du Canada, c'est ça que vous dites?

3320 MONSIEUR GILBERT: Non, pour faire ce calcul-là, on a pris tous les bulletins de nouvelles diffusés à l'heure et les manchettes à la demie de l'heure et on a fait le calcul total puis on est allé faire des tests sur différentes journées prises au hasard et c'est comme ça qu'on est arrivé à cette moyenne-là.

3321 LA PRÉSIDENTE: Cela va bien, on continue.

3322 Production indépendant, ça, c'est les chiffres dont vous parliez avec madame Pennefather ce matin. Cinq millions pour cinq ans, cinq millions en tout pour cinq ans puis on sait pas exactement combien par année parce que ça va dépendre. Puis le 80 heures par année, ça aussi...

3323 MADAME VAILLANCOURT: Le 80 heures par année, il comprend des émissions, je vous dirais on en fait la moitié avec l'aide des fonds, l'autre moitié sans l'aide des fonds. Pour le moment, c'est la façon dont ça se passe.

3324 Certains projets, comme vous le savez les règlements ont été changé dans l'accessibilité aux fonds de téléfilms et des câblodistributeurs de sorte que la diffusion régionale en autant qu'elle s'insère dans des catégories autorisées, peut avoir accès aux fonds.

3325 Avant, il fallait nécessairement y avoir une diffusion au réseau. Et comme vous savez le "prime time" bien c'est pas beaucoup d'heures, il y a sept centres de production, donc beaucoup de demandes. Alors, c'est ce qui a permis d'augmenter très rapidement notre nombre de... il y avait 20 projets, 20 heures avec le secteur indépendant la première année, 40 la deuxième et on est rendu à 80.

3326 On se dit que 80, ça nous semble un chiffre raisonnable compte tenu que c'est une industrie en développement.

3327 Vous savez qu'il y a une étude en cours au patrimoine et Radio-Canada est commanditaire de cette étude pour dresser un portrait de l'industrie de la production indépendante en région, les infrastructures, les capacités de production, et caetera.

3328 Donc, nous attendons impatiemment les résultats de cette étude. Mais on semble se dire qu'il y a eu une croissance rapide et que l'attente qu'on se donne de 80 heures par année nous semble raisonnable.

3329 Donc, 80 heures, je vous le répète, c'est avec les fonds ou sans les fonds parce que certaines de nos productions sont faites en partenariat avec la communauté et ça c'était notre stratégie.

3330 On s'est dit, nous avons en région des infrastructures de production, nous avons moins d'argent. Alors, pourquoi ne pas travailler, développer des partenariats, donc travailler avec les organismes de la communauté, les communautés d'affaires pour développer des émissions qui répondent aux besoins de nos auditoires puisqu'on nous le demande partout. Moi, j'ai fait l'étude des besoins des francophones hors Québec et partout on nous disait : La vie c'est plus que de l'information. Donc, faites des émissions pour les jeunes. Lionel fait "Clandestin", Louise fait "Musique aux Tripes". Alors donc, développer ce genre d'émissions là.

3331 Alors, certaines donc sont faites avec l'appui d'organismes communautaires, d'autres bien sûr avec l'appui des fonds. Alors, c'est ça le 80 heures d'engagement que nous prenons.

3332 Madame Fortin, elle parle du cinq millions qu'elle veut réinjecter dans la production régionale justement pour développer tout le secteur de la production indépendante en région avec une garantie de diffusion réseau quand ils auront eu accès aux fonds.

3333 LA PRÉSIDENTE: Mais c'est le même cinq millions dont elle parlait ce matin?

3334 MADAME VAILLANCOURT: Oui, c'est le cinq millions, oui. C'est pour ça que je vous ai dit, ça fait un peu un résumé de ce dont on a discuté.

3335 LA PRÉSIDENTE: Cela ne fait pas...

3336 MADAME FORTIN: Parce que c'est dans le budget réseau, celui-là c'est dans le budget réseau.

3337 MADAME VAILLANCOURT: C'est dans le budget réseau, pas dans le budget régional.

3338 MADAME FORTIN: Dans le fond c'est tout le même budget.

3339 MADAME VAILLANCOURT: C'est tout l'argent de la télévision française.

3340 LA PRÉSIDENTE: Comme vous voyez, c'est à ça que j'arrive moi aussi, c'est pour ça que je veux le comprendre.

3341 Oui, ensuite, chaîne spécialisée?

3342 MADAME VAILLANCOURT: Bon, évidemment, c'est un dossier qu'on avait préparé, les décisions étant ce qu'elles sont, c'est que nous avions pris l'engagement comme vous le savez d'avoir au moins quinze pour cent hors Québec, donc chaîne spécialisée si nous avions été dans ces projets. Comme nous n'y sommes plus, ça tombe.

3343 LA PRÉSIDENTE: Est-ce que ça a un impact sur les autres engagements que vous aviez?

3344 MADAME VAILLANCOURT: Absolument pas, non absolument pas. C'était des engagements en plus.

3345 LA PRÉSIDENTE: D'accord.

3346 MADAME VAILLANCOURT: Oui. La consultation, mes collègues vous ont fait part de mécanismes de consultation réguliers. Moi, j'y vais avec eux, on rencontre régulièrement les représentants des communautés des téléspectateurs, donc c'est quelque chose de régulier.

3347 Sauf que les gens nous ont demandé et nous l'avons entendu nous aussi, parce que nous avons assisté aux consultations que vous avez faites un peu partout au pays, et les gens nous ont demandé d'instituer un mécanisme plus formel de consultations régionales avec le réseau.

3348 Alors, nous allons mettre sur pied, ce qu'on va appeler un panel régional qui sera composé de citoyens représentatifs de leur communauté et qui vont nous apporter des commentaires éclairés sur ce qu'on fait, sur les besoins des communautés. Nous allons nous réunir une ou deux fois par année, nous allons examiner la fréquence et ces gens vont... on fera devant eux un bilan de ce qu'on fait comme on fait devant vous, on leur parlera de nos projets, de nos engagements et nous échangerons avec eux sur les principaux besoins, leurs principales attentes.

3349 Les gens du réseau seront présents. C'est sûr que moi, ils me disent : Oui, madame Vaillancourt, vous, on vous connaît, on vous voit, vous êtes souvent là. C'est normal, c'est mon travail.

3350 Mais là, ils vont rencontrer Daniel, Claude, Renaud et bien sûr Michèle pour discuter avec eux et d'autres collègues, productions indépendantes, et caetera.

3351 Donc, nous nous engageons au cours du prochain exercice, donc dès l'automne prochain, à mettre sur pied ce panel régional. C'est l'engagement qui est écrit ici, tout en continuant, bien sûr, toutes nos consultations régionales pour l'évaluation de nos "Ce Soir" et de nos productions.

3352 Une autre dimension que nous avons développée au cours des dernières années, surtout depuis 1996, c'est celle du partenariat avec la francophonie internationale.

3353 Comme vous le savez, je siège à plusieurs tables de consultation, aux Langues officielles, articles 41 et 42. Et dans les objectifs prioritaires du développement des communautés, il y a cette appartenance, cette affirmation des communautés, non seulement au sein de la francophonie canadienne, mais aussi pour un rayonnement international.

3354 On connaît l'importance qu'on y accorde. Pensons au Sommet de la francophonie qui va se tenir à Moncton, aux Jeux de la francophonie de 2001 qui vont se tenir à Ottawa. Donc, je pense qu'il y a une volonté marquée d'affirmer la présence des communautés francophones hors Québec au sein de la francophonie internationale.

3355 Alors, nous avons donc profité de nos réseaux, de nos échanges pour organiser des activités qui, bien sûr, débouchent sur des collaborations. Et un objectif que nous nous sommes fixés ensemble, c'est que ça donne des résultats à l'antenne.

3356 Alors, on vous parlait de la série "Passeport Musique". On vous parlait de série "Cinquante et un Monde.". On vous parlait de la série "Les Cartes Postales". Donc, ça donne des émissions à notre antenne.

3357 LA PRÉSIDENTE: Excusez-moi, madame Vaillancourt. Combien? "Cinquante et un Monde..." et "Cartes Postales", c'est vraiment comme des "clips", ça?

3358 MADAME VAILLANCOURT: Non, non, non.

3359 LA PRÉSIDENTE: Non?

3360 MADAME VAILLANCOURT: Non.

3361 LA PRÉSIDENTE: C'est des émissions?

3362 MADAME VAILLANCOURT: Oh! Non, non. "Les Cartes Postales" ont toujours raison. C'est une série que nous faisons avec la communauté des télévisions francophones, donc les télévisions européennes. Et il y aura 13 émissions d'une demi-heure. Ici au Canada, nous en faisons quatre. Et il y aura des treize minutes sur huit lieux touristiques emblématiques canadiens.

3363 Par exemple, Lionel, dans l'Ouest, fait le Klondike et les Rocheuses, Banff et le Lac Louise.

3364 Louise fait les icebergs de Terre-neuve et les randonnées, la motoneige, et tout ça, le long des côtes du Saint-Laurent... non, excusez, de l'Atlantique. Il commence à être tard.

3365 Christiane fait la région de la Capitale nationale et la région des lacs.

3366 André à Québec fait le Château Frontenac et les baleines du Saint-Laurent.

3367 LA PRÉSIDENTE: O.K. Comme je veux passer à travers, mais j'ai toute une série de questions, je veux juste savoir. "Les Cartes postales" donc, c'est deux émissions pour Moncton, une pour Québec, une à Ottawa et ...

3368 MADAME VAILLANCOURT: Deux partout.

3369 LA PRÉSIDENTE: Deux partout, O.K.

3370 MADAME VAILLANCOURT: Deux l'Ouest, oui. Ça fait huit.

3371 LA PRÉSIDENTE: C'est treize minutes chacune?

3372 MADAME VAILLANCOURT: Chacune. Ça fera quatre demi-heures.

3373 LA PRÉSIDENTE: O.K. Et le "Cinquante et un Monde..."?

3374 MADAME VAILLANCOURT: "Cinquante et un Monde...", il y a quatre portraits en cours. Il y en aura donc un par région.

3375 LA PRÉSIDENTE: Oui.

3376 MADAME VAILLANCOURT: Vingt-six minutes, des portraits de personnages. Un s'est ajouté récemment extrêmement intéressant, puis André pourra vous en parler, avec une autochtone, une réalisatrice autochtone, une équipe autochtone qui va réaliser le portrait d'une autochtone pour la région de Québec. Donc, il y en aura un additionnel.

3377 Nous sommes présentement à 40 pays d'inscrits dans cette série. Alors, ça veut dire donc 40 demi-heures avec des productions africaines, des productions asiatiques, des productions françaises. France 3 est partenaire dans le projet. La Suisse est dans le projet. La Belgique est dans le projet.

3378 LA PRÉSIDENTE: Puis ça, ce sont des émissions, parce que, moi, j'essaie de savoir quel va être l'impact, par rapport aux productions puis aux reflets, sur ces émissions-là. Ce sont des émissions qui sont dans les deux prochaines années, les quatre prochaines années?

3379 MADAME VAILLANCOURT: Nous projetons de les diffuser... Pourquoi "Cinquante et un Monde..."? Bien, c'était en fait un bilan à l'aube de l'an 2000. Et nous allons les diffuser à compter de l'an 2000 au rythme d'un par semaine.

3380 Notre objectif, c'est d'arriver à faire les 50 pays et états membres de la francophonie. Alors, nous en aurions un à chaque semaine qui se raconterait. Et, évidemment, nous diffuserions nos émissions.

3381 Je peux vous dire que toutes les télévisions qui y participent vont les diffuser chez elles. Donc, tout le monde verra nous portraits de personnages. Nous allons diffuser les séries et TV5 est intéressée à les diffuser.

3382 LA PRÉSIDENTE: Donc, c'est un engagement à court terme?

3383 MADAME VAILLANCOURT: Oui, à court terme.

3384 LA PRÉSIDENTE: D'accord.

3385 MADAME VAILLANCOURT: C'est en train de se faire.

3386 LA PRÉSIDENTE: O.K. L'autre, reflet régional, votre cinq heures par semaine?

3387 MADAME VAILLANCOURT: La contribution exigée du reflet régional, c'est le fameux cinq heures par semaine de présence au réseau.

3388 Donc, madame Fortin s'est engagée ce matin à maintenir ce cinq heures par semaine d'émissions, de même que quatre au moins -- on écrit bien "au moins" -- quatre émissions spéciales produites dans le cadre d'événements de la communauté.

3389 J'ajoute que les quatre qu'on diffuse au réseau, ça ne veut pas dire qu'on n'en produit pas plus en région. C'est que certaines de ces émissions-là répondent davantage à un désir de la communauté. Donc, Lionel en fait, "Festival du Voyageur", "Chant'Ouest", et on les diffuse en région.

3390 Mais au réseau, on s'engage à en diffuser au moins quatre et à maintenir notre reflet régional à cinq heures par semaine qu'on augmenterait progressivement, comme on le mentionnait à madame Pennefather ce matin, jusqu'à sept heures à la fin de la période de la licence.

3391 LA PRÉSIDENTE: Donc, vous voulez dire dans sept ans?

3392 MADAME VAILLANCOURT: Oui.

3393 LA PRÉSIDENTE: Si on vous donne un sept ans.

3394 MADAME VAILLANCOURT: C'est ça.

3395 LA PRÉSIDENTE: Si on vous donnait plus court comme renouvellement...

3396 MADAME VAILLANCOURT: Bien, je pense qu'on vous l'a dit très clairement qu'on essaiera de faire plus.

3397 LA PRÉSIDENTE: Pardon?

3398 MADAME FORTIN: Si vous voulez qu'on revienne l'an prochain, on vous dira que ça ne sera pas possible.

3399 LA PRÉSIDENTE: Mais vous voyez ça... c'est parce que vous dites: "On n'a pas discuté de la durée de la licence comme telle." Alors, quand vous parlez, c'est que vous voyez ça sur trois ans, cinq ans, sept ans la possibilité de monter ça jusqu'à sept heures?

3400 MADAME VAILLANCOURT: On parlait de sept ans.

3401 LA PRÉSIDENTE: Sept ans.

3402 MADAME VAILLANCOURT: Une licence de sept ans.

3403 LA PRÉSIDENTE: Puis le 260 heures par année, est-ce que c'est en prime?

3404 MADAME VAILLANCOURT: Non. Ça correspond aux cinq heures. C'est la base annuelle.

3405 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Dépendant si on prend le calcul hebdomadaire ou annuel.

3406 MADAME VAILLANCOURT: Mais vous savez, madame Bertrand, que ce qui est compliqué aussi, c'est que parfois on compte l'année budgétaire puis, parfois, on compte l'année de diffusion. Alors, évidemment, ça fait varier les chiffres si on compte de septembre à septembre ou si on compte d'avril à mars. Mais on l'indique à chaque fois la façon dont on fait nos calculs.

3407 LA PRÉSIDENTE: O.K. Ensuite, est-ce qu'il y a d'autres heures quelque part qui...

3408 Est-ce que ça couvre l'ensemble? Parce que, après ça, on tombe sur des projets particuliers qui reviennent répondre à ce qu'on a déjà identifié, c'est ça?

3409 MADAME VAILLANCOURT: Exactement. Et, évidemment, ces engagements-là, vous savez que ça ne comprend pas les segments, les fameux 36 heures ou 30 heures qui sont diffusées par monsieur Saint-Laurent dans les émissions d'informations, parce que la façon de calculer au CRTC, vous ne comptez pas, dans les cinq heures, ces 30 heures-là, 30 heures par année, parce que ce ne sont que les émissions complètes qui comptent.

3410 Alors, les émissions complètent qu'on s'engage à diffuser, c'est, vous le savez, "La Semaine Verte", c'est l'"Accent Francophone", c'est "Second Regard". C'est une émission jeunesse à Québec. Ça varie dépendamment de la dynamique de programmation.

3411 Mais le cinq heures de programmation, de diffusion au réseau, ce sont ces heures-là et on ne les compte pas deux fois. Si elles sont diffusées au réseau, moi, je ne les compte pas en région.

3412 LA PRÉSIDENTE: O.K.

3413 MADAME VAILLANCOURT: Alors, quand je vous dis "260 heures", je n'ai pas celles que je diffuse au réseau. C'est 260 heures régionales. Et si c'est le réseau, je le compte au réseau, je ne le compte pas en région, même s'il est diffusé parfois aussi en région. Je ne fais pas deux fois le calcul.

3414 LA PRÉSIDENTE: O.K.

3415 MADAME VAILLANCOURT: J'ai mes chiffres, je vous les remettrai. On vous les remettra.

3416 LA PRÉSIDENTE: Monsieur Saint-Laurent fait la même chose au niveau de RDI? Il y a une portion qui est utilisée ou c'est une nouvelle émission, c'est ça? Ce n'est pas la même émission?

3417 MONSIEUR GILBERT: Non. C'est-à-dire que si on prend un exemple, "La Semaine Verte", "La Semaine Verte" est diffusée en première diffusion à la chaîne principale.

3418 LA PRÉSIDENTE: Oui.

3419 MONSIEUR GILBERT: Mais elle est aussi diffusée à RDI. Donc, je compte aussi "La Semaine Verte".

3420 LA PRÉSIDENTE: Donc, dans vous heures à vous, région...

3421 MONSIEUR GILBERT: Comme une production régionale.

3422 LA PRÉSIDENTE: ... "La Semaine Verte" est là aussi comme pour le réseau.

3423 MADAME VAILLANCOURT: Mais, moi, je ne le compte pas dans les heures de diffusion régionale.

3424 MADAME FORTIN: Dans le fond, c'est...

3425 LA PRÉSIDENTE: Il va au réseau...

3426 MADAME VAILLANCOURT: Oui.

3427 MADAME FORTIN: Oui.

3428 LA PRÉSIDENTE: ... comme une heure provenant des régions?

3429 MADAME VAILLANCOURT: Des régions. Et ça rentre dans le cinq heures par semaine.

3430 LA PRÉSIDENTE: De l'engagement dont madame Fortin parlait ce matin?

3431 MADAME VAILLANCOURT: Oui, oui.

3432 LA PRÉSIDENTE: Et vous en faites état ici. Mais quand on va parler tantôt de combien d'heures, on va parler plutôt des "Ce Soir". On ne parlera pas de... parfait.

3433 Vous vouliez ajouter quelque chose, madame Fortin?

3434 MADAME FORTIN: Non. C'est parce que les "Ce Soir", c'est des heures comme "La Semaine Verte". C'est juste que "La Semaine Verte", c'est fait directement pour le réseau.

3435 LA PRÉSIDENTE: C'est ça, oui, oui.

3436 MADAME FORTIN: Et financé par le réseau. Les "Ce Soir" sont faits pour les régions, mais une autre dynamique.

3437 MADAME VAILLANCOURT: Financés par les régions.

3438 LA PRÉSIDENTE: C'est ça.

3439 MADAME FORTIN: On ne prend pas des bouts de "La Semaine Verte".

3440 Merci, ça clarifie. Je n'ai pas regardé toutes les choses, mais je pense que ça va nous aider à...

3441 MADAME VAILLANCOURT: Madame la présidente, nous pourrons vous déposer tout ce calcul-là détaillé.

3442 LA PRÉSIDENTE: S'il vous plaît.

3443 MADAME VAILLANCOURT: Alors, vous avez par exemple Québec, ce qu'il fait pour sa région. Québec, ce qu'il fait en copro.

3444 LA PRÉSIDENTE: S'il vous plaît.

3445 MADAME VAILLANCOURT: Alors, vous avez vraiment tout le détail. Alors, il est très clair qu'on ne compte pas deux fois. Nous allons vous remettre dès demain matin.

3446 LA PRÉSIDENTE: Merci, ça va nous aider.

3447 L'autre chose que je voulais clarifier de façon globale, j'ai été surprise dans la demande de renouvellement par station, il y a une fiche qui parle de la question de la diversité, puis combien de pourcentage. Mais tout ça fait référence à l'effectif, au nombre de personnel que vous avez.

3448 MADAME VAILLANCOURT: Oui.

3449 LA PRÉSIDENTE: Et on fait référence à 1 300 employés dans ces documents-là qui font plus référence, me semble-t-il, à ce moment-là à Radio-Canada dans son ensemble et moins aux stations régionales.

3450 J'aimerais savoir de combien...

3451 Parce que j'ai des informations sur le nombre de coupures qui ont eu lieu au cours des années de coupures, mais je n'ai pas tellement d'informations sur quelle est la situation aujourd'hui telle qu'elle est en termes d'employés permanents, parce que, je me rappelle aussi toute la question des équipes volantes ou, enfin, de contractuels, parce que c'est plus ça, je pense, au niveau des régions.

3452 Alors, j'aimerais ça avoir un portrait de ça, si c'était possible.

3453 MADAME VAILLANCOURT: Alors, donc en région, nous avons une autre petite brochure que nous distribuons lors de nos rencontres régionales. Nous la faisons à chaque année. Dans cette brochure-là, on explique ce qu'on fait dans les régions et le nombre de personnes. J'en ai laissé à la porte pour les gens que ça intéresse.

3454 Alors, il est écrit que nous avons 532 employés pour l'ensemble des régions. Vous avez ensuite le découpage pour chacune des régions. Et ces employés, ce sont les employés régionaux.

3455 Les réductions budgétaires que nous avons effectuées en région, au cours de toutes les vagues successives de coupures à compter de 1995, c'est 254 employés qui ont été coupés. Il en reste présentement 532 employés en région, payés par les régions dans les budgets régionaux. Ca n'inclut pas les collines parlementaires qui sont à Ottawa et Québec. Ça n'inclut pas les correspondants nationaux qui sont payés par les budgets de monsieur Saint-Laurent.

3456 LA PRÉSIDENTE: Ça, ce sont les employés réguliers, permanents en fait?

3457 MADAME VAILLANCOURT: Oui.

3458 LA PRÉSIDENTE: Vous avez des pigistes en plus sur certains projets?

3459 MADAME VAILLANCOURT: Très rarement.

3460 LA PRÉSIDENTE: Très peu?

3461 MADAME VAILLANCOURT: Très peu, parce que nos budgets ne nous permettent pas d'engager... nous avons des contractuels, mais dans les 532, quand vous travaillez pour une période de 17 semaines et plus, vous faites partie de cet effectif-là.

3462 LA PRÉSIDENTE: Dans ce document-là, est-ce que vous avez la répartition avec chaque région par exemple?

3463 MADAME VAILLANCOURT: Oui.

3464 LA PRÉSIDENTE: Oui?

3465 MADAME VAILLANCOURT: Oui, madame la présidente.

3466 LA PRÉSIDENTE: Et comment vous fonctionnez par rapport à Montréal? Parce que Montréal se retrouve à la fois au réseau et à Montréal?

3467 MADAME FORTIN: Je vais être franche avec vous.

3468 LA PRÉSIDENTE: Merci.

3469 MADAME FORTIN: On traite Montréal comme une région quasiment seulement quand on vient ici.

3470 On a un budget pour "Montréal Ce Soir" mais, je veux dire, il faut qu'on fasse un effort pour inclure Montréal dans la région. Et on a toujours un peu l'impression de fausser la réalité quand on fait ça. Mais, je veux dire, c'est le "Montréal Ce Soir" et c'est une émission qui est sous la responsabilité du service de Claude Saint-Laurent.

3471 Je ne sais pas s'ils l'ont encore, mais je sais que, à Toronto, ils avaient une structure régionale.

3472 LA PRÉSIDENTE: À part.

3473 MADAME FORTIN: À part. Nous, on n'en a pas. Je veux dire, le bulletin de Montréal, le bulletin régional de Montréal est intégré à la structure du réseau et sous l'autorité de Claude Saint-Laurent.

3474 LA PRÉSIDENTE: En fait, vous avez une seule émission.

3475 MADAME FORTIN: C'est "Montréal Ce Soir".

3476 LA PRÉSIDENTE: Qui représenterait la réalité régionale de Montréal, c'est le "Montréal Ce Soir".

3477 MADAME FORTIN: Et comme c'est une émission d'information, on n'a pas une structure pour ça. Je veux dire, c'est sous la responsabilité du service d'informations.

3478 LA PRÉSIDENTE: Alors, donc on aura le détail de ça.

3479 MADAME VAILLANCOURT: Bien, je peux vous le donner, si vous le voulez.

3480 LA PRÉSIDENTE: Oui, certainement.

3481 MADAME VAILLANCOURT: Le voulez-vous tout de suite? Je peux vous les donner. Alors, donc 532 employés. Radio-Canada Atlantique, 125. Radio-Canada Québec et Est du Québec, 162. Ontario/Outaouais, 109. L'ensemble des stations... bien, je vais vous le donner par province. Le Manitoba, 35. La Saskatchewan, 28. L'Alberta, 24. Et la Colombie-Britannique, 47.

3482 Vous comprendrez que ce sont des chiffres. Ça peut fluctuer d'un certain nombre.

3483 LA PRÉSIDENTE: Bien sûr.

3484 MADAME VAILLANCOURT: Ce sont des chiffres qu'on avait faits en septembre 1988, mais c'est à peu près...

3485 MADAME FORTIN: Si je peux me permettre de vous mélanger encore un peu.

3486 LA PRÉSIDENTE: S'il vous plaît.

3487 MADAME FORTIN: On a une structure à l'intérieur de la Société Radio-Canada où il y a des unités qui sont responsables des infrastructures.

3488 Hier, Louise Tremblay disait: "Les télévisions sont responsables des frais fixes." Alors, je veux dire, tous les frais fixes des radios, au grand plaisir de Sylvain Lafrance, sont, disons, dans mon budget.

3489 Dans le cas des infrastructures techniques, nous sommes responsables des infrastructures pour servir les services anglais à Montréal.

3490 Louise Imbeault est responsable de ses propres infrastructures à Moncton, mais Lionel occupe un espace dans les infrastructures gérées par la télévision anglaise.

3491 Donc, il y a des effectifs d'infrastructure dans les stations, dans une station comme celle de Louise qui n'est pas présente dans les stations de l'Ouest, parce qu'ils sont comptabilisés dans la structure régionale de la télévision anglaise.

3492 LA PRÉSIDENTE: Des économies d'échelle entre les...

3493 MADAME FORTIN: En fait, c'est qu'on est client.

3494 LA PRÉSIDENTE: ... réseaux français et anglais?

3495 MADAME FORTIN: C'est-à-dire qu'on achète des services en dollars qui sont gérés dans le plan de télévision anglaise. Et la télévision anglaise à Montréal nous achète des services en dollars pour, je veux dire, leurs besoins techniques. C'est la même chose pour la radio.

3496 Donc, quand on ne réalloue pas les budgets, je veux dire, on a une vision un peu curieuse quand on ne connaît pas cette pratique-là.

3497 LA PRÉSIDENTE: Mais dans les 532, généralement parlant, si on voulait faire une moyenne qui est affectée aux programmes, qui va à des coûts de programmes au sens plus...

3498 MADAME VAILLANCOURT: C'est la grande majorité. Il y a des équipes pour les ressources humaines, la gestion des ressources humaines, les services financiers principalement.

3499 Il y a Louise à Moncton qui a l'ingénierie, elle, régionale et la régie centrale, parce que Louise est l'hôte...

3500 C'était la même chose en Ontario. C'est ce qui explique aussi les fluctuations budgétaires.

3501 Quand vous regardez les données financières, et ça Huguette pourrait vous l'expliquer, c'est qu'on a fait des transferts récemment.

3502 Par exemple, en Ontario, Christiane était responsable de l'ingénierie, le bâtiment, et caetera. Donc, ça gonflait ses budgets alors que c'était des frais d'ingénierie. Ça été transféré récemment.

3503 Donc, la grande majorité des sommes que l'on dépense sont des sommes qui vont vraiment aux programmes et il y a beaucoup en information, comme vous pouvez voir le nombre d'heures.

3504 LA PRÉSIDENTE: Mais ça, je pense que ça fait référence aux questions qu'on posait hier. Je vois madame Tremblay dans la salle et ça fait référence justement à ça parce qu'il y a eu ce que vous avez appelé un réalignement...

3505 MADAME FORTIN: Oui.

3506 LA PRÉSIDENTE: ...et on s'est un peu perdu.

3507 Au fond, quand on cherche à savoir les argents dévolus, c'est avant tout au programme qu'on cherche parce qu'on cherche le service. Je sais bien que ça prend toute une infrastructure derrière pour permettre le service, mais au bout de la ligne, si vous chauffez un édifice, puis qu'il n'y a pas d'émissions de reflet régional, on est content pour l'édifice mais ça n'amène pas le service public qu'on cherche.

3508 MADAME FORTIN: Les employés l'apprécient néanmoins.

--- Rires / Laughter

3509 LA PRÉSIDENTE: Surtout à certains mois d'hiver.

3510 MADAME VAILLANCOURT: Lionel pourrait vous en dire quelque chose.

3511 LA PRÉSIDENTE: Ça va nous aider, puis ça revient à l'importance de clarifier ces questions-là pour qu'on soit vraiment en mesure d'avoir la bonne mesure.

3512 Alors, je vais laisser ces considérations, bien qu'on va y revenir licence par licence.

3513 J'avoue que dans l'ensemble du dossier quand on le regarde, une fois ces choses-là clarifiées, il y a une chose qui saute aux yeux et on peut comprendre qu'évidemment on ne peut pas offrir le service à chaque minute pour tous les goûts même si on est une télévision généraliste, même si on cherche à servir tous les Canadiens, qu'on ne peut pas le faire à chaque minute.

3514 Mais quand on regarde l'ensemble de l'offre aux régions ou aux Canadiens dans l'ensemble du territoire, c'est curieux de voir à quel point l'importance, par exemple, de Montréal, dans l'offre régional, quand on regarde le total de Montréal, sa place, et Québec.

3515 Dans la mesure où le réseau lui-même, étant non pas seulement situé à Montréal mais aussi étant par le fait qu'il est à Montréal un regard sur la vie, sur les questions nationales, sur les questions internationales, par lequel s'installe quand même le filtre du fait qu'on habite quelque part. J'ai étudié en environnement. Je me rappelle ce que mes professeurs m'ont enseigné. Outre monsieur McLuhan, que le "the medium is the message", j'ai appris aussi qu'on est calqué dans notre regard, dans notre façon d'être par l'environnement dans lequel on vit.

3516 Alors, je me dis, quand je regarde toute la question régionale, puis je sais bien que les dollars, il y a eu des coupures, ils ne sont pas éternellement élastiques. Je le conçois que vous ne pouvez pas faire tout tout le temps. Mais je suis étonné de voir l'importance dans ces budgets-là de dire, l'effort régional il existe. Il est certainement... vous en témoignez aujourd'hui et c'est là dans vos engagements, dans les descriptions que vous faites.

3517 Mais de voir combien à travers cet effort régional-là, l'importance de Québec, puis je ne veux pas mettre la licence de monsieur Poirier en cause, c'est pas ce que je veux faire, mais je veux comprendre par rapport à ce qu'on a entendu, et ce que vous entendez sûrement, et certainement qu'on ne veut pas donner ici l'impression que vous n'apportez pas un service de grande qualité. C'est qu'il y a un appétit qui est plus grand que ce que les gens reçoivent et je suis certaine que par vos rencontres, vous êtes encore plus au fait que nous de ça.

3518 Alors, c'est là où dans la mesure où il n'y a pas beaucoup de ressources possibles, supposément de ce qu'on comprend, pour faire tout ce que vous voulez faire, quand vous faites au chapitre des efforts régionaux, ce qu'on voit c'est quand même une présence assez significative de Montréal et de Québec.

3519 Alors, j'aimerais ça comprendre comment vous voyez que pour ce reflet régional pan-canadien, en tout cas, peu importe les mots qu'on utilise, comment expliquez-vous ça?

3520 MADAME VAILLANCOURT: Je vais commencer puis Michèle pourra continuer.

3521 J'avais expliqué ce matin que suite aux réductions budgétaires, bien sûr qu'on a réfléchi sur qu'est-ce que c'était le sens de notre présence en région.

3522 Alors, première chose, on a voulu protéger l'information régionale. Je pense que nous sommes les seuls à être présents partout au pays et même ce qu'on a voulu faire regrouper ça n'a pas marché. Lionel vous l'a dit et de façon éloquente, et les communautés nous l'ont dit de façon éloquente.

3523 Donc, premier objectif: protéger notre présence en information où en fait va le gros de nos budgets et de notre programmation aussi. Donc, protéger ça pour assurer cette présence régionale et aussi la présence au réseau en information. Donc, premier volet.

3524 Deuxièmement, on s'est dit aussi, nous sommes les seuls à avoir des centres de production au pays, partout au pays.

3525 Dans 32 villes, nous sommes présents; sept centres de production assez importants plus des bureaux dans des villes.

3526 Comment maximiser cette infrastructure avec pas beaucoup d'argent. Alors, avec mes collègues, parce qu'on était là, on a fait les coupures ensemble, on est les guerriers de cette période-là. Alors, comment on peut offrir un bon service?

3527 Alors, on s'est dit, d'accord, on a nos infrastructures de production. On les a allégées considérablement mais on les a conservées avec l'expertise de nos techniciens. Donc, on va développer des partenariats. On va travailler avec les gens dans la communauté et pourquoi est-ce qu'on ferait pas aussi ce qui se fait à Québec et à Montréal avec les producteurs indépendants, et on va miser sur la proximité.

3528 On est tout seul à être présent, à faire des émissions pour les jeunes dans l'Ouest canadien, clandestin. Alors, on va développer ça.

3529 Le cas de Québec se présentait différemment. Il y a dans toutes les télévisions généralistes comme la nôtre, la télévision européenne que je connais bien, il y a des satellites en quelque sorte pour la production d'émissions pour le réseau. C'est pas parce qu'on ne voulait pas que Moncton en fasse, que l'Ouest en fasse. Au contraire, on commence à en faire. Mais on s'est dit, d'abord, proximité pour nos gens et Québec a une situation différente, pas parce que la proximité n'est pas importante mais parce qu'il y a d'autres stations aussi. C'est un milieu concurrentiel. Il y a d'autres stations qui offrent des émissions pour les auditoires locaux.

3530 Donc, bien sûr, on va continuer à faire notre "Ce Soir", mais on va utiliser les ressources qu'on a à Québec, les infrastructures pour être un centre, un pôle de production réseau.

3531 En région, on va d'abord donc restructurer notre présence autour de la proximité.

3532 Je pense que c'est ce qu'on a fait et ce qu'on a réussi, je peux dire, de façon assez éloquente, avec les producteurs indépendants et avec les gens des communautés.

3533 La troisième étape, c'est le reflet régional. Là je pense qu'on est rendu-là: comment accroître notre présence au réseau. Et là, Michèle, tu peux...

3534 MADAME FORTIN: Je pense que c'est la base de notre raisonnement qui est assez semblable à celui de la radio que vous allez voir cette semaine parce qu'on a beaucoup réfléchi à ces questions-là ensemble, surtout en milieu minoritaire où on est seul.

3535 La radio va probablement vous parler de leurs stations en milieu minoritaire, puis leurs stations en milieu concurrentiel. Leur positionnement est très différent et le type d'émissions et de services qu'ils rendent quand ils sont seuls à desservir une communauté et quand ils sont dans un milieu où il y a une offre beaucoup plus diversifiée est très différente.

3536 C'est le même raisonnement qui a procédé à notre réflexion là-dessus.

3537 Il faut dire qu'à ce moment-là, les émissions, si je prends "La Semaine verte", "Second regard" sont des émissions de Montréal qui ont été déménagées à Québec parce qu'on voulait initier et renforcer la présence des régions dans ces émissions-là et on trouvait que de le faire à partir d'une station régionale, on avait une plus grande sensibilité.

3538 "La Semaine verte" était une émission qui a été faite à Montréal et on l'a envoyée à Québec avec un mandat très particulier, d'abord, de refléter Québec qui a une grosse faculté d'agriculture, pas juste à Montréal, mais aussi de créer des ponts entre toutes les régions. Ça été la même chose pour "Second regard".

3539 Donc, ça procédé d'une analyse, service aux communautés, proximité. Nos services de communication sont organisées de façon différentes aussi. Leurs activités ne mettent pas l'accent sur les mêmes valeurs, les mêmes réalités pour cette simple raison-là.

3540 On a l'impression que notre rôle en milieu minoritaire est différent que notre rôle peut l'être dans une région où il y a des services diversifiés.

3541 LA PRÉSIDENTE: C'est quand même curieux... je reviens à ma question. Je comprends ce que vous dites et je comprends que vous ayez fait "La Semaine verte" à partir de Québec plutôt que Montréal. Sur mon truc de l'environnement, ça fonctionne bien, mais par rapport à donner un regard plus large pan-canadien, de sortir du Québec aurait pu être une hypothèse aussi. Ce que je cherche à comprendre...

3542 MADAME FORTIN: On n'avait pas... c'est qu'on n'avait pas à ce moment-là les infrastructures d'accueil.

3543 C'est parce que ça prend des infrastructures pour pouvoir porter certains types d'émissions.

3544 LA PRÉSIDENTE: Des salles de montage essentiellement, vous voulez dire?

3545 MADAME FORTIN: Non, mais aussi du personnel.

3546 Lionel peut vous en parler probablement de façon plus évidente. C'est très difficile de bâtir. On a fait des émissions et on en fait encore, et les émissions qui viennent de l'Ouest, qui sont des reflets de l'Ouest ne sont pas du même type que "La Semaine verte", compte tenu des ressources, des populations.

3547 Si on fait une émission de variété en Acadie, c'est une émission différente et on en a fait régulièrement à partir de Moncton parce que c'est probablement la région qui a, je dirais, une culture musicale et c'est les besoins que la population, en tout cas qui vient d'une direction régionale, qui ont exprimé par rapport au besoin de cette région-là en priorité, alors que "La Semaine verte" effectivement, c'est plus une émission réseau qu'on a logée dans une région. Vous avez raison, on aurait pu la mettre à Ottawa.

3548 On l'a mis à Québec parce que la région de Québec avait une grosse faculté d'agriculture, puis André peut en parler probablement.

3549 Il y avait des infrastructures de connaissances, d'expertise dans cette région-là, qui étaient appropriés aux thèmes de cette émission-là.

3550 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Si je peux me permettre un petit mot au niveau de l'engineering de ces affaires-là. Ça prend une masse critique pour faire de la production, et à Québec, c'est ce qu'on a essayé de faire. Il y a la radio aussi qui a déménagé des émissions, et "La Semaine verte" et le "Second regard". Il y a d'autres émissions.

3551 Donc, ça prend une masse critique parce que ce n'est pas juste de faire une émission. C'est que ça prend...

3552 Vous connaissez très bien la télévision. Les techniciens, on ne peut pas les laisser là à rien faire, regarder dehors pour voir s'il fait beau là.

3553 Alors, ça c'est ce qu'on appelle le temps d'attente. Alors, pour ne pas avoir de temps d'attente, il faut être organisé. Ça prend du temps de production. Ça prend toute une organisation complète et ça prend une masse critique.

3554 C'est pour ça qu'on ne peut pas faire ça n'importe où, n'importe quand. Donc, Québec c'était un centre qui se prêtait très bien à ça. Il avait les facilités et le personnel et on avait assez de personnel pour ne pas gaspiller d'effectifs et pouvant produire.

3555 À Radio-Canada, même à Montréal, on réduit le temps d'attente de façon absolument foudroyante. Donc, ça se fait ces choses-là mais on ne peut pas faire ça dans des touts petits centres, on ne peut déménager les émissions de n'importe où comme ça puis ça arrive comme un cheveu sur la soupe.

3556 LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL: En fait, ce que vous dites c'est pour faire dans un esprit de maximiser l'utilisation des ressources à votre disposition, vous ne pouvez pas avoir un projet dans chaque région. Vous les avez concentré tous dans les mêmes régions? C'est ce que j'entends.

3557 MADAME FORTIN: C'est pour ça que dans les autres régions, on va vers la production indépendante, ce qui nous permet d'avoir un projet et peut-être une année de passer à une autre région sans être obligé de maintenir une infrastructure et de la tenir occuper à longueur d'année. Je dois dire que ça prend une masse critique pour faire ça.

3558 Quand on a fait les compressions, c'est sûr, on a libéré l'infrastructure technique en se disant quand on avait dans des régions de l'infrastructure technique non-affectée à l'information, il y a beaucoup de ces gens-là qui sont partis, qui ont pris leur retraite, et maintenant, on fait appel à des structures externes de production beaucoup plus qu'on le faisait auparavant. On le faisait presque jamais avant.

3559 LA PRÉSIDENTE: Mais quand je regarde, par exemple, les chiffres que madame Vaillancourt donnait tantôt, on parlait de 125 employés à Moncton et 162 à Québec. Donc, il y a quand même une certaine masse critique à Moncton, par exemple. C'est plus difficile, je pense bien, dans l'Ouest canadien, dans la mesure où c'est divisé et morcelé par province et qu'on a des plus petits nombres par province.

3560 Mais si on regarde Moncton ou l'Ontario, il y a quand même des...

3561 MADAME FORTIN: Mais il faut se rappeler que Moncton est une station qui couvre quatre provinces. Le personnel journalistique, le personnel technique couvre les quatre provinces de l'Atlantique et donc, il y a une partie de ces effectifs-là qui sont consacrés à la couverture d'information locale et nationale.

3562 LA PRÉSIDENTE: Et qui n'est pas nécessairement à Moncton?

3563 MADAME FORTIN: Non.

3564 MADAME IMBEAULT: Non, au contraire. On couvre, par exemple, on fait les élections au Nouveau-Brunswick et hier soir un débat des chefs en deux versions: une version anglaise et française, mais qu'on a fait pour la CBC dans les studios de Moncton.

3565 Mais il y a deux mois on a fait les élections à Terre-Neuve avec toute l'équipe de Moncton qui s'est déplacée pour le faire parce qu'il n'y a pas d'effectif francophone à Terre-Neuve et il fallait faire la soirée sur place, comme on fait à l'Ile-du-Prince-Edouard, comme on fait la Nouvelle-Écosse.

3566 Aussi, les effectifs qu'on a pour faire de la production autre qu'en information sert beaucoup pour faire des productions, contributions au réseau. J'ai donné l'exemple tout à l'heure du "Jour du Seigneur" mais ça en est un parmi d'autres. Quand on fait la fête nationale en collaboration, par exemple, avec l'Université de Moncton, ce sont nos équipes qui travaillent à faire ça.

3567 Mais quand on travaille avec des producteurs indépendants, on fournit aussi des équipes qui ne sont pas présentes dans la région. Par ailleurs, c'est-à-dire par des entreprises privées on fournit donc des équipes de production qui font des émissions comme "Double Étoiles" et qui font même des émissions pour d'autres réseaux.

3568 MADAME VAILLANCOURT: En fait, notre choix a été de garder les ressources que nous avions en région pour répondre en priorité aux besoins des communautés au lieu de faire des émissions destinées à une diffusion réseau. Notre choix a été avec ce qu'il nous reste de ressources en région, faisons notre information et, deuxièmement, répondons particulièrement en milieu minoritaire, aux besoins et aux attentes des communautés. C'était notre choix.

3569 Au lieu de faire des émissions pour le réseau, de consacrer ces ressources-là à produire des émissions destinées à une diffusion réseau. Cela ne veut pas dire que ces émissions-là ne se retrouveront pas au réseau ou ne se retrouvent pas au réseau parce que c'est le cas, par exemple, de "Vie de chalet".

3570 C'est le cas de "Chez nous" que je n'ai pas inclus dans les heures de diffusion régionale, dans les 260 heures dont je vous parlais parce qu'elles seront diffusées au réseau, donc, elles sont comptabilisées au réseau.

3571 Mais il arrive que certaines de ces émissions-là de par leur nature, de par leur traitement, se retrouvent au réseau parce qu'elles répondent, elles donnent un reflet des régions. Donc, elles se retrouvent aux régions. Ce sera le cas de "Double étoile" qui va être diffusé également au réseau.

3572 LA PRÉSIDENTE: Mais ils sont générés d'abord pour ce que vous appelez "la télévision de proximité"?

3573 MADAME VAILLANCOURT: Exactement, parce que, comme je vous disais, il n'y a que Radio-Canada qui est présent partout au pays qui peut faire ce genre d'émission-là qui répond à des attentes. Je pense que le fait qu'on les ait tous coupées en 1990 et je travaillais déjà en région à ce moment-là, on les a tous coupées en 1990 et toutes ces émissions sont réapparues. C'est qu'il y a vraiment une force, il y a un intérêt, il y a un goût des gens de se voir à la télévision, à leur télévision.

3574 Et je comprends leur question, je comprends leurs revendications aussi d'être plus présents au réseau. Ils se voient chez eux et ils voudraient se voir plus au réseau, encore plus au réseau.

3575 LA PRÉSIDENTE: Oui et ça c'est des commentaires qu'on a entendus, que ce soit du côté francophone ou anglophone, l'impression, à tort, à raison, mais l'impression que la télévision, en particulier la radio, c'est moins le cas, mais la télévision, c'est la télévision de Montréal ou du Québec ou c'est la télévision de Toronto quand c'est de langue anglaise et on aura l'occasion d'en parler la semaine prochaine, mais c'est le même commentaire.

3576 J'avoue que c'est difficile de ne pas avoir une préoccupation donc qu'on partage avec vous, puis je ne veux pas dire que vous ne l'avez pas vous-même. Mais c'est comme si on disait: écoutez, on ne peut pas faire plus. Il y a eu des coupures, on a coupé ça". Mais il y a quand même beaucoup d'heures à l'antenne. Vous choisissez autre chose.

3577 C'est madame Fortin tantôt qui parlait qu'il y a aussi de reconnaître l'importance de l'auditoire à qui vous parlez, que la majorité des francophones se trouvent au Québec, c'est vrai que ça crée une tension qui existe à l'intérieur de la problématique de faire des choix, d'allouer des ressources et c'est certain que c'est cette préoccupation-là qu'on vous exprime aussi, pour laquelle ...

3578 MADAME FORTIN: On comprend et, écoutez, la tension dont vous parlez, je relisais le mois dernier un témoignage devant le CRTC par Max Bourg de 1970, qui répondait à la question du contenu du "Téléjournal". Il était moins ouvert que nous autres!

3579 Mais je pense qu'on est parti d'une idée de base qui était, préservons les bases à partir desquelles reconstruire, ce qui n'a pas été fait en 1990. En 1990, une fois qu'une station est fermée, c'est très difficile à réouvrir. Cela prend des sommes énormes et ce n'est pas possible. Alors, on a dit: conservons l'essentiel et à partir de cela, on va reconstruire.

3580 Et je pense que depuis une couple d'années on est en reconstruction. Vous voyez le progrès, c'est une tendance qu'on veut poursuivre mais on a fait un recul et, là, on rebâtit. Et on rebâtit en tenant compte que les argents qu'on a coupés ne sont pas revenus et on réalloue et on retravaille à l'intérieur de cela.

3581 Mais on est tout à fait conscient. Ce qu'on voudrait être capable de développer et c'est ce qu'on a essayé d'illustrer aujourd'hui avec les programmes de relève, avec les producteurs indépendant, avec des engagements, c'est des présences au réseau qui sont significatives de la vie des communautés régionales et pas simplement des présences au réseau d'émissions qui n'ont pas un attachement à cette diversité du pays dont on a parlé toute la journée.

3582 Et je dirai le plus on sera capable d'en développer, le plus on le mettra au réseau. C'est vraiment un processus continu et c'est dans notre orientation. Micheline a consacré sa vie aux régions depuis de nombreuses années et c'est une personne...

3583 LA PRÉSIDENTE: Depuis Toronto.

3584 MADAME FORTIN: Et c'est une personne, madame, qui a beaucoup de constance et de détermination.

3585 LA PRÉSIDENTE: En effet. Oui, monsieur Saint-Laurent.

3586 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Si vous me permettez, pour poursuivre dans ce que vous aviez abordé auparavant sur la production en région et les facilités, les masses critiques, le personnel. On fait cela, on sait comment ça fonctionne et ces gens-là, je ne sais pas si vous avez idée de l'emploi complet qui est fait de toutes les ressources, de toutes les personnes, de toutes les machines, de tout le montage, de tout le tournage?

3587 Ce n'est pas de la fiction, c'est la vraie chose et j'ai les équipes, moi, réseau, les d'équipes réseau, les gens qui sont là-bas pour approvisionner le réseau de toutes sortes d'émission pour le reflet régional. Et il arrive qu'ils ne peuvent pas monter. Ces gens-là n'ont pas des capacités illimitées en région puis ils font tout leur possible. Ils travaillent avec les directeurs régionaux. Aussitôt qu'ils ont du montage, ils leur donnent, ils sont en faveur, mais c'est... souvent ça bloque là. On les fait rentrer pour des choses comme ça.

3588 Cela veut dire que les capacités sont tout à fait pleinement utilisées en région. C'est "number one".

3589 "Number two", il n'y a pas besoin de faire des émissions complètes. Des fois ils appellent ça des segments d'émission, ce qu'on fait. "Zone libre", ce n'est pas des segments d'émission. C'est des émissions complètes et on a mis en place et on a engagé des gens.

3590 Madame Fortin m'a donné un budget, elle a dit: écoute, engage des gens pour compléter la structure régionale et la directrice des régions nous a accommodés avec les équipes sur place pour qu'on puisse produire des choses pour le reflet régional.

3591 Alors, je veux simplement, si vous me donnez une minute, vous dire ce qu'on fait concrètement parce qu'on s'est réorganisés, puis on peut fonctionner.

3592 Ce qu'on fait, je vous donne mes propres objectifs personnels pour cette année et si je ne les remplis pas, je pense qu'il va arriver un malheur!

3593 MADAME FORTIN: Je ne les ai pas signés encore mais je suis d'accord avec lui, je ne lui avais pas dit! Alors, tu peux y aller, Claude,

3594 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Alors, vous avez la primeur. Alors, c'est la réorganisation de toutes les équipes réseau en région, établissement de la polyvalente, affectation centralisée, participation active des directions régionales avec l'affectation centrale pour déterminer et prioriser les choix et sujets d'émission.

3595 Chaque équipe réseau région, c'est ça les équipes réseau qui sont dans chacune des places, doit produire huit à dix reportages pour les émissions d'affaires publiques en plus d'un grand reportage chacun pour "Zone libre". Ce n'est pas dans les nuages, ça. Alors, les émissions d'affaires publiques, c'est "Enjeux", c'est "Branché", c'est "Découverte", c'est toutes les émissions que vous connaissez, qui produisent des reportages pour l'ensemble de ces émissions-là, ils sont en contact.

3596 On a tout organisé ça pour pas qu'il y ait perte de temps pour que les réalisateurs puissent avancer et que les journalistes soient là et que le montage soit disponible, et caetera.

3597 De plus, il y a quatre équipes hybrides, ça c'est en vertu des nouvelles conventions collectives qu'on a négociées qui permettent d'avoir un poste de journaliste qui est en même temps réalisateur. On en a quatre comme ça à travers le pays. Ces gens-là, les quatre équipes sont à Vancouver, Winnipeg, Ottawa et Moncton. Ces gens-là vont devoir fournir chacun sept reportages à la "Semaine verte" et "Second regard".

3598 C'est en plus des choses qui sont déjà comprises dans le programme de madame Vaillancourt qu'elle vous a énumérées tout à l'heure. Ils font toutes sortes de choses ces gens-là, mais ils vont faire ça, c'est ce qui leur est demandé très précisément.

3599 Évidemment, les gens à Québec, les équipes à Québec pour la "Semaine verte. Eux autres, ils en font... André, je pense que c'est une quinzaine de reportages.

3600 MONSIEUR POIRIER: Une quinzaine de reportages par équipe.

3601 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Et ces reportages-là ça montre la région de Québec. Il y en a des vaches à Québec puis des moutons puis des champs, puis toute la patente là! Ce n'est pas New-York, ça!

3602 LA PRÉSIDENTE: Pas à Québec même, là!

3603 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Dans la région de Québec.

3604 LA PRÉSIDENTE: L'autre côté de la rive, peut-être!

3605 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Non, mais c'est parce que des fois il y a des gens qui me disent: bien, ce n'est pas vraiment... ça ne montre pas vraiment ça, ce n'est pas vraiment un reflet régional. Je regrette là mais, moi, je connais le Québec puis ça fonctionne.

3606 LA PRÉSIDENTE: Mais il y a des vaches partout c'est sûr, madame Wylie le fait dire!

3607 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Il n'y en pas derrière Québec, j'ai pas dit ça!

3608 MONSIEUR GOURD: Si vous me permettez d'ajouter pour la télévision générale.

3609 LA PRÉSIDENTE: Oui, monsieur.

3610 MONSIEUR GOURD: C'est que nous aussi on a des objectifs qui sont comparables à ceux-là pour l'ensemble de nos magazines de service. Je pense à notre télévision de jour, quotidienne où ils vont devoir augmenter sensiblement la participation régionale dans ces émissions-là. Même chose aux émissions culturelles.

3611 Je pense que c'est "De bouche à oreille", je pense aussi au "Magazines sur l'écriture et le livre" qui va être mise en place dès l'automne. Donc, une heure qui se rajoute à "De bouche à oreille" où il va devoir y avoir une participation régionale importante. Ce sera dans les objectifs des émissions, puis ils vont être évalués sur le rendement.

3612 Donc, si on a pris la décision de créer une coordination de la production régionale à la télévision générale c'est, entre autres, pour s'assurer que ces objectifs-là sont remplis, que les suivis sont faits et qu'on arrive à installer une habitude qui va être indéfectible à un moment donné où l'activité culturelle régionale, l'activité socio-culturelle régionale fait partie du contenu de nos émissions régulières dans les domaines du service, de société et de la culture.

3613 MADAME FORTIN: En fait, notre objectif dans ce que Claude et... c'est qu'on ne veut pas faire de région ghetto. Dire que: tu as une heure, c'est le régional puis tu mets ça là. Mais on veut essayer d'intégrer toutes les contributions régionales et la vie de toutes les communautés dans le tissu même de la télévision dans chacune des émissions.

3614 Si vous regardez "Le Point" le vendredi, c'est qu'on vous dit quoi faire en fin de semaine, des fois vous avez le goût de prendre l'avion puis d'aller à Vancouver, n'est-ce pas?

3615 LA PRÉSIDENTE: Pas en fin de semaine, là, on ne pourra pas, on n'a pas le temps! N'est-ce pas, madame qu'on n'aura pas le temps!

3616 MONSIEUR GILBERT: Est-ce que je peux ajouter un mot?

3617 LA PRÉSIDENTE: Oui, bien sûr.

3618 MONSIEUR GILBERT: Du point de vue de RDI, moi je pense qu'il y a eu un changement majeur à Radio-Canada le premier janvier 1995 quand RDI est apparu, pour une raison bien simple. C'est qu'à partir de ce moment-là, on s'est mis à avoir collectivement accès à toute la matière qui était produite par les stations régionales. Et cela a une influence considérable parce que ce n'était pas visible avant.

3619 Alors, là, vous voyez tout ce matériel-là rentre, est accessible dans la tour de la maison de Radio-Canada. Maintenant, on sait ce qui se fait et ça amène un changement dans la culture.

3620 Quand on a développé le projet de RDI, il y a des critiques que j'entends aujourd'hui qu'on entendait à l'époque et une des choses qu'on a faites en développant le projet a été d'ajouter des éléments. On y allait de manière incrémentale, si je peux dire, pour employer l'expression anglaise, on a ajouté des éléments un peu partout dans les régions pour amener une production à RDI.

3621 Mais il y a une chose plus importante qu'on a faite au fond. C'est qu'on a passé un contrat de service avec chacune des stations et on a laissé aux stations le choix au plan éditorial de sa matière pour ses productions au réseau de l'information. Et c'est ce qui fait qu'il y a une autre façon de regarder la réalité qui nous a été amenée et qui influe sur tout le monde, finalement.

3622 LA PRÉSIDENTE: La fertilisation croisée fonctionne. C'est ce que vous voulez dire et en plus l'interpénétration. C'est ce qui a permis... au fond ce que vous dites, les choix que vous avez faits c'est à cet égard-là, c'est ce qui explique, par exemple, le choix de Québec aussi par rapport à la masse critique, mais il demeure que... je reviens à mon idée, que lorsqu'on voit dans une présence régionale où des dollars régionaux que vous avez limités, compte tenu des coupures et compte tenu des choix que vous avez faits aussi, quand vous voyez dans ça une importance à Québec et à Montréal, parce que le Montréal "Ce soir" qui est là aussi, c'est clair qu'on se dit par rapport au reste du Canada, il y a des choses, c'est très valable, mais on peut rester encore sur son appétit.

3623 Vous dites qu'il y a beaucoup de choses où vous êtes conscient de ça, vous essayez un peu de rebâtir les forces et vous y allez plus avec un choix

3624 Je comprends ça aussi. Mais ça semble, par rapport à ce que vous mettez sur la table, assez flou dans la mesure où vous en parlez. Mais vos engagements tels qu'ils se présentent aujourd'hui sont davantage axés sur votre première pierre angulaire qui est la question de l'information, notamment dont je parlais hier, auquel vous avez rajouté, par le biais du réseau, votre cinq heures par semaine.

3625 Puis ensuite, vous avez votre 5 millions dans lequel vous allez investir. Bien sûr, il y a ce qui se fait en région, le "Ce Soir" comme tel.

3626 Mais après ça, il y a des projets; on va en parler. Mais il n'y a pas ce dont monsieur Saint-Laurent ou monsieur Gourd parlait tantôt. Ça ça ne se reflète pas dans les engagements par rapport à l'exercice de la licence que vous cherchez à obtenir.

3627 MADAME FORTIN: Il est difficile de les quantifier parce que les engagements que vous demandez, souvent c'est des engagements non-quantifiables. On peut s'engager à faire tout ce qu'on vous a dit qu'on ferait mais ça se reflète dans combien de minutes, combien d'heures, combien de segments. C'est ça qui est difficile à mesurer. Mais tout ce qu'on vous a dit aujourd'hui c'est des engagements formels. On n'est pas juste venu pratiquer un discours.

3628 LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL: Ça reste et c'est sûr qu'il y a beaucoup d'échos au dialogue qu'on a ici pendant l'audience et qu'on va continuer à avoir pendant plusieurs jours encore. Mais lorsque le Conseil pose des questions par rapport à un rôle unique qu'il y a la nécessité dans un système de radiodiffusion de s'assurer que le diffuseur public considère vraiment qu'il fait les meilleurs choix possibles pour servir les Canadiens, prenant compte de ce que les autres font pour pas qu'il y ait strictement de la duplication mais qu'il y ait quelque chose d'unique, on entend beaucoup comme réplique de votre part que vous ne pouvez pas faire des choses, que vous êtes généraliste, qu'il faut que vous soyez partout.

3629 C'est un peu ce qu'on nous disait hier sur les questions de sports. Ça non plus on n'a pas fini d'en parler. D'accord, on entend ça. Parfait.

3630 Mais quand vient le temps de tout l'aspect pan-canadien et des régions, c'est sûr que là on transporte notre préoccupation et on dit, oui, si c'est vrai que vous devez... et on est d'accord avec vous, l'importance de rejoindre les Canadiens, s'il y a une place où ça doit se faire sentir, c'est bien dans peu importe qu'on appelle ça l'information, la proximité, la stratégie industrielle, la stratégie culturelle. On peut retrouver toutes les périphrases qu'on voudra, mais c'est très important, le jour où c'est un diffuseur public canadien, d'avoir cet espèce d'être capable d'être en contact et d'être présent dans toutes ces ramifications, d'où l'importance pour nous de comprendre les choix que vous faites, pas juste à l'intérieur d'une enveloppe restreinte mais par rapport à toute l'enveloppe qui est dévolue à la télévision de Radio-Canada.

3631 MADAME FORTIN: Est-ce que je peux quand même revenir sur cette question de généraliste-là?

3632 LA PRÉSIDENTE DU CONSEIL: Oui.

3633 MADAME FORTIN: Vous dites toujours: vous voulez être généraliste; vous voulez être partout. Ce qu'on vous a dit c'est qu'on est une télévision généraliste, puis qu'on a comme priorité pour les sept prochaines années les régions, l'information, les dramatiques, la jeunesse, la culture. Ça ne nous empêchera pas de faire du support ou un "quiz" ou des choses comme ça. Mais nos cinq priorités c'est pas partout. C'est ces cinq priorités-là et c'est des priorités, à mon avis, de télévision publique en français. C'est pas n'importe quoi, partout, pour toujours. Je veux juste mettre ça au dossier.

3634 Nos cinq priorités pour les cinq prochaines années, c'est des priorités de télévision publique. C'est des priorités qui ne sont pas partagées par des télévisions privées, puis c'est des priorités qui nous distinguent.

3635 LA PRÉSIDENTE: D'accord... d'accord que j'ai entendu ça.

--- Rires / Laughter

3636 LA PRÉSIDENTE: Mais je reviens sur la question des régions parce que c'est celle-là... et celle de dramatiques et des autres dimensions, vous en avez parlé avec madame Pennefather. Mais sur la question des régions, les choix et les priorités c'est lié à des ressources que vous disposez aussi par rapport à ces choix-là. Là-dessus c'est quand même important de savoir quelle est votre sélection parce que dans ces priorités-là, qu'est-ce que vous allouez aux régions, puis dans ces régions-là, lesquelles pour faire quoi, jusqu'au bout.

3637 C'est important parce que le service public, vous le disiez vous-même, on s'engage à quatre événements. Mais par contre, c'est bien clair qu'on en aura plus dans la télévision de proximité. Il ne faut pas oublier qu'on fait des nouvelles. Nous on est un diffuseur public. C'est vrai, vous êtes un diffuseur public d'où le type de questions que nous avons et d'où le type de préoccupations que nous avons.

3638 Donc, je reviens dans les engagements que vous avez. C'est important pour nous qu'on comprenne. Si vous dites: bien là, on est prêt à aller sur cette base-là, c'est certain, ça c'est une garantie, et compte tenu que c'est une priorité, faites-nous confiance, on va aller plus loin. C'est pas tout à fait suffisant en termes d'être à l'écho des questions dont on parle. C'est ce que je veux dire.

3639 Donc, si vous êtes prêt à aller plus loin, je pense qu'il faut en parler.

3640 Puis si vous n'êtes pas prêt à aller plus loin cet après-midi, on va avoir la chance de se revoir, qu'on puisse avoir l'occasion parce que c'est certain qu'il apparaît... par exemple, pourquoi quand il y avait le "Country centre-ville" à Moncton, qui était une émission musicale. Vous parliez tantôt des questions avec l'ADISQ, que vous cherchez des formules musicales qui pourraient retenir l'attention du public.

3641 Mais bien servir les intérêts à la fois des artistes, ça c'était certainement une expression musicale qui avait certainement un écho. C'est parti. C'est pas revenu ni à Québec, ni à Montréal. C'est nul part. Mais il demeure que ce qui reste et ce que sont vos engagements c'est, en effet, une diminution des heures pour Moncton avec quand même une importance qui demeure dans l'espèce de répartition générale de Québec et Montréal. Je comprends mal.

3642 MADAME MARAIS: J'aimerais parler un peu... vous parlez de rôle unique des régions. Je peux vous dire qu'à Ottawa il y a quelques années, on produisait une émission qui s'appelait "La Cuisine de Soeur Angèle". C'était fait à Ottawa mais à mon sens, c'est une émission qui aurait pu être fait au fond n'importe où.

3643 Comme directeur régional, quand je regarde les besoins de ma région, je considère que mon rôle unique est celui, entre autres, de développer les talents de ma région, de faire des concours, par exemple, "l'Ontario Pop", qui existe en Ontario depuis une quinzaine d'années, où on va chercher ou on développe ou on forme des nouveaux talents.

3644 Ces jeunes-là, ensuite, se retrouvent à notre émission "Expresso", qui est une émission régionale, un "talk show" où on apprend à connaître ces gens-là. On fait des émissions qui s'appellent "Concert intime" qui donne une autre plate-forme à ces gens-là qu'on a découvert dans nos régions et éventuellement, ces jeunes-là vont se retrouver au réseau.

3645 C'est un cheminement normal et c'est un rôle que nous sommes les seuls à jouer dans des communautés comme la nôtre.

3646 De la même façon, il y a un producteur indépendant qui m'a apporté un projet pour une dramatique qui s'appelle "La Vengeance de l'Orignal" qui est un roman extrêmement connu en Ontario, que les jeunes étudient à l'école et qu'on est en train de développer. C'est un projet qui va nous permettre d'utiliser des auteurs ou des scénaristes de la région, des comédiens de la région, et qui va nous permettre pour la première fois de faire une dramatique dans notre région.

3647 Je pense que ça c'est un rôle unique et c'est un rôle que nous avons choisi de remplir dans nos régions selon nos moyens et selon ce qui se passe chacun chez nous.

3648 LA PRÉSIDENTE: Comprenez bien que le Conseil n'est pas opposé à ça. Le Conseil essaie d'encourager ce type d'initiative et voir jusqu'où on peut aller pour vraiment avoir ça, non pas une fois de temps en temps, mais qui est cet espèce de présence qui fait qu'au total... et je pense qu'on comprend bien la nécessité du local et du régional, des rôles respectifs de chacun. On ne veut pas dire, tout devrait être réseau. C'est pas du tout. Si c'est ça que vous avez entendu...

3649 MADAME MARAIS: Non.

3650 LA PRÉSIDENTE: De ma part, ce n'est pas du tout. Ce qu'on cherche à voir c'est de s'assurer qu'au bout de la ligne, il y ait dans l'ensemble des expressions régionales une présence forte du diffuseur public comme nous pensons qu'il se doit.

3651 Ce que je cherche à voir c'est les engagements que vous avez ici. Si je prends par exemple les engagements que vous avez pour les émissions de nouvelles locales, vous avez 4 heures 35 à Moncton; à Montréal, 4 heures 50; à Québec. C'est déjà réglé, on n'en parle pas, mais c'est 5 heures 50, je pense, ça fait 6 heures; l'Outaouais, c'est 6 heures; 2 heures 50, Manitoba; Saskatchewan, 2 heures 30; Alberta, 2 heures 30; Colombie-Britannique, 2 heures 30.

3652 C'est l'engagement ferme qu'on a, plus le cinq heures des émissions dont on parlait, puis le 5 millions, et ça c'est les engagements fermes que vous avez soumis pour les prochaines années. Je me dis, je comprends que vous avez des coupures. Je comprends que les choix sont difficiles. Mais il me semble qu'une présence pan-canadienne comme le plan stratégique dont on a parlé, hier et de la priorité région comme vous parlez... il me semble qu'on reste sur notre appétit par rapport à ces engagements.

3653 MADAME FORTIN: Je pense que notre difficulté c'est de trouver une façon de les exprimer sous forme d'engagement en termes quantitatifs. Si on pouvait trouver une façon adéquate de faire ça, c'est pas une résistance de notre part. C'est qu'il y a beaucoup de ces choses-là qui sont qualitatives et qu'on a de la difficulté à traduire de façon, on peut dire, en cinq à sept heures. On pourrait dire: bon, 5 à 7 millions... je prends ça. Ça c'est facile.

3654 Mais tout le reste, c'est difficile pour nous de trouver une façon. Si vous êtes inspiré, inspirez-moi puis on va s'entendre sur une autre façon de procéder. Mais je pense que c'est de là que vient notre difficulté. C'est très facile pour nous de s'engager sur des choses comme ça. Sur le reste, c'est la façon de formuler cet engagement-là sous la forme autre qu'une intention. Je ne peux pas vous soumettre à chaque année les objectifs de Claude Saint-Laurent.

3655 LA PRÉSIDENTE: Quoique c'est tentant!

--- Rires / Laughter

3656 MADAME FORTIN: Non, non, mais je vous dis ça là...

3657 LA PRÉSIDENTE: En autant que ce ne soit pas nous qui payons le bonus, il n'y a pas de problème!

--- Rires / Laughter

3658 MADAME FORTIN: Ce n'est pas une mauvaise idée ça!

3659 MADAME IMBEAULT: Peut-être que je pourrais ajouter quelque chose au sujet de la programmation générale, parce que les engagements que vous venez d'entendre de monsieur Saint-Laurent, ce n'est pas la première année qu'on a ces équipes-là, mais c'est la première fois qu'on donne publiquement et de façon aussi engageante le nombre de reportages qui seront produits par les équipes et la diffusion de ces reportages-là.

3660 Il s'est produit ce printemps au moment où on préparait les consultations que vous avez tenu à travers le pays, une discussion avec la présidente de l'Association des artistes acadiens professionnels du Nouveau-Brunswick qui faisait (qui ne l'a pas faite finalement aux consultations parce qu'elle n'était pas là) mais qui avait été faite dans des rencontres préparatoires avec des gens de la Société. Elle avait dit: Je comprends que nos artistes, que ce soit des chanteurs, des musiciens, des écrivains, des peintres, nommez-les, des danseurs, ne soient pas beaucoup présents dans les émissions du réseau parce que nous, nos activités elles se passent en région et on n'a pas d'agent, par exemple, pour les faire connaître au réseau, pour téléphoner aux recherchistes des émissions, pour leur dire: écoutez, on va lancer tel livre, il y a tel disque, et faire un peu la promotion, comme des agents font pour des entreprises d'édition, des producteurs de disques, et caetera.

3661 De cette idée-là et en parlant avec des collègues est venue l'idée d'avoir une coordonnatrice à la production régionale au réseau, c'est-à-dire de se servir de guichet pour que les personnes qui sont dans tous ces secteurs d'activité-là puissent avoir une plus grande participation dans les émissions de jour, dans les émissions culturelles.

3662 C'est comme ça que monsieur Gourd a annoncé récemment la création de ce poste-là. On ne peut pas vous dire aujourd'hui combien on va réussir à placer d'artistes dans ces émissions-là. On vient de commencer.

3663 Mais l'engagement a été pris, ce qui veut dire que plus tard, on devrait pouvoir dire: Voici ce que ça peut donner dans une émission comme "Les trois mousquetaires" ou dans une émission comme "L'Écuyer" par exemple, ou "Frula", peu importe les émissions qui sont à l'antenne mais qui sont de ce type-là.

3664 Voici qu'est-ce que sera la présence régionale. Mais on pourra le dire quand on aura eu trois mois ou six mois d'exercices de cette fonction-là.

3665 LA PRÉSIDENTE: Non. Je comprends bien. Puis loin de nous le désir de se transformer en comptables. On a beaucoup de respect pour cette profession-là, mais c'est pas ce qu'on souhaite faire.

3666 Ce qu'on souhaite faire c'est avoir des engagements assez généraux qui vous permettent vraiment vos expertises à vous de choisir mais qui reflètent ce qui nous semble par rapport aux responsabilités que nous avons à l'endroit de la Loi sur la radiodiffusion de s'assurer que les objectifs vont aller plus loin dans les prochaines années et s'assurant que vous êtes un pilier important.

3667 Donc, que vous avez comme diffuseur public un espèce d'épaule à la roue par rapport à des objectifs qu'on tente tous d'atteindre et qui servent bien les Canadiens. C'est ça qu'on cherche à faire et c'est pas de...

3668 Mais il me semble qu'il faut trouver une façon de le faire avec un peu plus de fermeté. Je comprends bien vos bonnes intentions. Je comprends bien que vous êtes engagé au niveau des gestes et puis de projets. Mais je pense qu'il va falloir qu'on arrive à le démontrer de façon plus significative parce que c'est pas le passé qu'on est en train de tenter de regarder ensemble, c'est une licence pour les prochaines années.

3669 On a besoin d'un peu plus de certitude sur non pas chaque projet puis qui va le réaliser, puis avec quel animateur. Mais ce dont on a besoin c'est ça veut dire quoi au total en terme de service qu'on veut apporter dans cet espèce de reflet régional et pan-canadien, les deux dimensions.

3670 MADAME FORTIN: Écoutez, c'est une idée qui vient de me passer par l'esprit, je ne sais même pas si c'est pertinent dans votre mode de fonctionnement. Mais comme on se dote d'un forum devant qui on va rendre des comptes de façon annuelle sur l'ensemble de nos activités qu'on va consulter sur l'évolution de nos besoins, est-ce qu'un mécanisme de rendition de compte où on pourrait rendre compte au Conseil de l'évolution de ce plan-là, année après année pourrait être un mécanisme qui pourrait être intéressant pour vous?

3671 Je sais que c'est pas la façon habituelle que vous avez de travailler avec le réseau, mais c'est votre priorité, c'est une priorité. Je comprends très bien le flou de cette affaire-là, mais on pourrait dire... à chaque année vous soumettre un rapport de ce que nous avons fait, de la façon dont nous avons procédé, des difficultés qu'on a rencontrées, si on en a rencontrées.

3672 Je veux dire que j'ai aucune difficulté à pratiquer la transparence là-dessus, compte tenu de l'importance que vous y accordez et que nous y accordons aussi.

3673 LA PRÉSIDENTE: Bien, je pense que ce serait très apprécié. Je pense que quand même qu'il faut s'entendre sur quel est l'objectif qu'on cherche à atteindre et je pense que ça c'est important pour dire: Est-ce que ça continue là où on est ou si on cherche... sachant que la vie est ainsi faite, que ça peut être exigeant puis que c'est peut-être qu'il va falloir se reparler, que ça peut pas se régler immédiatement. Mais qu'on établisse une base pour dire: ça veut dire une modification peut-être du parcours, mais on va faire un progrès sur un certain nombre d'années.

3674 C'est certain que pour nous, ce que vous avez là, c'est appréciable, c'est important. Mais certainement que ce qu'on entend de votre part est plus prometteur puis on va essayer certainement de venir rediscuter avec vous pour voir de faire monter cette barre-là, ça c'est certain, pour aller chercher le plus possible.

3675 MONSIEUR SAINT-LAURENT: J'ai une remarque, là.

3676 LA PRÉSIDENTE: Oui.

3677 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Juste côté info. On discute de ça, mais moi, je n'accepte pas là d'emblée toutes les critiques qui sont faites puis dire: voici les cinq personnes qui sont venues ici avaient raison de dire que c'est de la foutaise notre reflet régional. Je ne suis pas d'accord avec ça, moi.

3678 Je suis d'accord avec certaines de ces choses-là. Mais je vois très bien ce que nous faisons, pas ce qu'on a fait en 40, ce que nous faisons maintenant tous les jours et ça existe ça, et ça existe plus chez nous que n'importe où ailleurs.

3679 Je sais pas si vous avez lu le Toronto Star ce matin, on est les seuls à couvrir les campagnes électorales au Nouveau-Brunswick et en Ontario. Il y a pas de TVA ici, ni de journaux québécois, ni personne; tu sais, c'est écrit là.

3680 LA PRÉSIDENTE: Mais ça, monsieur Saint-Laurent, soyez bien assuré...

3681 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Et c'est RDI qui a fait les deux débats des chefs, personne d'autre. C'est nous qui faisons ça.

3682 LA PRÉSIDENTE: Absolument. Et la recherche que je pense que nous tentons de faire présentement, c'est pas qu'on a une réponse puis on essaie de vous la refiler, on vous l'aurait dit. On cherche avec vous compte, tenu qu'est-ce que vous nous présentez, ce dont vous parlez, jusqu'où on peut pousser l'enveloppe de façon juste et raisonnable pour tenter ensemble de bien servir... parce que vous, vous êtes une institution publique, nous aussi (vous avez une loi de Radio-Canada) et on répond tous les deux à la Loi sur la radiodiffusion.

3683 On essaie ensemble de trouver comment mieux servir les canadiens, c'est ça qu'on cherche à faire.

3684 Alors, c'est certain que vous avez vos contraintes de tous les jours et c'est... vous les connaissez bien mieux que nous. Nous, notre rôle c'est de faire écho à des préoccupations et aussi d'essayer de voir ensemble comment on peut aller plus loin.

3685 C'est ça qu'on cherche à faire et de questionner des priorités que vous avez faites à cet effet pour s'assurer qu'on va chercher le maximum possible, pas pour nous, on n'a pas de satisfaction... Moi, j'habite en Ontario! Mais c'est vraiment en terme de servir les Canadiens. C'est ça qui nous habite et c'est pas pour dire au contraire que ce n'est pas fait ou que c'est pas bien fait, c'est de dire: c'est bien fait, est-ce qu'on peut aller plus loin. C'est plus ça qui nous anime.

3686 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Mais si vous me permettez une dernière remarque, après je ne parle plus jamais, c'est vous qui m'avez invité!

3687 LA PRÉSIDENTE: Absolument, c'est vrai!

3688 MONSIEUR SAINT-LAURENT: On n'a pas parlé beaucoup du Québec parce que c'est sous-entendu que le problème est pas là, le problème est ailleurs.

3689 Juste deux choses là-dessus puis moi je m'étends jamais sur les réalités démographiques, mais il y a cinquante pour cent des francophones du Canada qui habitent dans le Montréal étendu, o.k.

3690 Quand on parle de Toronto, parce que j'ai entendu aussi ces comparaisons-là, quand on parle de Toronto, il y a vingt-cinq pour cent des anglophones qui habitent dans le Toronto étendu. Et il y a des différences, les choses sont pas toutes pareilles, ça c'est une chose.

3691 Deuxièmement, puis celle-là je la trouve assez importante, c'est que je pense qu'il faut souligner la nécessité d'une solide présence des réalités du Québec à notre antenne si on doit demeurer pertinent dans notre marché principal. Cela je pense que ça va de soi, et témoigner adéquatement des réalités politiques, économiques, sociales et culturelles qui s'y déroulent et qui continuent de peser sur l'avenir du pays. Je pense que c'est important qu'on soit là.

3692 LA PRÉSIDENTE: Aucun doute là-dessus. C'est pas remis en question. D'ailleurs, c'est pas quelque chose sur lequel vous remarquerez que nous sommes venus au moment des discussions sur le réseau sur la question de l'information avec vous non plus.

3693 Alors, c'est pas ça qui est en cause, pas du tout, loin de nous d'ailleurs.

3694 MADAME VAILLANCOURT: Madame la présidente, comme nous l'avons fait pour le réseau, nous pourrions revenir avec la liste des engagements dont on vous a fait part et les mesurer, en tout cas, en terme le plus précis possible. Mais nous en avons toute une liste, alors épurer cette liste et vous faire part de l'ensemble des engagements. Certains sont quantitatifs, d'autres sont qualitatifs. Mais je pense qu'il est important de le faire comme on va le faire dans le cas du réseau.

3695 On vous le fera parvenir, on fera la liste de toutes les discussions qu'on a eues, des engagements, dans la mesure où ils sont le plus clairs possibles. Et encore une fois, ce que nous voulons faire, c'est de développer des projets qui sont significatifs pour nos communautés et non pas de faire du volume. Je pense que mes collègues vous l'ont dit et je pense que...

3696 LA PRÉSIDENTE: C'est très clair. Et je ne pense pas que nous on cherche non plus à faire du volume qui serait pas pertinent, on cherche à servir les Canadiens. Quand on cherche à servir les Canadiens, c'est de leur parler de choses qui leur importent et qui les reflètent, mais qui les amènent aussi plus loin. Alors, il y a pas d'inquiétudes.

3697 Je regarde l'heure, nous n'aurons plus d'interprète après 7 h 00. De toute façon on n'aura peut-être plus d'énergie, non plus!

3698 J'avais des irréconciliations avec d'autres chiffres, est-ce que par station... je regarde mes collègues, parce que là, je ne suis pas certaine si ce que vous nous avez fourni aujourd'hui prend compte de ça.

3699 Par exemple, il y a le passé et l'avenir. Sur le passé, il y a eu des changements de cap par rapport à vos engagements passés. Par exemple si on prend "l'Atlantique", il y a eu une réduction par rapport aux engagements passés?

3700 MADAME IMBEAULT: Oui, c'est pour surtout pour la diffusion de nouvelles par semaine.

3701 Alors, je pense que la première réponse est assez simple, c'est-à-dire que nous avions dans les engagements que nous avions pris, nous parlions d'un nombre d'heures plus grand que celui qu'on a pu réaliser, d'une part parce que nous avons... ils ont compté la haute saison, c'est-à-dire que nous comptions le "Ce Soir" d'une heure que l'on fait de septembre à la mi-juin, et on n'a pas soustrait la deuxième demi-heure ou si vous voulez ce qu'on fait l'été, qui est une demi-heure.

3702 Alors, on aurait dû vous donner la moyenne annuelle, on a donné la moyenne en la comptant comme étant une heure toute l'année. Et à ça qui change aussi un peu nos chiffres, le fait que les congés fériés ont fait une demi-heure plutôt qu'une heure. Alors, il y avait cette première difficulté d'interprétation.

3703 La deuxième partie de la réponse, c'est qu'au cours des compressions des dernières années, on a enlevé le bulletin. On avait un bulletin régional de sept minutes à 13 h 23, 24, le midi et un autre à 11 h 25, quelque chose comme ça le soir de cinq minutes, qui nous faisait dix, 12 minutes par jour, chaque jour, donc 50 ou 60 minutes par semaine, qu'on a cessé de faire au moment des compressions de façon à protéger l'intégrité de notre "Ce Soir". C'est-à-dire qu'on voulait pouvoir continuer à faire des nouvelles du sport, des nouvelles culturelles et des affaires publiques.

3704 Alors, pour protéger l'intégrité de cette heure-là, pour qu'elle soit tout aussi pertinente, on a sacrifié ces deux bulletins-là. Je me suis rendue compte qu'on aurait dû demander une autorisation à ça. Je pensais qu'en fournissant nos registres et en répondant aux questions c'était suffisant. Mais de fait, cette partie-là on l'a pas faite. Mais pour le reste, c'était vraiment une façon de protéger l'intégrité du "Ce Soir" et l'intégrité de l'information.

3705 LA PRÉSIDENTE: S'il y a un lieu où on s'inquiète à cause quand même d'une concentration d'une communauté francophone assez importante si on compare dans l'ensemble du Canada, c'est certainement l'Acadie. Alors, ça, ça demeure, je dirais, une préoccupation que vous avez certainement qu'en comparaison, le fait surtout qu'on a une diminution dans ce qui est proposé présentement. On parle de quoi?

3706 MADAME IMBEAULT: Quatre heures et demie. C'est-à-dire ça, ce sont les heures qu'on produit réellement au moment où on se parle. Et en terme de visibilité des provinces d'Atlantique ou en terme de rendre compte de l'activité de l'Acadie ou de l'activité des quatre provinces, je pense que l'ajout pour nous du réseau de l'information a été capital.

3707 Maintenant on produit en plus une heure et demie par jour en heure de jour, c'est-à-dire de 11 h 00 à 12 h 30 pour nous qui est une heure critique parce que c'est l'heure du dîner où les gens ont accès, plus 15 minutes en fin de soirée, qui tombe à 22 h 30, heure de l'Atlantique, non, 22 h 30 ici, 23 h 00 pour nous, mais qui est aussi un appui, un apport important à l'information régionale.

3708 Et comme la plupart des câblodistributeurs maintenant ont le RDI, je pense que c'est un bon service et qu'on a fait un échange quand même très important parce qu'on a une heure quarante-cinq d'information de plus qu'on avait au total.

3709 LA PRÉSIDENTE: Sur la question de Terre-Neuve, vous parlez comme d'un autre bulletin, c'est au niveau de la diffusion que c'est un autre bulletin, c'est au niveau de la production, c'est le même bulletin?

3710 MADAME IMBEAULT: C'est le même bulletin qui est diffusé dans son intégralité à Terre-Neuve, c'est-à-dire que les gens reçoivent la pleine heure qui est produite à Moncton, qui a toujours été un "Ce Soir Atlantique", mais qui était diffusé Maritimes.

3711 Maintenant, il est vraiment diffusé Atlantique, c'est-à-dire qu'il est diffusé d'abord dans les provinces Maritimes à notre heure, c'est-à-dire à 18 h 00 et à Terre-Neuve à 19 h 30 pour les gens de Terre-Neuve qui, semble-t-il, est une heure qui leur convient très bien parce qu'elle arrive en heure de grande écoute.

3712 LA PRÉSIDENTE: D'accord. Donc, c'est la même heure, c'est parce qu'on était un peu confus dans la compréhension.

3713 MADAME FORTIN: Jusqu'à l'an dernier, les gens de Terre-Neuve recevaient le "Ce Soir" de Montréal. Ils avaient fait une demande pour qu'on diffuse le "Ce Soir" de l'Atlantique plutôt que le "Ce Soir" de Montréal. Et c'est à ça qu'on fait référence.

3714 LA PRÉSIDENTE: D'accord. C'était plus près de chez eux.

3715 MADAME IMBEAULT: Elle est plus près et non seulement ça, mais ils ont des reportages en provenance de la journaliste à Saint-Jean de Terre-Neuve qu'ils ne voyaient jamais sauf à certaines occasions quand c'était diffusé au "Téléjournal". Maintenant ils l'ont chaque jour le reportage de chez eux.

3716 LA PRÉSIDENTE: Ah bon! Je peux comprendre qu'ils apprécient. Pour ce qui est de Québec, c'est déjà réglé. Pour Montréal, c'est 4 h 50?

3717 MADAME IMBEAULT: Montréal, c'est ça.

3718 LA PRÉSIDENTE: Puis ça c'est l'heure par les cinq jours de la semaine?

3719 MADAME IMBEAULT: Oui, du lundi au vendredi.

3720 LA PRÉSIDENTE: Du lundi au vendredi. Est-ce que ça semble être une augmentation dans nos registres à nous par rapport annuellement?

3721 MONSIEUR SAINT-LAURENT: "Montréal Ce Soir"?

3722 LA PRÉSIDENTE: Non.

3723 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Non, c'est la même chose.

3724 LA PRÉSIDENTE: C'est toujours la même chose. Par rapport à Québec?

3725 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Cela fait une heure depuis 1985 "Montréal Ce Soir".

3726 LA PRÉSIDENTE: Donc, il y a pas de changement de ce côté-là.

3727 MONSIEUR SAINT-LAURENT: Non.

3728 LA PRÉSIDENTE: C'est bizarre.

3729 MADAME FORTIN: Il faudrait vérifier dans ce cas-là.

3730 LA PRÉSIDENTE: Oui, bien peut-être de notre côté aussi. Et pour ce qui est de l'Outaouais, là encore on avait un problème de concordance, on avait un total de 435 heures puis là on est à 312 heures, est-ce que ça se peut?

3731 MADAME MARAIS: Oh, il faudrait que je vérifie ça parce qu'on...

3732 LA PRÉSIDENTE: Dans les engagements par rapport à ce que vous êtes prêts à vous engager.

3733 MADAME MARAIS: Je comprends bien, on s'engage à six heures.

3734 LA PRÉSIDENTE: A six heures.

3735 MADAME MARAIS: Et on produit un peu plus que ça là maintenant depuis qu'on a divisé les deux "Ce Soir", donc l'Outaouais et l'Ontario. On produit aussi en Outaouais un bulletin le midi et les weekends. Donc, on produit...

3736 LA PRÉSIDENTE: Donc, ce sera même plus que le six heures?

3737 MADAME MARAIS: Oui.

3738 LA PRÉSIDENTE: Là encore, ce que je trouve ici, c'est que oui, on a... je vous ne le dirai pas en français comment j'appelle ça là, mais je sais, c'est comme si on avait sur la table présentement la proposition minimale. Et ce dont vous nous faites rapport aujourd'hui c'est toutes les choses que vous avez mises en oeuvre qui sont réelles là, qui sont pas juste du "wishful thinking" là, qui sont réelles, mais qui se retrouvent pas dans les engagements. Alors je pense qu'il va falloir transférer je pense un peu plus d'engagements par rapport à vos intentions fermes. Et quand vous dites : On les dépasse, bien il faudrait que ça se retranscrive dans les engagements.

3739 MADAME MARAIS: Je peux peut-être vous dire pourquoi on est quand même assez conservateur dans nos engagements. La production qu'on fait présentement, c'est vraiment la production maximale que la station peut produire. C'est-à-dire que nos effectifs sont utilisés à pleine capacité. Avec les nouvelles conventions collectives depuis quelques années, on a maintenant des "vidéastes", donc des cameramen, monteurs, journalistes.

3740 Mais disons qu'on sert l'élastique là vraiment très étiré et je sais pas si on va pouvoir garder de rythme-là éternellement et c'est pour ça qu'on n'est pas prêt à s'engager à ce niveau-là là pour les prochaines années. On tient à le conserver, mais en même temps, on se rend compte qu'on est en situation.

3741 MADAME FORTIN: Et c'est dans un contexte où par décision du réseau dans l'exercice dont on a parlé hier, du deux pour cent de productivité, on a conclu que les stations régionales avaient atteint le plein de productivité. Donc, elles ont été l'an dernier exemptées de cet exercice-là et leur budget n'est pas touché par ça.

3742 Mais ce n'est pas un engagement je veux dire...

3743 LA PRÉSIDENTE: Mais, quand même, je me dis, quand je regarde l'ensemble des chiffres puis qu'on parle d'à peu près, quoi, l'équivalent de 30 millions, on dit par rapport à l'effort régional réparti dans l'ensemble des régions?

3744 Si on regarde l'ensemble du budget de Radio-Canada télévision et que vous dites que c'est une priorité et qu'on regarde en avant pour les prochaines années, ce n'est peut-être pas quelque chose que vous pouvez faire demain matin. Mais je pense que ça serait important qu'on sente vraiment les ressources derrière les priorités, de telle sorte que les engagements soient plus élevés que ceux que nous avons sur la table présentement.

3745 C'est la même chose pour Québec. Cela ne bougera pas mais les projets qui sont là, est-ce que ce sont des projets à long terme? Est-ce qu'on peut compter sur l'équivalent de ce qu'il y a présentement à travers la "Semaine verte" et "Second regard" et "Le jour du Seigneur"?

3746 MADAME FORTIN: La "Semaine verte", je pense que c'est une des plus vieilles émissions du réseau.

3747 LA PRÉSIDENTE: Je n'en douterais pas!

3748 MONSIEUR CLOUTIER: Oui. Au niveau de la "Semaine verte" ça va très bien, ça s'est bien implanté sur Québec de même que "Second regard" même en terme d'augmentation de part de marché. On a profité quand même qu'on a fait le déménagement de ces émissions-là pour leur faire un "lifting", si je peux m'exprimer ainsi.

3749 Ce sont des émissions qui dataient beaucoup, on appelait ça parmi les plus vieilles émissions à Radio-Canada et on a atteint des sommets avec ces émissions-là.

3750 Quand on pense à l'heure de diffusion tant en terme d'écoute qu'en part de marché, ça va jusqu'à 50, 52 pour cent, même 55 pour cent de part de marché.

3751 Donc, on a prouvé par le fait même que même hors un grand centre on était capable de faire de la télévision de qualité et cela a ouvert la porte à d'autres dont "Second regard". En ce qui concerne "Le Jour du Seigneur", oui, mais ce sont des participations ponctuelles, selon les budgets, ainsi de suite.

3752 Notre développement se fait présentement plus vers des émissions en partenariat avec les producteurs privés au cours des dernières années, on a investi beaucoup en terme de développement de ce côté-là.

3753 On a plusieurs projets, surtout sur notre grille estivale où on consacre l'ensemble de la deuxième demi-heure car au niveau de l'information, on passe de... c'est-à-dire notre bulletin d'une heure est réduit à une demi-heure durant l'été et on fait une grille d'été que j'appelle "un macédoine" qui est entièrement produite par des producteurs indépendants.

3754 Alors, il y a plusieurs compagnies, tant à Québec que dans l'est du Québec, qui avec les années et les productions... On se voulait un rôle de moteur en même temps et avoir des effets structurants et plus ça va plus la production grossit et s'améliore en terme de qualité.

3755 Le danger, c'est aussi qu'on est parti de pratiquement zéro en quelque part et ce n'est pas aussi d'arriver et que la bouchée soit trop grosse. Alors, les producteurs, ce ne sont pas en région des maisons comme "Coscient" ou ainsi de suite.

3756 Ce sont des petits producteurs qui ont une expérience aussi à apprendre. Et dans la mesure où on peut les accompagner on l'a fait et on l'a soutenu et de plus en plus, mais les résultats sont là.

3757 Moi, je vois, en plus des émissions spéciales, des documentaires de grande envergure et c'est tout à fait surprenant. J'ai des exemples même dans l'est du Québec, Matane, Production Vic Pelletier, c'est à citer, c'est incroyable le niveau de production de qualité tant au national qu'à l'international.

3758 Il annonçait cette semaine co-production avec Fondation Cousteau, un documentaire, tout ça, donc, et c'est à Matane que ça se passe. Et on continue en ce sens-là.

3759 En terme de proximité, c'est-à-dire sur Québec même et tout ça, il est certain qu'on cherche à développer tout notre créneau culturel qui est à renforcer parce que Québec possède beaucoup de comédiens, d'auteurs, de créateurs et tout ça. On en rencontre assez bien au "Ce Soir" mais je pense que nos priorités dans les mois et les années à venir, ce sera de ce côté-là.

3760 Pour ce qui est de la machine, on est 162 personnes/année et je vous garantis qu'il n'y a aucun temps d'attente à Québec, elle est complète, elle marche à 110 pour cent même, je dirais. Merci.

3761 LA PRÉSIDENTE: Et il m'apparaît dans ce que vous exprimez d'abord, que le fait d'avoir fait ce choix a créé une espèce de synergie, mais aussi tant qu'on va rester en terme de dire par rapport à utiliser les ressources que nous avons et que c'est une enveloppe fermée, c'est certain qu'on va être dans une cadrature du cercle et c'est certain qu'on va chercher à vous faire sortir de cette cadrature-là, c'est certain parce que, sinon, on s'enferme dans un a priori qui est de dire: voici les ressources, puis on n'ira pas plus loin.

3762 Et, conséquemment, c'est une question: est-ce que...

3763 MADAME FORTIN: Je pense, madame la présidente, qu'en terme d'efficacité, ce n'est pas de reconstruire des équipes qui vont travailler sur une émission occasionnellement. Je pense qu'on a atteint un niveau de synergie d'efficacité de machine probablement optimale et c'est pour cela que je pense que les développements vont devoir se faire par des moyens plus flexibles et c'est pour ça qu'on a choisi, maintenant, de passer à la production indépendante plutôt que de recréer des structures qui ne serviraient pas de façon aussi efficace.

3764 LA PRÉSIDENTE: Et même là, vos engagements par rapport à la production indépendante, c'est cinq millions sur cinq ans et c'est les 80 heures où vous avez de la production. Qu'est-ce que c'était ce chiffre-là? Je commence à être fatiguée, moi aussi!

3765 MADAME FORTIN: Le problème c'est qu'on ne le sait pas. Si on fait la dramatique en Ontario, c'est un gros projet qui est en développement depuis un an et demi, deux ans, c'est-à-dire qui va peut-être aller en production l'an prochain, qui va demander un investissement importante.

3766 On pense qu'il est significatif sur le plan régional parce que c'est le premier, mais c'est une heure.

3767 LA PRÉSIDENTE: Non. Je comprends, je comprends ça. Je comprends ça, mais vous savez c'est quand même au niveau des dramatiques, vous en parliez ce matin, c'est sûr que tant que les projets n'ont pas pris forme, que vous n'êtes pas allé au fond, maintenant surtout que vous n'avez plus de garantie, (vous ne pouvez pas le dire) mais vous avez quand même en tête comme direction du réseau puis de l'ensemble des composantes, vous avez quand même en tête une espèce d'enveloppe que vous adressez à chacune des priorités.

3768 MADAME FORTIN: Mais ce qui est différent en dramatique, c'est qu'on a des tonnes de projets sur la table et notre préoccupation c'est combien de ceux-là ne seront pas retenus. Je pense que jusqu'à présent, il n'y a pas beaucoup de projets sur la table qu'on n'a pas mené à terme, à moins de circonstances exceptionnelles. C'est une dynamique complètement différente.

3769 LA PRÉSIDENTE: Oui, mais vous reconnaîtrez, madame Fortin, que aussi de la même façon que c'est une dynamique différente. Vous dites vous-même que les fonds maintenant permettent les productions régionales. Ils ont ouvert la porte à des productions qui ne sont pas nécessairement sur le réseau, ça a créé une ouverture.

3770 Vous-même vous avez créé des infrastructures ou une infrastructure d'accueil. Monsieur Gourd aussi fait sa part en terme de... Je veux dire, vous avez mis en place et il y a des facteurs environnants qui sont en place, qui créent une espèce de nouvelles données.

3771 Conséquemment, on peut s'attendre que si les moyens se mettent en place, les résultats vont venir et c'est là où je pense que le Conseil va tenter vraiment de vous demander un objectif et des engagements qui ne reflètent pas ce qui est en place avant ces éléments-là, mais qui reflètent ce que vous avez vous-même contribué de façon significative à mettre en place, plus les choses extérieures.

3772 MADAME FORTIN: Vous voulez tester notre capacité prévisionnelle, j'ai compris! On va faire un effort dans ce sens-là.

3773 LA PRÉSIDENTE: Nous autres, on est toujours à la recherche des boules de crystal, c'est très très important!

3774 Écoutez, comme on approche de 7 h, les interprètes sont fatigués mais nous aussi, je pense bien, pourquoi ne nous concluons-nous pas là-dessus demain matin. Comme en même temps nous aurons à revenir sur la question de publicité, je pense que ce serait bien avisé d'aller dormir là-dessus!

3775 MADAME FORTIN: Merci, madame, merci, messieurs.

3776 LA PRÉSIDENTE: Merci infiniment.

--- L'audience est ajournée à 1855, pour reprendre

le jeudi 27 mai 1999, à 0930 / Whereupon the

hearing is adjourned at 1855, to resume

on Thursday, May 27, 1999, at 0930









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