ARCHIVED -  Transcript / Transcription - Halifax - Nova Scotia / (Nouvelle-Écosse) - 2004-03-05

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Please note that the Official Languages Act requires that government publications be available in both official languages.

In order to meet some of the requirements under this Act, the Commission's transcripts will therefore be bilingual as to their covers, the listing of CRTC members and staff attending the hearings, and the table of contents.

However, the aforementioned publication is the recorded verbatim transcript and, as such, is transcribed in either of the official languages, depending on the language spoken by the participant at the hearing.















TRANSCRIPT OF PROCEEDINGS
FOR THE CANADIAN RADIO-TELEVISION AND
TELECOMMUNICATIONS COMMISSION








TRANSCRIPTION DES AUDIENCES DU
CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION
ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES




























HELD AT: TENUE À:



World Trade and World Trade and

Convention Centre Convention Centre

1800 Argyle Street 1800, rue Argyle

Halifax, Nova Scotia Halifax (Nouvelle-Écosse)







5 March 2004 5 mars 2004





Volume 5










Transcripts



In order to meet the requirements of the Official Languages

Act, transcripts of proceedings before the Commission will be

bilingual as to their covers, the listing of the CRTC members

and staff attending the public hearings, and the Table of

Contents.



However, the aforementioned publication is the recorded

verbatim transcript and, as such, is taped and transcribed in

either of the official languages, depending on the language

spoken by the participant at the public hearing.









Transcription



Afin de rencontrer les exigences de la Loi sur les langues

officielles, les procès-verbaux pour le Conseil seront

bilingues en ce qui a trait à la page couverture, la liste des

membres et du personnel du CRTC participant à l'audience

publique ainsi que la table des matières.



Toutefois, la publication susmentionnée est un compte rendu

textuel des délibérations et, en tant que tel, est enregistrée

et transcrite dans l'une ou l'autre des deux langues

officielles, compte tenu de la langue utilisée par le

participant à l'audience publique.

Canadian Radio-television and
Telecommunications Commission


Conseil de la radiodiffusion et des
télécommunications canadiennes




Transcript / Transcription






BEFORE / DEVANT:



David Colville Chairperson

Vice-Chair of

Telecommunications

Barbara Cram Regional Commissioner for

Manitoba and Saskatchewan

Ron Williams Regional Commissioner for

Alberta and the Northwest

Territories

Jean-Marc Demers National Commissioner

Stuart Langford National Commissioner



ALSO PRESENT / AUSSI PRÉSENTS:



Pierre LeBel Hearing Secretary / Secrétaire

d'audience

Peter McCallum Senior Legal Counsel /

Conseiller juridique

principal

Sylvie Jones Conseillère / Counsel







HELD AT: TENUE À:



World Trade and World Trade and

Convention Centre Convention Centre

1800 Argyle Street 1800, rue Argyle

Halifax, Nova Scotia Halifax (Nouvelle-Écosse)







5 March 2004 5 mars 2004







Volume 5


TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES


PAGE / PARA NO.





PHASE I (cont'd)





PRESENTATION BY / PRÉSENTATION PAR





Radio Beauséjour Inc. 1056 / 6256







PHASE II





INTERVENTION BY / INTERVENTION PAR





Rogers Broadcasting Ltd. 1170 / 6666



Radio Beauséjour Inc. 1171 / 6671







PHAASE III





Maritime Broadcasting Systems Ltd. 1171 / 6678



L'Alliance des radios communautaires du Canada 1185 / 6759

et l'Association des radios communautaires

acadiennes du Nouveau-Brunswick



Radiodiffusion Acadie inc. 1216 / 6881







PHASE IV





REPLY BY / RÉPLIQUE PAR





Radio Beauséjour Ltd. 1233 / 6949



Rogers Broadcasting Ltd. 1243 / 6993





TABLE OF CONTENTS / TABLE DES MATIÈRES


PAGE / PARA NO.





PHASE I (cont'd)





PRESENTATION BY / PRÉSENTATION PAR





Rogers Broadcasting Ltd. 1246 / 7011













Halifax, Nova Scotia / Halifax (Nouvelle-Écosse)

--- Upon resuming on Friday, March 5, 2004 at 0900 /

L'audience reprend le vendredi 5 mars 2004 à 0900

6250 THE CHAIRPERSON: Good morning, ladies and gentlemen. Welcome back to our proceeding, day 5. We are at the stage of hearing applications for Moncton, Phase I of the process.

6251 Mr. Secretary.

6252 M. LeBEL: Merci, monsieur le président. Nous entendrons maintenant l'article 14 à l'ordre du jour qui est une demande présentée par Radio Beauséjour Inc. en vue d'obtenir une licence visant l'exploitation d'une entreprise de programmation de radio FM communautaire de type B de langue française à Moncton.

6253 La nouvelle station serait exploitée à la fréquence 90,7 MHz au canal 214B avec une puissance apparente rayonnée de 30 000 watts.

6254 Monsieur Alcide Gaudet nous présentera ses collègues.

6255 Merci. Vous avez 20 minutes pour faire votre présentation.

PRÉSENTATION / PRESENTATION

6256 M. ARSENEAULT: Bonjour, messieurs et madame les commissaires. Avant de passer la parole à notre président je voudrais prendre l'opportunité de vous inviter en Nouvelle-Écosse en Atlantique, à Halifax dans la langue de Molière où est née l'Acadie finalement.

6257 On est fiers d'être ici aujourd'hui. On est contents. J'espère que votre séjour à Halifax a été bien puisque quelques semaines passées à Québec je pense que je ne réalisais pas que votre métier était aussi dangereux.

6258 Donc bienvenue à Halifax et j'espère que vous avez passé un excellent séjour parmi nous.

6259 Durant notre présentation aujourd'hui vous allez beaucoup entendre le mot urbain et le mot urbain a été utilisé beaucoup lors de ces audiences. On parlait surtout au niveau musical.

6260 Dans le cas de notre demande le mot urbain veut plutôt s'appliquer à une région ou une partie du territoire que nous on appelle le sud-est du Nouveau-Brunswick et non on ne se référera pas nécessairement à la musique.

6261 Donc sans plus tarder j'aimerais vous présenter notre président, M. Alcide Gaudet qui est président de Radio Beauséjour depuis quatre années. Je lui cède la parole.

6262 M. GAUDET: Bonjour. D'abord je vais vous présenter les personnes qui sont avec moi. A ma gauche, nous avons M. Yvon Michaud qui est le directeur de la programmation de CJSE et à ma droite le directeur général de CJSE, M. Gilles Arseneault, et moi-même, Alcide Gaudet.

6263 Je suis impliqué au sein de Radio Beauséjour depuis sept ans, donc cinq à titre de président. Je suis un ancien directeur d'école à la retraite.

6264 Monsieur le président, madame, messieurs les commissaires. Au nom du conseil d'administration de Radio Beauséjour je désire vous remercier pour le privilège que vous nous accordez de comparaître devant vous. Le conseil d'administration croit beaucoup au bien-fondé de cette demande et nous nous engageons à relever le défi avec notre communauté du sud-est du Nouveau-Brunswick si jamais une telle décision nous est favorable.

6265 Apparemment que cette semaine on a parlé beaucoup de fêtes ici, la fête d'un tel, la fête de celui-ci. Nous aussi cette année nous avons des raisons de fêter.

6266 Vous savez sans doute que la troisième édition du Congrès mondial acadien va se dérouler ici à Halifax ainsi que dans plusieurs milieux en Nouvelle-Écosse. C'est aussi le 400e anniversaire de la fondation de l'Acadie et ce qui est plus près de nous autres c'est notre 10e anniversaire à CJSE.

6267 Donc vous savez qu'on a 10 ans d'expérience et de succès et je vous prie de croire que c'est une réalité.

6268 Quel beau cadeau que vous feriez aux francophones du sud-est du Nouveau-Brunswick de leur accorder une licence pour Radio Soleil. Ce serait une autre occasion de célébrer un événement signifiant dans l'histoire d'un peuple.

6269 Encore une fois, je vous remercie de la considération que vous allez porter à notre demande. Sans plus tarder, je passe la parole à M. Yvon Michaud qui va vous faire cette présentation.

6270 M. MICHAUD: Merci, monsieur Gaudet.

6271 Monsieur le président, madame, messieurs du Conseil. Dans notre mémoire nous présenterons les points suivants :

6272 D'abord ce qu'est Radio Soleil, Radio Soleil, un projet voulu par la communauté acadienne; Rogers un autre joueur anglophone de taille dans notre marché si jamais ça arrivait; et pourquoi le modèle communautaire a-t-il une meilleure chance de réussir.

6273 Faisons tout d'abord une mise en perspective si vous voulez bien aux audiences 2000. Radio Beauséjour a participé à l'audience du CRTC de Moncton et nous étions alors en compétition avec le consortium CHOIX Maritime Broadcasting.

6274 Dans sa décision 2000-361 le CTRC nous disait :

« En étudiant le bien-fondé de ces deux demandes, le Conseil s'est donc basé sur deux grilles d'analyses bien distinctes... »

l'une s'appuyant sur la politique concernant la radio commerciale alors que l'autre s'appuyait sur la politique relative à la radio communautaire. A notre avis CHOIX a obtenu cette licence principalement parce qu'il n'existait pas de radio francophones privées. Le président de CHOIX, M. Denis Losier, s'oppose encore à notre demande à la présente audience et nous adresserons cette opposition dans notre mémoire de réplique un peu plus tard.

6275 Maintenant, l'Acadie du sud-est réclame Radio Soleil et dans sa décision CRTC 2000-361 le Conseil reconnaît aux points 12, 13 et 14 que Radio Beauséjour a reçu de nombreux appuis de la communauté acadienne des Maritimes, le succès remporté par CJSE et son impact sur le développement des collectivités francophones ainsi qu'un des meilleurs exemples de réussite en radio communautaire et sur le plan financier également.

6276 Donc avec Radio Soleil l'appui de la communauté est renouvelé avec d'autres lettres de soutien. Radio Soleil répond plus que jamais aux besoins exprimés des Canadiens francophones minoritaires du sud-est du Nouveau-Brunswick.

6277 Radio Soleil et CJSE ne sont pas des radios privées comme vous le savez, et dans le marché de Moncton Radio Beauséjour doit concurrencer justement avec le secteur privé. La radio communautaire n'est pas financée par l'État non plus. CJSE se tire très d'affaire merci, mais restez cependant assurés que CJSE ne ressemble en rien à la radio privée ni dans sa forme ni dans son fonctionnement et dans ses opérations et ni dans ses objectifs et il en sera de même pour Radio Soleil.

6278 Radio Soleil offrira un service de radio communautaire diversifié à un auditoire urbain et je veux dire, on l'a mentionné et je le répète, on parle de ville ici et non pas de son urbain ou de « urban sound » comme on a entendu à ces audiences. Donc un auditoire urbain de ville et contemporain. Ce service sera complémentaire à CJSE qui ajustera sa programmation avec un service diversifié beaucoup plus pop-rock et country destiné à un auditoire plus rural. C'est là les mots urbain et rural. Vous allez les entendre souvent au cours de notre présentation.

6279 Avec Radio Soleil, Radio Beauséjour opérera donc deux radios communautaires sur le grand territoire du sud-est du Nouveau-Brunswick. Elle s'adressera à un segment beaucoup plus scolarisé. La population du sud-est pourra ainsi profiter d'une réelle diversité radiophonique.

6280 Tel que décrit dans les réponses aux questions supplémentaires de notre demande de licence, Radio Soleil veut répondre aux besoins de l'auditoire urbain. Donc au niveau musical nous diffuserons les musiques d'artistes acadiens et d'autres ethnies dans plusieurs catégories musicales, que ce soit le classique, la musique du monde, le jazz, le nouvel âge, l'électroacoustique, celtique et j'en passe.

6281 Permettez-nous de mentionner quelques noms d'artistes de chez nous dans ces genres musicaux : Les Muses, par exemple, le groupe Jacobus et Maléco, Marc Beaulieu, Richard Raymond, Rosemarie Landry, Michel Cardin, Suzie LeBlanc, Lance Ouellette, Adrienne Savoie, Pierre Michaud, Julien LeBlanc, Jasper Wood, le Quatuor Arthur-LeBlanc, Nathalie Paulin, la Corale Beauséjour, Monette Gould, Symphonie Nouveau-Brunswick, Les jeunes chanteurs d'Acadie, Maesha Brueggergossman, et il y en a d'autres aussi qu'on pourrait énumérer, des gens de chez nous qu'on entend très rarement à la radio, sans oublier aussi l'apport des communautés autochtones. Les musiques du monde viendront également enrichir le bagage culturel de notre région qui accueille des gens du Maghreb, des pays africains, de l'Asie et du Moyen-Orient.

6282 D'ailleurs l'Association des radios communautaires acadiennes du Nouveau-Brunswick, l'ARCANB, développe présentement des possibilités d'échanges avec l'Europe et l'Afrique francophone et la distribution électronique promotionnelle de musiques du monde est à notre portée. C'est facile à faire avec Internet aujourd'hui.

6283 Au chapitre des nouvelles, de l'information, des affaires publiques et des émissions d'intérêt communautaire, Radio Soleil offrira un tout nouveau service, indépendant de CJSE. Nous présenterons un visage différent de la région de Moncton. Moncton est une véritable plaque tournante et un pôle d'attraction où se tient tous les ans une vaste panoplie d'événements, de rencontres nationales et internationales.

6284 A l'heure actuelle plusieurs sujets complexes méritent d'être approfondis et vulgarisés afin de mieux comprendre je dirais les grands enjeux de notre société. Radio Soleil veut jouer ce rôle de vulgarisateur qu'aucune radio privée ne juge important de faire. C'est important de le souligner. Nous voulons faire appel à l'intelligence des gens par le biais de chroniques, d'émissions d'information, d'affaires publiques et de bulletins de nouvelles. Nous ne manquerons pas non plus de faire appel au service à la carte du Réseau francophone d'Amérique, RFA, au service de Radio-France internationale, RFI, ou encore au nouvel organisme Radio Lucie. C'est un outil de programmation et de diffusion pour les Radios communautaire de l'aire francophone mondiale.

6285 Dans sa décision CRTC 2000-361 au point 11, le Conseil disait ceci, Radio Beauséjour ne l'a pas convaincu que son projet de deuxième station communautaire dans la région de Moncton aurait un caractère vraiment distinct par rapport à CJSE FM et ajouterait à la diversité des voix présentes dans le marché.

6286 Cette fois-ci, madame, messieurs du Conseil, nous espérons sincèrement vous convaincre du caractère distinct de Radio Soleil par rapport à CJSE.

6287 Lorsqu'on dit que Radio Soleil est un projet voulu par la communauté acadienne eh bien cette année, on l'a mentionné précédemment, l'Acadie fête son 400e anniversaire de fondation. Notre culture est solidement encrée dans notre métropole qu'on pourrait appeler Moncton. D'ailleurs Moncton est la première et l'unique ville officiellement bilingue au Canada. De multiples associations et institutions acadiennes y ont pignon sur rue. Grâce aux luttes des leaders acadiens et de leurs partenaires nous vivons maintenant dans un climat d'épanouissement.

6288 Plusieurs de ces luttes ont été menées à partir de Moncton en raison de la forte concentration de la population acadienne et de la présence de plusieurs associations, institutions et organismes acadiens. La région du Grand Moncton qui inclut aussi la cité de Dieppe, la nouvelle cité de Dieppe qui est acadienne presqu'à 100 pour cent est sans équivoque la métropole acadienne où s'entremêlent nos valeurs patrimoniales et modernes.

6289 En 2000, nous avions reçu un soutien massif de la communauté et des organismes acadiens. Nous avions reçu des lettres des dix plus grandes municipalités, de 48 organismes acadiens, de 29 artistes et de cinq personnalités publiques. Pour leur part, les membres de la communauté avaient signé des centaines et des centaines de lettres-types d'appui. Nous croyons que ces appuis sont toujours valables.

6290 Toutefois, pour notre projet de Radio Soleil nous avons quand même tenu à renouveler l'appui d'associations représentatives des grands secteurs d'activités. C'est ainsi que nous remercions l'ARC du Canada et l'ARCANB, la Société des Acadiens et des Acadiennes du Nouveau-Brunswick, l'Association acadiennes des artistes professionnels du Nouveau-Brunswick, le Conseil provincial des sociétés culturelles, la Société des jeux de l'Acadie, et j'en passe.

6291 Maintenant parlons de Rogers qui est un joueur anglophone de taille dans notre marché. Dans cette audience, le Conseil sera aussi appelé à décider s'il accorde une ou deux licences de langue anglaise à Rogers.

6292 Radio Beauséjour aimerait signaler que s'il accordait une ou deux nouvelles licences anglophones privées il faudrait voir à équilibrer le nombre de licences francophones. Nous croyons que Radio Soleil en plus d'offrir une diversité à son auditoire urbain contribuera également à offrir et à équilibrer les services francophones dans l'ensemble du marché de Moncton et du sud-est. C'est la meilleure façon de s'assurer que notre minorité francophone bénéficie des outils de développement favorables à son épanouissement.

6293 Le marché du Grand Moncton est en pleine expansion. Si le CRTC accorde une ou deux nouvelles licences dans le sud-est du Nouveau-Brunswick il doit tenir compte des données démographiques qui démontrent que ce sont les populations francophones des comtés du nord du Nouveau-Brunswick qui viennent s'établir dans le sud-est et non l'inverse. D'ailleurs nous avons des statistiques là-dessus qui sont éloquentes, particulièrement dans le comté de Westmorland où il y a une croissance incroyable.

6294 Ce qui veut dire que le marché francophone du Grand Moncton serait en droit d'obtenir une fréquence puisque le nombre de francophones est en pleine croissance, et pour bien faire il ne faudrait pas oublier que Moncton, comme on l'a dit, est la seule ville officiellement bilingue au Canada.

6295 Donc Radio Soleil est la candidate idéale à notre avis pour l'utilisation optimale de cette fréquence. Elle sera mise au service d'une dynamique population francophone minoritaire qui doit combattre, et j'insiste sur le mot « combattre », l'assimilation à plusieurs échelons.

6296 Pourquoi le modèle communautaire a-t-il la meilleure chance de réussir? Eh bien la politique relative à la radio communautaire du CRTC constitue un outil de développement pour la population francophone et acadienne du sud-est du Nouveau-Brunswick. Si le CRTC nous accordait la licence pour Radio Soleil nous nous assurerons d'offrir une alternative radiophonique que ni CJSE ni les autres radios communautaires commerciales ou d'État ne peuvent offrir. Nous nous assurerons d'une participation de la population à la gouvernance de Radio Soleil. Nous nous assurerons d'un accès du public aux ondes de Radio Soleil, de 25 pour cent de contenus oraux ou verbaux inédits, uniques et complémentaires à CJSE et d'un engagement dans le développement musical, artistique, culturel, social et économique.

6297 Mais c'est aussi parce que le modèle de radio communautaire était privé au Nouveau-Brunswick et que CJSE est l'un des chefs de file de ce mouvement au Canada parce que Radio Beauséjour peut assurer une viabilité à Radio Soleil, parce que la communauté appuie entièrement ce projet, parce qu'en plus de sa formule régionale Radio Soleil est un projet qui assurera une saine diversité dans les services francophones à Moncton et dans tout le sud-est, et parce qu'il faut garantir un équilibre des services radiophoniques pour les auditoires francophones, anglophones et francophiles.

6298 Le mieux-être collectif est l'un des éléments importants dans la programmation de Radio Beauséjour. Depuis de nombreuses années nous diffusions gratuitement -- je dis bien « gratuitement » -- des radiothons qui viennent en aide à des organismes voués à l'entraide de leurs compatriotes. Sans l'engagement de Radio Beauséjour plusieurs projets de ces organismes n'auraient jamais vu le jour. Parmi les organismes que nous aidons annuellement par le biais de radiothons, mentionnons le Centre de prévention de la violence familiale de Kent. On vient tout juste de terminer il y a quelques semaines un radiothon et en l'espace de huit heures on a amassé tout près de 70 000 $ pour venir en aide à ce centre d'hébergement pour des enfants et des femmes victimes de violence familiale.

6299 Nous faisons la même chose avec les résidences alternatives qui s'occupent de personnes qui souffrent de maladies mentales et qui ont besoin de logements à prix abordable. Nous avons fait des radiothons à succès avec ça aussi.

6300 Mentionnons les pompiers du comté de Kent, le Vestiaire St-Joseph de Shédiac qui est une banque alimentaire mais aussi un vestiaire où les gens peuvent aller se chercher des vêtements à prix modique, le Trivthon de la Maison Nazareth qui s'occupe des sans-logis de notre société, l'hôpital pour enfants IWK ici à Halifax, le Relais pour la vie de la Société canadienne du cancer, le tournoi de golf de la Fondation canadienne du foie, la promotion de nombreuses activités d'alphabétisation au Nouveau-Brunswick parce qu'on sait que dans notre région le taux d'analphabétisme est très élevé, et aussi je voudrais mentionner la promotion et des reportages en faveur de l'arbre de l'espoir de l'hôpital Georges L. Dumont de Moncton. Ce sont là quelques exemples de notre engagement dans la communauté et Radio Soleil sera jumelée à cet effort de bienfaisance.

6301 En conclusion, nous espérons que nous avons réussi à vous convaincre de l'importance de Radio Soleil. L'auditoire urbain de la région du sud-est du Nouveau-Brunswick composé de nombreuses ethnies attendra votre verdict en comptant sur votre compréhension et votre ouverture d'esprit.

6302 Il ne fait aucun doute que Radio Soleil répondra à la modernité radiophonique que recherche l'Acadie d'aujourd'hui et de demain. L'univers radiophonique permet qu'une fréquence francophone soit disponible dans le Grand Moncton. Ensemble, madame, messieurs, soyons des innovateurs, des créateurs et des acteurs dans cette vitalité et cette véritable diversité culturelle de notre beau et grand pays qu'on appelle le Canada.

6303 En ce début de 21e siècle, mesdames et messieurs du Conseil, nous vous invitons à faire preuve d'avant-gardisme dans le respect des objectifs de votre mandat. Pour une fois les intérêts socioculturels doivent avoir une préséance sur les impératifs et les pouvoirs financiers.

6304 Nous vous demandons de dire oui à notre projet. Il s'agirait d'un précédent dans le domaine communautaire, nous en convenons, mais contrairement au privé il n'y a pas d'autre radio communautaire hors Québec qui peut faire une demande semblable dans un avenir rapproché.

6305 Un oui serait un vote de confiance envers les radios communautaires du Canada. Un non pourrait être perçu comme un désaveu de votre part.

6306 Permettez à Radio Beauséjour de prouver à l'ensemble du pays qu'une deuxième licence à un groupe communautaire justifie les objectifs du CRTC. Il faut se rappeler que la radio commerciale privée n'est pas exclusivement la panacée à l'avancement des communications et particulièrement en Acadie. Le peuple acadien, les francophones et les francophiles recherchent de l'inédit et non pas de la redondance radiophonique sans couleur et sans saveur.

6307 Madame, messieurs, il faut dire oui à Radio Soleil.

6308 Merci.

6309 LE PRÉSIDENT: Merci, messieurs.

6310 Conseiller Demers.

6311 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur le président.

6312 Bonjour, messieurs. Alors peut-être une question assez générale pour situer ensuite les questions de contexte, les questions que je vais poser plus tard.

6313 Il doit vous arriver souvent d'avoir à dire la différence que vous voyez entre une radio communautaire dans votre milieu et une radio commerciale.

6314 Alors est-ce que vous pourriez en quelques mots nous dire ce que vous répondez à cette question-là dans votre communauté.

6315 M. ARSENEAULT: Tout à fait, une question d'ailleurs qu'on est très fiers de répondre parce que la différence, les différences sont énormes. Premièrement, la radio communautaire CJSE est gérée par des membres des communautés. Le sud-est du Nouveau-Brunswick est une grande région où il y a une trentaine de communautés. Nous en a des représentants de toutes ces communautés qui participent activement au conseil d'administration. Nos bénévoles, plus de 75 bénévoles qui font des émissions radiophoniques présentement viennent de chacune de ces communautés donc reflètent leur milieu à l'ensemble des communautés du sud-est.

6316 Les objectifs de la radio ne sont pas le profit financier mais bien le développement des communautés en partenariat avec les organismes du milieu. Donc nous on rencontre à tous les jours des dizaines de personnes ou on travaille avec eux autres à des projets qui pour la communauté. Une des choses dont on est très fiers à Radio Beauséjour c'est le développement culturel. Le développement carrément au niveau des artistes acadiens, par exemple, il n'y avait absolument aucune chance que ces artistes-là puissent être joués à la radio. D'ailleurs avant que Radio Beauséjour ouvre ses ondes, la grande majorité des artistes performaient en anglais. Maintenant on a des artistes chez nous qui vivent de leur métier, qui sont exportés à l'extérieur des régions et qui ont des résultats absolument étonnants.

6317 Présentement on a frayé un « star system » à l'intérieur de la radio avec des palmarès. On fait des palmarès dans l'univers country, de la musique pop-rock, et on veut faire la même chose avec toute une autre panoplie d'artistes qui sont là pour qu'on donne une certaine visibilité mais c'est très difficile de le faire avec une antenne. On parle ici de dizaines et de dizaines de différents formats musicaux. Je crois que ce qui est important, ni CJSE ni Radio Soleil ne seront des radios à format du type privé où on a une style musical ou un et demi alors que nous CJSE continuera à être diversifié sur les deux antennes puisqu'il y a cette diversité de choix musical qui est disponible et qui se développe.

6318 Chez nous CJSE a pu prouver que la radio communautaire si elle joue bien son rôle elle peut jouer un rôle extrêmement important au niveau du développement social, économique et surtout culturel. Justement une des activités qu'on a créée à travers de nos palmarès c'est un gala qui a lieu à tous les deux ans, et éventuellement on espère à tous les ans. C'est Radio Beauséjour avec des bénévoles qui a créé ce gala-là qui est maintenant géré par l'Association des radios communautaires du Nouveau-Brunswick. On espère de l'étendre au niveau national à travers de l'ARC pour l'ensemble des communautés francophones et acadiennes de ce pays.

6319 Donc je crois que juste ça démontre clairement la différence entre les radios privées et les radios communautaires.

6320 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6321 Alors dans ce contexte-là je vais vous poser des questions qui sont assez précises sur votre projet et ça commence par des questions sur la programmation musicale pour que vous puissiez nous aider à différencier CJSE et votre projet ainsi que les autres stations qui existent dans votre région.

6322 Alors au chapitre de votre programmation musicale vous proposez de respecter les normes et pourcentages décrits dans la politique, donc un engagement à diffuser au moins 65 pour cent de pièces de musique de langue française.

6323 Pouvez-vous élaborer sur les grandes lignes de votre programmation musicale proposée?

6324 M. ARSENEAULT: Je vais passer cette question-là à notre directeur de la programmation.

6325 M. MICHAUD: A l'heure actuelle avec CJSE nous diffusion au-delà de 65 pour cent de musique francophone et je vous dirais que dans une semaine normale de diffusion nous jouons en moyenne entre 780 et 800 chansons et là-dessus au-delà de 500 sont une musique de type acadienne. Donc c'est énorme.

6326 Ce qu'on veut faire avec Radio Soleil c'est toute une autre sphère de musique complètement, beaucoup plus je dirais musique détente qu'on peut écouter au bureau mais des musiques qu'on n'entend plus. Entre 6 heures le matin et 18 heures le soir, on n'entend plus nulle part des Léo Férré, des Raymond Lévesque, des Claude Léveillé, es Gilles Vigneault. On pourrait inclure là-dedans des musiques instrumentales style Paul Mauriat, du Billy Vaughn, et cetera, et cetera. Alors ça c'est je dirais en semaine une musique beaucoup plus douce où les gens ne veulent plus se faire réveiller et se faire tabasser -- excusez-moi l'expression -- les oreilles avec du rock et il y a des gens qui demandent pour un autre service, qui veulent avoir une vie un peu plus tranquille, un milieu de musique qui est beaucoup plus convivial à leur milieu de travail. C'est ça qu'on propose avec Radio Soleil et ça ne vient pas du tout en concurrence avec ce qui se fait avec les autres radios, au contraire. Ça vient bonifier ce que les autres radios n'offrent pas.

6327 Lorsqu'on parle aussi de programmation avec nos bénévoles, c'est que lorsqu'on veut faire de la musique, musique du monde, par exemple, et on sait très bien que chez nous il y a énormément de cultures qui s'entremêlent. On l'a dit tantôt. Moncton devient une plaque tournante. Il y a des gens qui viennent s'établir chez nous, d'autres cultures. Ces gens-là on veut leur donner la possibilité de vivre un petit peu chez eux avec leur culture à eux et nous la faire découvrir aussi.

6328 M. Arseneault disait tantôt les bénévoles. Les bénévoles c'est important dans une radio communautaire. Il y a des gens qui sont prêts à venir chez nous, à faire des émissions semblables pour leurs semblables mais pour l'ensemble de la communauté.

6329 Lorsqu'on regarde ce qui se passe à travers le monde actuellement avec toutes les guerres, je pense que ce format-là permettra un rapprochement des cultures et non pas je dirais une façon de développer des querelles mais plutôt un sens d'appartenance à l'ensemble d'une communauté qu'on appelle maintenant le monde. La planète d'aujourd'hui c'est un petit village. Alors permettons à ces gens-là de vivre dans un milieu qui leur appartient.

6330 Donc de 6 à 18 heures c'est musique beaucoup plus douce. Un peu plus tard en soirée eh bien là on va donner la chance à nos musiciens... M. Arseneault parlait tantôt de tout le développement au niveau des artistes qu'on appelle « populaires » dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. C'est vrai, mais il y a d'autres artistes aussi qui sont méconnus, qui ont fait des années et des années d'études à l'étranger et qui ne sont pas connus chez eux, qui ne sont pas appréciés chez eux, qu'on entend sporadiquement à la Chaîne culturelle de Radio-Canada et de CBC et à cause du mandat de ces deux chaînes d'État eh bien ne sont pas diffusés comme nous on voudrait les diffuser. C'est là la différence.

6331 Radio-Canada a un mandat très large d'un océan à l'autre. Nous on veut mettre l'accent sur des gens de chez nous, faire la promotion de ces gens-là et les mettre en valeur à leur juste valeur. Alors essentiellement c'est à peu près ça.

6332 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6333 Vous avez peut-être répondu à la prochaine question, mais quand même vous donner une chance si vous avez à ajouter.

6334 Quelles seraient vos priorités dans le contexte que vous venez de décrire compte tenu de votre mandat à titre de station de radio communautaire?

6335 M. MICHAUD: Est-ce que vous pouvez préciser la question, s'il vous plaît, monsieur?

6336 CONSEILLER DEMERS: C'est ce que vous venez de dire là mais dans une perspective d'une station communautaire. Peut-être que vous allez me dire c'est ce que vous m'avez décrit, mais quand même au cas où vous voudriez y ajouter quelque chose du point de vue.

6337 Tout à l'heure nous avons touché les grandes lignes de votre programmation -- c'était là ma question -- votre programmation musicale. Maintenant on se dit, maintenant que vous avez décrit ça, ça se situe ou situez-la un peu plus précisément s'il y a lieu dans un contexte d'une station communautaire, soit en faisant des parallèles ou même en disant que c'est la réponse que vous donnez.

6338 M. ARSENEAULT: Je suis tout à fait d'accord avec le mandat qui est attribué aux radios communautaires, c'est-à-dire comme radio communautaire il est important et fondamental qu'on offre une diversité et qu'on réponde aux besoins d'un ensemble de population et je crois que c'est ça la magie de notre projet justement parce que présentement à Radio Beauséjour on a réussi à faire une partie de notre mandat. On essaie de donner une visibilité à tous les artistes, mais il y a énormément de styles musicaux qui existent là. Pour vraiment donner une visibilité ce n'est pas en jouant un artiste une fois par mois ou une fois par deux semaines. Il faut que l'oreille s'habitue. Il faut que nous comme éducateurs, parce que c'est aussi le rôle des radios communautaires, c'est de donner le goût à autre chose.

6339 Une des choses qui m'inquiète beaucoup en radio et qu'on voit beaucoup dans le privé c'est qu'on se spécialise dans un genre et les gens qui aiment ce genre-là s'en vont là tout le temps et l'ouverture sur autre chose ne se fait pas, alors que nous on a réussi à aller chercher quand même près de 50 000 personnes qui écoutaient à toutes fins pratiques des radios de langue anglaise avant que CJSE arrive sur les lieux, et en étant diversifié, oui, on leur a donné les musiques qu'ils aiment à des heures précises et un peu reparties sur la journée.

6340 Une programmation c'est une question d'équilibre mais en même temps on a amené les gens à goûter à autre chose, à entendre autre chose, et être un peu plus ouverts sur d'autres musiques. Voilà la belle opportunité qu'on demande ici avec Radio Soleil, c'est justement pour prolonger ça, pour donner tout simplement plus de « air time », si vous me permettez, à plus d'artistes et qu'on puisse continuer à avoir le même succès qu'on a eu avec les artistes de l'univers country, musique traditionnelle, musique pop-rock et musique adulte contemporain, mais il y a tout le reste qui est là. On veut participer avec ces gens-là pour leur donner la même opportunité qu'on donne habituellement aux artistes « main stream ».

6341 M. MICHAUD: Si vous me permettez d'ajouter, lorsqu'on dit faire connaître des artistes qui sont méconnus ce n'est pas seulement au niveau de la diffusion de leur musique, c'est aussi de les faire connaître en tant que personnes. Qui sont-ils? Comment vivent-ils? Quelles démarches ont-ils au niveau de leur création parce que, oui, on peut être un pianiste mais on peut être aussi un compositeur dont les pièces sont interprétées par d'autres. Ça existe chez nous ça. C'est gens-là ne sont pas connus.

6342 Alors lorsque moi un artiste vient s'asseoir à un micro avec moi ce que j'essaie de mettre en valeur c'est la personne, l'humain qui est derrière le musicien et ça je trouve que même dans des grandes chaînes de radio souvent ça se fait d'une façon tellement pointue et tellement au-dessus du populo, comme on dit, que les gens décrochent après un bout de temps.

6343 Un jeune qui a été élevé à Cocagne et qui est rendu qui fait une carrière internationale maintenant moi je veux bien connaître son cheminement. Où a-t-il fait ses études? En Allemagne, en Angleterre, en République tchèque, à Juilliard, et cetera. Alors c'est important qu'on le sache ça et que les gens les découvrent et les apprécient et on ne voit pas ça à l'heure actuelle.

6344 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6345 Si on se place dans le pratique, comment vous allez incarner dans la réalité les deux stations, c'est-à-dire si je comprends bien vous allez avoir une formule différente d'un poste par rapport à l'autre. Pouvez-vous venir là-dessus et nous décrire comment la réalité se fera pour que les deux stations, d'après ce que je comprends, auront en musique quelque chose de bien différent?

6346 M. ARSENEAULT: J'aime bien pour répondre à cette question-là utiliser, étant donné qu'on l'appelle le projet Radio Soleil, j'aime bien utiliser la lune et le soleil. Donc les deux station seront aussi différentes l'une de l'autre que la lune et le soleil.

6347 Nous la différence même si les deux stations seront dans un même édifice, la programmation, le contenu, les informations, le traitement de l'information, seront totalement différents, seront faites par des gens différents avec des intérêts différents et un traitement différent. On peut faire une ligne ouverte à CJSE et en faire une autre à Radio Soleil et ça ne sera pas nécessairement les mêmes sujets d'intérêt parce qu'on s'adresse à un public, comme on l'a dit tout l'heure, un peu plus scolarisé, qui ont des intérêts et des goûts différents. Donc la sonorité des deux radios sera complètement à l'opposé l'une de l'autre. Une sera un son rural et l'autre un peu plus urbain mais ça n'empêche pas que des gens d'un peu partout peuvent s'intéresser aux deux.

6348 Ça peut aussi vouloir dire que certaines personnes vont aussi par le phénomène « zapping » en radio aujourd'hui est aussi étendu qu'à la télévision. Je pense que les radios sont faites de façon maintenant que les gens se promènent. Justement hier nos amis de Rogers disaient justement la même chose. Nous on croit que ce n'est pas tellement d'aller chercher énormément parce qu'on sait chez nous qu'il y a beaucoup de gens qui n'écoutent pas de radio. Nous on veut intéresser premièrement ces gens-là. Ensuite de ça il y a des gens qui écoutent très peu de radio. Là aussi on voudrait qu'ils écoutent un peu plus de radio si on leur donne une radio qui les intéresse, qui répond à leurs besoins parce que des radios où on joue essentiellement de la musique, on a accès à ça maintenant sur l'Internet. Les gens ont toutes sortes de ressources pour aller chercher la musique qu'ils veulent. Il faut leur donner plus que de la musique. Il faut leur donner du contenu parce que le contenu... chez nous je crois que le sujet de CJSE ce n'est nécessairement sa courbe musicale. C'est l'ensemble. C'est le contenu, le 25-30 pour cent de contenu verbal qu'on a tous les jours à la radio, nos lignes ouvertes. Les gens n'ont aucune place à s'exprimer. Chez nous on a commencé une ligne ouverte il y a quelques mois de ça et c'est absolument incroyable parce qu'ils n'ont pas d'autre place. Ils ont toutes sortes de frustrations. La seule place où on leur donne la parole c'est bien la radio communautaire.

6349 Maintenant on veut faire ça pour un autre segment de la population avec un son complètement différent. Je crois que dans notre documentation et dans notre présentation aujourd'hui au niveau du son des deux radios c'est évident que ça va plaire. Les gens qui vont aimer Radio Soleil n'aiment pas nécessairement CJSE et ce sont ces gens-là à qui on veut offrir une opportunité d'avoir enfin une radio qui respecte leur intelligence finalement.

6350 M. MICHAUD: J'ajouterais à cela ceci. Ce que vous essayez de savoir, monsieur, c'est le genre de musique et comment on va faire les comparaisons entre les deux. Si je vous parle de médecine douce et que j'enchaîne une portion de mon entrevue de médecine douce avec du « heavy rock » ça ne marche plus, voyez-vous? Alors on ne peut pas arriver et vous dire ça va être comme ça et coulé dans le béton comme ça parce qu'on s'ajuste aux besoins de la communauté. Lorsque je mentonnais dans le document tout à l'heure essayer de vulgariser les grands dossiers lorsqu'il y a des conférences nationales et internationales qui se passent chez nous, qu'on a ces invités-là chez nous et qu'on essaie de comprendre tout le phénomène par exemple de la pénurie d'eau qu'on va avoir dans notre société d'ici 20-25 ans, bien je ne peux pas enchaîner ça avec n'importe quoi. Donc il faut être en mesure de juger, de se servir de son jugement dans ce genre de choses-là. C'est le genre de programmation donc dans le jour lorsqu'on fait des entrevues comme celles-là tout s'ajuste en fonction du dialogue que l'on a ou du discours inédit que l'on a en ondes qui est complémentaire à l'autre station.

6351 Dans une région rurale on ne traite pas des mêmes sujets qu'on va traiter dans une ville. Les problèmes ne sont pas les mêmes, l'industrie n'est pas la même, le commerce n'est pas le même. Alors lorsqu'on parle à un universitaire bien on ne parle pas à un pêcheur de homards. C'est aussi simple que ça. Alors il faut s'ajuster en conséquence.

6352 Moi je n'aime pas une radio cloisonnée. J'aime une radio qui est décloisonnée, qui est ajustée en fonction.

6353 CONSEILLER DEMERS: Alors l'idée là c'est que si vous avez deux fréquences c'est qu'on essaie de comprendre ce qu'il y aura comme cloison entre les deux. C'était ça ma question. Ça me permet de vous demander si vous avez quelque chose à ajouter sur le fait que vous estimez qu'avec une seule fréquence vous ne pouvez pas faire ce que vous nous avez décrit jusqu'ici.

6354 Si vous n'avez rien à ajouter...

6355 M. ARSENEAULT: J'ajouterais peut-être quelque chose de très court à ça. Comme on a brièvement mentionné dans notre mémoire de présentation on parle du modèle régional. Je connais beaucoup de petites radios communautaires un peu partout et c'est idéal. Une population de 500 personnes et une petite radio avec des ressources limitées ils font un excellent travail avec ça.

6356 Nous ici le modèle régional a fait ses preuves avec CJSE parce que pour nous c'était plus important de rapprocher les gens que de continuer à nourrir l'esprit de clocher avec chacun une petite radio dans chacune des municipalités. Ça aurait pu être ça aussi. Donc pour nous la diversité dans la population du grand sud-est on la connaît bien. Ça fait dix ans qu'on est à l'écoute des gens. Ça fait dix ans que les gens nous disent ce qu'ils veulent. C'est sûr qu'on a pas une étude de marché ici bien détaillée. L'étude de marché c'est les dix ans d'expérience qu'on a. C'est les dix ans à l'écoute parce que Radio Beauséjour son succès il n'est pas basé sur des miracles. Il est basé sur l'attitude qu'on a toujours eue, c'est-à-dire le respect de la population d'apprendre à connaître les communautés.

6357 Les gens ne sont pas obligés de nous écouter. C'est nous. J'ai toujours dit que mes vrais patrons c'est, oui, le conseil d'administration mais c'est surtout la population parce que ce sont eux qui me disent qu'est-ce qui va faire que ça va marcher. On fait la même chose avec Radio Soleil. Les gens nous ont dit, « On veut ce type de radio-là et on veut que ce soit une radio communautaire parce qu'on veut avoir notre mot à dire là-dedans ». On a dit, « Merveilleux, bonne idée. On va aller rencontrer le CRTC et je suis certain qu'ils vont être bien ouverts à l'idée ».

6358 Et voilà. C'est ça parce que dans le fond c'est de répondre à cette diversité-là mais si nous on fait tout simplement, « Voici, on veut une musique country, une musique classique », on fait un espèce de melting pot là-dessus, qu'est-ce que ça donne? Il n'y a personne qui l'écoutera cette radio-là. Je pense qu'on a une responsabilité d'être écoutés. On a atteint nos objectifs. On est allé chercher ces gens-là. Les 45 000 qui écoutaient des stations anglophones, on les a amenés chez nous et aujourd'hui on veut aller chercher les autres qui n'écoutent pas de radio ou qui écoutent très peu de radio parce qu'ils considèrent qu'il n'y a personne qui s'occupe d'eux autres et nous on veut s'en occuper.

6359 M. MICHAUD: C'est arrivé à l'occasion qu'on a fait jouer des pièces, ce qu'on pourrait appeler style « mellow » à CJSE et puis les gens nous téléphonent et, « Oui, mais c'est quoi cette affaire-là? Qu'est-ce que tu joues là? Ça n'a pas à faire dans votre programmation. Ce n'est pas le style de programmation qu'on connaît de vous autres ». Par contre, il y en d'autres qui téléphonent et qui disent, « Mon Dieu! Si on pouvait avoir ça tout le temps ». Voyez-vous? Alors c'est de là que ça part cette idée-là. Il y a des gens qui demandent ça, qui veulent ça, qui sont fatigués d'entendre toujours les mêmes rythmes et les mêmes chansons qui reviennent en rotation continuellement.

6360 Moi j'étais à l'université McGill l'hiver dernier dans une conférence sur le contrôle des médias au Canada. Il y a une dame de la SOCAN qui s'est levée et qui nous a dit, « On pourrait avoir deux stations de radio au Canada, une française, une anglaise, parce que tout le monde fait la même chose. Il y a toujours 30 chansons qui sont en haute, moyenne et basse rotation ». C'est ce qu'on a toujours voulu éviter de faire à Radio Beauséjour et c'est ce qu'on veut éviter de faire aussi avec Radio Soleil. On veut présenter des musiques qu'on n'entend plus mais qui sont très belles et que les gens veulent avoir dans un milieu qui est beaucoup plus tranquille, qui est beaucoup plus détente, beaucoup plus doux que du rock et du country parce que ce n'est pas tout le monde qui aime ça.

6361 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6362 Et vous avez fait allusion à d'autres radios, d'autres programmations, d'autres façons de faire de la programmation.

6363 Avez-vous quelque chose à ajouter pour démontrer que ce que vous proposez n'existe pas actuellement à Moncton? Peut-être que c'est une réponse rapide. Si vous l'avez déjà...

6364 M. ARSENEAULT: Oui, je pense qu'on l'a traité mais on peut être beaucoup plus précis. Je pense qu'Yvon tout à l'heure parlait de cette magnifique musique n'entend plus, les Jacques Brel, les Charles Aznavour, et cetera, de la musique que les gens aiment et aiment beaucoup encore mais que nous on joue un peu, mais très, très peu parce que notre première responsabilité ce sont nos artistes. On joue au-delà de 50 pour cent de musique acadienne à Radio Beauséjour dans tous les styles. C'est quand même extraordinaire alors que dix ans passés il n'y a personne qui en jouait pantoute. Alors déjà là c'est un grand pas. On aimerait faire un autre pas vers ces autres artistes qui ne sont pas complètement négligés par nous mais sont très négligés par rapport à une rotation raisonnable qu'on veut leur offrir.

6365 Il n'y a aucune chance pourquoi on voudrait faire deux radios communautaires dans la même cabane. C'est évident que ces deux radios-là auront un son totalement unique et qui répond aux besoins, comme on l'a dit, qu'on a identifiés en écoutant les gens de l'ensemble du sud-est du Nouveau-Brunswick.

6366 M. MICHAUD: Si vous me permettez, et je pense que c'est pour préciser un petit peu votre question. Si je comprends bien le sens de votre question lorsqu'on parle de RFI ou de RFA ou de radio...

6367 CONSEILLER DEMERS: Non, on va y arriver. C'était juste vous nous faites une proposition. Vous la décrivez et ensuite vous la décrivez en disant, « Il y a d'autres façons de programmer et puis ce n'est pas ça qu'on fait ». Je voulais simplement vous voir confirmer que vous considérez que ce que vous allez faire, que la musique -- on reste dans la musique -- que vous allez diffuser n'est pas une musique qui existe sur d'autres stations à Moncton.

6368 M. ARSENEAULT: Tout à fit et c'est parce que présentement ce qui est disponible, ce qu'on a émis ici aujourd'hui n'est pas disponible dans notre marché au moment où on se parle. Donc c'est absolument unique et ça propose une réelle diversité à la population du sud-est.

6369 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6370 Dans la création orale maintenant. Alors vous connaissez la politique relative à la radio communautaire qui exige que les stations communautaires de type B, au moins 25 pour cent de la programmation diffusée soit de création orale. Vous connaissez ça. Alors à cet égard, lors du processus de lacunes, vous avez confirmé que le type de licence convoitée est bien une licence de type B. Vous nous confirmez ça aujourd'hui encore?

6371 M. ARSENEAULT: Tout à fait, oui.

6372 CONSEILLER DEMERS: Donc vous allez respecter le 25 pour cent de diffusion de création orale axé sur la collectivité tel que demandé.

6373 M. ARSENEAULT: Oui, tout à fait. D'ailleurs c'est là la grande richesse je pense qui fait la différence où on a beaucoup de succès avec la population. C'est justement notre contenu verbal parce que les gens s'entendent et échangent et donc pour nous on respecte ça et on le dépasse d'ailleurs parce que je pense qu'on pourrait dire qu'on est plus peut-être 32 pour cent présentement que 25.

6374 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6375 On a je pense passé en revue beaucoup de points sur la création orale, mais peut-être qu'on pourrait parler des nouvelles locales que vous allez diffuser.

6376 Pouvez-vous préciser combien d'heures par semaine seront consacrées à la diffusion de bulletins de nouvelles locales?

6377 M. MICHAUD: A l'heure actuelle on diffuse avec CJSE six bulletins en provenance du Réseau francophone d'Amérique. Les autres sont fait à partir de CJSE, notre salle des nouvelles. On compte maintenir essentiellement la même chose avec Radio Soleil mais avec d'autres nouvelles, un autre style de nouvelles.

6378 Lorsque je mentionnais tantôt dans le mémoire qu'on veut expliquer et vulgariser des enjeux de villes, ce ne sont plus des enjeux de campagnes. Naturellement il y a des choses qui vont s'entrecouper là-dedans. Lorsqu'on parle de santé ça touche à peu près à tout le monde et les gens de la campagne doivent venir en ville pour obtenir des soins de santé, mais il y a des problèmes d'environnement, par exemple si je pense à la rivière Petitcodiac entre autres, qui ne touchent que la région de Moncton-Dieppe. Alors je ne vois pas pourquoi que ça intéresserait particulièrement les gens de Richibouctou, voyez-vous. Alors c'est dans ce sens-là et s'intéresser davantage aux grands mouvements sociaux qui se font en ville et qui vont prendre un peu plus de temps à la campagne.

6379 Radio Beauséjour, CJSE, je devrais dire, je devrais plutôt l'appeler CJSE, va continuer à s'occuper de ce que je dirais le côté rural de l'information, les ressources, les emplois saisonniers, mais en ville c'est toute une autre panoplie et autre chose au niveau culturel, au niveau économique, au niveau social, et cetera.

6380 CONSEILLER DEMERS: Et le nombre d'heures sera exactement le même que...

6381 M. MICHAUD: Essentiellement le même sauf qu'on peut y ajouter naturellement des émissions d'affaires publiques, des tribunes téléphoniques sur des sujets donnés. Tout ça ça fait partie de l'information. Moi à chaque fois qu'on ouvre le micro, si on n'a pas quelque chose d'instructif et d'intelligent à dire, bien ça ne vaut pas la peine d'ouvrir le micro et de parler, voyez-vous? C'est ça, et de l'information ça ne se calcule pas uniquement dans un bulletin de nouvelles. Ça se calcule dans une entrevue, dans un tête-à-tête. Ça se calcule de toutes sortes de façons.

6382 Alors pour moi la radio c'est un organe d'informations en soi. Alors c'est difficile de quantifier et de dire, « On va avoir deux heures d'information par jour ». On peut faire une émission d'affaires publiques d'une demi-heure par jour, oui, mais ça va beaucoup plus loin que ça aussi.

6383 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6384 La couverture des événements locaux, vous allez avoir une équipe qui va faire cette couverture. Est-ce que vous pouvez nous en parler rapidement?

6385 M. MICHAUD: Absolument. On veut avoir un journaliste attitré à Radio Soleil comme on a un journaliste attitré à CJSE et également on veut utiliser des pigistes qui vont nous alimenter et être en mesure de courir. On a des jeunes dans les collèges communautaires, l'université de Moncton actuellement, qui ne demandent pas mieux que d'avoir la chance d'aller chercher un petit peu d'expérience et quel beau médium que la radio communautaire lorsque là tu peux te permettre un petit peu de faire des erreurs alors que dans d'autres médias on ne pourra pas se le permettre, mais c'est une école. Moi je perçois la radio communautaire comme un projet de société dans lequel les gens se retrouvent et où ils apprennent.

6386 Alors moi j'ai fait du journalisme toute ma vie. Je pense que je suis en mesure d'encadrer ces gens-là. J'ai passé une vingtaine d'années à Radio-Canada. J'ai pris ma retraite en 1998 et j'ai commencé dans le métier en 1965. Alors ce n'est pas d'hier. J'en ai vu des jeunes journalistes et j'en ai formé des jeunes journalistes et j'en ai formé aussi au programme d'information- communication de l'université de Moncton.

6387 Alors les jeunes demandent à apprendre, veulent avoir leur chance et Dieu sait que dans le monde d'aujourd'hui on leur donne très peu de place. Il y a seulement quelques chanceux qui réussissent à percer. Alors moi je veux m'entourer de jeunes comme ça pour couvrir les événements chez nous.

6388 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6389 Et les événements locaux c'est l'université de votre point de vue à vous...

6390 M. MICHAUD: C'est-à-dire, ces sont les réunions de conseils municipaux, ce sont les conférences à L'université de Moncton, ce sont ce qui se passe dans le domaine des arts, ce sont les grandes conférences nationales et internationales, et lorsque ça demande des choses beaucoup plus pointues avec un peu plus d'expérience bien là à ce moment-là je me déplace et j'y vais dans la mesure du possible, puis avec un jeune aussi avec moi pour qu'il aille chercher ses expériences, faire ses contacts et voir de quel angle on peut jouer tel ou tel aspect de la conférence ou du sujet en question.

6391 Il n'y pas juste une façon. On peut dire qu'on prévoit une manifestation et il n'y a personne qui se présente. Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a pas d'histoire là? Oui, il y a une histoire là. Mais il n'y a pas eu de manifestation; pourtant on attendait 2 000 personnes. Alors moi j'ai vu ça souvent avec des jeunes qui reviennent et qui disent, « Oui, mais il n'y avait pas personne ». « Oui, mais tu as déjà une histoire là en soi, tu vois? ». Alors c'est juste la façon dont on joue les choses mais c'est dans le traitement que ça va être différent, au niveau du traitement.

6392 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6393 Dans votre grille horaire qui est fournie avec votre demande vous avez indiqué que de 13 h 30 à 18 heures vous conservez l'idée d'une seule émission intitulée CJSE PM, sauf les mercredis et vendredis.

6394 Alors pouvez-vous expliquer le concept de cette émission?

6395 M. LeBEL: Peut-être vous identifier, monsieur.

6396 M. BRYAR: Je m'appelle Roland Bryar. Je suis le directeur adjoint à CJSE. Je suis aussi directeur de l'ARCANB et vous aurez l'occasion de me voir tantôt aussi.

6397 La grille-type qui a été glissée c'est une erreur à ce sujet-là. C'est moi qui l'ai glissée dans la demande et puis on n'aurait pas dû lire CJSE. C'est par habitude que j'ai écrit CJSE, mais ce n'est pas CJSE qui devrait être là bien entendu.

6398 CONSEILLER DEMERS: Alors c'est la nouvelle station.

6399 M. BRYAR: Oui, voilà.

6400 CONSEILLER DEMERS: D'accord.

6401 M. ARSENEAULT: Radio Soleil.

6402 M. BRYAR: Oui.

6403 CONSEILLER DEMERS: Oui, d'accord.

6404 Alors pouvez-vous nous parler du concept de cette émission?

6405 M. BRYAR: On nous avait demandé tout simplement une grille hypothétique. Alors le contenu, bien entendu, serai selon ce que le directeur de la programmation disait et au niveau des nouvelles et au niveau du traitement de l'information. Ça serait différent à Radio Soleil qu'à CJSE.

6406 CONSEILLER DEMERS: Donc ce n'est pas comme je l'ai présentée ici. C'est une émission qui sera diffusée à Radio Soleil PM et c'est une émission de ligne ouverte? Le concept est rendu où?

6407 M. MICHAUD: Ça peut être une tribune téléphonique effectivement, mais ça peut être aussi une émission où on a des invités. Les gens peuvent venir avec leur choix musical à eux dans un contexte... il y a différentes formules qu'on peut développer là dans l'après-midi et puis je pense que les gens sont ouverts à la découverte. Alors il n'y a rien d'arrêté comme tel dans ce format-là. Moi c'est comme je vous ai dit tantôt. J'aimerais avoir une radio qui s'adapte facilement selon les besoins avec un animateur qui est assez polyvalent pour pouvoir jauger et jouer et répondre à de nombreuses demandes venant de la programmation à des moments précis. Mais tout ça ça demande une certaine préparation, ça demande une recherche, et cetera, et cetera. Alors ça je pense qu'on est en mesure de leur fournir ça, mais ça peut prendre différentes formes.

6408 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6409 Revenons à vos projets avec des radios internationales, outre-frontières. Peut-être que là je ne sais pas si vous pouvez nous donner plus de précisions sur ces partenariats avec Radio Lucie, radio sans frontières, RFI, RFA.

6410 M. ARSENEAULT: Oui. D'ailleurs la journée d'ouverture de Radio Beauséjour on avait beaucoup de visites au sud-est puisque c'était à quelques semaines avant le premier congrès mondial acadien qui a été un énorme succès, un élément de fierté aussi pour l'ensemble du sud-est. A cette période-là on avait eu de la visite de la France et on nous avait proposé de nous donner le signal de RFI pour qu'on puisse s'en servir pour alimenter notre programmation.

6411 Je dois dire qu'on a dit merci, on a installé le satellite et on s'en n'est à peu près pas servi, juste un peu pour alimenter certains bulletins de nouvelles. Lorsqu'il y avait de grands événements internationaux on a pu s'en servir, mais présentement depuis qu'on a le Réseau francophone d'Amérique on utilise plutôt ces sources qui nous appartiennent. Mais le service est toujours là et toujours offert et donc RFI sans coûts nous dit qu'on peut au besoin, s'il y a des émissions sur plusieurs de leurs signaux -- ils ont un réseau musique, ils ont un réseau d'informations et un réseau généraliste. Donc on peut avoir accès à ces programmations-là pour un petit peu donner parce que chez nous il y a quand même beaucoup de gens qui viennent de l'Europe, qui viennent de la France et avoir un bulletin par semaine diffusé sur Radio Soleil, chose qu'on ne ferait pas à Radio Beauséjour parce qu'on n'a tout simplement pas l'espace en fonction de nos bulletins pour nous c'est plus important de diffuser l'information locale qu'on aura toujours aussi à Radio Soleil mais de temps en temps, peut-être une fois par jour, leur proposer un bulletin de nouvelles qui nous vient de RFI, par exemple.

6412 Radio Lucie on parle ici de plutôt un échange international via l'Internet. C'est un projet qui est en devenir. On a rencontré des représentants de ces projets-là durant la Francofête cet été et disons que là il y a une possibilité intéressante, pas seulement pour aller chercher de la musique d'artistes de la Francophonie mondiale mais aussi d'échanger nos artistes vers ces pays-là pour que nos artistes aussi soient connus ailleurs. Pour nous il y a de grandes richesses, de grandes possibilités dans ce type de projets. Je serais très surpris de voir ferait ça, par exemple, dans d'autres types de radio. Je pense que les radios communautaires on a énormément de fraternité avec les autres radios communautaires. On essaie de s'entraider et de s'échanger et c'est ça une des richesses aussi qui va permettre à Radio Soleil de mettre en lumière ces richesses-là, ces échanges-là parce que je crois que l'une des choses que l'on doit faire pour peut-être faire un meilleur monde également c'est d'arriver à montrer aux gens les différentes cultures, que finalement on n'est pas si différents que ça et je crois que ça fait partie du mandat d'éducation qu'on a nous les radios communautaires et à travers de ce type de projets je pense qu'on peut faire beaucoup de belles choses.

6413 CONSEILLER DEMERS: Merci. Oui, monsieur?

6414 M. MICHAUD: Si vous me permettez d'ajouter à cela, à l'heure actuelle CJSE diffuse uniquement des bulletins de nouvelles en provenance du Réseau francophone d'Amérique. Comme on l'a mentionné dans notre mémoire plus tôt, c'est un service à la carte. Donc on ne prend aucune émission qui vient de RFA, sauf quelques bulletins de nouvelles tous les jours.

6415 Cela dit, avec Radio Soleil, et comme on a déjà mentionné que Radio Soleil serait une radio beaucoup plus pointue et beaucoup plus scolarisée que CJSE, le recrutement de bénévoles peut poser un léger problème. Je ne dis pas que ce sera un gros problème, mais un léger problème. Donc pour compenser les heures que certains bénévoles auraient pu remplir, c'est à ce moment-là qu'on fait appel à RFA à la carte pour certaines émissions, qu'on fait appel à RFI pour certaines émissions et à Radio Lucie également pour certaines émissions. Ça vient combler des espaces radiophoniques qui ne seront pas comblés par des bénévoles.

6416 Maintenant, si j'ai un bénévole, j'ai quelqu'un de chez nous qui peut remplir ce créneau-là, on donne toujours la priorité à la personne du milieu qui vient remplir une fonction à la radio. C'est ce qui se passe à CJSE à l'heure actuelle et c'est la raison pour laquelle on n'a pas besoin d'utiliser les services de RFA ou de RFI ou de Radio Lucie éventuellement parce que notre grille est remplie entièrement par des bénévoles.

6417 Alors vous voyez la distinction. C'est pour ça qu'on met ces trois partenaires-là à l'intérieur du mémoire, pour pouvoir bonifier la programmation de Radio Soleil.

6418 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6419 Est-ce que vous avez des projets avec des stations canadiennes un peu du même genre, des échanges?

6420 M. ARSENEAULT: Moi j'aimerais répondre à ça, Yvon.

6421 M. MICHAUD: Oui.

6422 M. ARSENEAULT: Oui, absolument. D'ailleurs ce que je trouve intéressant c'est qu'avec notre réseau on s'est donné un bel outil, RFA, le Réseau francophone d'Amérique, et il y a énormément de régions où on a énormément d'affinité. Je pense par exemple à la péninsule acadienne que CKRO, une autre radio qui a beaucoup de succès et une des premières nées de notre réseau, et qui ont des émissions extrêmement intéressantes qui viennent de là. On sait qu'avec les difficultés économiques qu'a connues la péninsules et les régions du nord il y a de plus en plus de gens qui viennent justement du nord et pour eux d'entendre une émission qui viendrait de CKRO, par exemple, ou dans la région d'où est originaire notre directeur de programmation, du Madawaska, CFAI, une jeune équipe très dynamique. Il y a des émissions de ces stations-là aussi qu'on aimerait diffuser justement pour donner ce petit clin d'oeil des gens d'ici qui maintenant ont pris Moncton comme pays mais, par contre, qui aimeraient savoir un peu ce qui se passe chez eux. Eh bien on pourra le faire avec cette nouvelle antenne.

6423 Donc les sources de programmation pour Radio Soleil sont énormes et ce sont toutes des ressources que la technologie moderne nous permet. Maintenant c'est très difficile d'échanger les émissions. On est de plus en plus branchés de plusieurs façons, pas seulement par l'Internet mais par toutes sortes de technologies qui maintenant rendent très économique et facile ce type d'échanges et je crois que ce type d'échanges entre nos différentes communautés va aussi nous permettre de mieux se connaître et de mieux grandir également.

6424 M. MICHAUD: Je rajouterai à cela lorsque vous parlez d'échanges entre les différences radios communautaires, M. Arseneault parlait des radios communautaires du Nouveau-Brunswick. Moi je siège au comité national de programmation de RAF. Lorsque je vous dis que les émissions sont à la carte, ce sont les stations de radio qui fournissent les émissions au Réseau francophone d'Amérique et certaines émissions sont produites aussi à Ottawa par le Réseau francophone d'Amérique.

6425 Si on parle d'échanges, je pense qu'il est important qu'on puisse aller chercher les émissions qui sont produites dans le Grand Nord canadien. Il y une émission entre autres qui s'appelle Globe-trotter qui est une émission très bien faite. C'est une animatrice qui a voyagé un peu partout à travers la planète qui est établie à Yellowknife, je pense, mais qui produit cette émission-là. Il y a des gens en Ontario, à Penetanguishene, par exemple, qui produisent certaines émissions qui sont refilées à RFA. Alors nous on est en mesure d'aller les chercher ces émissions-là et de donner aussi une autre vision de ce qu'est le Canada et de la réalité francophone à travers le Canada.

6426 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6427 Je passe maintenant à la promotion de la participation des bénévoles. Vous avez l'expérience là de CJSE, donc peut-être que mes questions vont être plus simples qu'on peut penser et je n'ai pas de problème à ce que fassiez des parallèles avec ce que vous faites déjà et vous allez faire la même chose, mais en décrivant sommairement votre plan là-dessus.

6428 Alors si vous pouvez élaborer sur les moyens qui seront utilisés afin de promouvoir la participation des bénévoles et en même temps décrire les méthodes de promotion qui seront utilisées afin de promouvoir l'intérêt de la population francophile de la région.

6429 M. ARSENEAULT: Nous, CJSE, on a de façon très régulière des gens qui nous approchent pour faire tel type d'émissions et on ne peut pas accommoder tout le monde. Souvent on a des listes d'attente au niveau des bénévolats. C'est un beau problème à avoir et on a souvent dû jumeler des bénévoles ensemble. D'ailleurs c'est de cette manière-là souvent qu'on va leur donner une formation plus prolongée parce qu'entre eux... on a des bénévoles nous qui sont chez nous depuis dix ans. Ils sont là depuis dix ans et je peux vous dire que si on retirait ces bénévoles-là des ondes il faudrait vraiment que j'aille me cacher parce qu'il pourrait y avoir un incident sur ma personne très rapidement parce qu'ils sont devenus de réelles vedettes.

6430 Maintenant, l'autre aspect c'est nous avons... c'est un grand territoire le sud-est. Ça peut prendre peut-être deux heures d'un bout à l'autre du réseau d'écoute. Donc c'est pour ça qu'on a créé un studio à Saint-Louis justement pour donner l'accès aux personnes dans le nord du territoire à leur radio communautaire. Donc ce studio-là deviendra également disponible pour Radio Soleil et les gens pourront soit faire une émission pour CJSE ou Radio Soleil, dépendamment du type d'intérêt et du type d'émission. Nous nous avons des équipements où nous pouvons aller et faire des émissions à partir de Moncton maintenant. Nous pouvons faire des émissions à partir de n'importe où sur notre territoire. C'est très facile. Donc l'accessibilité est souvent le plus gros problème et une des grandes ressources qu'on veut mettre c'est justement d'être présents non seulement à un endroit, mais à plusieurs endroits parce que pour nous le fondamental d'une radio communautaire c'est justement de ne pas juste être là en paroles mais d'être là physiquement également.

6431 Donc c'est sûr que nous on a une grande campagne dans les journaux, dans les hebdos sur la radio pour faire du recrutement. On donnera des formations. Je pense qu'on a déjà les ressources sur place. M. Michaud tantôt vous parlait de sa longue carrière comme éducateur et comme communicateur. Donc pour nous le recrutement ne sera pas un problème parce que Radio Soleil est tellement entendu par beaucoup de gens qu'on va cogner à notre porte et la grille va se remplir très rapidement. Pour nous, les bénévoles, on va mettre énormément d'emphase là-dessus parce que ce sont les bénévole qui en grande partie font le succès de CJSE. Ce sont aussi qui feront le succès de Radio Soleil. Je ne sais pas si ça répond adéquatement à la question.

6432 M. MICHAUD: Je rajouterai à cela, comme M. Arseneault l'a mentionné, depuis l'an dernier on a mis en place tout un système d'encadrement de nos bénévoles pour qu'ils comprennent bien ce qu'est la communication. Donc au niveau des techniques d'animation, au niveau des techniques d'interviews et à l'heure actuelle nous avons des bénévoles qui sont en ondes, qui sont en préparation en fonction de Radio Soleil, qui sont en train de se former à la radio, à CJSE, mais ce type d'émissions-là cadre plus ou moins bien dans le genre de programmation qu'on fait mais qu'éventuellement on voudrait déplacer à Radio Soleil et donner la place à d'autres bénévoles qui sont en attente pour un autre style d'émission qui va mieux avec la formule ou la programmation de CJSE.

6433 Alors c'est un long processus. Travailler avec l'humain ce n'est pas travailler avec des machines. Ce ne sont pas des professionnels les bénévoles. Ce sont des gens qui viennent là parce qu'ils ont envie de faire de la radio. Mais pour ça il faut qu'on les forme, il faut qu'on les encadre, il faut qu'on leur donne des moyens d'arriver et de progresser.

6434 Si CJSE a atteint le niveau qu'il a aujourd'hui avec les cotes d'écoute que cette radio-là a aujourd'hui c'est parce qu'il y a eu un travail de fait avec les bénévoles. Ça ne s'est pas fait uniquement avec des permanents. Je dirais qu'une grande partie du succès de CJSE est due à nos bénévoles, mais on avait comme laissé ça un petit peu de côté et là on essaie de rassembler tout ce monde-là. On a divisé ça par secteur. On va chercher leurs besoins. On circule des questionnaires. A partir de ça on fait une formation qui devient presqu'une formation personnalisée, voyez-vous, parce que ce n'est pas tout le monde qui est au même niveau et avec le même niveau d'éducation, le même niveau d'informatique aussi, de compréhension de l'informatique. Alors tout ça on doit faire des formations personnalisées et ça c'est très long et ça prend du temps mais on s'est engagés à faire ça pour le bien non seulement de la radio mais aussi pour l'ensemble de la communication francophone dans le sud-est.

6435 CONSEILLER DEMERS: Vous êtes sûrement familier avec le fait que dans la politique de radio communautaire c'est un point très important.

6436 M. MICHAUD: Exactement.

6437 M. ARSENEAULT: Et on remercie le CRTC pour ça parce que comme on a dit tout à l'heure ce sont les bénévoles qui en grande partie sont responsables de notre succès.

6438 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6439 Alors j'aimerais que vous disiez quelques mots de la façon ou de la méthode de la promotion de l'intérêt de votre nouvelle station dans la population francophile de distribution.

6440 M. ARSENEAULT: Nous on se sert beaucoup des journaux dans notre milieu pour justement faire la promotion. On utilise aussi les grandes enseignes, mais je trouve un des moyens de communication encore très efficaces chez nous c'est le bouche-à-oreille et ça ne prend pas longtemps quand il y a une bonne nouvelle chez nous que la nouvelle se répande.

6441 Les gens ont longtemps entendu parler du projet; ça fait quand même plusieurs années qu'on en parle, mais pour nous la station même CJSE fera partie de la promotion de Radio Soleil. Je veux dire on n'a pas de difficulté à compétitionner contre nous-mêmes parce que nous l'objectif c'est de remplir notre mandat. Notre mandat il est clair et vous le comprenez bien, c'est de desservir le plus grand nombre de personnes, de donner des services qu'ils n'ont pas et pour nous on fera cette promotion-là sur nos ondes, dans les journaux et sur des pancartes et aussi des rencontres publiques parce que pour nous d'aller sur place et rencontrer les gens on le fait de façon régulière. On le fait pas nos réunions; on le fait pas nos AGA, mais pour nous c'est d'être présents dans les municipalités et comme je vous dis ça va se répandre très vite. Je crois que CJSE a eu un succès assez rapidement. C'est sûr que ce n'était pas rentable très rapidement. Moi je sais que Radio Soleil n'aura pas nécessairement la même proportion d'auditeurs, mais CJSE finance Radio Soleil d'une certaine manière parce que comme radio communautaire on n'est pas censés faire de profits. Mais on en a fait. On a mis des argents de côté justement pour renforcer ce qu'on a bâti et ces argents-là vont payer... c'est CJSE qui va payer pour Radio Soleil et c'est CJSE aussi qui la financera en partie au niveau des opérations quotidiennes et ça c'est superbe parce qu'on n'est pas censés faire de profits. On veut payer nos factures. On ne veut pas avoir de déficit.

6442 Donc pour répondre à votre question sur la promotion, je crois que les sources sont claires. Ce sont les journaux, c'est la radio et c'est le bouche-à-oreille.

6443 CONSEILLER DEMERS: Justement, monsieur, ma question était pas mal plus précise. C'était la promotion de l'intérêt dans la population francophile de distribution.

6444 M. ARSENEAULT: Oh, pardon!

6445 M. MICHAUD: Si vous me permettez je vais lui répondre à cette question-là. C'est déjà fait ça, monsieur. Ça se fait déjà par l'intermédiaire de certaines émissions particulièrement en jazz où on a des gens qui sont des anglophones qui parlent français, qui viennent chez nous et qui animent, qui viennent nous présenter leur choix musical en jazz. Ça se fait déjà. Il y a d'autres gens aussi qui voudraient pouvoir le faire dans un créneau qu'on appelle un peu plus pointu qui est en musique classique ou qui est en musique du monde parce qu'il y a des gens... les francophiles habituellement on dit que ce sont des gens d'autres langues qui ont adopté en quelque sorte la langue française. Alors ce ne sont pas toujours uniquement des anglophones. Ça peut être des Arabes, ça peut être des Israéliens, ça peut être des gens d'autres cultures qui sont chez nous mais qui parlent le français, qui sont en mesure de nous l'expliquer mais venant de leur milieu à eux. Et ça existe ça.

6446 Lorsqu'on parle des autochtones c'est la même chose. Dans la région de Richibouctou à l'heure actuelle c'est le seul endroit au Canada à ce que je sache où on s'affiche dans trois langues : le français, l'anglais et le micmac. Alors voyez-vous il y a des gens qui parlent le français dans cette communauté-là qu'on peut considérer francophiles et qui sont prêts à venir nous présenter leur culture qu'on connaît très mal d'ailleurs et qui sont les premiers habitants de notre pays. Alors du côté des francophiles je pense que c'est déjà là.

6447 Moi j'ai entendu des anglophones qui me disent comment ça se fait que du côté anglais qu'on n'est pas capable d'avoir ce genre de radio qu'on appelle une radio communautaire dans un marché comme celui de Moncton. Alors si nous on est capables de répondre à ça avec Radio Soleil et leur donner une place, je pense que c'est de notre devoir de le faire et je pense que les gens sont là et ils sont en attente.

6448 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que je peux déduire de votre réponse que vous leur faites une place.

6449 M. MICHAUD: Absolument.

6450 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6451 Maintenant sur l'échange d'employés entre les deux stations, pouvez-vous expliquer parce que vous indiquez dans votre mémoire complémentaire que certains employés permanents de la station seront partagés.

6452 Alors pouvez-vous nous donner des précisions là-dessus, sur les tâches pour que nous comprenions bien là qu'est-ce qui en est?

6453 M. ARSENEAULT: Je crois qu'au niveau administratif on a nos systèmes organisés où on peut très facilement gérer deux radios, que ce soit au niveau publicitaire, que ce soit au niveau de la direction de la programmation, directeur musical, on s'est donnés depuis quand même nos dix ans beaucoup de ressources. On pense que les meilleures radios ce sont des radios où il y a du monde qui y travaillent et on a présentement chez nous 18 employés et plusieurs également qui travaillent à temps partiel. On a des personnes qui sont pigistes également.

6454 Donc on a au niveau des ressources humaines un directeur musical et cette personne-là aura un mandat de nous préparer deux programmations très différentes l'une de l'autre en fonction de ce qu'on vous a dit aujourd'hui et de ce qu'on s'est engagés auprès de la population. A part ça il y aura deux stations dans un même édifice mais qui aura un personnel qui sera formé pour répondre aux besoins et à la programmation et la promesse de réalisation de Radio Soleil. Il y aura les bénévoles pour cette station-là. Donc au niveau de l'animation, au niveau de adjoint à la programmation, on aura un adjoint à la programmation pour CJSE et on aura un adjoint pour Radio Soleil et le directeur de la programmation aura à travailler avec ces deux personnes-là mais auront deux travail différents. Une ça sera pour Radio Soleil; l'autre pour CJSE.

6455 Il y aura une salle de nouvelles complètement indépendante de CJSE à Radio Soleil. Donc essentiellement c'est la structure. A part ça le contrôle financier, l'administration se fera pour les deux stations. Les logiciels on les a déjà. Ils sont facilement adaptables à deux stations donc une certaine économie d'échelle mais ça nous permet nous mieux de répondre à notre mandat qui est d'être là pour l'ensemble de la population.

6456 Je ne sais pas si ça répond à...

6457 M. MICHAUD: Je pense qu'il est important de préciser que les gens qui seront en ondes à une station ne seront pas en ondes à l'autre station. Ça c'est important de comprendre ça, mais tout ce qui est du travail de préparation, je pense qu'il peut y avoir un partage de tâches. Moi en programmation je peux facilement voir à la programmation de CJSE avec mon adjoint à CJSE et voir à la programmation de Radio Soleil à Radio Soleil. La même chose en information, de chaque côté de l'information pour les deux stations. Mais les gens qui sont en ondes, les animateurs qui sont en ondes, les bénévoles qui sont en ondes, moi je vais leur donner le choix, « Vous avez le choix entre CJSE ou Radio Soleil, mais vous ne ferez pas les deux ». C'est impossible. Si on parle communautaire, on parle de population et lorsqu'on parle de population on essaie de mettre le plus de gens possible en ondes. C'est ça qui est le but du communautaire. Ce n'est pas de toujours entendre les mêmes voix aux deux stations.

6458 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6459 Maintenant je passe à quelques préoccupations économiques, l'écoute et son impact sur CJSE. Vous fournissez plusieurs facteurs de croissance, la région de Moncton qui expliquerait le potentiel de Radio Soleil comme la hausse des revenus, la hausse des dépenses de consommation, la hausse de l'obtention de diplômes, le niveau plus élevé de la formation suivi des diplômés...

6460 Pouvez-vous expliquer, chiffres à l'appui, l'impact sur les cotes d'écoute et les revenus de cette croissance pour le marché que vous visez avec CJSE et avec Radio Soleil?

6461 M. ARSENEAULT: Ici vous ne vous référez pas seulement à CJSE, mais à l'ensemble du marché radiophonique?

6462 CONSEILLER DEMERS: L'idée c'est de voir l'impact sur Radio Beauséjour, si vous voulez, par rapport à Radio Soleil.

6463 M. ARSENEAULT: D'accord.

6464 CONSEILLER DEMERS: On y verra peut-être, mais commençons par vos deux stations.

6465 M. ARSENEAULT: Nous, premièrement on ne voit pas vraiment d'impacts majeurs au niveau de Radio Beauséjour ou de CJSE par rapport à Radio Soleil. Ici ce que je pourrais dire c'est qu'on a depuis les derniers cinq ans presqu'à tous les ans on a une augmentation quand même importante au niveau des revenus de CJSE. Nos ventes augmentent encore cette année. Nos revenus augmentent. On a apporté des changements aussi majeurs auprès de notre radio bingo qui est un jeu de hasard mais qui hasarment fait du bien aux coffres de CJSE. C'est une activité qui représente presque 50 pour cent de nos revenus ou 40 pour cent si l'on parle de revenus clairs. Donc cette activité-là ne sera pas affectée par Radio Soleil.

6466 Au niveau des ventes je ne prévois pas qu'il va y avoir un plafonnement. Je crois que nos ventes à CJSE vont augmenter parce que je crois que le fait d'avoir Radio Soleil va nous permettre d'équilibrer un peu mieux notre programmation, la « tweaker » comme on dirait, et en faisant ça j'ai l'impression que les gens vont écouter plus longtemps. Donc ça va nous donner un nombre d'heures d'écoute de ceux qui sont là maintenant pour nous écouter plus longtemps. Donc ça n'aura pas une incidence négative sur nos revenus.

6467 Nous prévoyons que Radio Soleil ce n'est pas un projet qui nous coûte extrêmement cher au niveau des opérations par rapport à CJSE. Comme je disais tout à l'heure, CJSE est fière et contente de le financer en partie parce qu'on aura d'après nos prévisions qu'on vous a données ici, si je réfère à notre annexe 3, où on vous présente sur sept ans les recettes, nos prévisions budgétaires, je crois qu'on a ici des chiffres qui sont très modestes. On a toujours été conservateurs dans nos prévisions et je crois que c'est une façon prudente de voir ça, mais connaissant le besoin et le désir de cette radio-là et de cette nouvelle clientèle qui sera à l'écoute de Radio Soleil, je crois qu'on sera probablement en mesure de dépasser ça quelque peu. Mais je crois que ce sont des chiffres très modestes.

6468 Je pourrais donner plus de précision si vous pouvez peut-être préciser la question à ce niveau-là.

6469 CONSEILLER DEMERS: Je pense que c'est l'influence de la cote d'écoute possible sur les revenus.

6470 M. ARSENEAULT: Nous ne prévoyons aucun effet sur notre cote d'écoute de CJSE avec Radio Soleil. S'il y en a une, ça va être une qui va être extrêmement insignifiante. Comme je vous ai dit, je crois que ça va nous permettre de mieux équilibrer CJSE et d'avoir plus d'heures d'écoute et dans ce sens-là nos revenus ne diminueront pas. Il ne faut pas oublier également que Radio Soleil va grandir tranquillement pas vite dans un univers et un milieu où l'économie de Moncton et de Dieppe sont en croissance fulgurante dans notre région.

6471 D'ailleurs M. Michaud a des chiffres ici que j'aimerais quand même partager et qui donnent quand même des indicateurs très clairs à quoi on peut s'attendre dans un futur très rapproché au niveau des revenus qu'on pourra nous et les autres aller chercher avec cette croissance quand même qui est fulgurante.

6472 M. MICHAUD: Si on prend juste la ville de Dieppe comme telle, j'ai demandé par exemple qu'est-ce qu'on avait accordé en permis de construction pour la ville de Dieppe. Tout à l'heure lorsque je vous ai mentionné que les comtés du nord du Nouveau-Brunswick se vidaient au profit de Westmorland, bien les comtés du nord du Nouveau-Brunswick sont en grande majorité francophones. La plupart de ces gens-là viennent s'établir dans la ville de Dieppe où j'habite moi.

6473 Alors si on regarde les chiffres de permis de construction résidentiel, j'entends bien ici résidentiels, au-delà de 24 millions en 2000, 40,5 en 2001 et on dit qu'en 2003 on était rendus à 53 millions. Voyez-vous? Alors il y a une croissance constante et moi en jasant avec les gens de la ville de Dieppe on me dit qu'il y a des demandes de croissance à Dieppe pour les 15 prochaines années.

6474 Alors la majorité de ces gens-là sont des francophones qui viennent s'établir dans une communauté majoritairement francophone et qui délaissent un petit peu le marché de Moncton.

6475 Maintenant, ça ne veut pas dire que le marché de Moncton est négligé; au contraire. La même chose se produit du côté de Moncton avec dans le dernier rapport d'entreprise du Grand Moncton on parle en 2002 : « The value of building permits », 198 millions en 2002 et c'était encore plus élevé que ça en 2003.

6476 Alors ça c'est le dernier rapport que j'ai, et le taux de chômage est très bas dans la région de Moncton comparativement. Il est même sous le seuil du chômage canadien. La moyenne est autour de 5 pour cent dans le Grand Moncton.

6477 Alors vous voyez, il y a de la place. Il y a des gens qui vont s'établir chez nous et ce n'est pas un marché qui est stagnant au niveau économique. Au contraire; il est pleine croissance et c'est en grande partie dû aux francophones qui viennent s'établir dans le sud-est du Nouveau-Brunswick.

6478 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6479 Je reviens un petit peu sur la cote d'écoute, l'écoute, l'écoute initiale. Alors l'écoute initiale vous prévoyez 10 pour cent pour Radio Soleil et d'après nos services, si elle dépasse celle de CJSE après plusieurs années.

6480 Alors pouvez-vous expliquer comment vous comptez atteindre cette performance?

6481 M. ARSENEAULT: Premièrement, vous parlez ici de la portée parce que cette année nous on est quand même à 12 pour cent au niveau de la portée dans le marché de Moncton et on est à 49 pour cent. Ici on parle des 12 ans et plus et ça c'est le dernier sondage BBM. D'ailleurs j'ai le sondage avec moi ici quelque part.

6482 CONSEILLER DEMERS: Prenez l'image de votre station actuelle pour un peu décrire comment vous arrivez, ce qu'on pourrait appeler quelque chose d'optimiste, cote d'écoute.

6483 M. ARSENEAULT: Oui, peut-être qu'on pourrait dire, c'est peut-être optimiste, sauf que quand on parle de ce projet-ci, c'est un projet quand même où on le fabrique justement quand on dit Radio Soleil sera une radio urbaine alors qu'ici on a une radio rurale qui est quand même à 12 pour cent dans un marché qui est très majoritairement anglophone. Je vous le rappelle, ce n'est pas seulement Moncton, mais c'est une partie du comté d'Albert et si vous regardez la proportion francophone-anglophone dans le marché de Moncton, ça ne représente pas en réalité la proportion de francophones-anglophones de Moncton comme telle qui est à peu près 35 pour cent francophone.

6484 Quand on ajoute là-dedans le comté d'Albert et d'autres régions, on dilue la proportion francophone dans ce marché-là, et quand même quand on voit qu'on a eu cette percée-là avec une radio qui était mi-urbaine, mi-rurale, en ayant une station qui s'adressera beaucoup plus quotidiennement à ce marché-là, je crois que c'est réaliste de le penser. Je pense que la formule qu'on a elle n'est pas compliquée; c'est juste qu'elle est branchée sur les gens et je crois que peut-être qu'on est un peu optimistes, mais je crois que ce soit 5 pour cent ou 10 pour cent, le besoin est là de toute manière. Il faut voir ça dans la proportion, comme je viens de vous l'expliquer. Quand on parle du marché de Moncton par rapport à BBM c'est un différent Moncton que nous on connaît.

6485 Nous quand on parle de Moncton ou du Grand Moncton on parle de Dieppe, Moncton et Riverview et non pas de Petitcodiac et toutes ces régions-là qui sont à 99 pour cent anglophones. Donc il y a peut-être cette nuance qu'on pourrait faire.

6486 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6487 Alors l'impact de Radio Soleil, que Radio Soleil pourrait avoir sur CHOY et sur CJXL. Alors une partie des auditeurs de CHOY écoutent également CJSE. La mise en ondes d'une nouvelle station francophone pourrait avoir un impact sur cette radio commerciale de langue française.

6488 Pouvez-vous expliquer, chiffres à l'appui, de quelle façon la spécialisation de CJSE et l'arrivée de Radio Soleil pourrait avoir un impact sur CHOY?

6489 M. ARSENEAULT: Premièrement, je ne suis pas certain que CJSE veut se spécialiser. Quand on a dit dans notre mémoire qu'il y aurait peu de modification de CJSE, croyez-nous, on est sincères par rapport à ça. On ne veut pas deux stations pour faire la même chose qu'on fait maintenant.

6490 Maintenant, si vous regardez bien ce qu'on a proposé aujourd'hui au niveau des styles musicaux, au niveau de nos objectifs, au niveau des styles musicaux qu'on propose, présentement CHOY ne joue pas cette musique-là. CHOY ne joue pas... je n'ai jamais entendu Jacques Brel ou du Charles Aznavour sur les ondes de CHOY. Je n'ai jamais entendu de musique classique sur les ondes de CHOY. Donc pour nous, les gens qui écoutent CHOY l'écoutent parce qu'ils aiment ce style de radio.

6491 Nous on ne propose pas du tout ce style de radio. On propose une radio qui va être complètement différente, qui va respecter le mandat qu'une radio communautaire, c'est-à-dire de donner chance à d'autres artistes, donner chance à la diversité, être une radio complètement différente, mais ça ne sera pas la formule qu'on entend. Je comprends qu'on peut changer de formule, mais je serais très surpris qu'on entende de la musique classique ou du jazz dans une radio privée. Habituellement ce n'est pas le cas dans des marchés de cette grandeur-là. Je sais que dans les grandes villes, Toronto et tout ça, on peut trouver ce type de stations peut-être plus spécialisées mais pas dans les grandeurs de marchés comme Moncton, par exemple.

6492 Donc pour nous ce n'est pas je dirais le terme en anglais, « it's a non-starter » parce que ce n'est pas du tout ce qu'on va faire. C'est autre chose.

6493 CONSEILLER DEMERS: Est-ce que je peux comprendre de votre question que vous croyez que ça n'aurait pas de conséquences commerciales françaises, de conséquences économiques sur la radio de CHOY?

6494 M. ARSENEAULT: Ce que je peux vous dire c'est que moi je ne peux pas voir que ça aurait un impact économique puisque c'est quelque chose de très différent, mais ce que je voudrais ajouter à ça c'est que je ne voudrais pas qu'on soit pénalisés parce qu'on essaie des choix. Pour nous on a clairement identifié... je crois qu'on vous a bien présenté aujourd'hui le besoin et la nécessité. Notre objectif n'est certainement pas... on respecte beaucoup tous les autres joueurs qui sont là. Moi j'ai d'excellentes relations avec ces gens-là et même on s'entraide qu'on soit le privé ou le communautaire. On n'a pas de difficulté avec ça, mais je crois que ce qui est important c'est qu'on doit aussi s'ajuster à tout ce qui est là.

6495 Nous on a énormément de succès avec certains styles musicaux et il y a des radios qui jouent des styles musicaux... par exemple je prends l'exemple du country qui est très populaire au sud-est du Nouveau-Brunswick. Avant que Radio Beauséjour entre en ondes la très grande majorité de Westmorland et Kent écoutaient une station anglophone qui à l'époque avait énormément de succès. Elle était la première dans le marché. Elle a changé de format. Bon. C'est une décision qu'on prend pour de bonnes raisons, je suis sûr, mais depuis il y a eu une période de temps où il n'y avait pas d'autre station country et ça ça nous a permis nous autres d'intéresser des gens à notre radio et un coup qu'ils y ont pris goût, ils sont restés.

6496 Maintenant il y a une autre station de type country qui a ouvert contre un énorme succès, qui est une station de Newcap. Donc eux ils ont eu beaucoup de succès. Je sais qu'il y a des gens de chez nous qui les écoutent. Ils viennent chez nous un bout et ils vont là. Je parle du phénomène de « vapping » en radio, mais on a continué à avoir du succès; on a continué à augmenter.

6497 Comme je dis il y a du nouveau monde qui vient. On doit s'ajuster comme tout le monde parce que si tout le monde fait la même chose, ça va être plate. Moi pour dire qu'on n'aura pas d'incidence, non, je ne pense pas qu'on puisse honnêtement dire qu'on va avoir une incidence sur nous autres; on va probablement avoir une incidence sur certaines radios de langue anglaise également parce qu'on veut aussi que les gens qui écoutent en anglais -- parce qu'il y en a encore beaucoup -- viennent chez nous et je suis certain que chez CHOY ils veulent la même chose que nous; ils veulent que ces personnes-là leur disent.

6498 Écoutez, nous on vous dit aujourd'hui qu'on croit très sincèrement que la recette qu'on propose aujourd'hui est une bonne recette qui aura un impact positif dans le marché et répondra à de vrais besoins qui sont exprimés par la population.

6499 M. MICHAUD: Si vous me permettez d'ajouter, moi je dirais ceci. Le format de programmation que l'on propose ne s'adresse pas du tout à l'auditoire de CHOY. Je ne dis pas qu'il n'y en n'aura pas quelques-uns, mais il ne s'adresse pas du tout. Ce n'est pas le style du tout de CHOY. Alors je ne vois pas comment on pourrait leur nuire lorsque les gens ne les écoutent pas tout de suite dans la formule qu'on propose, voyez-vous? Je ne vois pas pourquoi on leur ferait mal s'ils n'écoutent pas.

6500 L'autre question qu'il faut se demander, la question est pertinente : Est-ce que ça va nuire aux revenus? La question qu'on pourrait peut-être poser aussi : Est-ce que CHOY fait ses frais à l'heure actuelle? Je pense qu'elle est là la question.

6501 Lorsqu'on l'écoute attentivement on se rend compte qu'au niveau commercial il n'y a pas beaucoup de choses qui sont diffusées à CHOY. Je parle de commerciaux là. Alors je peux comprendre l'inquiétude, mais d'un autre côté la formule que nous on propose c'est pour un marché qui est beaucoup moins rock et beaucoup moins jeune que ce que CHOY diffuse à l'heure actuelle.

6502 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6503 Et le changement, vous pourrez qualifier mes mots, le passage de CJSE à country, est-ce qu'il y aura un impact sur CJXL?

6504 M. ARSENEAULT: Je répète encore une fois que nous n'avons nullement l'intention de faire de CJSE une station country. Nous allons continuer à être une station diversifiée. Il y aura un peu plus de country; il y aura une courbe musicale qui sera un peu différente, mais on ne sera pas une station country. Il y aura encore des classiques du passé. Il y aura du pop-rock et du country. Donc il y aura encore de la diversité; il y aura encore des émissions parce qu'il n'y a pas seulement le country. Chez nous ce qui est extrêmement populaire, on parle de la chanson acadienne ou de la musique acadienne. La musique traditionnelle est encore très populaire. On a la musique cajun, le Blue Grass. C'est de la diversité ça aussi. Ce n'est pas du country, mais ce seront des styles musicaux qui seront joués beaucoup plus sur CJSE qu'ils ne le sont maintenant.

6505 Il y a des artistes... juste au sud-est il y a trois, quatre groupes qui font du Blue Grass en français. C'est la première place à l'extérieur des États-Unis où on chante du Blue Grass en français. Ça n'existait pas avant; on l'a inventé au sud-est et là on aime ça. C'est merveilleux. On va continuer à encourager ce genre de choses-là dans tous les univers musicaux, mais on ne veut surtout pas que CJSE devienne une station country.

6506 Donc pour dire qu'on va avoir une incidence sur XL, non, je ne crois pas qu'on aura une incidence sur XL et surtout que XL ont une différente performance, autant dans le marché de Moncton que dans notre marché central par rapport au BBM qui est Kent-Westmorland. Ils sont la deuxième, très loin dernière nous, mais la deuxième quand même, et je n'ai aucune doute qu'ils vont continuer parce que nous, comme on dit, on ne jouera pas toujours du country et ceux qui aiment le country de temps en temps ils vont aller faire un petit tour à XL et vont revenir chez nous.

6507 Mais l'importance c'est que nous on peut donner une vraie alternative aux gens, dans un milieu où l'assimilation est extrêmement élevée; 40 à 45 pour cent ce n'est pas rien. Il y a encore je dirais 35 pour cent de la population francophone qui écoute exclusivement des stations en anglais.

6508 Donc je pense que comme organisme, pas comme radio mais comme organisme, Radio Beauséjour a une responsabilité d'essayer d'identifier les éléments que ces gens-là veulent entendre et ont besoin d'entendre et pour ça on a besoin de l'outil qui est Radio Soleil pour mieux faire ce qu'on a à date pas mal bien fait.

6509 Donc on vous demande là-dessus de nous faire confiance parce que loin de nous l'idée de vouloir rentrer ou faire du tord à qui que ce soit. Je pense qu'il y a de la place pour tout le monde, mais je pense qu'on ne peut pas être responsables de tous les problèmes des autres non plus. Je pense qu'on a des décisions à prendre. Parfois on prend les bonnes, parfois on prend les mauvaises.

6510 THE CHAIRPERSON: I understand Commissioner Demers has a few more questions and so I think we will take our morning break at this point and reconvene at 5 after 11.

--- Upon recessing at 1048 / Suspension à 1048

--- Upon resuming at 1110 / Reprise à 1110

6511 LE PRÉSIDENT: A l'ordre, s'il vous plaît. Order, please, ladies and gentlemen. We will return to our proceeding now.

6512 Conseiller Demers.

6513 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur le président.

6514 Messieurs, rebonjour. Quelques questions sur l'identification du marché et autres choses.

6515 Ce matin vous avez fait une remarque sur vos états financiers. Je ne veux pas dévoiler le chiffre, dévoiler aucun chiffre, mais nous avons reçu assez récemment vos derniers états financiers et ce que j'aimerais avoir comme explication étant donné l'augmentation substantielle des revenus autres, alors je ne veux pas de chiffres mais des explications sur l'augmentation et peut-être que vous en avez parlé ce matin et j'ai mal compris, mais j'aimerais que vous reveniez là-dessus pour nous préciser ce poste et les raisons ou les motifs de l'augmentation substantielle.

6516 M. ARSENEAULT: Tout à fait. Nous dans les derniers résultats, on a apporté des changements importants au niveau de notre radio bingo. C'est une des raisons principales d'ailleurs. On avait un radio bingo le samedi matin auparavant et on a maintenant changé au dimanche soir. Ça a eut un impact, presqu'à doubler les revenus de cette activité-là, un. Deuxièmement aussi on a ouvert un réémetteur dans la vallée de Mémramcook justement l'année dernière, et ça a amélioré le signal dans cette importante région du sud-est qu'on appelle le berceau de l'Acadie. Ça a eu un impact où on a pu développer un peu la publicité dans ce secteur-là.

6517 Puis on a ajouté aussi à notre force de vente une personne additionnelle qui a fait qu'on a maintenant aussi eu une augmentation au niveau des ventes nationales grâce en grande partie à notre Réseau francophone d'Amérique, l'Alliance des radios communautaires qui eux font une certaine représentation auprès des clients nationaux et qui a donné un petit coup additionnel pas tellement à nous mais à d'autres radios communautaires qui en ont bénéficié.

6518 On a aussi changé de maison de représentation au niveau national. On faisait affaire avec Radio Unie; maintenant c'est avec CBS et on a eu de bons résultats aussi. Donc je crois aussi que ce qui fait le succès financier avant tout c'est la programmation parce que tu peux avoir toutes ces choses-là mais si tu n'as rien à offrir et si tu n'as pas d'auditoire à offrir.

6519 CJSE avec son succès, on en parle de plus en plus. Les clients se parlent entre eux et on a à tous les jours de nouveaux clients qui nous téléphonent, qui disent, « Nous on veut rejoindre votre population; c'est une clientèle importante ». Donc tous ces éléments-là font qu'on a eu une excellente année l'année passée. L'année d'avant c'était un peu moins bien. C'est comme toute chose; il n'y a rien de permanent.

6520 Ça me permet peut-être aussi d'ajouter un point parce que sur la question que quand nous on regarde les chiffres et on voit dans les sondages BBM 10 pour cent ou 12 pour cent, ça représente quoi ça en fonction de francophones parce que nous c'est ça avant tout. C'est cette population qu'on veut rejoindre et en faisant le calcul en fonction de la proportion anglophone-francophone par rapport aux territoires que je vous ai décrits tantôt, ça représente quand même 35 pour cent des francophones qui nous écoutent au moins une fois par semaine alors que dans notre marché principal qui est ce qu'on appelle le Shédiac central qui est Westmorland et le comté de Kent on a 70 pour cent des francophones, ce qui veut dire qu'il y a une proportion de francophones quand même qui ne nous écoutent pas, qui n'écoutent pas non plus CHOY, qui n'écoutent pas Radio-Canada, qui n'écoutent pas CKUM ou qui n'écoutent pas de radio.

6521 Donc pour nous il faut qu'on puisse avoir un outil pour nous permettre d'aller chercher cette population-là et le projet qu'on vous propose aujourd'hui est la meilleure formule pour justement réaliser ça. Donc je pense que ça va avoir un impact positif, pas négatif mais positif, parce que quand on crée un espace d'écoute... parce qu'avant on n'avait que Radio-Canada et les cotes d'écoute n'étaient pas très éloquentes. Elles ne sont pas énormes aujourd'hui mais Radio-Canada est un service national. C'est un service essentiel, mais c'est tout ce qu'on avait.

6522 Ensuite, CJSE est arrivée. On a créé un espace d'écoute en français. On a développé un marché qui était là mais on n'a pas été chercher sur d'autres radios quand on a été chercher l'auditoire de CJSE. On est allé les chercher ailleurs, soit qu'ils n'écoutaient pas de radio ou qu'ils écoutaient que des stations anglaises. Maintenant on a été chercher 70 pour cent dans le marché de Westmorland-Kent, le Shédiac central, et 35 pour cent dans le marché de Moncton. Je pense qu'on peut tout à fait comprendre qu'avec cet outil qu'est Radio Soleil on peut encore améliorer ça et ça veut dire que les gens auront pris l'habitude d'écouter des stations françaises et ça c'est positif pour l'entreprise privée également parce que ce n'est plus quelque chose de nouveau de la musique française. Ça ne vient pas de la planète mars. Ça vient de chez nous. Ça vient de nos artistes, ça vient d'ailleurs. Donc on a développé le goût de s'entendre et de s'écouter en français et ça c'est bon aussi pour le privé.

6523 Donc je crois qu'en créant cet espace d'écoute tout le monde peut en bénéficier.

6524 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6525 Alors maintenant quelques questions assez précises sur les prévisions de Radio Soleil. Pour vos revenus de publicité locales ou nationales de la première année, vous prévoyez 25 pour cent de ceux de CJSE.

6526 Comment êtes-vous arrivés à déterminer que ce ratio de 25 pour cent était approprié?

6527 M. ARSENEAULT: La meilleure réponse c'est celle qui est exacte. Naturellement c'est un estimé. On parle de 25 pour cent par rapport à ceux de CJSE. Je crois que le fait que nous serons en mesure de vendre combiné et de donner aussi un public plus ciblé parce que beaucoup de clientèle d'ailleurs cherche un créneau ou un groupe de personnes qu'ils veulent rejoindre très spécifiquement. Donc en ayant deux produits à offrir plutôt qu'un va faire que nous ne nous attendons pas de faire 30 pour cent de ce qu'on fait à CJSE, mais 20 pour cent nous paraît assez raisonnable parce que nous croyons dans la formule qu'on propose et nous croyons que dans la première année nous serons en mesure de convaincre le milieu des affaires et avec nos autres activités d'assurer ce financement-là.

6528 Donc pour nous c'est une prévision mais je crois qu'elle est réaliste en fonction de l'information qu'on a et en fonction du succès dont on ne doute pas de Radio Soleil.

6529 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6530 Et vous aurez sûrement deviné ma question suivante. Vous prévoyez une croissance de 5 pour cent pour les quatre années suivantes.

6531 Comment avez-vous établi ce taux de croissance?

6532 M. ARSENEAULT: C'est la même formule qu'on a utilisée pour CJSE qui est très conservatrice. On a toujours dépassé, et de loin, le 5 pour cent par rapport à nos prévisions. On se dit que le 5 pour cent en fonction qu'on aura des sondages BBM et on aura de l'information plus spécifique pour la clientèle qui achète. Donc 5 pour cent pour moi me paraît très conservateur. Je crois qu'on performera beaucoup mieux que ça.

6533 CONSEILLER DEMERS: Et ce 5 pour cent se compare et au-delà de l'augmentation qu'a subie CJSE cette année.

6534 M. ARSENEAULT: Je n'ai pas compris la question.

6535 CONSEILLER DEMERS: C'est pour évaluer ce 5 pour cent là par rapport à la réalité qui a pu se passer dans CJSE dans la dernière année ou l'avant-dernière, si vous voulez.

6536 M. ARSENEAULT: Disons que ça varie. Il y a tellement d'éléments qui font que si on est dans une récession ou tout ça change, mais normalement 5 pour cent on a voulu être conservateur. Ce n'est pas énorme parce que dans la première année on n'aura pas de sondage; dans la deuxième année on a aura, on sera capable de démontrer qu'on a une clientèle et on pourra vendre Radio Soleil seule ou on pourra la vendre comme une combinaison des deux stations et donc 5 pour cent est très conservateur et je crois qu'on dépassera ça de loin.

6537 CONSEILLER DEMERS: Et ça se compare à ce que vous avez pu avoir à CJSE?

6538 M. ARSENEAULT: Par rapport à nos revenus, je vous rappelle qu'une bonne partie de nos revenus ce n'est pas seulement la vente publicitaire, mais ce sont aussi les activités de levées de fonds et de radio bingo.

6539 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6540 Alors sur quels critères vous basez-vous pour établir un minimum de 15 000 $ de revenus nets en provenance du Réseau francophone d'Amérique?

6541 M. ARSENEAULT: Excusez-moi. Je vais juste aller voir encore une fois le texte.

--- Pause

6542 M. ARSENEAULT: Premièrement, le Réseau francophone d'Amérique, on n'a pas seulement de la vente nationale qu'on fait mais il y a aussi des projets de développement qu'on fait avec différents groupes comme l'ACDI, par exemple, et cetera, et qui eux achètent des émissions ou des productions pour faire valoir leurs activités, faire de la sensibilisation et ils ont eu beaucoup de bons résultats avec les radios communautaires avec ce type d'organismes-là. Donc toutes les radios en bénéficient ou la plupart des radios en bénéficient. Donc nous on suppose qu'on aura une part de ça, pas aussi grande que CJSE mais dans les premières années et surtout que les revenus provenant du Réseau francophone d'Amérique sont en croissance. Nous croyons qu'encore là ce montant me paraît raisonnable puisque de très petites radios qui desservent entre 500 et 3 000 personnes dépassent ce montant-là. Donc je ne verrais pas pourquoi Radio Soleil ne pourrait pas aller chercher ce montant-là et plus probablement.

6543 CONSEILLER DEMERS: Merci.

6544 Nous sommes rendus vers la fin des questions fort générales et vous ne devriez pas être surpris si vous nous avez écoutés dans les derniers jours.

6545 Comme vous le savez, votre requête est compétitive, est techniquement exclusive avec une autre requête qui vise l'utilisation de la fréquence 90,7. Dans un tel cas, le Conseil vise à recueillir l'opinion des compétiteurs afin de l'assister dans sa détermination, à savoir quel titulaire propose l'utilisation optimale de la fréquence convoitée.

6546 Quelles sont, selon vous, les raisons principales qui devraient inciter le Conseil à vous attribuer cette licence?

6547 M. ARSENEAULT: Premièrement, je crois que justement vous parlez de l'utilisation maximale de la fréquence. Premièrement, le requérant qui a fait une demande, je crois que c'est pour 50 watts pour un service d'informations touristiques et météorologiques anglophone pour la région de Moncton. D'ailleurs j'ai posé cette question-là à notre ingénieur. Il y a des fréquences probablement moins importantes que celles que nous on demande parce qu'on parle ici de l'utilisation maximale d'une fréquence.

6548 Donc nous on serait prêts à assister ce requérant avec notre ingénieur pour voir à trouver une autre fréquence que celle-là parce que je crois que ça serait une mauvaise utilisation d'une fréquence qui peut être beaucoup plus utile pour leur segment de la population. Donc là-dessus on serait très ouverts à assister ce requérant si vous leur accordez cette licence-là, mais pas sur la fréquence que nous on demande.

6549 Donc je pense que ça c'est un problème qui peut probablement être facile à régler si vous voulez leur accorder cette licence-là.

6550 Nous pour la deuxième partie de votre question, vous nous dites pourquoi nous on devrait avoir cette fréquence-là. C'est certain que la meilleure garantie que ça sera un succès et que ça sera une bonne décision c'est le succès de CJSE. Je pense que si on présente ce projet-là, et c'est la deuxième fois qu'on se présente devant vous pour cette demande-là, c'est qu'on y croit. On est certains qu'on a ici un beau modèle innovateur pour répondre à des besoins qu'on a clairement identifiés dans notre milieu, que ça aura un impact minimal sur les autres radios du marché qu'on propose, mais qui aura un impact extrêmement important dans la vie de beaucoup de gens dans notre milieu.

6551 Nous ça nous permettra de mieux remplir notre mandat qu'on s'est engagés devant vous dix ans passés et on le renouvelle encore cette fois-ci. Nos intentions ce n'est que ça, c'est de mieux desservir. On n'a pas d'intérêt économique; on n'a que l'intérêt des communautés et on est ici aujourd'hui, on parle en leur nom et on vous invite à les écouter.

6552 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur.

6553 Alors c'est ma dernière question. Merci beaucoup, messieurs.

6554 Merci, monsieur le président.

6555 LE PRÉSIDENT: Merci, conseiller Demers.

6556 J'ai deux questions. Je ne suis pas bilingue, donc I will ask my questions in English. You can answer in English or French, as you wish.

6557 MR. ARSENEAULT: That's okay.

6558 THE CHAIRPERSON: I must say reading the application and listening to the discussion this morning and given the success of Radio Beauséjour and the experience that you have gained in running that operation, the growth and the audience that you have managed to achieve, the fact, as you have pointed out, that the francophone population particularly in Dieppe and surrounding areas is growing to some extent from francophones moving from sort of northeastern New Brunswick, given the growing economy in Moncton, given that you have exceeded your financial expectations for the past number of years and indeed have made a small profit that has been reinvested into the operation, I guess I was kind of curious to know when you were considering the proposal for Radio Soleil why you wouldn't have thought about applying for a commercial radio licence.

6559 MR. ARSENEAULT: Well, you know, my wife told me that once, maybe that's what we should do. We are a community, we are a non-profit organization. We are representative of a large segment of the population.

6560 On représente la population. On a un mandat qu'on nous a donné à l'AGA. Je vois difficilement comment un groupe communautaire peut présenter un projet commercial parce que c'est en conflit et en contradiction avec la raison même d'un organisme à but non lucratif. Je crois que ça je ne verrais pas comment on pourrait et gérer une radio à but non lucratif qui est CJSE et le même groupe gérerait une radio commerciale. Je ne vois pas la pirouette qu'on pourrait faire pour arriver à faire ça à l'intérieur de notre structure.

6561 Cela dit, peut-être que quelqu'un d'autre dans le privé aurait pu penser à ce projet-là et dire, « Tiens, voilà une bonne idée ».

6562 Moi ce que je peux vous dire, et connaissant le privé je dis ça avec beaucoup de respect, je ne crois pas que dans le marché qu'est Moncton on verra d'ici peu une radio privée qui va jouer de la musique World Beat, qui va jouer de la musique qui vient du New Age, qui va jouer des styles de musiques qui sont d'une certaine façon en croissance, mais on ne risquera pas en français, et surtout connaissant certaines difficultés qu'a la seule station commerciale dans le marché, où on se lancerait là-dedans.

6563 Je crois que nous en identifiant et en voulant développer ce marché-là parce qu'on croit qu'il existe; on pense que ce n'est pas nécessairement extrêmement rentable, mais nous ça nous permet comme organisme à but non lucratif et comme radio communautaire de répondre à notre mandat qui est de répondre à l'ensemble de la population et ce segment-là ne sera jamais desservi dans mon vivant je crois par l'entreprise privée. Je crois que c'est malheureux, mais je crois que c'est une réalité. Je suis certain que mes amis du privé seraient d'accord avec moi.

6564 THE CHAIRPERSON: I don't know whether you were here earlier through the week; I can't remember because the room was quite full at times, but you may have heard, and we heard, that different case in the English market here in Halifax weren't being served, particularly the younger demographics. Some are arguing the older demographic is not being served. And so we have commercial applications being proposed to serve different tastes.

6565 If you had proposed a commercial application, how would it have been different from the one that you have in front of us now?

6566 MR. ARSENEAULT: I suppose if it would have been commercial, it would be for different reasons. I don't see why it being commercial or community changes anything. We have identified that as a segment of the population that can grow. So I think a stand-alone would be a little risky. I think the fact that it's associated with another community station, it has a real chance of viability.

6567 I can't see it stand-alone, private. It would take a long investment, I think many years for it to become feasible as a stand-alone because the cost of a stand-alone is much more than in association as we are proposing here today.

6568 THE CHAIRPERSON: So would it be your view that the size of the audience, particularly given the genre of programming that you propose to provide would not be enough and there would not be enough of a commercial advertising market to support a French station offering that genre of music in the Moncton/Dieppe area?

6569 MR. ARSENEAULT: I can only answer that question where we see the success of doing what we are proposing here today as an ensemble of two systems. I would think that if -- knowing Moncton, the region of Moncton, as Yvon was explaining, we have a diverse culture. Most of the people that I know, and I would say most of the people, and I am not exaggerating here, this is the type of music that they want.

6570 I was listening and I found quite interesting and it was an education to me, what we have been saying for a long time ourselves, to hear it from the Halifax population. It's a marvellous argument and I was quite impressed by the group that we are talking about Kaleidoscope, a community radio station, multicultural for the region. You know, these people have identified real needs as we have in our milieu and as the young people are saying, "Listen, we are held at a loop here. We are not getting... we are going to keep downloading because I mean mainstream radio is not there for us and the pipe is getting thinner and thinner".

6571 I remember when I was a young fellow we used to have a commercial radio station and they looked to me a lot like community stations today because they were owned locally. They had a vital interest in the community. They were operated differently and it seems now like we are going with these big conglomerates and eventually we are going to end up with three radio companies in Canada. Is that where we are going or are we going to give... radio is a marvellous medium local. It's the best local medium there is. It's not television. Television is a marvellous medium as well, but it's a different type of medium.

6572 Radio is local. It's instant. It goes to the people. It speaks to the people or it doesn't speak to the people depending, but to me it's that importance of having the radio remain somehow in the hands of the community to me sounds very intelligent. It says that we believe in the people locally. You can run that.

6573 Now, with the private sector alongside, fine. I am not saying we should only have community radio stations. No. I think we need to have all types, but they have to have the same respect. We can't treat one group one way and the community another way. I think we have to have the same respect and we need to have as well the same rules and regulations that all the others have. I think that we have shown that we can reach back that because everything we promised to the CRTC with CJSE we have done it. We have kept a straight line on that and when we did have to tweak things we asked you and sometimes you said yes, sometimes you said no. That's okay, but to us we have to know before we come to you what we want to do. Believe me, we have done our homework there. We have done a lot of consultations with a lot of people and our resolve and our convictions for this project is very clear to us as CJSE was when we first thought of it ten years ago when we knew nothing about radio. We just learned as we went and then we were able to go and get experienced people like Yvon.

6574 Yvon.

6575 M. MICHAUD: Si vous me permettez, monsieur Colville, j'aimerais ajouter une chose à la question que vous avez posée par rapport à « Pourquoi vous n'avez pas fait une demande pour une licence commerciale au lieu d'une licence de radio communautaire? ».

6576 La différence c'est que dans le communautaire on se soucie peu du profit à la fin de l'année. Si on a un petit profit, on est très heureux et on le réinvesti, alors que si c'était au niveau commercial, ça veut dire qu'il y a des actionnaires dans la compagnie et les actionnaires s'attendent à toucher une ristourne sur l'argent qu'ils ont mis dans un projet et c'est tout à fait normal et ça va de soi. C'est ce qu'on appelle le commerce.

6577 Le communautaire on répond... nous nos patrons ce n'est pas un patron; c'est 30 patrons; c'est 30 communautés qui nous appuient. C'est une population en général à laquelle on doit rendre des comptes. Alors ces gens-là, ce sont ces gens-là qui nous disent ce qu'ils veulent et nous notre travail c'est de mettre en branle et de mettre en ondes les services qu'ils nous demandent alors que le privé n'est pas tenu de faire ça.

6578 Alors dans une formule comme la nôtre, c'est bien évident, comme M. Arseneault l'a dit, ce n'est peut-être pas la formule la plus rentable de la terre, mais je ne vois pas de privé se lancer dans un projet comme celui-là en sachant très bien qu'au bout de la ligne il risque de se casser les dents alors que nous chez nous on peut le faire parce qu'on va le prendre ce risque-là parce qu'on croit dans la communauté et le bien public et non pas seulement dans le bien financier, voyez-vous? C'est là la différence, et une radio communautaire, selon moi, c'est une radio qui est proche du monde. On fait de la radio pour du vrai monde, pas avec des formules qui sont déjà toutes calquées d'avance et décidées, un peu comme Gilles disait, par un grand conglomérat qui décide à l'avance qu'à telle heure c'est telle chose qu'on dit en ondes et qu'on remet en répétition dans le système continuellement. Ce n'est ça de la radio communautaire.

6579 La radio communautaire c'est l'image de la communauté, qui sont les gens qui forment cette communauté-là? Et ça dans le privé on ne le voit pas souvent. Ce sont des formules qui sont redondantes, qui reviennent continuellement. C'est toujours la même affaire. Ça ne prend pas la tête à Papineau pour me faire dire 20 fois l'heure l'identification d'une station. Je n'ai pas besoin de ça, mais j'ai besoin d'avoir un discours qui est cohérent. J'ai besoin d'un discours qui est clair. J'ai besoin d'un discours qui est éducatif, qui m'amène à réfléchir et c'est ça qu'on propose avec la radio communautaire.

6580 Ce n'est peut-être pas toujours fait à 100 pour cent et avec les plus belles formules du monde, mais au moins les gens y participent et y croient. C'est un projet de société qu'on vous propose.

6581 THE CHAIRPERSON: Yes, but -- sorry, go ahead.

6582 M. GAUDET: Monsieur le président, je voudrais aussi préciser que par la radio communautaire ce sont nos bénévoles aussi qui nous permettent de réaliser notre mission, qui nous permettent de réussir où qu'on ne pourrait pas le faire dans une radio commerciale.

6583 M. BRYAR: Juste un petit mot, c'est qu'hier j'étais ici et puis j'ai entendu plusieurs musiciens dont M. Kelly qui est venu et j'ai été très surpris d'apprendre que les artistes ici, qui sont de très grande qualité, et nous au Nouveau-Brunswick on voit les artistes de la Nouvelle-Écosse comme étant des artistes de qualité, qui jouent chez nous d'ailleurs à CJSE, qui n'ont pas de place dans leur propre radio, dans leur propre marché.

6584 Alors sans vouloir manquer de respect, je me demande si ça ne serait pas une bonne question à demander au privé, voir si eux ils ne seraient pas plus intéressés à ouvrir des radios communautaires pour répondre aux besoins de ces industries-là et moi je pense que ça ça aiderait beaucoup l'industrie privée justement, commerciale, et ça stimulerait l'industrie de l'enregistrement sonore dans les régions ici.

6585 Je poserais la question à l'envers, sans manquer de respect toujours.

6586 THE CHAIRPERSON: Well, I take your point on that although I think most, all but one, I think, of the musicians who came forward were supporting applications for private commercial stations. So while I agree with your point, the fact is they were supporting -- I guess to the point of shareholders. I mean, you could be the shareholders or your volunteers could be the shareholders in a private undertaking here.

6587 Let me ask my other question. You mentioned in your presentation this morning that in considering the applications for Moncton, should we license the Rogers' application, that -- how should I put this? -- in fairness to balance, the interests, we should consider licensing yours as well.

6588 Is it your view then, given your position, that the Moncton, you are experienced in operating a station albeit non-profit in that market, is it your view that the Moncton market could sustain the two commercial stations from Rogers as well as your own?

6589 MR. ARSENEAULT: Our view concerning this question is that obviously you can't saturate the markets to death, but I think that the more players that you have, the more diversity that you have. If there would be one company and it would have all the stations in the market I think there would be something missing. I think whether it be Rogers or another company, I think that -- I didn't study their application or see, but I personally don't think it will have any impact on us. It will certainly have some impact, but I think the market could take it, yes, in my opinion.

6590 THE CHAIRPERSON: Okay. Thanks very much.

6591 MR. ARSENEAULT: Because it is growing for everybody because when there is more people, there is more money. Il y a plus d'argent. Il y a plus de revenus, donc tout le monde en bénéficie. Ce n'est pas un question de francophones-anglophones; c'est tout le monde qui en bénéficie également.

6592 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

6593 Commissioner Cram.

6594 CONSEILLÈRE CRAM: Je veux être bilingue, mais je ne suis pas bilingue maintenant, mais j'aimerais parler en français, si vous voulez. S'il y a des problèmes, dites-le moi.

6595 M. ARSENEAULT: Ça va nous faire plaisir.

6596 CONSEILLÈRE CRAM: Merci.

6597 Nous devrons nous occuper avec le système de radiodiffusion entièrement et le marché de Moncton entièrement. Si vous étiez nous, qu'est-ce que vous allez faire quand à Moncton nous avons une radio communautaire avec des bons succès et aussi une radio française et commerciale qui jusqu'à maintenant n'a pas de profit.

6598 Vous dites que votre population veut votre programmation. Si vous auriez du succès, ça veut dire que la radio commerciale peut nuire. Si vous étiez ici, comment est-ce que vous pourriez « weigh these things »?

6599 M. ARSENEAULT: Je comprends tout à fait la question. Je comprends également la responsabilité que vous avez. Moi je dirais comme commissaire du CRTC vous avez une responsabilité de voir aux besoins de la population, des gens, que les gens aient des services de qualité et à tous les niveaux, mais vous octroyez des licences et vous voulez qu'elles aient du succès.

6600 Là-dessus moi je vais un peu répéter ce qu'on a dit déjà par rapport à ça. Je ne crois pas -- et ça je suis très sincère en disant ça -- je ne crois pas que le fait que nous on ait une licence aura un impact négatif ou positif par rapport à la station commerciale qui est dans le marché de Moncton. Je crois qu'eux ont des décisions à prendre; nous on a des décisions à prendre.

6601 Pour nous, on considère que la radio -- et je ne veux pas critiquer la programmation ou qu'est-ce qu'ils font et je ne veux pas leur donner d'idées -- mais je dis qu'on ne peut pas pénaliser un projet qui est voulu et qui se tient, et je crois qui a fait ses preuves par rapport à ce qu'on a fait depuis les derniers dix ans, on ne veut pas pénaliser ça parce qu'il y a une station qui a une certaine difficulté basée sur toute une série de facteurs. Je ne sais pas quels sont ces facteurs-là. J'ai quelques idées, mais je ne veux pas critiquer ou assumer des choses, mais je ne crois pas qu'on est... si nous on ne peut pas développer le marché -- et je vous rappellerai dans les années 80 il y a eu une radio privée, CHLR; après trois ans elle a fermé; elle est allée à Moncton. Bon. Nous on est arrivés; il ne faisait pas plus beau; les conditions n'étaient pas plus faciles sauf que nous on a parlé à la population; on leur a dit, « Qu'est-ce que vous voulez comme radio? C'est quoi que vous voulez entendre? Voulez-vous participer? », et ça a marché tranquillement pas vite.

6602 Nous on a développé un marché qui maintenant est accessible à tout le monde. Il est accessible au privé également. Nous on a amené des gens écouter, comme je vous disais tout à l'heure, de la musique en français. Je vais vous donner un exemple parce que les plus beaux exemples je crois que ce sont les vraies choses.

6603 Quelqu'un qui me téléphone à un moment donné puis il dit, « Il y a une belle chanson qui a passé aujourd'hui. Je pense qu'il s'appelle Joe Dassin. C'est une nouvelle chanson qui vient de sortir ». J'ai dit, « Non, madame. Ce n'est pas une chanson qui vient de sortir. M. Dassin est décédé depuis dix ans ». Mais cette personne-là n'avait jamais entendu cette musique-là. Donc ils ont découvert toutes sortes de nouvelles choses.

6604 D'autres exemples comme ça que moi me touchent beaucoup. Une madame qui demeure à Pointe-Sapin, son père est à Baie-Sainte-Anne. Eux le signal ne rentre pas très bien, mais il y a une émission qu'ils aiment bien le dimanche soir. Donc la madame téléphone et nous demande, « Pourriez-vous faire de quoi avec votre signal pour que mon père puisse le recevoir? ». On a dit, « Écoutez, tous les dimanches soirs il aime tellement cette émission-là que moi je dois l'appeler et lui il écoute l'émission sur mon téléphone et mon donc téléphone n'est pas accessible ».

6605 Des histoires comme ça on en a des centaines et des centaines. Les gens qui nous appellent, quand ils ne sont pas contents ils nous appellent. Quand ils sont contents, ils nous appellent et quand ils nous appellent on les écoute et d'ailleurs ce qui nous enrichit c'est justement les choses qu'ils nous appellent pour nous dire qu'ils n'aiment pas parce qu'à 95 pour cent du temps ils ont totalement raison et d'apprendre à écouter c'est grandir et c'est ce qu'on a fait pour Radio Soleil. C'est pour ça qu'on veut continuer à grandir avec les gens du sud-est.

6606 Radio Beauséjour ne peut pas être responsable des difficultés que le privé a et je comprends que ce n'est pas facile et je comprends que votre décision n'est pas facile.

6607 CONSEILLÈRE CRAM: Nous sommes responsables et la population française est limitée et CHOY existe déjà. Il est là. Nous ne pourrons pas faire quelque chose qui peut nuire à CHOY, pas s'il est ici là déjà.

6608 Qu'est-ce que nous pourrons faire pour mettre des limites aux licences pour nous si nous vous donnons une licence? Qu'est-ce que nous pourrons faire pour limiter, pour garder CHOY? Est-ce qu'on peut faire quelque chose?

6609 M. ARSENEAULT: Oui. Bien nous je crois que c'est sûr que s'il y a quelque chose que quelqu'un peut nous proposer, on est prêt à le regarder en fonction de l'analyse qu'on a faite. On verra.

6610 C'est sûr que nous on va proposer qu'on ne fera pas de ventes de publicité, par exemple, ou qu'on ne fera pas certaines choses. Je ne le sais pas. Je pense que CHOY vous devez prendre une décision là-dessus en fonction de l'ensemble du dossier. Moi je crois que CHOY ne sera pas affectée par notre radio parce que CHOY ne fera jamais ce que nous on propose, à mon opinion.

6611 CONSEILLÈRE CRAM: Merci.

6612 M. MICHAUD: Si vous me permettez, madame Cram, j'aimerais rajouter ceci. La question que je pense que les membres du CRTC doivent se poser ce n'est pas de savoir comment on va sauver CHOY. C'est de savoir pourquoi CHOY est dans cette situation précaire à l'heure actuelle et essayer de comprendre aussi pourquoi Radio Beauséjour a autant de succès. C'est peut-être là les questions qu'on doit se poser.

6613 Moi je comprends très bien votre dilemme.

6614 CONSEILLÈRE CRAM: Oui.

6615 M. MICHAUD: Mais d'un autre côté est-ce qu'on doit pénaliser une population francophone qui de toute façon ne l'écoutera pas dans la formule qu'on vous propose.

6616 Alors on ne peut pas enlever quelque chose à quelqu'un qu'il n'a déjà pas, voyez-vous? Alors moi c'est dans ce sens-là. Alors je comprends que vous avez un sérieux problème, mais le problème moi je suis bien prêt à essayer de trouver des solutions, comme M. Arseneault le disait tantôt, pour voir de quelle façon on peut essayer de sauver la chèvre des choux, mais à un moment donné il faudra arriver devant l'évidence. M. Arseneault a parlé de CHLR. Comment se fait-il que cette radio commerciale là à manqué son coup dans les années 80 et comment ça se fait que CHOY aujourd'hui rencontre les mêmes difficultés financières? Je ne le sais pas. Je ne connais pas l'élément de réponse, mais je vous en ai donné un petit peu tantôt. C'est que le marché de Moncton, le marché du sud-est francophone ne fait pas de la radio ou n'a pas la même mentalité que la radio anglaise et là...

6617 CONSEILLÈRE CRAM: Commerciale.

6618 M. MICHAUD: Commerciale. Alors on n'a pas les mêmes besoins et on n'a pas la même culture non plus. Alors il faut arriver à comprendre ça et lorsque les gens nous demandent des choses, on essaie de répondre aux demandes et aux aspirations des gens et non pas aux impératifs commerciaux de la radio. C'est difficile de jauger ça et de trouver le jute milieu dans tout ça.

6619 Moi je sympathise avec CHOY parce que ça fait longtemps moi que je fais de la radio. Mais à un moment donné, je veux dire c'est à eux autres à faire leurs décisions et à s'engager dans le milieu et à faire certaines choses, mais s'ils ne le font pas on ne peut pas être blâmés pour ça nous.

6620 CONSEILLÈRE CRAM: Oui, mais on doit leur donner quelques années pour établir parce que maintenant c'est quoi? La deuxième et troisième année. C'est juste en commençant puis à mon avis on ne peut pas préjuger en ce moment, voyez-vous?

6621 M. MICHAUD: Si vous me permettez de répondre ceci. Radio Beauséjour célèbre cette année son dixième anniversaire. A ce que je sache, Radio Beauséjour dès le début, avec des employés payés, rémunérés, on n'a jamais fait de mise à pied. CHOY en a fait. Pourquoi? Alors c'est pour ça que je vous dis qu'il y a une question de demande. Si la demande n'est pas là, ça ne justifie pas. Ils ont fait des mises à pied et ont changé de format complètement alors que nous on a continué à faire le même genre de radio qu'on a toujours faite et qu'on modifiera un petit peu à CJSE pour permettre à Radio Soleil de s'en aller dans un autre créneau que personne d'autre dans notre marché ne touche.

6622 Alors ça on ne peut pas nous pénaliser nous autres parce qu'il y a quelque chose de bien qu'on fait. On ne peut pas être responsables pour le côté commercial s'il y a quelque chose qui ne marche pas dans leur patente. Un homme d'affaires doit s'ajuster en fonction des besoins. Si le besoin n'est pas là, ou s'il ne répond pas au vrai besoin de la population, bien c'est le questionnement qu'on doit se faire.

6623 CONSEILLÈRE CRAM: Merci.

6624 M. ARSENEAULT: Un commentaire très court juste pour dire que justement ça fait un peu plus de trois ans je crois que la station est là, et les sondages n'ont pas beaucoup changé depuis la première année.

6625 C'est sûr que venant de vous je comprends que vous pouvez voir une autre station française dans ce marché là... mais moi je pense que c'est la combinaison des deux en fonction de notre mandat et ça ne changera rien à ça. Que Radio Soleil soit là, peu importe. L'entreprise devra s'ajuster que Radio Soleil soit là ou pas et pour passer d'où ils sont à une autre étape, il va falloir qu'il y ait des changements ou des choses importantes de faites; peu importe qu'on soit là ou pas, je ne crois pas que ça va changer. La loi va imposer des choses; la loi du marché va imposer des choses, mais ça ne sera pas Radio Soleil qui bloquera ça.

6626 Je ne peux pas le voir parce que ça ne sera pas ce que nous on propose qui sera fait et le besoin est là. Tantôt je vous parlais du sud-est et notre marché nous on dit pas qu'on est le marché de Moncton. On est le sud-est et c'est le comté de Kent et c'est toutes les communautés francophones et c'est une majorité ça dans notre territoire. La majorité sont des francophones. Je comprends qu'ils ont dans le comté de Kent accès à beaucoup plus de radios anglophones que de radios française. Donc il y a un déséquilibre déjà et nous on veut essayer de créer un ballant.

6627 Merci.

6628 LE PRÉSIDENT: Merci.

6629 Counsel.

6630 Mme JONES: Merci, monsieur le président.

6631 J'ai quelques clarifications au niveau des revenus. Vous avez discuté avec le conseiller Demers pour la ligne « autres », et vous avez expliqué cette hausse de revenue par le fait qu'il y a eu une hausse des revenus au bingo. Vous avez aussi dit qu'il y avait un changement de compagnie au niveau de la représentation, sauf que ces autres éléments-là, autre que le bingo que vous avez mentionné, est-ce ça n'irait pas plutôt dans la ligne concernant la publicité locale et nationale? Donc il resterait seulement le bingo dans l'aspect « autres », et est-ce qu'il y a autre chose que le bingo? Je réfère à la station existant.

6632 M. ARSENEAULT: Par rapport à CJSE?

6633 Mme JONES: Oui.

--- Pause

6634 M. ARSENEAULT: Est-ce que vous vous référez à ce document-ci, l'annexe 3?

6635 Mme JONES: Je parle du sommaire financier que vous avez déposé.

6636 M. ARSENEAULT: Je comprends. Je n'ai pas ce document-là avec moi. Je ne l'ai pas avec moi. Je peux vous faire parvenir cette information, mais je ne l'ai pas avec moi maintenant.

6637 Mme JONES: Parfait. On pourrait en discuter à une autre des phases.

6638 M. ARSENEAULT: Pardon?

6639 Mme JONES: On pourrait en discuter à une autre phase de l'audience.

6640 M. ARSENEAULT: Oui. On va vérifier ça et à la prochaine phase on vous amènera cette information.

6641 Mme JONES: J'ai une autre question. Vous avez diminué vos paramètres de la puissance. Est-ce que vos données concernant la population a changé pour le point 5, microvolts par mètre et le 3 microwatts par mètre?

6642 M. ARSENEAULT: Oui. Ça on a dû apporter des changements suite à l'étude Transport Canada puis les changements qu'on devait apporter au niveau du rayonnement et l'essentiel de la population qu'on veut rejoindre sera quand même plus qu'adéquatement desservie avec la puissance qu'on a maintenant. Donc ça aura très, très peu d'effet sur la population pour rejoindre compte tenu du type d'antenne qu'on utilise qui est une directionnelle.

6643 Mme JONES: Une autre question que j'avais c'était au niveau de la programmation qui est sur les ondes de CJSE et celle que vous proposez pour Radio Soleil. Je pense que vous en avez discuté.

6644 Pouvez-vous confirmer s'il va y avoir ou non une duplication de la programmation?

6645 M. ARSENEAULT: Absolument pas du tout. Absolument pas. Aucune émission ne sera diffusée sur les deux.

6646 Mme JONES: Merci.

6647 Et le dernier aspect que j'aimerais toucher c'est que vous avez parlé tantôt que vous avez déjà presqu'une liste d'attente au niveau des bénévoles.

6648 Comment déterminez-vous quels bénévoles ou quelle programmation va être diffusée sur les ondes de Radio Soleil pour refléter votre auditoire urbain comparé à votre auditoire pour le service rural?

6649 M. ARSENEAULT: Nous on a des gens qui viennent chez nous puis qui demande, par exemple, « Moi j'aimerais faire tel type d'émission ». Pour la grande majorité des personnes c'est ça. Ils ne veulent pas venir faire une émission de musique qui ne les intéresse pas ou de sujets qui ne les intéressent pas. Donc nous on a souvent été dans des situations où on avait, par exemple, plusieurs personnes qui voulaient faire la même émission, mais on n'avait pas de créneau horaire disponible pour ce type d'émissions.

6650 Je me souviens il y a eu des périodes où il y avait trois personnes qui voulaient faire une émission de danse et on en avait déjà une; donc on n'avait pas l'espace disponible. Donc nous on détermine en fonction du créneau de la radio ou de l'heure en fonction de ça.

6651 M. MICHAUD: Et du format aussi, voyez-vous? Moi ce que je demande aux bénévoles lorsque quelqu'un vient me voir à mon bureau et dit, « J'aimerais faire tel type d'émission », oui, mais je veux d'abord et avant tout avoir un synopsis de l'émission. Donc il est en mesure de m'expliquer les grandes lignes, vers quoi il s'en va, quel auditoire il veut rejoindre, et cetera, et cetera. Est-ce qu'il y a des gens qui sont associées à cette personne-là pour venir faire des commentaires, faire une analyse, et cetera?

6652 Alors c'est un petit peu comme ça et à partir de là on va bâtir une émission ensemble qui va être à l'image de la personne et à l'image de la station.

6653 Donc ce qu'on diffuse actuellement à CJSE ne sera pas du tout la même chose que j'aurai dans mon créneau de Radio Soleil en musique classique parce qu'on n'en fait pas là. En jazz, on va envoyer ça à Radio Soleil mais avec des formules qui sont différentes. A l'heure actuelle c'est un animateur qui reçoit un invité et souvent, on l'a mentionné tout à l'heure, c'est un francophile qui vient, qui aime le jazz et qui nous présente ses pièces.

6654 Si on s'en va dans la musique du monde et que j'ai quelqu'un du Maghreb, quelqu'un de l'Algérie qui s'en vient chez nous animer une émission, bien il va me donner des couleurs de son pays, mais tout en s'imprégnant des couleurs de notre région aussi parce qu'il y vit aussi. Alors c'est ce genre de radio-là qu'on veut avoir, voyez-vous? Ce n'est pas juste du DJ; c'est une radio qui est intelligente et qui parle aux gens, mais tout ça ça se fait toujours en consultation avec la programmation, avec un synopsis d'émission, avec une visée très précise et en essaie d'encadrer ces gens-là pour qu'ils nous donnent le meilleur produit possible avec les connaissances et le talent qu'ils ont aussi en communication.

6655 Mme JONES: Ma dernière question c'est au niveau de la programmation d'accès par les bénévoles, pouvez-vous me donner un estimé, peut-être en pourcentage, du montant de programmation par semaine par des bénévoles?

6656 M. ARSENEAULT: Nous la moitié de la programmation, donc présentement à CJSE c'est 50 pour cent et ça sera le même objectif pour Radio Soleil. D'ailleurs je dirais que c'est peut-être un peu plus que ça parce que nos bénévoles ne font pas seulement des émissions spécifiques à des heures spécifiques, mais on a beaucoup de bénévoles également qui viennent faire des chroniques avec nos animateurs permanents, et tout ça, et on fait beaucoup de ça, que ce soit une chronique sur le jardinage ou peu importe. On a à tous les jours d'autres bénévoles. Donc je dirais que le pourcentage est plus que 50 pour cent d'ailleurs.

6657 Mme JONES: Merci. Ce sont toutes mes questions.

6658 LE PRÉSIDENT: Merci. Merci beaucoup, messieurs.

6659 I think given the hour we will take our lunch break now and reconvene at 1:30 at which point we will move to Phase II of our process in dealing with the applications for Moncton.

6660 So we will reconvene at 1:30.

--- Upon recessing at 1205 / Suspension à 1205

--- Upon resuming at 1330 / Reprise à 1330

6661 THE CHAIRPERSON: Order, please, ladies and gentlemen. We will return to our proceeding now.

6662 Mr. Secretary.

6663 MR. LeBEL: Thank you, Mr. Chairman.

6664 We have reached Phase II for the Moncton market. The first applicant to intervene at this point will be Rogers Broadcasting Limited.

6665 Mr. Miles.

INTERVENTION

6666 MR. MILES: We have filed the material, Mr. Chairman, as requested, for the programming changes in a new and, we believe, easier-to-read format and we have no interventions.

6667 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Miles. Thank you very much.

6668 Mr. Secretary.

6669 MR. LeBEL: Then, I will ask Radio Beauséjour inc. d'intervenir dans la Phase II maintenant.

6670 Vous disposez de dix minutes pour intervenir.

INTERVENTION

6671 M. ARSENEAULT : Est-ce que je comprends bien qu'on intervient à l'opposition de notre demande; c'est ça?

6672 M. LeBEL: Non. On est à la Phase II; vous intervenez à la demande ou aux demandes qui sont en compétition avec la vôtre. En Phase IV, c'est la réplique aux interventions.

6673 M. ARSENEAULT : Nous, on n'a aucune intervention à faire à ce stage-ci.

6674 M. LeBEL: Merci.

6675 Mme JONES: Monsieur Gaudet.

--- Pause

6676 MR. LeBEL: We have now reached Phase III, Mr. Chairman, and the first appearing intervention is not going to be an appearing intervention, Mr. Neil Black. He's not in attendance, so his intervention will remain on the record as a non-appearing intervention.

6677 We will now hear Maritime Broadcasting Systems Limited.

--- Pause

INTERVENTION

6678 MR. PACE: Mr. Chairman, Commissioners, for the record, let me introduce the members of our panel.

6679 My name is Robert Pace, chairman of Maritime Broadcasting. To my right is Merv Russell, our president and CEO; and next to Merv is Dan Barton, who programs K94.5 in Moncton.

6680 We filed with the Commission a detailed written intervention opposing the applications by Rogers and by Mr. Jack McGaw, on behalf of a Nova Scotia numbered company.

6681 In our appearance before you today, we will take you through a number of our key points. MBS is currently the licensee of two FM stations in Moncton, K94.5, a youth-oriented CHR station, and CFQM-FM, an adult contemporary station.

6682 We opposed the introduction of any new English-language commercial FM station in Moncton at this time for a number of reasons, but we are here particularly concerned about Rogers' application for a youth-oriented, urban/top 40 station.

6683 Merv.

6684 MR. RUSSELL: Thank you, Robert.

6685 First, some general observations about the Moncton radio market. While the financial data released by the Commission at the start of this hearing demonstrated that Moncton PBIT levels have increased from 2002 levels, Moncton remains an economically challenged market in which to do business.

6686 As detailed in our written intervention, economic indicators for Moncton are not all that favourable. Average household incomes in Moncton were 5 percent below the national average in 2003 and Financial Post markets' data projects this downward slide will continue in the year 2004.

6687 Moncton is not a head office or a manufacturing centre. Instead, North American call centre businesses are the economic engines that's driving employment in Moncton. Today, call centre businesses employ approximately 3,500 people in the city. Recently tabled U.S. legislation aimed at repatriating call centres to the United States from Canada poses a very serious threat to the Moncton economy and the overall health of the radio market.

6688 Licensing new stations in Moncton at this time will also create a situation of oversupply. Moncton's population is approximately 112,000. Of this total population it is estimated that francophones comprise approximately 35 percent. The anglophobe radio market, therefore, consists of about 73,000 people.

6689 This community is served by four commercial stations or one station for every 18,000 people. If two new stations are licensed in Moncton, the city will have two English-language stations for every 12,000 people.

6690 It's also important to recognize that the Moncton radio market is still adjusting to the entry of three new radio stations that were licensed by the Commission in 2000 and launched in 2001.

6691 In 2000, when six stations served the market, the PBIT was 24 per cent. In 2001 this dropped to 14.7 and in 2002 it declined further to 13.7. It seems quite clear to MBS that if new stations are licensed this soon after the launch of the Class of 2001, the market's PBIT levels will again plummet. As such, it's premature to license any new stations at this time.

6692 MR. BARTON: Rogers' urban/top 40 station will largely duplicate what can be heard on our youth CHR station, K94.5, today. In it's presentation in-chief, Rogers stated that the new FM's playlist would be 50 percent rhythmic, 25 percent pop and 25 percent urban. This largely reflects what we are already doing in the market today, the only difference being that K94.5's playlist includes some modern rock, representing about 25 percent of our playlist.

6693 During the Halifax hearing, we all heard how difficult it will be for a youth format to make it in Halifax. Well, you can just imagine how much of a challenge it is in Moncton, a market less than one-third the size of Halifax. If another youth-oriented station goes on air in Moncton, K94.5's future prospects will be bleak, to say the least.

6694 We launched the youth format in Moncton in 2001 and continue to invest in the format in this market. In fact, we are the only radio operator in the Maritimes that's programming a youth format today. It's only recently that this investment in youth CHR programming has begun to turn the corner. We hope we will be given the opportunity to continue to invest in the format and build the station before we are faced with the prospects of direct competition in a market of this size.

6695 It's also important to recognize that Moncton audiences are, in fact, responding well to what's currently available. Fall 2003 BBM data demonstrates that listener satisfaction, as expressed by hours of tuning, has improved. This indicates that the Moncton radio audience is generally satisfied with the programming currently available in the market.

6696 A further indicator of general satisfaction is that the share of hours tuned to local radio in Moncton has increased in all key demographics except for those 55-plus. Satisfaction among the youth demographic is on the rise. Tuning per capita among adults 12 to 17 increased from 8.3 in spring of 2003 to 9.0 in fall of 2003. Tuning per capita among adults 18 to 24 showed a similar increase, from 12.1 in spring 2003 to 13.1 in the fall of 2003.

6697 Tuning trends, therefore, show that not only is there insufficient incremental demand to support a new English-language FM station, there's no compelling need to issue new licences at all in Moncton.

6698 MR. PACE: Mr. Chairman, Commissioners, we thank you for the opportunity to appear before you and we would be pleased to answer any of your questions you may have.

6699 THE CHAIRPERSON: Just a couple of questions, I guess.

6700 On the first page of your presentation this afternoon, you say, "We oppose the introduction of any new English-language commercial FM in Moncton".  So I take it you take no position on the French-language application we heard this morning?

6701 MR. PACE: Mr. Chairman, we are the minority partner in CHOIX, and we didn't think it would be appropriate for us to kind of make the comment. Mr. Losier is the controlling shareholder. I think he will speak to that.

6702 THE CHAIRPERSON: Okay.

6703 I guess, then, is it your view that the McGaw station would have -- and when you say "any new English-language", you are including the McGaw application for the tourist, travel/emergency station?

6704 MR. RUSSELL: We feel that information, it's basic foreground information that are on our radio stations currently at this time.

6705 THE CHAIRPERSON: So your view, then, would be it's duplicating some of your programming. But is it your view that licensing that station would have a negative impact on your operation?

6706 MR. RUSSELL: Very negligible.

6707 THE CHAIRPERSON: Right. Okay.

6708 In terms of the Halifax situation, you had indicated that -- I think it was in your intervention on a number of stations, and you may well have mentioned it in your submission earlier in the week, that you felt that the Halifax market -- and I'm paraphrasing here -- could probably accommodate one, and perhaps two, if I'm not mistaken, new licences.

6709 Is your view on the Halifax market independent of what might happen in Moncton?

6710 MR. RUSSELL: Yes, indeed.

6711 THE CHAIRPERSON: So you would have that view on Halifax regardless of what happened in Moncton?

6712 MR. RUSSELL: Yes.

6713 THE CHAIRPERSON: Okay.

6714 Now, in terms of absorbing stations, you indicated that again, just now in your presentation, the last paragraph of your statement on page 3, that in 2000 six stations served the market, the PBIT was 24 percent, then it dropped down, accommodating the new stations. Now, it has gone back up again.

6715 Would the current numbers suggest that the market has absorbed and adjusted to the new stations?

6716 MR. RUSSELL: I believe it's on its way back up. It's basically just a little above the Atlantic average at this stage.

6717 THE CHAIRPERSON: Isn't that about where it was in 2000?

6718 MR. RUSSELL: In 2000. Yes, just about.

6719 THE CHAIRPERSON: So it was at the current level in 2000. We licensed several stations, they entered the market, it went down, has come back, adjusted to those stations, so it's now at the level it was when we licensed.

6720 MR. RUSSELL: Just below the 2000 level.

6721 THE CHAIRPERSON: Does that suggests it's at a level that could accommodate one or two more, if one were only looking at PBIT? And I appreciate there's more to look at than that.

6722 MR. PACE: Because we are there managing every day, I think it is a little bit more than numbers. I think what you have to give some appreciation for is that when you license new stations, like you did in 2001, and we have gone through evolution, that creates significant pressure on our people.

6723 They have gone through that evolution. They are starting now to kind of work up to back to where they were before and to throw the whole thing into chaos again. I guess they can be challenged again, but you get to a point where, how many times do you have to climb the mountain before you are there and you hit the plateau?

6724 Just as an aside, I will just throw this out -- and I don't know if my numbers are 100 percent accurate, so bear with me -- my daughter, who is a first-year journalism student at Carleton, and she's there because she's on full scholarship -- I would prefer to have her here in the Maritimes, but as children they all like to get away from home -- she has been watching and listening to all of this throughout the week.

6725 She phoned me last week and she says, "Dad, I just did a little work here for you". I said, "What's that?", and she says, "You haven't mentioned it all week". I said, "Okay", and she said, "In Moncton, there's population issues".

6726 In Halifax -- and I'm here because we are living in Halifax -- there's x-amount of stations for, today, 55,000. She says, "Did you look across the country?". I said, "No", and she says, "Well, I think there's this Toronto conspiracy working against you". And I said, "What do you mean by that?" -- and bear with me because they might not be 100 percent accurate, but I'm going to use her figures.

6727 Today, I believe, in Moncton -- just a second here -- the number of stations represent, today, 22,000 people; in St. Catharines-Niagara, the number of stations is one for every 50,000 people; in Hamilton, there is one for every 85,000; and in London, Ontario, there is one for every 39,000.

6728 So her point to me was no wonder in the Maritimes we are disadvantaged. So she says, "Make a population picture". And, you know, the facts speak for themselves. Now, my numbers might be off by a thousand or so, but she's pretty good,

6729 I think that's the issue here. I mean, it gets to a point where we will have a radio station in Moncton for every 10 people that walk down the street. How do we compete with somebody like, for instance, Rogers, who have the comfort -- and, Mr. Colville, you know this better than anybody because you live here that you cannot compare. Even those cities I mentioned to you, look at the economic base that those cities have compared to Moncton. I mean, you just can't compare it.

6730 So there is a population argument. Certainly the manufacturing base in London, Ontario is much more significant, or the head offices. And I don't want to be disparaging here to Moncton, but there is very few head offices of large corporations in the Maritimes. I think we have seven or eight publicly traded companies in the Maritimes. That's the difference. That's what we are talking about here.

6731 I don't know if that answers your question.

6732 THE CHAIRPERSON: No, that's helpful. I think, in fact, somebody through the week used --

6733 MR. PACE: Oh.

6734 THE CHAIRPERSON:  -- that same sort of ratio against the Halifax market, arguing that if Moncton can support one per 30,000-or-so, and Halifax has one at 55,000, therefore, Halifax should be licensed more.

6735 MR. PACE: And we agreed with that in Halifax. We say that there is room in Halifax. And to be fair, we haven't had a licence issued in Halifax since 1989?

6736 THE CHAIRPERSON: Yes, 15 years or so.

6737 MR. PACE: Yes.

6738 THE CHAIRPERSON: Well, I can't help but think of the line, "It isn't paranoia when they are really out to get you".

6739 MR. PACE: Well...

6740 THE CHAIRPERSON: I can also think of, when you talk about your daughter going away to Carleton, in our house my wife said about my son, "If any university accepts you, you are going away to school. I've had it".

6741 MR. PACE: Yes.

6742 THE CHAIRPERSON: I don't have any more questions.

6743 Commissioner Cram.

6744 COMMISSIONER CRAM: I take your point about the per-capita issue, but isn't there some crossover francophone because Moncton is bilingual? It would seem to me, especially if you have the only youth station, as you say -- and I don't know the market that well that I would be able to say that -- there would be some crossover -- and I have heard, if Radio Beauséjour is to be believed, a fair bit, a substantial amount. Wouldn't that raise the per capitas on your side? I think they said 35 per cent. I can't remember.

6745 MR. PACE: It was 35, yes.

6746 COMMISSIONER CRAM: Yes.

6747 MR. PACE: Yes, slightly, but not 100 percent. I guess my point was I guess it begs the question, which certainly isn't my intention, it's not my desire, maybe we should be in Hamilton and Kitchener. My point simply is that in the Maritimes, if we have to compete with one of 22,000 -- and let's say it's 25,000, one for every 25,000 -- that's still not like Hamilton, which is one of 85,000.

6748 Why should we be forced to be that much better? It gets to a point...because this is hard on our people.

6749 COMMISSIONER CRAM: Any idea, in your view, the number of originally francophone listeners you would have? Any idea of that?

6750 MR. BARTON: I'm sorry, off the top of my head I can't give you an exact figure, but when you look at the split in the market, francophone listeners on English stations, it is pretty substantial. I believe, just going from memory, that country is the number one choice in the market among francophones, the English country station. So there is a significant amount of crossover there.

6751 COMMISSIONER CRAM: Thank you.

6752 MR. RUSSELL: Mr. Chairman, can I correct something I stated on page 3, because this is really going to confuse it now. I said there would be two English-language stations for every 12,000 people. It should be one English-language station for every 12,000, if the scenario is there are six.

6753 Thank you.

6754 THE CHAIRPERSON: Thank you very much.

6755 Mr. Secretary.

6756 M. LeBEL: Merci, monsieur le Président.

6757 La prochaine intervention comparante est une intervention conjointe présentée par l'Alliance des radios communautaires du Canada et l'Association des radios communautaires acadiennes du Nouveau-Brunswick. MM. Réjean Aucoin, Roger Ouellette et Roland Bryar.

6758 Vous disposez de 15 minutes pour faire votre présentation.

INTERVENTION

6759 M. AUCOIN: Monsieur le Président, membres du Conseil, mon nom est Réjean Aucoin. Je suis président de l'Alliance des radios communautaires du Canada, et je suis président depuis les quatre dernières années.

6760 En tant que président de l'Alliance, c'est dans la perspective du développement de notre mouvement que je veux aborder la question du projet de Radio Soleil.

6761 Comme vous le savez, le mouvement des radios communautaires francophones et acadienne regroupe actuellement 18 stations en ondes et 15 projets en implantation. Nos membres ont fait leurs preuves et ils ont démontré qu'ils sont à l'écoute des besoins des communautés qu'ils servent. Radio Beauséjour ne fait pas exception. Elle est sans contredit un leader au sein de notre mouvement. Sa réussite financière sans précédent, sa cote d'écoute historique en font, au sein de notre grand réseau, l'exemple parfait de ce qu'une radio communautaire peut accomplir et devenir.

6762 Pour nous, dans une perspective nationale, le projet Radio Soleil pose la question du devenir des radios communautaires. Qu'est-ce que ça signifie des radios communautaires? Quelle vision de la radio communautaire doit-on adopter? Traditionnellement, on est porté à voir la radio communautaire comme un média de petite taille, à budget modeste, un média dont les possibilités de croissance sont réduites. Mais la vision traditionnelle veut même que croissance et radio communautaire ne devraient pas aller ensemble. On se demande comment une radio communautaire peut vouloir grandir et, en même temps, demeurer au service de sa communauté.

6763 Ce constat, c'est peut-être vrai pour un certain nombre de nos petites radios qui sont à l'image même de leur communauté ou de la communauté qu'ils desservent.

6764 Par exemple, CKJM Radio-Chéticamp, la radio communautaire dont je suis membre, a environ... CKJM ne pourra jamais avoir une cote d'écoute de 10 000 auditeurs dans la région desservie, à moins de devenir une radio anglophone, parce que son champ de rayonnement a seulement 3 500 personnes qui parlent le français dans la région de Chéticamp. Toutefois, grâce à l'Internet, Radio-Chéticamp rayonne partout à travers le monde et, grâce à ce studio d'enregistrement, les artistes rayonnement aussi.

6765 Même si elle demeure une radio communautaire modeste, elle se développe et s'épanouit.

6766 Depuis des années, les radios communautaires, autant sur une base individuelle qu'en tant que mouvement national, recherchent de manière proactive à s'épanouir en profitant des services des diverses avenues qui s'offrent à elles pour améliorer les services qu'elles offrent à leur communauté.

6767 Que ce soit par l'utilisation d'Internet, par la mise en réseau ou par la diversification de ses programmes, les radios communautaires sont conscientes des enjeux reliés à l'évolution du système canadien de radiodiffusion.

6768 De plus, elles se mobilisent pour relever ces défis en demeurant les gages de la diversité du contenu radiophonique.

6769 En 2004, on ne peut plus dire que caractère local et évolution sont incompatibles. Les radios communautaires sont sans cesse à la recherche de moyens de mieux répondre aux besoins de leur communauté, de bonifier les services qu'elles offrent, bref de s'épanouir pour le bénéfice de leurs auditeurs, et ces derniers sont en droit de demander que la radio qu'ils soutiennent chaque année à même leurs contributions réinvestissent ces sommes dans la recherche et dans la qualité et la diversité.

6770 Je me réfère en appui à ce constat à la politique relative à la radio communautaire. L'avis public 2000-13, article 13, et je cite :

« La programmation diffusée par les stations communautaires devrait être variée et offrir un contenu musical et des créations orales d'une grande diversité. » (fin de la citation 2000-13 article 12)

6771 Dans la même politique, on trouve également, à l'article 12, et je cite :

« Que [...] les stations communautaires constituent [...] un apport important à la diversité du système de radiodiffusion [canadien]. » (Fin de la citation).

6772 Monsieur le Président, membres du Conseil, si la radio communautaire veut demeurer un gage de la diversité du système de radiodiffusion, elle doit évoluer. Le secteur de la radio privée et celui de la radio publique déploient des efforts constants pour s'adapter aux réalités actuelles du marché et rendre le produit radiophonique toujours plus attrayant. Entre autres, elles se lient de plus en plus en réseau et, face à cette évolution, on ne peut demander au secteur de la radio communautaire de demeurer statique.

6773 Le mandat communautaire et sans but lucratif ne signifie pas, ne devrait jamais signifier que la radio communautaire n'est pas soumise aux mêmes impératifs de l'évolution des technologies et des marchés.

6774 Dans le document Vers un avenir mieux équilibré, à l'article 199, le Conseil encourage tous les acteurs du système canadien de radiodiffusion à continuer leurs efforts pour faire usage d'Internet afin de rendre plus accessibles certains services aux communautés francophones en milieu minoritaire.

6775 Nous voyons dans cet exemple une ouverture, une invitation aux radios communautaires de s'épanouir, d'occuper pleinement l'espace qu'elles desservent et de redéfinir la manière dont elles desservent leur communauté.

6776 De ceci découle notre conclusion. Nous verront que la communauté du grand Moncton a manifesté un désir d'une plus grande diversification des services de radio communautaire qui lui sont offerts. Nous verront que la communauté a contribué des ressources que la radio peut investir dans une bonification des services qu'elle offre.

6777 Nous soutenons que le projet Radio Soleil possède les plus grands mérites et contribue à une évolution du secteur de la radio communautaire qui est nécessaire à la préservation de la diversité du système de radiodiffusion canadien.

6778 Le Comité permanent du patrimoine canadien, dans son rapport Notre souveraineté culturelle, le deuxième siècle de la radiodiffusion canadienne, indique, à la page 387, et je cite :

« Qu'il existe des problèmes fondamentaux dans la production et la présentation de la programmation locale et communautaire et qu'il faut créer de toute urgence de nouveaux espaces pour ces voix. » (Fin de la citation)

6779 Il ajoute, à la page suivante :

« Que l'accès des citoyens doit demeurer un objectif fondamental du système canadien de radiodiffusion parce que c'est là le seul moyen d'assurer une diversité de voix, d'opinions et de représentation. » (Fin de la citation)

6780 Générée par la communauté qui veut se donner une voix communautaire forte et diversité et qui a les moyens de le faire, Radio Soleil est le parfait exemple de la pensée originale dont la radio communautaire doit faire preuve pour continuer son rôle au service de la communauté.

6781 La diversité du système de radiodiffusion canadien. Il est possible de grandir tout en conservant un esprit de proximité.

6782 Monsieur le Présidente, les membres du Conseil, il faut, dans le secteur de la radio communautaire, apprendre à penser autrement.

6783 En terminant, je désire souligner que, depuis sa création en 1994, Radio Beauséjour a toujours démontré un souci d'être au service de la communauté et de ne jamais se satisfaire du statu quo. Elle a su s'adapter aux temps qui changent et, avec Radio Soleil, elle continue d'être à l'écoute des besoins de sa communauté, et surtout elle montre un désir constant de donner à la communauté du grand Moncton une radio grande et forte.

6784 Les francophones du sud-est du Nouveau-Brunswick à qui elle appartient peuvent être fiers. Radio Beauséjour fait la promotion de l'excellence en radiodiffusion autant que n'importe quel diffuseur privé. Le projet Radio Soleil devrait donc être jugé par le Conseil non seulement en considération du besoin des radios communautaires canadiennes de s'épanouir, mais également en tenant compte du professionnalisme constant de cette radio du sud-est du Nouveau-Brunswick qui est entièrement vouée au bien-être de sa communauté.

6785 Si je me permets, monsieur le Président, Radio Soleil vise justement à desservir un besoin exprimé de la part de sa communauté. Merci.

6786 LE PRÉSIDENT: Merci.

6787 Conseillère Cram.

6788 CONSEILLÈRE CRAM: Est-ce que nous quitterons bientôt?

6789 M. LeBEL: Oui, vous avez du temps. Allez-y.

6790 M. OUELLETTE: Merci.

6791 Monsieur le Présidente, madame, messieurs du Conseil, nous vous remercions pour cette opportunité de réaffirmer notre appui à Radio Beauséjour pour son projet de Radio Soleil.

6792 En mars 2000, à l'audition de Moncton, nous avons eu le privilège de présenter un mémoire d'appui à notre membre. Nous étions également intervenus en opposition au projet concurrent de M. Denis Losier, Maritime Broadcasting System.

6793 Il est important pour la population du sud-est du Nouveau-Brunswick que vous accordiez une licence au projet Radio Soleil. Vous répondrez ainsi au segment rural et urbain de la grande région du sud-est.

6794 L'ARCANB est bien placée pour parler de la contribution exceptionnelle de Radio Beauséjour. À titre d'exemple, vous nous permettrez de souligner seulement deux des réalisations majeures dont l'ARCANB est tributaire : l'établissement de palmarès acadien et l'établissement d'un gala musical.

6795 Il ne fait aucun doute dans notre esprit que Radio Beauséjour mènera à bon port son projet de Radio Soleil. Nous voulons confirmer que nous étendrons les services de l'ARCANB à Radio Soleil. Nous parlons en particulier de distribution électronique de nouveautés musicales, de Radio Lucie et de formation des bénévoles.

6796 En mai 2002, nous avons également présenté un mémoire au Comité permanent du patrimoine canadien de la Chambre des communes, présidé par M. Clifford Lincoln. Nous y avons soulevé des points importants pour le développement de la radiodiffusion au Canada, en plus de souligner l'importance de reconnaître son caractère de proximité et de premiers services, nous disions que la radio communautaires est un exemple à suivre en ce qui touche le paragraphe 3.(1)d) de la Politique canadienne de la radiodiffusion de la Loi sur la radiodiffusion.

6797 Radio Soleil souscrit totalement à cette politique. Avec son service diversifié et axé sur un segment plus scolarisé de son auditoire, elle personnifie l'avenir de la radio communautaire dans sa région, mais aussi dans toute la francophonie internationale.

6798 L'ARCANB est de plus en plus présente sur la scène internationale. En 2006, nous accueillerons la Rencontre internationale des radios associatives francophones, le RIRAF. Cette rencontre sera assortie d'un salon des technologies de pointe. L'annonce de notre candidature a été faite devant la communauté internationale réunie au Sénégal lors de la RIRAF de 2003. Nous avons mené des missions en Europe et en Afrique.

6799 Pour la première fois, après la tenue de Radio Jeunesse en 1999, qui a été montée dans le cadre du Sommet de la francophonie de Moncton, nous avons aussi accueilli des délégations d'Europe et du Québec en Acadie. Or, ce qui saute aux yeux, c'est la réputation internationale dont jouissent les radios communautaires acadiennes dans la francophonie mondiale.

6800 Il est étonnant de constater que l'ARCANB et ses membres réussissent si bien à toujours mieux définir et à donner sa raison d'être à la politique canadienne de radiodiffusion, malgré que nous travaillions avec des moyens de fortune.

6801 Monsieur le Président, madame, messieurs du Conseil, l'ARCANB vous demande respectueusement de tenir compte des facteurs suivants :

6802 Un, Moncton, notre métropole acadienne, et la seule ville officiellement bilingue du Canada, fait partie du territoire de Radio Beauséjour;

6803 Deux, Radio Beauséjour opère une radio communautaire régionale. Plusieurs petites radios auraient pu offrir des services diversifiés. Il existe manifestement deux segments d'auditoire. Selon nous, il y a beaucoup d'avantages et d'économies d'échelle pour une seule entreprise de réunir deux services radiophoniques sous un même toit. Nous pensons même qu'il serait difficile d'offrir autrement ce service identifié au segment urbain.

6804 Trois, à l'exception de Radio Beauséjour, aucune radio ne peut répondre aux besoins identifiés du segment urbain. Seul Radio Beauséjour veut répondre aux besoins exprimés de la population et à la volonté et les moyens financiers et le leadership voulu pour mener ce projet à terme.

6805 Et enfin, quatre, Radio Beauséjour a fait sa marque au niveau communautaire. En plus de permettre à la communauté de communiquer entre ses différentes composantes, elle a aussi comblé les besoins de promotion radiophonique des artistes acadiens musicaux. À ce sujet, son expertise rayonne au niveau provincial et national.

6806 De plus, la possibilité d'ouverture de nouvelles radios anglophones à Moncton demande un équilibre francophone-anglophone auquel le CRTC aura également à réfléchir.

6807 Nous croyons que Radio Beauséjour est la seule entreprise qui, avec Radio Soleil, peut répondre aux besoins de la population et contribuer à équilibrer le nombre et la qualité des services radiophoniques dans le sud-est.

6808 En conclusion, monsieur le Président, madame, messieurs du Conseil, Radio Beauséjour est un chef de file dans sa communauté. Parce qu'elle lui est redevable, elle a créé Radio Soleil. Cette deuxième station permettra d'offrir une programmation diversifiée au segment urbain de son auditoire qui le réclame. Combinée à CJSE, elle assurera à la grande région du sud-est du Nouveau-Brunswick deux services diversifiés.

6809 Une décision en faveur de Radio Soleil permettra d'augmenter la diversité et la qualité des services radiophoniques francophones dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, d'équilibrer le nombre des services francophones par rapport aux services anglophones dans le marché radiophonique de Moncton, de renforcer l'esprit de la politique relative à la radiodiffusion et de consolider un système de radio communautaire canadienne fort au niveau provincial et national.

6810 Je vais m'arrêter là, monsieur le Président. Merci beaucoup.

6811 Je voudrais vous remettre, si vous le souhaitez, une copie du Gala des prix Étoiles, dont nous avons parlé dans nos textes ce matin. C'est simplement à titre gracieux. Cela montre le dynamisme des radios communautaire, et également comment nos radios communautaires font un travail absolument remarquable pour la promotion et le développement du produit culturel acadien. C'est une production de Radio-Canada télévision. Merci.

6812 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

6813 Maintenant, la conseillère Cram.

6814 CONSEILLÈRE CRAM: Merci, monsieur le Président.

6815 Monsieur Aucoin, je ne parle pas assez bien français, mais je vais essayer. Je m'excuse d'avance.

6816 Vous avez parlé de la diversité du système de radiodiffusion canadien. Si on pense à la diversité, est-ce que ça doit être le même groupe comme Radio Beauséjour pour obtenir la diversité, ou autrement, pour obtenir la plus grande diversité, c'est mieux d'avoir une autre compagnie ou groupe qui fait la demande.

6817 M. AUCOIN: Écoutez, madame, je crois que Radio Beauséjour, d'après ce que j'ai entendu ce matin et d'apès ce que j'ai lu, est très bien placée pour répondre à ce segment de la population qui maintenant, si j'ai bien compris, n'est pas desservi par aucune radio, francophone du moins.

6818 D'après les BBM, il semblerait qu'il y ait un pourcentage possiblement de 50 pour cent et plus dans le marché de Moncton de francophones qui n'écoutent aucune radio francophone. Ça fait que ce marché-là est là, et je pense que, par la mission de nos radios communautaires et de l'Alliance des radios communautaires du Canada, qui est de desservir les communautés francophones, je crois que c'est la mission de Radio Beauséjour de desservir la clientèle à l'intérieur de son marché.

6819 Pour revenir à votre question, je crois que Radio Beauséjour est très bien placée dans le milieu, et le groupe, l'organisme, est la radio idéale pour justement adresser ce segment de cette population-là. De plus, elle a les reins solides assez, et personne d'autre qu'une radio communautaire peut justement donner ce 25 pour cent de contenu verbal aux radios ou va le faire.

6820 Par la mission des radios communautaires, ça permet justement de répondre aux besoins tès précis de cette communauté-là, et je crois que, le CRTC, vous devez vous pencher, comme j'ai parlé, sur l'avenir du devenir des radios communautaires. Ce n'est pas juste des petites radios. L'exemple, c'est que Radio Beauséjour a réussi et, on le croit sincèrement, va réussir dans ce qu'elle propose aujourd'hui.

6821 CONSEILLÈRE CRAM: Oui, je vous comprends, mais, moi, je suis une personne, j'ai une voix, une pensée, une opinion. Maintenant, pour la diversité, vous suggérez que Radio Beauséjour, qui est une compagnie, a deux voix, deux opinions, et elle parle des deux côtés de la bouche. Ça veut dire que c'est de la schizophrénie ou quelque chose comme ça. C'est pour ça que je demandais pourquoi un autre groupe pour une autre voix, une autre opinion et pour la diversité.

6822 M. OUELLETTE: Est-ce que je peux répondre?

6823 CONSEILLÈRE CRAM: Oui.

6824 M. OUELLETTE: Si on parle de schizophrénie, je crois que dans cette salle il y a beaucoup de schizophrènes, dans le sens qu'il y a quand même des radios commerciales qui ont beaucoup de stations. Il y a des groupes qui ont beaucoup de stations.

6825 Alors je pense que si Radio Beauséjour a deux stations, ce n'est pas exceptionnel. La norme, dans les radios privés -- d'ailleurs le CRTC a changé sa réglementation pour faire en sorte que maintenant un groupe peut avoir des stations de radio, de télévision, il peut avoir du câble, il peut faire toutes sortes de choses.

6826 Donc, vous-mêmes, le CRTC, vous avez ouvert la porte, finalement, à faire en sorte qu'un même groupe puisse avoir différentes... parler à plusieurs places dans la bouche, finalement. Alors, ça, c'est un.

6827 Deuxièmement, je dirais que Radio Beauséjour a très clairement démontré qu'elle entend faire véritablement une deuxième station. Une deuxième station, une deuxième programmation. On a très clairement établi ce matin qu'il n'y aura pas une émission qui parle dans une station qui passe dans l'autre. Il n'y aura pas un bénévole qui ferait une même émission d'une station à l'autre. Que les gens qui parleraient en ondes ne seraient pas du tout les mêmes. Alors, moi, j'appelle ça une vraie diversité.

6828 Alors ce n'est pas vraiment qui fait quoi, c'est comment on le fait.

6829 Alors si la radio commerciale veut avoir plusieurs stations et que ces stations-là soient très différentes, tant mieux, j'appelle ça de la diversité. Mais je dois vous avouer que, lorsqu'on regarde la réalité, bien, je ne crois pas qu'au niveau des radios commerciales on ait tellement de diversités. Les cordes musicales sont les mêmes, comme on l'a mentionné ce matin.

6830 Alors je pense que c'est vraiment avec une radio communautaire, avec l'engagement de bénévoles et l'engagement de la communauté, avec un contenu verbal de 25 pour cent et plus, là on a, à mon avis, l'assurance d'avoir un produit innovateur, un produit qui répond aux besoins de la communauté et un produit nouveau.

6831 Donc, moi, je dirais simplement que, oui, ce serait peut-être une première qu'une radio communautaire ait deux stations, mais la voie a été ouverte dans le secteur commerciale depuis très longtemps, et encore plus fortement au cours des dernières années avec les décisions du CRTC d'ouvrir le marché.

6832 CONSEILLÈRE CRAM: Que pensez-vous du rôle de la radio commerciale en donnant la diversité au système?

6833 M. OUELLETTE: Le rôle d'une radio commerciale dans la diversité au système?

6834 CONSEILLÈRE CRAM: Oui.

6835 M. OUELLETTE: Écoutez, lorsque vous avez octroyé -- enfin, je parle du CRTC -- une licence, à une radio commerciale à Moncton, en 1999, c'était tout à fait sur cet argument-là que vous aviez le sentiment que donner une licence à un projet comme ça ce serait ajouter de la diversité dans le marché de Moncton. C'est ça qu'on a compris, et c'est ce que j'ai compris du sens de la décision du CRTC à l'époque.

6836 Bien, oui, ça apporté peut-être une certaine diversité, mais, lorsqu'on regarde le produit, lorsqu'on regarde le résultat, lorsqu'on regarde l'impact, on ne peut pas dire que ce projet-là a amené une très grande diversité dans le marché de Moncton. Il y a de la place dans le marché de Moncton.

6837 Ce matin, on a parlé des BBM, mais écoutez... Et j'ai entendu tout à l'heure, il y a un instant, qu'il y aurait 70 000, 75 000 anglophones à Moncton. Moi, je ne sais pas, ça dépend de quoi on parle. Si on parle de la grande région du sud-est, on ne parle pas juste de Moncton. Moi, je peux vous dire qu'il y a 72 000 francophones dans le sud-est du Nouveau-Brunswick. Donc s'il y a 72 000 francophones, j'imagine qu'il y a plus que 70 000 anglophones. Je le crois. Je le crois parce que je crois que lorsque les stations de Moncton, leur fréquence, leurs ondes se rendent pas mal loin. On sort des limites de Moncton. On s'en va vers Richibouctou, on s'en va vers Chatham. Donc il y a beaucoup d'anglophones et de francophones dans ces régions-là.

6838 Dans le grand sud-est du Nouveau-Brunswick, Statistique Canada, les chiffres que j'ai, moi, on a à peu près 72 000 francophones. Ça veut dire que les francophones ne sont pas majoritaires, ils sont un tiers. Donc j'imagine qu'il doit y avoir quand même plus que 72 000 anglophones. Ça, c'est un.

6839 Deuxièmement, si on regarde 72 000 francophones, nos BBM nous montrent qu'on atteint 70 pour cent de cet auditoire dans notre marché principal, qui est le marché Shédiac central. Et les mêmes BBM nous montrent qu'avec une portée de 12 pour cent sur l'ensemble, si on reporte ça aux francophones, on rejoint à peu près 35 pour cent des francophones de Moncton, une démographie en croissance.

6840 Donc ça veut dire qu'il y a du potentiel. Il y a du potentiel. Il y a encore beaucoup de francophones à rejoindre à Moncton. Beaucoup, qui n'écoutent pas CJSE, qui n'écoutent pas CHOY, qui n'écoutent pas Radio-Canada. Qu'est-ce qu'ils écoutent, ces gens-là? Bien, on ne le sait pas. Peut-être d'autres radios anglophones.

6841 CONSEILLÈRE CRAM: L'Internet.

6842 M. OUELLETTE: Peut-être l'Internet. Mais simplement pour vous dire que, lorsqu'on regarde ça sous cet angle-là, il y a beaucoup de potentiel.

6843 Quand Radio Beauséjour est arrivée, il y a dix ans passés, il n'y avait, semble-t-il, pas de potentiel. On est venu nous expliquer, dix ans passés, ceux qui s'opposaient, les radios anglophones, qu'il n'y avait pas de potentiel, qu'il n'y avait pas de place pour une radio francophone, que tout le monde était bien desservi, que la diversité était tout à fait atteinte, qu'il n'y avait pas d'espace économique, alors qu'on a fait la preuve du contraire depuis dix ans, qu'il y avait une mine d'or qu'on pouvait développer, et on l'a fait.

6844 Nous, on maintient que, dans le marché de Moncton, il y a également un mine d'or à développer. Il y a un auditoire à cultiver. Il y a un marché à développer. Il y a des affaires à faire. Mais si le secteur commercial n'a pas pu le faire, n'a pas voulu le faire, on ne peut pas en porter la responsabilité.

6845 Je dois conclure que, là-dessus, nous sommes dans les lois du marché, si on parle du secteur commercial. Alors si une entreprise en ville, finalement, n'a pas un produit qui fait l'affaire, est-ce qu'on va maintenir artificiellement cette entreprise? Elle doit vivre, respirer, et éventuellement mourir si elle ne peut pas se nourrir. C'est ça la loi du marché au secteur commercial.

6846 Alors, moi, je ne crois pas que c'est le rôle du CRTC de maintenir des canards boiteux en vie, du côté commercial. Je ne le crois pas. S'ils méritent d'exister, ils vont exister. Si la loi du marché le permet, ils vont rester; si la loi du marché n'est pas là, ils vont mourir. C'est ça la loi du marché, la loi commerciale. Je la connais très très bien.

6847 Mais moi, je ne suis pas en business, je suis dans une radio communautaire comme bénévole à 100 pour cent. C'est là où je suis, moi. C'est une autre dynamique; c'est une autre logique.

6848 CONSEILLÈRE CRAM: Merci messieurs.

6849 Monsieur le Président.

6850 LE PRÉSIDENT: Conseiller Demers.

6851 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur le Président.

6852 Vous semblez avoir bien lu la loi et la politique du CRTC sur la radio communautaire. En fait, vous vivez là-dedans. Avez-vous vu dans la politique de la radio communautaire quelque limite quant au nombre de stations qu'une entreprise communautaire pouvait, le nombre de licences qu'elle pouvait détenir?

6853 M. AUCOIN: À notre connaissance, non. Moi, je n'ai pas vu. C'est aucune limite. Je pense que, dans la politique telle qu'elle a été corrigée, à moins que vous me corrigiez, ce n'était pas prévu, et je pense que ma réponse s'inscrit dans le cadre de ma présentation. Il n'y a rien aujourd'hui qui demeure statique. Le marché évolue. Le marché privé évolue. Le marché communautaire évolue. Et l'ensemble du marché et de la population canadienne évolue, comme nos sociétés.

6854 Je crois que le CRTC, vous avez une décision à prendre, qui est l'avenir des radios communautaires au Canada. Radio Beauséjour, ce n'est que la fine pointe de l'iceberg.

6855 Mais le rôle des radios communautaires au Canada a certainement pris sa place, et elles jouent un rôle pour la société canadienne, mais aussi pour les communautés qu'elles desservent.

6856 Je crois que, dans l'avenir, de plus en plus de radios vont prendre leur place et jouent un rôle que le secteur privé, les radios privées commerciales ne peuvent pas jouer, ne pourront jamais jouer et ne voudront jamais jouer. C'est pour ça que Radio Soleil, c'est un projet innovateur à la fois sur la base de ce que c'est, mais aussi on est en train de passer à la deuxième étape dans l'évolution des radios communautaires sur l'ensemble du territoire canadien.

6857 À ma connaissance, il n'y a rien dans la loi, dans les politiques, qui empêche qu'une entreprise de radio communautaire ou une association appartienne deux radios, finalement deux voix pour desservir une clientèle, pour mieux desservir une clientèle. Merci.

6858 M. BRYAR: Si je peux me permettre, on a aussi dit plus tôt qu'au lieu d'établir cinq, six, sept radios communautaires dans le grand sud-est, qui rejoint 71 000, 72 000 francophones, on a choisi une formule régionale, d'où le besoin maintenant, avec une radio pour 72 000 personnes, d'avoir une deuxième licence. Alors c'était soit avoir cinq ou six -- et je pense que cette réponse-là rejoint un petit peu la question de Mme Cram -- oui, il pourrait y avoir d'autres radios communautaires, mais ce n'est pas ça que la population a choisi. La population a choisi d'avoir une radio communautaire pour une trentaine de communautés. Au lieu d'y en avoir 15, 20, il y en a une. Puis la demande qui est devant vous aujourd'hui, c'est pour offrir un deuxième service complètement différent et distinct du premier.

6859 L'avantage, si je peux me permettre, l'avantage avec cette formule-là, c'est que, Radio Beauséjour, ça fonctionne très bien. Alors c'est un bon support qui n'est pas rattaché du tout au gouvernement. C'est « self-sufficient ». C'est nous-mêmes, finalement, qui nous permettraient d'établir ce deuxième service là.

6860 CONSEILLER DEMERS: Vous êtes convaincu que le projet de Radio Beauséjour, c'est un projet viable. C'est ce que je déduis de votre intervention.

6861 Ce matin, il a été question du fait que probablement une radio de ce genre-là, privée, à Moncton, n'était pas prévisible, même on a dit « dans la vie de celui qui parlait ». Avez-vous la même opinion là-dessus? Un même projet que Radio Beauséjour, à Moncton, en langue française, ce serait pour quand, si c'était la radio privée?

6862 M. OUELLETTE: Écoutez, on a présenté ce matin un projet de radio communautaire, et on sait très bien qu'une radio privée ne pourrait pas présenter le même projet.

6863 Lorsque la radio privée a présenté un projet devant le CRTC il y a trois ans passés, c'était un projet de radio privée; ce n'était pas un projet de radio communautaire. Donc on ne peut pas penser qu'une radio privée va vous présenter le projet que, nous, on vient vous présenter. Ils vous présenteraient un projet de radio privée, mais avec tout ce que ça veut dire.

6864 Et on sait très bien, comme on l'a expliqué ce matin, c'est qu'on a un marché de Moncton qui n'est quand même pas un marché de Toronto, et c'est sûr qu'on ne peut pas avoir, même au niveau commercial, des radios trop trop spécialisées. Elles se spécialisent, mais elles ne sont quand même pas aussi pointues que dans un grand grand centre.

6865 Alors c'est sûr que, demain matin, je ne crois pas que le secteur privé, surtout que le secteur privé doit relever le défi, ils ont lancé un projet il y a trois ans, on va peut-être nous en parler plus tard, bien, ils continuent à relever ce défi-là.

6866 Alors s'il y avait eu une volonté d'autres intervenants ou investisseurs privés de présenter un projet concurrent au projet qu'on vient de vous présenter aujourd'hui, bien, c'est à eux de le faire. Nous, en 1999, on a présenté un projet, la radio privée a présenté un autre projet, vous avez accepté celui du privé, et puis voilà. Ça s'est fait comme ça.

6867 Cette fois-ci, il y a d'autres fréquences qui s'ouvrent. Nous, on demande une des fréquences, puis on est tout seul à présenter un projet devant vous; le secteur privé n'a pas présenté un deuxième projet. Bien, c'est à eux de le faire; s'ils voulaient le faire, c'est à eux de le faire. On ne veut pas le faire pour eux.

6868 Autre chose que je veux ajouter, c'est qu'on semble beaucoup s'inquiéter. J'écoute depuis ce matin, le fait que, oui, est-ce que Moncton, est-ce que les francophones peuvent avoir plusieurs radios? Il y en a deux qui grugent, surtout dans le marché de la publicité.

6869 Mais si on compte les autres régions francophones du Nouveau-Brunswick... Moi, je vous ai dit qu'il y a 72 000 francophones dans le sud-est, dans notre territoire. C'est la population la plus importante du Nouveau-Brunswick, au niveau régional. Si vous allez dans le Madawaska, il n'y a pas 72 000 francophones. Même chose dans la péninsule.

6870 Mais regardons dans ces régions-là. Il y en a combien de radios françaises, là? Si on regarde dans la région Chaleur, dans la péninsule acadienne, il y a une radio communautaire, mais il y a plusieurs radios privées. Il y en a même qui sont de la Gaspésie et du Québec qui débordent largement. Donc voilà un exemple d'une région francophone avec un potentiel et un développement économique beaucoup plus faible que le sud-est, qui est en pleine expansion, qui, semble-t-il, peut s'accommoder de plusieurs radios francophones dans un même marché et avec une même tarte de publicité. Il y en a plus que deux, il y en a plusieurs. Allez vérifier.

6871 Dans le Madawaska, il y a actuellement deux radios, une communautaire, une privée, qui sont en très bonne santé, et qui ont à peu près la moitié de la population francophone du sud-est. Alors si vous regardez la réalité du Nouveau-Brunswick et des régions francophones, vous allez découvrir que, dans ces régions-là, francophones dans le nord, il y a une population francophone moindre que dans le sud-est, beaucoup moins développée sur le plan économique, des taux de chômage qui frisent les 30 pour cent au saisonnier, et qui peuvent se permettre plusieurs radios francophones qui vont aller dans la tarte de publicité. Bien, je ne verrais pas pourquoi que dans Moncton, le grand Moncton, la grande région, qui est en plein boum économique, qui est en pleine croissance, qui a un taux de chômage en dessous de la moyenne nationale, qu'on ne pourrait pas avoir plus que deux radios, qui aillent chercher une part de la tarte de publicité. Je ne verrais pas pourquoi ça ne pourrait pas exister, alors que ça existe ailleurs. Je ne parle pas du Québec; je parle du Nouveau-Brunswick dans une même province.

6872 En d'autre mots, le nord, qui est plus défavorisé sur le plan économique, peut se permettre davantage une diversité de radios francophones, alors que le sud, les francophones, pour des raisons historiques, qui ont dû faire face à l'assimilation, qui commencent à revenir, qui commencent à s'affirmer, que les anglophones nous acceptent davantage, et à preuve Moncton s'est déclaré officiellement bilingue. C'est plus que symbolique, ça. C'est beaucoup plus que symbolique. C'est la preuve que, dans la région de Moncton, il y a une réelle entente, coopération entre francophones et anglophones, et les radios communautaires contribuent à cela. Et Radio Soleil va contribuer parce qu'on va aller chercher également cet auditoire.

6873 On n'a pas parlé tellement des francophiles. Vous avez posé la question. Bien, moi, je vais vous dire la chose suivante : 60 pour cent des anglophones de Moncton envoient leurs enfants à l'école en immersion. Soixante pour cent des familles anglophones envoient les enfants en immersion.

6874 Il y a au-delà de 25 000 anglophones au Nouveau-Brunswick qui sont dans les classes d'immersion. C'est des francophiles, ça. C'est des gens qui vont à l'école de la première à la douzième année en français. Bien, je pense qu'ils aimeraient peut-être, eux aussi, participer à ce projet Radio Soleil, leur ouvrir des portes, leur donner des émissions en français. Il y a un potentiel énorme.

6875 Moi, je suis membre de l'Alliance française de Moncton; j'en suis vice-président. Voilà un organisme qui rassemble les deux communautés ensemble. Je peux vous dire à ce sujet-là que, de la même façon qu'il y a beaucoup de francophones qui vont dans les stations anglophones -- vous avez soulevé la question, et je pense que la question est importante -- les radios anglophones ont les anglophones, mais ils ont beaucoup les francophones. Moi, je n'ai rien contre ça, dans le sens qu'on est dans un pays libre, et on parle l'anglais, on parle le français, puis on doit être libre d'aller où on veut. Mais nous, notre mission à nous, c'est faire en sorte que les francophones aient le goût d'écouter la radio en français. On ne peut pas leur imposer ça. On peut leur donner le goût, leur donner des choses.

6876 Mais, en même temps, il y a un potentiel quand même au niveau des francophiles, de ces anglophones, parce que, écoutez, si les parents anglophones trouvent ça important d'envoyer leurs enfants à l'écoute en français, s'ils trouvent ça vraiment important, j'imagine qu'ils ne peuvent pas être contre l'idée qu'il y ait plus de diversité radiophonique en français dans la région de Moncton.

6877 CONSEILLER DEMERS: Merci monsieur. Merci, monsieur le Président.

6878 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

6879 M. LeBEL: Monsieur le Président, la prochaine intervention comparante sera présentée par Radiodiffusion Acadie inc., M. Denis Losier.

6880 Monsieur Losier, vous disposez de dix minutes pour faire votre présentation. Allez-y quand vous êtes prêt.

INTERVENTION

6881 M. LOSIER: Monsieur le Président, commissaires, mesdames et messieurs, mon nom est Denis Losier; je suis le président de Radio Acadie ltée, propriétaire de la radio CHOY-FM, une station de langue française située à Moncton, au Nouveau-Brunswick.

6882 Je suis ici aujourd'hui pour expliquer notre position à la demande de Radio Beauséjour pour l'exploitation d'une nouvelle station communautaire de langue française à Moncton.

6883 Radio Beauséjour est déjà propriétaire d'une licence de langue française située à Shédiac, au Nouveau-Brunswick, juste à l'extérieur de Moncton.

6884 Dans l'éventualité où cette demande est approuvée, Radio Beauséjour deviendrait le titulaire de deux stations FM de langue française. Chacune d'entre elles, bien qu'elles soient des stations de faible puissance, diffuserait deux signaux solides à Moncton.

6885 Pour les raisons établies dans la présente, l'attribution à ce point d'un deuxième signal à Radio Beauséjour entraînerait des effets néfastes sur Choix 99. Et ici, compétition pour compétition, on n'a pas de problème avec ça, mais lorsque les radios communautaires ont accès à des programmes de subvention du ministère de Héritage Canada sur un même territoire, on pourrait parler de concurrence inégale. C'est justement ce qui nous préoccupe un peu, parce que le fait d'avoir des radios communautaires, je ne suis pas en train d'argumenter contre le principe des radios communautaires. Les radios communautaires devraient exister là où le secteur privé ne peut pas, parce que l'assiette publicitaire est trop petite, ne peut pas donner un service à la population locale. Je pense que là-dessus tout le monde s'entend. Mais dans un territoire comme Moncton, de pouvoir compétitionner face à face et, pour utiliser l'expression de M. Ouellette, avec les règles du marché, les règles du marché exigeraient, à ce moment-là, que les radios communautaires opèrent selon les mêmes principes que la loi du marché. Donc n'ayant aucun accès à des subventions pour subventionner, comme l'indique leur présentation, leur coût d'équipement. À ce moment-là, on vient à concurrencer avec un marché où les règles ne sont pas les mêmes.

6886 À mon avis, l'approbation de cette demande n'apporterait aucune contribution matérielle à la diversité du marché. En outre, le requérant n'a présenté aucune preuve crédible dans sa demande, démontrant qu'il existe une telle demande sur le marché.

6887 Choix 99 est une station de langue française qui présente des chansons succès classiques à son auditoire de Moncton âgé de 25 à 54 ans. La station CJSE-FM de Radio Beauséjour, qui est située à Shédiac, est le seul autre service de langue française dans la région. Évidemment, il existe les services de radio publique de Radio-Canada ainsi qu'une radio communautaire de type universitaire sur le campus de l'université de Moncton. Alors si on ajoute ces deux stations-là tout simplement pour faire des moyennes, avec une cinquième licence, on parle d'une radio par 14 000 habitants. On parlait de 70 000 francophones tout à l'heure.

6888 Alors CJSE-FM dessert la population acadienne francophone du sud-est du Nouveau-Brunswick et diffuse un signal solide dans la région de Moncton et de Dieppe. La station existante de Radio Beauséjour CJSE offre présentement un mélange de programmation, notamment le rock, la musique populaire et le country.

6889 La proposition actuelle de Radio Beauséjour pour une deuxième station mentionne qu'elle sera, et je cite :

« consacrée à la musique populaire, au rock, au jazz blues et à la musique moins conventionnelle » (fin de la citation)

6890 Axée sur son auditoire urbain à Moncton, un format qui, selon Radiodiffusion, est très similaire à celui de Choix 99, si elle obtenait son permis, Radio Beauséjour consacrerait alors la programmation de CJSE-FM à la musique country d'attrait plus rural, lui permettant d'exploiter, et je cite encore le mémoire « deux fréquences plus spécialisées ».

6891 Il est important de noter qu'il y a seulement trois ans Radio Beauséjour faisait une demande pour une deuxième station à Moncton qui, comme celle qu'elle présente actuellement, proposait d'inclure un attrait urbain dans sa programmation. Cette demande lui avait été refusée parce que le Conseil avait conclu que Radio Beauséjour n'était pas en mesure d'établir que le service urbain proposé aurait un caractère vraiment distinct par rapport à CJSE-FM et ajouterait à la diversité des voix présentes dans le marché.

6892 Dans sa demande actuelle, Radio Beauséjour a essentiellement soumis à peu près la même proposition, soit une deuxième offre de service FM de format pop rock axée sur l'auditoire urbain de Moncton.

6893 Dans cette même demande, Radio Beauséjour n'a rien proposé de nouveau pour établir que l'approbation est maintenant appropriée, 36 mois après avoir demandé une licence pour le même service et se l'être vue refuser.

6894 Radio Beauséjour n'a pas offert de recherche de marché démontrant qu'il existe à Moncton une demande pour une autre station FM de langue française. Nous aussi, à la station, on reçoit des demandes pour faire jouer quelques chansons de jazz, quelques chansons de ceci et tout ça. On pourrait probablement compartimenter ou segmenter le marché en centaine de différents auditoires. Mais chacune d'elles étant trop petite pour assurer le développement d'une radio commerciale ou communautaire à cet égard.

6895 En outre, le requérant n'a pas présenté de preuve substantielle indiquant que sa proposition d'une nouvelle station FM diffère de la précédente. Lorsqu'il avait rejeté la demande de radio Beauséjour concernant un deuxième service FM à Moncton, le Conseil avait présenté les faits suivants :

6896 Un, « Radio Beauséjour ne l'a pas convaincu que son projet de deuxième station communautaire dans la région de Moncton aurait un caractère vraiment distinct par rapport à CJSE-FM et ajouterait à la diversité des voix présentes dans le marché. » Ça, c'est le paragraphe 11 de la décision 2000-361.

6897 En deuxième lieu, et je cite :

« Le Conseil constate que CJSE-FM affichait en 1999 un revenu total de plus d'un million de dollars, ce qui est quatre fois plus important que la moyenne de l'ensemble des stations de radio communautaire du Canada. » (fin de la citation)

On peut lire ça dans le paragraphe 14 de la décision 2000-361.

« Le Conseil est convaincu que Radio Beauséjour dispose de toutes les ressources nécessaires pour desservir tous les segments de son auditoire en vertu du mandat qui est confié à CJSE-FM » (Fin de la citation)

comme station FM autonome. Encore une fois, la décision au paragraphe 16 de la décision 2000.

6898 J'ai remarqué également qu'après avoir passé en revue la demande présente de Radio Beauséjour que le requérant n'a pas présenté de preuve démontrant que les circonstances susmentionnées ont changé de quelque façon que ce soit. Étant donné cette similarité entre sa demande précédente et la proposition actuelle et le fait que Radio Beauséjour n'ait pas inclus la recherche à l'appui suggérant que le marché puisse accepter un troisième service de langue française ou plutôt un cinquième, si on inclut les radios publiques et la radio universitaire, Radiodiffusion demande respectueusement que les mêmes conclusions soient tirées quant à cette toute dernière proposition.

6899 En outre, dans sa demande, Radio Beauséjour reconnaît que le marché de radio de langue française connaît présentement des difficultés. À cet effet, elle affirme, et je cite :

« Nous craignons un plafonnement, voire même un désintéressement au niveau de l'intérêt des différents groupes d'auditeurs. » (Fin de la citation)

6900 Radiodiffusion est d'accord avec elle. Le marché de la radio francophone est à peu près stagnant.

6901 En fait, Choix 99 a essuyé des pertes depuis que la station a ouvert ses portes en février 2001, comme en témoignent les bénéfices avant intérêts et impôts négatifs des trois dernières années. Il faut dire que nous avons ouvert nos portes en février 2001, au moment où la récession commençait à s'établir en Amérique du Nord, suivi du choc sans pareil de septembre 2001, où la récession a vraiment pris une position extrêmement importante dans l'économie nord-américaine. Alors nos revenus de publicité pendant ces deux premières années d'opération ont été très durement affectés par la situation économique présente à ce moment-là.

6902 Nous recommençons à prendre de la croissance actuellement, parce que l'économie de Moncton s'est affirmée, et je dois préciser que c'est vrai qu'il y a eu une croissance économique importante dans la région de Moncton depuis les quelques dernières années. D'ailleurs, j'étais le ministre responsable du Développement économique pour la province du Nouveau-Brunswick à l'époque où nous avons commencé à développer la région de Moncton avec les centres d'appels.

6903 Je suis aujourd'hui le président de la Commission économique du grand Moncton, et la croissance que nous connaissons un peu aujourd'hui commence à créer des inquiétudes dans le sens que la nouvelle loi qui est maintenant développée au New Jersey commence à nous créer de sérieuses inquiétudes quant au développement futur des centres d'appels dans la région de Moncton. Pour ainsi dire, il se pourrait que, du jour au lendemain, cette nouvelle loi ferme les portes à l'éventuelle création de nouveaux centres d'appels dans la région ou à la disparition de ceux que nous connaissons aujourd'hui. Alors c'est très inquiétant, et souvent la croissance, dans un milieu comme Moncton qui est basé non pas sur le secteur manufacturier mais sur un ensemble de petits secteurs, peut être aussi très éphémère.

6904 En conclusion, madame, messieurs les commissaires, lorsque Choix 99 a été licenciée au mois d'août de l'an 2000, nous nous sommes engagés au développement des talents locaux, et cet engagement incluait 20 000 $ annuellement pour financer un concours de talents locaux et une bourse annuelle de 2 500 $ à l'Université de Moncton pour un étudiant ou une étudiante en communication radio.

6905 Malgré les pertes que nous avons subies, nous avons honoré chacun de ces engagements, et nous continuons de participer au développement des talents locaux. La possibilité d'une troisième station de langue française compromettrait sérieusement notre capacité de continuer à offrir ce service, et en fait notre viabilité future.

6906 Nous vous demandons donc de rejeter cette nouvelle requête de Radio Beauséjour pour une autre licence FM à Moncton.

6907 Monsieur le Président, messieurs, madame les commissaires, nous vous remercions pour cette opportunité de commenter, et je répondrai volontiers à vos questions, soit en anglais ou en français.

6908 LE PRÉSIDENT: Merci, monsieur Losier.

6909 Conseiller Demers.

6910 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur le Président.

6911 Bonjour, monsieur Losier. Vous dites dans votre présentation que le projet de Radio Beauséjour n'offrirait aucune contribution à la radiodiffusion, puisque vous estimez qu'il ressemble à ce qui existe déjà, si je comprends bien. Puis vous semblez dire qu'ils n'ont pas fait de recherche. Est-ce que vous attachez un peu d'importance au fait qu'ils ont des membres de leur conseil, si je comprends bien, qui viennent de chacune des communautés que la station dessert actuellement, comme expression de besoin des gens?

6912 M. LOSIER: Nous avons des auditeurs un peu partout sur le même territoire, et nos auditeurs nous font part à l'occasion des besoins qu'il pourrait y avoir. Mais comme je le mentionnais tout à l'heure, on pourrait évidemment segmenter le marché en dizaine et plusieurs dizaines de besoins. De là à savoir si chacune de ces demandes mérite la création d'une nouvelle radio, ça, c'est autre chose.

6913 On a l'expression de plusieurs demandes qui sont faites sur notre radio et, à un moment donné, avec le nombre de population dont nous disposons, on ne pourra pas répondre à toutes les demandes des auditeurs.

6914 Dans une région comme Montréal ou Toronto, oui, on a assez de population pour justifier que des spécialisations puissent se développer mais, dans notre cas, il reste quand même que le nombre d'auditeurs ne va pas augmenter par la création d'une nouvelle radio. Le nombre d'auditeurs total va rester à peu près le même. À ce moment-là, il faut que les gens transfèrent d'une radio à l'autre.

6915 À ce moment-là, ça aurait un impact sur pratiquement tous les segments de la radio dans la région de Moncton.

6916 CONSEILLER DEMERS: Vous insistez sur le fait que l'assiette publicitaire dans la région n'est pas susceptible de voir votre service se perpétuer ainsi qu'un nouveau service. C'est ça qu'on doit comprendre?

6917 M. LOSIER: Écoutez, il y a, là aussi la tarte publicitaire, comme on l'appelle. Elle ne va pas nécessairement augmenter avec la création d'une autre radio. Il faut que les revenus proviennent d'une source déjà existante.

6918 Le fait que les radios communautaires aient accès à des subventions, l'argent des payeurs de taxes, pour payer une partie de leur équipement, et qu'ils ont accès aussi à des levées de fonds auxquelles, nous, nous n'avons pas accès, crée une compétition un peu différente. Si on est pour concurrencer, moi, je n'ai aucun problème de concurrencer avec les gens qui ont les mêmes règlements que nous. D'ailleurs, on le fait à chaque jour. À ce moment-là, mes coûts d'opération, si je recevais 75 pour cent pour subventionner mon équipement et que j'avais aussi le droit de faire des levées de fonds ou d'avoir 50 pour cent de mes revenus qui proviennent de l'organisation de bingos, je serais dans une position financière tout à fait différente, parce que mes coûts d'exploitation et mes mouvements, le flux de trésorerie ou de « cashflow » seraient complètement différents.

6919 Alors si on doit concurrencer dans le même marché, assurons-nous que les règlements soient les mêmes.

6920 CONSEILLER DEMERS: Alors est-ce qu'on peut aller plus loin et se poser la question : est-ce qu'il y a un jour possibilité que, dans la région de Moncton, les francophones puissent être desservis par d'autres services que le vôtre et celui de Schédiac actuellement, qui est Radio-Canada?

6921 M. LOSIER: Je ne peux pas prévoir l'avenir, mais je crois qu'il faut laisser le temps à notre station de prendre ses ailes. Trois ans d'une radio, ce n'est pas très long, comme on le sait. D'ailleurs, mes amis de la radio communautaire le démontraient ce matin, après trois ans, je ne crois pas que leur propre radio était dans une position financière très glorieuse. C'est notre cas, et on n'a pas de problème à le dire.

6922 Alors je crois que le choc des deux premières années, où on était en opération, ne nous a pas permis vraiment de stabiliser financièrement notre radio. Alors avec la croissance qui s'amorce dans la région, on croit qu'on sera mieux en mesure de rentabiliser nos opérations. Une fois qu'on aura des assises financières plus solides, à ce moment-là, il deviendra peut-être plus facile de juger la pertinence de l'établissement d'autres stations de langue française ou de langue anglaise, le cas échéant.

6923 CONSEILLER DEMERS: Merci, monsieur Losier.

6924 Merci, monsieur le Président.

6925 LE PRÉSIDENT: Merci.

6926 Commissioner Williams.

6927 COMMISSIONER WILLIAMS: Good afternoon.

6928 MR. LOSIER: Good afternoon.

6929 COMMISSIONER WILLIAMS: Do you speak English, as well?

6930 MR. LOSIER: Yes.

6931 COMMISSIONER WILLIAMS: Okay.

6932 What would the impact on your business be if we were to license, say, one or two English-language services in the Moncton marketplace?

6933 MR. LOSIER: Well, as you know, in the Moncton area 95 percent of the French-speaking population is bilingual, so they go from one radio to the other without any problem. It means that our small francophone market has access to a lot more radios. The other situation, the opposite, is not true. The anglophones are probably bilingual at 15 percent to 20 percent, so they don't listen that much to the francophone audience.

6934 So if you add two more, it only means that you are segmenting the market once again into smaller pieces. It means that there is less and less francophone then to listen -- or will concentrate their listening time to francophone radios. That's all that's going to happen. There is still a lot of transfer from one radio to other because the francophone population is totally bilingual.

6935 COMMISSIONER WILLIAMS: Of the two English-language services that are proposed for Moncton, which service would be the least harmful to your business?

6936 MR. LOSIER: Probably the one that's on the same frequency as Radio Soleil because it's news. I don't think that would have that much impact.

6937 COMMISSIONER WILLIAMS: Okay. Thank you very much.

6938 I have no further questions, Mr. Chair.

6939 Conseillère Cram.

6940 CONSEILLÈRE CRAM: Je suis fatiguée, mais je vais essayer encore de parler en français.

6941 Y a-t-il quelque chose que nous pouvons faire pour protéger votre station, votre radio, et en même temps donner une licence à Radio Beauséjour? Par exemple, que la programmation communautaire doit être entre 7 h le matin jusqu'à 7 h le soir, parce que ce sont vos heures de grande écoute, quelque chose comme ça. Pensez-vous que ça va être mieux ou êtes satisfait?

6942 M. LOSIER: Peu importe la philosophie ou les demandes que l'on fera, l'ajout d'une nouvelle voix devra éventuellement avoir un impact sur l'auditoire. Il y a des gens qui vont se déplacer. Je ne pense pas qu'il n'y ait rien de magique là-dedans. Le danger avec ça, c'est qu'on commence avec des règlements et qu'au fur et à mesure on les modifie. Finalement, un peu comme dans le passé, les radios communautaires sont effectivement pour l'opération quotidienne, opèrent comme des radios privées. Elles ont les mêmes nombres de minutes de publicité que nous, alors qu'au début ce n'était pas le cas. Alors on a modifié ces règlements-là, finalement, et on a de la difficulté à voir la différence au quotidien entre l'opération d'une radio communautaire et l'opération d'une radio privée seulement sur les ondes. Dans le fonctionnement, au niveau du bénévolat et au niveau de la façon, c'est un peu différent. Mais sur les ondes, lorsqu'on écoute la programmation et le nombre de minutes de publicité par heure, il n'y a pas tellement de différence, à ce moment-là.

6943 CONSEILLÈRE CRAM: Merci.

6944 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, monsieur Losier.

6945 M. LOSIER: Merci beaucoup.

6946 THE CHAIR: Mr. Secretary.

6947 M. LeBEL: Merci, monsieur le Président. Nous en sommes maintenant à la Phase IV, et j'inviterais maintenant Radio Beauséjour inc. à répondre aux interventions qui ont été soumises à leur demande.

6948 Vous disposez de dix minutes pour présenter votre réponse.

RÉPLIQUE / REPLY

6949 M. ARSENEAULT: On avait une question tout à l'heure, est-ce qu'on voudrait avoir la réponse maintenant? O.K.

6950 J'ai vérifié par rapport au montant en question dans la catégorie « Autres ». Il y a 15 pour cent qui est autres activités que le bingo. La balance, à part 15 pour cent, c'est le radio bingo.

6951 MME JONES: Merci.

6952 M. ARSENEAULT: Je vais demander à M. Michaud de lire notre réplique.

6953 M. MICHAUD: Merci, monsieur Arseneault.

6954 Madame Cram, messieurs les conseillers, dans sa lettre d'opposition, M. Losier, qui est président de Radiodiffusion Acadie, s'inquiète de la demande de Radio Soleil. Dans ce mémoire de réplique, nous aborderons les points suivants :

6955 La demande de Radio Soleil auprès de la population et des organismes acadiens;

6956 L'environnement radiophonique francophone dans le sud-est du Nouveau-Brunswick;

6957 Le format musical et oral de Radio Soleil, on en a parlé ce matin;

6958 Son caractère distinct par rapport à CJSE et les autres médias francophones dans le marché;

6959 Le plafonnement de la formule actuelle de CJSE et la performance de Radio Beauséjour.

6960 Mais tout de suite je voudrais vous mentionner, avant de rentrer dans le détail, que si M. Losier a perdu de l'argent à cause de la récession et du 11 septembre, nous, en retour, on a fait des profits supplémentaires. Alors qui croire et qui ne pas croire.

6961 Il est important de souligner que l'examen de la lettre d'opposition de M. Losier démontre clairement qu'il n'a pas analysé l'ensemble du dossier de Radio Soleil, et nous avons crû bon d'annexer les réponses aux questions supplémentaires posées par le CRTC. Il s'agit de la lettre adressée a Mme Lyne Chong en date du 25 novembre 2003, qui a été versée à notre dossier, et à laquelle nous avons répondu ce matin.

6962 Bien que la communauté souhaite la mise en ondes de Radio Soleil, nous comprenons que le secteur privé de Moncton y voit une menace. Un fait demeure : Radio Beausoleil répond aux aspirations, aux besoins et au goût de son auditoire, contrairement à la radio privée. Les cotes d'écoute illustrées par les sondages BBM sont éloquentes à ce sujet depuis plusieurs années.

6963 Nous reconnaissons que tout ce dossier de demande de deuxième licence pour une radio communautaire est un précédent au Canada. Soyons clairs, Radio Soleil est la réponse, selon nous, au besoin de diversité dans notre région. Cette radio communautaire répondra à des besoins spécifique que ni CJSE, ni CHOY, ni les autres radios francophones du sud-est du Nouveau-Brunswick ne peuvent assumer.

6964 Nous désirons rappeler au CRTC que le dossier public de CHOY, qui s'oppose à notre demande, est alimenté de lettres de plaintes et de reproches. À la demande du CRTC, M. Losier a dû s'expliquer concernant le partage des responsabilités d'opération, et en particulier des ventes publicitaires en association avec Maritime Broadcasting System. Nous soumettons aussi en annexe l'ensemble du dossier, pour vous rappeler que CHOY n'a pas toujours respecté ses engagements antérieurs pris devant le CRTC.

6965 À notre humble avis, le secteur privé s'oppose aux radios communautaires uniquement pour des raisons d'ordre économique. Radio Soleil est issue d'une volonté communautaire. En communication comme dans d'autres secteurs sociaux, le respect humain et communautaire doit primer sur les intérêts financiers.

6966 Donc si on regarde la demande de Radio Soleil auprès de la population et des organismes acadiens, nous maintenons que les gens et les organismes ont manifesté leur soutien à notre demande en 2000 et en 2004, et veulent tous une chose en commun : ils souhaitent que Radio Beauséjour offre la même qualité de service, mais avec deux stations communautaires de format entièrement différent. Tout comme CJSE, Radio Soleil répondra pleinement à la politique relative à la radio communautaire.

6967 Là où le bât blesse dans l'environnement radiophonique, je pense, c'est au chapitre des cotes d'écoute. On l'a mentionné tantôt. CHOY n'a pratiquement pas d'impact dans la région. Cette station diffuse avec quelques animateurs une émission matinale et une émission de retour à la maison, ainsi qu'une seule émission hebdomadaire consacrée aux artistes acadiens. On a beau dire qu'on donne de l'argent pour le développement de l'industrie, mais, hum, j'en doute fortement. Le reste du temps est consacré à la diffusion de musique souvenir automatisée, à très grand pourcentage anglophone, pour ne pas dire à 50-50. CHOY est une copie conforme du format musical d'autres stations anglophones partenaires, CFQM, ou concurrentes, CJMO, avec un sous-minimum de contenu verbal et de couverture d'événements. Donc CHOY ne fait tout simplement pas le poids dans le marché.

6968 Radio Soleil suivra l'exemple de sa grande soeur, CJSE, et contribuera au développement des communautés en milieu urbain. Radio Soleil veut faire entendre des musiques que les autres radios commerciales et communautaires ne diffusent pas.

6969 Radio Soleil sera un outil d'épanouissement multiculturel et non pas une boîte à musique qui repasse continuellement les mêmes chansons en rotation et en décalage quotidien.

6970 Radio Soleil veut également offrir un contenu oral qui est à la fois intelligent et varié, dans un contexte de partenariat communautaire.

6971 Le format musical et oral de Radio Beauséjour, son caractère distinct par rapport à CJSE et aux autres médias francophones, eh bien, encore une fois, permettez-nous de vous référer à notre lettre du 25 novembre dernier. Elle établit clairement la distinction de la programmation de Radio Soleil par rapport à CJSE et à tous les autres services radiophoniques francophones disponibles dans le sud-est. De plus, il est important de souligner que seul le mandat de la radio communautaire se prête bien aux besoins déterminés par les communautés urbaines du sud-est. Une grande partie de la programmation orale de Radio Soleil sera comblée par des bénévoles. Et qui dit bénévole dit image d'une société. Nous désirons rappeler au CRTC que Radio Beauséjour couvre un vaste territoire avec une population cosmopolite.

6972 On va peut-être se répéter ici, là, mais ce territoire est composé d'une trentaine de communautés qui embrassent, je dis bien « embrassent » la formule du régionalisme en radiodiffusion. En d'autres mots, ces villes et ces villages se sont donné un beau et grand projet de société qu'on appelle Radio Beauséjour. Pourtant, chacune d'entre elles aurait pu jouer le jeu de l'esprit de clocher et demander sa propre licence de diffusion communautaire.

6973 Ce projet de société est appelé à grandir par le biais de Radio Soleil. Le choc des cultures provoque des changements et une ouverture sur le monde. Il nous apparaît évident qu'une deuxième licence accentuera le dialogue entre les peuples sur le plan culturel. Les musiques, les rythmes et les sonorités d'ailleurs sont une source d'enrichissement, mais le privé ne peut pas toucher à cela, ce n'est pas assez commercial.

6974 Pour la radio communautaire, ce n'est peut-être pas payant en dollars dans l'immédiat, mais laissez-moi vous dire qu'en valeurs humaines et culturelles, les plus grands coffres-forts du monde sont trop petits pour stocker toutes ses richesses.

6975 Dans sa lettre d'opposition, M. Losier interprète faussement l'esprit d'une partie de notre demande. Il cite hors contexte la phrase suivante :

« Nous craignons un plafonnement, voire même un désintéressement au niveau de l'intérêt des différents groupes d'auditeurs. » (Fin de la citation)

6976 Il y voit stagnation du marché publicitaire francophone; nous parlons de tout autre chose. Nous parlons de la formule actuelle de programmation de CJSE. Cette formule ne permet plus de répondre de façon simultanée aux besoins de notre auditoire rural et de notre auditoire urbain. Avec une deuxième licence, nous serons en mesure de satisfaire les besoins de ces deux segments d'auditoire.

6977 Il ne faut pas confondre le plafonnement d'une formule de programmation qui fait ses preuves avec le plafonnement des maigres recettes financières réalisées par CHOY Radio Moncton dans le marché de Moncton. L'un parle de véritable succès; l'autre, de difficultés, d'échecs et de congédiements. CHOY est l'enfant pauvre de Maritime Broadcasting System, une radio française gérée dans un environnement et une philosophie anglophone.

6978 Le succès de Radio Beauséjour est dû à sa grande qualité de programmation et de production, ainsi qu'à sa capacité d'écoute et d'engagement de la population. Nous ne disposons pas de trucs magiques. Nous faisons de la radio pour le vrai monde avec des besoins réels. Notre connaissance de cette population nous permet d'entrer en affaires ou en partenariat avec tous les secteurs de la société. L'apport de nos bénévoles vient bonifier notre programmation. Il est là le secret de notre succès. Des femmes, des hommes et des jeunes de tous les milieux qui consacrent du temps pour leurs semblables.

6979 Il n'est pas nécessaire d'être millionnaire pour être apprécié du public, contrairement à ce que prétendait un porte-parole du CRTC en août 2000, dans le Telegraph Journal apès l'attribution de la licence de CHOY. M. Denis Carmel déclarait :

« We feel that to get good programming in this day and age we need more money »

Les sondages BBM prouvent justement le contraire.

6980 La radio communautaire s'impose par sa volonté de mettre au premier plan le côté humain au détriment de l'attrait du profit. Radio Soleil sera la vitalité de la communauté minoritaire acadienne et du rayonnement de la mosaïque canadienne et des cultures du monde. C'est un outil radiophonique qui se marie admirablement bien à l'esprit de la politique de la radio communautaire telle que formulée par le CRTC.

6981 Radio Beauséjour a toujours respecté ses engagements, et je dis bien « toujours respecté ses engagements » pris devant le CRTC et auprès de la population. Il s'agit de la meilleure garantie que nous puissions offrir avec Radio Soleil. Merci.

6982 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup.

6983 Counsel.

6984 MME JONES: Bonjour, monsieur Ouellette, c'est juste pour une petite clarification au sujet des pourcentages que vous venez de nous donner par rapport au bingo, 85 pour cent. Le 15 pour cent, pouvez-vous, en général, juste me donner des exemples de quoi ça pourrait être composé, comme par exemple des dons ou des subventions, etc.?

6985 M. OUELLETTE: Oui, absolument. Un exemple, c'est un spectacle qu'on a organisé, un spectacle bénéfice, justement pour amasser des fonds pour Radio Soleil. On a organisé un spectacle avec des artistes qui, eux, nous donnent de leur temps, puisqu'ils apprécient grandement le temps qu'on leur donne sur nos ondes. Donc c'est un échange de services, si vous voulez, entre des artistes. Donc il y a un spectacle là-dedans qu'on a organisé, et aussi la vente de cartes de membre. Il y a des déjeuners communautaires qu'on fait, par exemple, où on va aller dans la communauté, puis il y a des bénévoles qui vont préparer à déjeuner. Ça nous permet de rencontrer les auditoires. C'est très populaires. On essaie d'en faire le plus souvent possible, mais là, dernièrement, on n'en a pas beaucoup fait, mais c'est quelque chose qu'on veut réactiver parce que c'est une façon pour nous de rencontrer. Donc c'est à peu près là. Ça dépend des années.

6986 Des années, il y a plus d'équilibre. On va vouloir augmenter un petit peu nos activités de levée de fonds autres que le bingo cette année. Cette année, le bingo, on a apporté beaucoup de changements là, c'est pour ça que les montants sont substantiels cette année avec les changements qu'on y a apportés.

6987 MME JONES: Merci.

6988 LE PRÉSIDENT: Merci beaucoup, messieurs.

6989 M. ARSENEAULT: Je vous en prie.

6990 THE CHAIRPERSON: Mr. Secretary.

6991 MR. LeBEL: Thank you, Mr. Chairman.

6992 I will now ask Rogers Broadcasting Limited to respond to the interventions submitted on their applications.

--- Pause

REPLY / RÉPLIQUE

6993 MR. MILES: Mr. Chair, members of the Commission, we have no response to the intervention. A couple of issues for clarification, if we may.

6994 First of all, with regards to the market, I believe that the response to the questions concerning financial aspects, as well as cross-tuning, were identified by us. Certainly, the music format that we are proposing is a narrow segment. My music teacher taught me two things: one is that music that's good lasts; and second, the language of music is universal.

6995 The second one, in terms of news/talk/sports, is that this is an in and out kind of format tuning thing, so we don't believe there is going to be that kind of separation of tuning.

6996 With regards to our commitment to spoken word, we have indicated we would be accepting 50 percent. To remain consistent with our Halifax application, we did indicate that we would be more comfortable with 45 percent. As this is a smaller market we would be more comfortable with a 40-45 percent, but would take a 50-percent commitment, as we indicated earlier.

6997 THE CHAIRPERSON: Okay. That's it?

6998 My music teacher taught me one thing, "You're a blackbird, get out of here!"

6999 MR. MILES: We would like, again, congratulate the other applicant on a very good presentation. Our thanks to you and the rest of the commissioners and, through you, to the staff, once again, for a fair and balanced treatment and for looking after our many requests.

7000 Thank you. And again, I'm not going to say good-bye.

7001 THE CHAIRPERSON: Okay. Thank you very much.

7002 We will have our afternoon break, then, for 15 minutes. We will return to Saint John and Rogers.

7003 So 15 minutes.

--- Upon recessing at 1507 / Suspension à 1507

--- Upon resuming at 1522 / Reprise à 1522

7004 THE CHAIRPERSON: Order, please, ladies and gentlemen, we will return to our proceeding now.

7005 We are now turning to applications for Saint John, New Brunswick.

7006 Mr. Secretary.

7007 MR. LeBEL: Thank you, Mr. Chairman.

7008 We will now hear items 15 and 16 on the agenda, which are applications by Rogers Broadcasting Limited for licences to operate radio programming undertakings in Saint John, the first being an application for an English-language specialty FM commercial radio programming undertaking, to be operated on frequency 88.9 MHz, on channel 205C, with an effective radiated power of 79,000 watts; and an application for an English-language FM commercial radio programming undertaking, to be operated on frequency 95.9 MHz, on channel 240C, with an effective radiated power of 82,000.

7009 Mr. Gary Miles will introduce his colleagues.

7010 Mr. Miles, you have 30 seconds to make your presentation!

--- Laughter / Rires

PRESENTATION / PRÉSENTATION

7011 MR. MILES: Tough competition.

7012 UNIDENTIFIED SPEAKER: Time's up!

7013 MR. MILES: Mr. Chair, members of the Commission, I am Gary Miles, CEO, Radio, Rogers Broadcasting Limited.

7014 On my left, John Hinnen, vice-president, News Programming and program director 680 News; Sandy Sanderson, executive vice-president, National Program Director. To my right, Sandra Stasiuk, vice-president, Finance; and Alain Strati, director of Business and Regulatory Affairs.

7015 We are pleased, again, to have the opportunity to appear before you to discuss our applications for two FM stations in Saint John.

7016 In earlier presentations this week we discussed the news/talk/sports and urban/top 40 programming concepts within the context of applications for similar stations in each of Halifax and Moncton. We also emphasized our economic rationale for filing the news/talk/sports applications in each of the three markets.

7017 For our presentation today, we do not propose to again outline in great detail the programming elements of each format. Instead, our presentation will more specifically focus on the Saint John market and the ability for each of our proposed stations to target underserved listeners.

7018 All of the private broadcasters in Saint John operate music-based radio stations that focus primarily on listeners in the 25-54-year-old age group. The opinions and interests of young people are not being heard and we believe there is an obvious need for a youth-oriented station in this market.

7019 Given its widespread popularity and acceptance within that age group, we also believe that a station with an urban/top 40 format will best serve the needs of the underserved listeners in Saint John.

7020 News 89 will fill a news and information void in this market by providing a real alternative, an intensely local, consistent and news-based radio service. Although radio listeners have access to a number of different sources for their news, our experience has shown that a new-focused radio service like News 89 will quickly establish itself as an essential resource for the entire community.

7021 John.

7022 MR. HINNEN: With a blend of news, talk and sports programming, News 89 will quickly establish itself as "the" source for local news and information in Saint John. It will provide unparalleled resources for news gathering and news reporting, with a unique focus on the timing and the delivery of its content. During high-listenership day parts, News 89 will operate as a locally produced, all-news station and will include specific programming segments dedicated to news, traffic, weather, sports and business.

7023 In other day parts, News 89 will shift its focus to personality-driven talk programming. While talk programming in the mid-morning will be produced by News 92 in Moncton, the afternoon period from two to six will provide a unique opportunity to establish a strong, local program in the Saint John market.

7024 The afternoon program will feature a blend of all-news and talk programming. And while all-news programs will be produced locally by each station, the remaining talk portions will be produced by News 89 and broadcast on all three stations.

7025 These talk programming portions will provide a forum for community dialogue, with invited guests and call-in listeners, alike, discussion, issues of concern for listeners in Saint John. It will also provide an opportunity to establish a local area host as a voice for the local community, ensuring that Saint John perspective is communicated to listeners in all three markets.

7026 More importantly, the program scheduling in the afternoon drive will showcase it during one of the highest listening periods in the day. News 89 will also have the flexibility to break away from regularly scheduled programming to cover major news stories and events. It will have full access to the news bureau in Fredericton to ensure that the station can provide comprehensive coverage of events and issues in the provincial capital.

7027 News 89 will be a radio station unlike any other currently available in Saint John. During the total weekday listening period from 6 a.m. to 6 p.m. more than 46 hours will be focused on news and talk programming produced by News 89. That's more than 78 percent of this critical period committed to locally produced, locally relevant news and information programming. That's far more local coverage than any other station, including the CBC.

7028 With all-news programming at peak listening periods, talk programming in other day parts and sports programming in the evening, News 89 will become an information resource for the whole community, offering continuous and consistent access to local news, traffic, weather, sports and business reports.

7029 Sandy will now describe our proposed urban/top 40 music station.

7030 Sandy.

7031 MR. SANDERSON: Thank you, John.

7032 A successful urban/top 40 station should develop a personality that is reflective of the attitude and mind set of young people in a community and engrain itself into their lives. We want to bring that level of connection, energy and enthusiasm to Saint John and build an urban/top 40 radio station that becomes a voice and an identity for young people.

7033 All five music-based radio stations in Saint John have formats focused on listeners in the 25-to-54-year-old age group. They are each targeting that demo with either a country, rock, oldies or adult contemporary format.

7034 Now, these are exactly the kinds of formats we would expect to see in a market the size of Saint John. Given the number of stations, local radio operators can afford to serve a broader base of potential listeners with a broader format.

7035 However, in doing so, a significant portion of the market is not being served. There is no youth station in this market and many would-be listeners are left with no option but to access other media sources, like CDs or streaming and downloading from the Internet, to ensure they get the music they really want.

7036 We believe they will continue to do so unless a local radio station can provide them with the music programming that is particularly relevant and of interest to them. We want to launch a station that not only plays music for younger people, but also has a real personality and a purpose. That's what younger listeners want. They want a station that exclusively reflects their culture, whether it be music, fashion or lifestyle.

7037 Urban/top 40 fans want a station dedicated to their music, a station that will promote and feature urban/top 40 artists. They also want a station that will provide programming that addresses their particular issues and concerns.

7038 We have learned with this format that a real community develops among the audience. It's terrific to watch this happen. We will help build that community in Saint John by providing a station that speaks directly to the youth audience and we will do it all with a fresh, new perspective that speaks to an audience that is currently underserved in the market.

7039 Our station will provide urban/top 40 music fans with a dedicated station in Saint John. Unlike existing stations, our station's format will not be broad-based to appeal to a wide range of different age groups. It will be focused exclusively on the urban/top 40 format.

7040 In fact, through BDS we have taken our proposed playlist and compared it to those of other stations in the market. In doing so, we found that 85 percent of the urban/top 40 songs on our playlist would be unduplicated in the Saint John market. This kind of a result effectively demonstrates the degree of increased programming diversity our station could bring to the Saint John market.

7041 We believe our urban/top 40 station will be able to channel the energy and enthusiasm of a youth audience and build an urban/top 40 radio station that becomes a voice and an identity for young people in Saint John.

7042 Gary.

7043 MR. MILES: John and Sandy have already identified a number of reasons why we believe our applications are in the public interest; however, there are two additional benefits we believe also worthy of consideration.

7044 First, we recognize that the operation of a news/talk/sports station and the production of local news and information programming will be expensive and difficult. In fact, the economics are such that the establishment of a local news/talk/sports station on a stand-alone basis in Saint John would be virtually impossible.

7045 However, we believe access to a reliable and consistent source like News 89 would be of significant public benefit to a community like Saint John. We have developed a business plan that is specifically designed to generate the operating efficiencies necessary to support its operation.

7046 Second, we will bring a significant increase in programming diversity into the market with minimal economic impact on existing radio stations. Financial data for the Saint John radio market, of course, are not available, however it's clear that the provincial economy and provincial radio market provide a strong base for the introduction of our new radio stations in Saint John. The local economy and local radio market provide a strong, financial base for those introductions.

7047 General economic indicators for both New Brunswick and Moncton are positive. Projections for measurements, such as retail sales and GDP, point to strong growth in 2004 and 2005. Radio air time revenues and total radio revenues in New Brunswick increased over the period from 1998 to 2002; profitability also increased from 14.8 in 1998 to 15.6 in 2002; and the CRTC financial results for the 2002-03 broadcast year provided for this hearing also highlights a strong revenue growth and profitability of the radio industry in this region.

7048 While a new FM station was licensed in 2000, we believe that station has been absorbed and that the Saint John market can sustain the licensing of additional stations.

7049 In addition, by targeting specific underserved segments, we believe our proposed stations will attract new advertisers and new advertising revenues into the market. We have projected that fully 60 percent of our year-end revenues will be new to radio.

7050 As the Commission is aware, we filed these applications in conjunction with similar applications for new FM stations in the markets of Halifax and Moncton. We believe that access to a news/talk/sports and urban/top 40 station in each of Halifax, Moncton and Saint John will increase the diversity and choice of programming available in each of those markets, providing much-needed local radio service for underserved listeners.

7051 We believe the public interest will best be served by the approval of all six applications. However, during the deficiency process, we suggest that it would possible to launch only the two stations in Halifax. During our presentation earlier this week we also suggested another option, which would entail the licensing of all three news/talk/sports stations as a group.

7052 In our earlier presentations, we identified our licensing priorities for these applications. To further confirm these priorities, for the record they are as follows: one, all six stations with news/talk/sport and urban/top 40 stations serving each of the markets of Halifax, Moncton and Saint John; two, the news/talk/sport and urban/top 40 stations, either together or separately, serving Halifax; and third, the news/talk/sports station serving each of the markets of Halifax, Moncton and Saint John.

7053 MR. MILES: Mr. Chair, members of the Commission, in conclusion, we believe the approval of our applications would best be served for local listeners, contribute to the achievement of the objectives of the commercial radio policy and make the most effective use of the available frequencies in the Saint John market.

7054 We submit there are three reasons you should approve our application: one, we have identified the right formats. Our news/talk/sport and urban/top 40 radio stations will fill voids in this market. News 89 will respond to local listeners' need for a consistent and intensely local news-based service. Our urban/top 40 stations will establish a true home for urban/top 40 music, focusing on the specific needs and interests of urban/top 40 listeners.

7055 Two, we have developed a detailed, innovative plan for the implementation of these formats. Our news/talk/sports station will combine all-news talk and sports programming components to uniquely address the needs and interests of listeners in Saint John. Our urban/top 40 station will give younger listeners a clear voice in the community, reflecting their unique tastes, opinions and lifestyles.

7056 And three, our new stations will offer considerable public benefits, including initiatives to support Canadian Talent Development and a regional operating plan that will allow us to extend the benefits of news/talk/sports formats to the smaller markets of Moncton and Saint John.

7057 For all of these reasons, we believe the approval of our applications would be in the public interest. We thank you for your time and attention and, of course, are prepared to answer your questions.

7058 THE CHAIRPERSON: Thank you, Mr. Miles.

7059 Since we began our honeymoon yesterday, I think we got to know each other quite well, so I'm not going to go through all of those questions that we asked with respect to Halifax and then, again, Moncton.

7060 Actually, there is only two areas that I wanted to pursue, and one of them you addressed on page 13 today. I suppose you might say, "How come these dummies don't get it?", but just to clarify, on the issue of the priorities, when we talked about your options, scenarios, on Monday, I recall questioning you about the issue of, in particular, the news stations.

7061 We talked about the contribution from Saint John and Moncton to the sort of regional operation. I had understood, perhaps incorrectly, at that time that you would take Halifax and either Saint John or Moncton in the discussion we had because I think I had asked: well, what if you had Halifax and Moncton, but not Saint John, what happens to the program that comes form Saint John, or, conversely, if we license Halifax and Saint John but not Moncton, what happens to the programming, and I thought we had a bit of discussion about that.

7062 Now, as I understand it, that's not an option. In terms of news, it's either Halifax alone or all three, but not two out of three, with Halifax being one of the two in either case.

7063 MR. MILES: That is correct.

7064 THE CHAIRPERSON: Was that an option when we talked about it on Monday?

7065 MR. MILES: I think that I was taking it in the context just within the application that we are talking about at that particular time, that certainly if we didn't get Moncton -- and I just assumed that if we didn't get Saint John -- could we operate the Halifax news/talk/sports station with those elements still in place? Yes, we could.

7066 THE CHAIRPERSON: So you and I were misunderstanding each other, then --

7067 MR. MILES: It's my fault, not yours.

7068 THE CHAIRPERSON: No, it's probably mine.

7069 In any event, what we have in front of us, on page 13, are the three scenarios -- or four, I guess, if priority two was actually --

7070 MR. MILES: One or two, yes.

7071 THE CHAIRPERSON: Yes. It's actually three, I guess, because it's both -- it's either the two together or one or the other.

7072 MR. MILES: I think, because we had nothing else to do at noon except rehearse, we went through the permutations. I think it came to 721 and we decided to limit it to three, which has now become five.

7073 THE CHAIRPERSON: Yes. Right. Okay, I'm with you.

7074 Okay, and the only other issue, then, I wanted to raise -- we did talk about this on Monday -- when I had asked why, in fact, you hadn't applied for two stations in Fredericton, and your answer was because we get into Fredericton anyway as a result of the Saint John stations, I guess what I would like to get a sense from you is: how much of the listening do you expect on your Saint John stations to be from Fredericton?

7075 I believe you said, but you can perhaps correct me, if I'm wrong, that you would not be soliciting advertising in Fredericton. That's correct?

7076 MR. MILES: Correct. We would not be soliciting local advertising in Fredericton.

7077 THE CHAIRPERSON: Right. But you would be gathering audience in Fredericton. And I guess I would like to get a bit of a sense from you how you analyzed and what conclusions you came to, in terms of that audience.

7078 MR. MILES: To go back to the genesis of the question, it was: Why did we apply for six and not eight or ten, how did we come up with that number, and when we looked at the size of the markets, clearly, Moncton and Saint John, with populations in excess of 100,000 people, and Fredericton around about 80,000 or 85,000, this is a format -- let's talk about the news/talk/sports station. That format it needs a fair amount of population to make it work.

7079 The interesting thing that's happening is that there is a bit of a corridor in there between Moncton and Saint John and their surrounding communities. We have heard a number of the applicants discuss that today. So if you talk about Saint John, it may well be closer to 140,000 or 150,000 population within the general area, and the same thing in Moncton.

7080 There is some cross-tuning already happening in Fredericton. The CBC has cross-tuning. All the rest of the stations seem to have cross-tuning on that basis. It was that more regional approach between Moncton and Saint John that we wished to address and we wanted to serve -- and I mean by "serve", from the programming point of view and a recognition point of view -- the market of Fredericton.

7081 Clearly, what better way to do it than to put a news bureau in there so that the issues in the Fredericton market were reported back to the other two markets in Moncton, and, indeed, into Halifax.

7082 So it was not by exclusion, it was by inclusion, more than anything else. We did not want to put into the third market into New Brunswick another application for a news/talk/sports. It wasn't our intention to go into that market in the first place.

7083 THE CHAIRPERSON: Okay, but I don't think that answers my question.

7084 The question again is: how much of the audience for the Saint John stations do you actually expect to get from Fredericton?

7085 MR. MILES: Oh, I'm sorry. I suspect that we won't have any more than 4 percent or 5 percent of the cross-tuning because that's what we see happening with the CBC numbers.

7086 Sandy, do you have the exact cross-tuning that's already going on?

7087 MR. SANDERSON: Yes, excuse me. The most recent data is from the fall 2002/spring 2003, county reach book.

7088 In Saint John, CBC has a three share -- 3 percent -- CBC Fredericton has a three share -- had a three share, I'm sorry. It's old.

7089 THE CHAIRPERSON: And so you are saying you would have about the same?

7090 MR. MILES: Yes.

7091 THE CHAIRPERSON: Right. Are you saying it would be the same for both stations?

7092 MR. MILES: I think probably the music station may track 3 to a 5. The all-news station, what are the people in Fredericton going to tune into the all-news station for? Well, I suppose maybe the weather, in case they are travelling back and forth. We find that happens throughout the 680 News: we get some tuning from those other markets, mostly for people who are going into Toronto or are expecting to leave Toronto and want to know what's going on with the airport weather and things like that.

7093 But that would be about the extend of it. The rest of it is going to be very localized news, or at least provincial news, which I'm sure they will be able to get from the stations in Fredericton.

7094 THE CHAIRPERSON: I would have thought that you would have anticipated higher, particularly given that you are going to establish a Fredericton news bureau and given the regional nature of the news service, particularly if you have all three stations.

7095 And the argument underpinning that: we talked earlier about radio being local, local, local. But here where it's local, local to the region, in a sense, because a good deal of your programming is going to be programming that appeals across two provinces, three cities and a bit, if we include the bit of Fredericton, and, in particular, you have a news bureau going to be in Fredericton so you are going to be providing provincial legislature coverage, but largely that's what the news bureau is for, I would have thought that the news stations would have had somewhat higher listening in Fredericton than perhaps the music station would, perhaps a few more points.

7096 MR. MILES: Our experience has been that the local stations in Fredericton will have their own local news and everything else and out-of-market radio stations, regardless how close they are to radio stations that are actually in the market, have a very difficult time competing unless they have a unique-destination format.

7097 We do have a unique-destination format, but it's a unique-destination format for Saint John and it's a unique-destination format for Moncton; it's not a unique-destination format for the service into Fredericton.

7098 THE CHAIRPERSON: Okay. So when you say the 3-5, that would be the same for both, for each one?

7099 MR. MILES: Yes.

7100 THE CHAIRPERSON: Okay. Those are all the questions I have, given --

7101 COMMISSIONER WILLIAMS: I have one.

7102 THE CHAIRPERSON: Seems like everybody has one. I will start at the end.

7103 Commissioner Cram.

7104 COMMISSIONER CRAM: I don't want to sort of double-think you, but if you news/talk can stand alone in Halifax, and you have cable in New Brunswick -- and I'm assuming the other part of Rogers has cable in Saint John -- then why couldn't you do Halifax and one other because you would have those synergies? And especially, why couldn't you do Halifax and Saint John, because you get the bonus of Fredericton?

7105 MR. MILES: I think it has more to do with the other end of it, which is the ability to provide a regional sales delivery system because we know that the expenses are the expenses. Sitting here and taking a look at the expenses, if we were to drop one of the news/talk/sports station, we would probably save some money. We just don't have to put it in the operation.

7106 But this never was about -- I think readily identified the very first bat is that the expenses are the expenses. So it is: how can we now start to create some additional revenue of business new to radio and business specifically identified with that news/talk/sports? So it's the ability to deliver a fair amount of the province to a regional advertiser is what's going to be able to allow that revenue growth, as compared with talking to specific businesses in each one of those markets.

7107 COMMISSIONER CRAM: Okay. Thank you.

7108 I never questioned you, but I just wanted to know why.

7109 Thank you.

7110 THE CHAIRPERSON: Commissioner Williams.

7111 COMMISSIONER WILLIAMS: Mr. Miles, Rogers projects the repatriation of listeners from U.S. news talk service from the U.S.A. entering this marketplace. Even if there is no BBM listening share evidence, how do you come to this finding?

7112 MR. MILES: It shows up in others.

7113 COMMISSIONER WILLIAMS: It shows up in other measurements?

7114 MR. MILES: Yes.

7115 COMMISSIONER WILLIAMS: What type of measurements would this be?

7116 MR. MILES: Oh, I'm sorry, BBM, Bureau Broadcast Measurement. There is "Other Listening".

7117 COMMISSIONER WILLIAMS: Oh, it shows up under "Other".

7118 Thank you.

7119 MR. MILES: We were hoping to actually repatriate some sports fans because I don't think the Jays are high on the list of sports fans here. I think there is a little more --

7120 THE CHAIRPERSON: It would be Red Socks.

7121 MR. MILES: Exactly.

7122 THE CHAIRPERSON: Commissioner Langford.

7123 COMMISSIONER LANGFORD: You baseball fans may have contemplated my question, or at least half of it.

7124 I would have thought that all of the sports you had on in the evening and on the weekend might have had just as equal an appeal in Fredericton and Saint John, say, as Moncton. I thought maybe there was perhaps more capacity there for spill, or whatever it's called, on that type of programming.

7125 MR. MILES: I think there may well be. What found with our sports programming experience on the fan is that it's sort of a "constant people who tune in once a week or oftener". And as the playoffs get a little bit closer more people come in and tune.

7126 If you just think about the sports programming and the portion from seven o'clock at night on, it constitutes a very small part of that total share that you need to do to establish some kind of criteria for selling across on a regional basis.

7127 Yes, I think we could make a case for come playoffs -- and there was a bunch of regional aspects. What we found with most of these -- university, as well as junior hockey, in our experience in Lethbridge and Vernon, would factor that in -- is that they go through cycles because they build up good players on the team, then they win and everybody gets all excited, then they all leave and the next year they are in last place and you sort of have to start all over again, unlike some of the more senior professional teams, which just sort of remain in one place or another.

7128 COMMISSIONER LANGFORD: Yes, and they never graduate unless they get an offer for $70 million, then they graduate really quickly.

7129 And music -- I was flipping through this book, but I thought Commissioner Williams might question you a little longer and I didn't have time to find what I was looking for -- will you youth format be in conflict in Fredericton with any of Astral's stations?

7130 MR. MILES: I'm going to let my musicologist speak to that.

7131 Sandy.

7132 MR. SANDERSON: Well, your musicologist replies that I didn't look at Fredericton. I'm sorry, I don't know.

7133 COMMISSIONER LANGFORD: Okay. Well, I just thought maybe, as the youth format seems to be fairly new in this part of the world, although somebody had one that was before us today  -- who was that?

7134 COMMISSIONER CRAM: MBS.

7135 COMMISSIONER LANGFORD: MBS, and that was in Moncton, right. I thought there might be, again, an opportunity there to take a bigger share in Fredericton.

7136 MR. SANDERSON: My only guess is that, since there are essentially the same number of stations in both markets, they would be covering the major formats and that, once again, if there was a youth station -- and I don't think there is one calling itself CHR -- that it would not be playing the kind of music that we are proposing, certainly not 100 percent of the time.

7137 COMMISSIONER LANGFORD: Well, we will see more of each other before this is over and by then one of them will have time to check.

7138 Thank you very much.

7139 Those are my questions, Mr. Chair.

7140 MR. MILES: I think just to respond to that, once again you will see with broad-based formats, when there are fewer frequencies, as more frequencies get allotted and more formats get allotted, each one of them morph and there is a little bit of sharing back and forth, there is more sharing.

7141 There is a lot. I think that everybody has two or three, maybe four radio stations on their dial and they use them for different purposes and they, frankly, use them at different times of the day. So that if you wanted to listen in the evening time to a particular segmented part of youth programming, you may well go back over into a rock style that's broader based or a hot EC during the rest of the day. It bounces around.

7142 THE CHAIRPERSON: Counsel.

7143 MR. McCALLUM: I assume that you would have the same sorts of conditions of licence in Saint John as you would be comfortable with in Moncton. For example, on the news service, the maximum level of music, by way of condition of licence, could be in the order of 10 percent?

7144 MR. MILES: Correct.

7145 MR. McCALLUM: Similarly, with the Canadian Talent Development budgets, I assume you would have no problem with them being conditions of licence for both services in Saint John?

7146 MR. MILES: And we would accept that.

7147 MR. McCALLUM: And similarly the staging costs of the $20,000 initiative, in Saint John for the Summer Jam project, you would be paying the Canadian talent directly as you answered for Moncton?

7148 MR. MILES: Correct.

7149 MR. McCALLUM: And all of the initiatives can be made conditions of licence?

7150 MR. MILES: That is correct.

7151 MR. McCALLUM: And would it be a possible scenario, licensing scenario, to grant Rogers the urban/top 40 station only in Saint John?

7152 MR. MILES: That is correct.

7153 MR. McCALLUM: Thank you, Mr. Chair.

7154 THE CHAIRPERSON: Thank you, Counsel.

7155 Thank you, ladies and gentlemen.

7156 That concludes our questioning for your application for Saint John at this stage and that will conclude our work for the day and for the week.

7157 We will see you back here at nine o'clock on Monday morning, where we will have a presentation by Newcap for Saint John.

7158 I hope you all enjoy the weekend, in spite of the fact that the weather here is not supposed to be particularly good.

7159 See you Monday.

--- Whereupon the hearing adjourned at 1600, to resume

on Monday, March 8, 2004 at 0900 / L'audience est

ajournée à 1600, pour reprendre le lundi 8 mars

2004 à 0900

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